Les attentats du 22 mars à Bruxelles ont été perpétrés par de jeunes hommes issus de l’immigration, qui ont grandi en Belgique ou en France, tout en se réclamant finalement du djihad. Ce nouvel épisode du terrorisme islamiste intensifiera inévitablement les craintes et même l’hostilité que l’opinion publique développe à l’égard de tous ceux qui appartiennent à leur groupe d’origine musulmane. Ne fera que s’approfondir le fossé qui, depuis plusieurs décennies en Belgique comme dans le reste de l’Europe, n’a cessé de se creuser entre eux et la société dont, irréversiblement, ils forment pourtant un segment constitutif.
De cette façon tend à se confirmer le séparatisme social qui s’est ethniquement établi entre les « majoritaires » qui détiennent les avantages de l’appartenance native au territoire national, et les « minoritaires » qui campent au milieu de la société sans en faire véritablement partie. La question de « l’intégration des immigrés » s’impose ainsi une nouvelle fois à l’attention. Au sein des antagonismes sociaux que génèrent les migrations contemporaines, faire ou ne pas faire partie de la nation demeure une question cruciale. Comment prendre la mesure de cet enjeu après les tueries qui viennent de se produire ?
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