Analyses - Page 201
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7 février : un « doigt d’honneur » de l’UOIF à la République ? Par Mohamed LOUIZI
Le 7 février 2016, l’UOIF invite des personnalités sulfureuses, issues de la frérosphère internationale pour parler du thème des : "Jeunes Musulmans". Des personnalités invitées se distinguent par des propos et fatwas sectaires, takfiristes, jihadistes, homophobes et antisémites. Certains invités, en tête d’affiche, avaient appelé au jihad armé en Syrie. Décryptage et alerte citoyenne ...Alors que «Le Président de la République a annoncé que, face à la menace terroriste, le gouvernement présenterait au Conseil des ministres du3 février 2016 un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour une durée de trois mois »[1], les Frères Musulmans en France, fédérés au sein de l’UOIF[2], ont décidé d’organiser le neuvième RAMN (Rassemblement annuel des musulmans du Nord) à Lille Grand Palais, le dimanche 7 févier 2016, moins de trois mois seulement après les attentats du 13 novembre à Paris. L’UOIF invite des personnalités sulfureuses, issues de la frérosphère internationale pour parler autour du thème des : Jeunes Musulmans ! -
OFCE - L’équilibre de stagnation séculaire par Gilles Le Garrec et Vincent Touzé
Le régime économique de croissance faible et de sous-emploi, associé à une inflation faible, voire une déflation, a récemment été largement débattu, notamment par Larry Summers, sous l’étiquette de « stagnation séculaire ». L’hypothèse d’une stagnation séculaire a été exprimée pour la première fois en 1938 dans un discours prononcé par A. Hansen finalement publié en 1939. Hansen s’inquiétait d’un investissement insuffisant aux États-Unis et du déclin de la population après une longue période de forte expansion économique et démographique.
Dans une Note de l’OFCE (n° 57 du 26 janvier 2016), nous étudions les caractéristiques et la dynamique de l’équilibre de stagnation séculaire.
Le régime de stagnation séculaire résulterait d’une abondance d’épargne par rapport à la demande de crédit conduisant le taux d’intérêt « naturel » réel (qui est compatible avec le plein emploi) en dessous de zéro. Or, si le taux d’intérêt réel reste en permanence au-dessus du taux naturel, alors il en résulte une pénurie chronique de la demande globale et de l’investissement, avec un potentiel de croissance affaibli.
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L'Obs - Ces collégiens qui placent la religion avant l'école : l'étude qui accuse
De plus en plus d'élèves opposent leurs convictions religieuses aux enseignements universels. Pour la première fois, une étude du CNRS et de Sciences-Po rend compte de ce phénomène alarmant. "L'Obs" en publie les résultats, en partenariat avec France Inter.
"Au commencement Dieu créa le ciel et la terre." Hélène, professeur de français depuis une quinzaine d'années, aime bien aborder les textes sacrés. Dans son collège du Val-d'Oise, toutes les religions sont représentées. "J'explique aux élèves que la Genèse est une parabole, un mythe. Mais beaucoup s'insurgent. Pour eux, la création du monde, ça s'est passé exactement comme c'est écrit dans la Bible ou le Coran."
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L'Humanité - Marc Trévidic : « Une idéologie ne se combat pas par le Code pénal »
L’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, aujourd’hui muté à Lille, plaide pour une synergie entre services de renseignements et judiciaires. Et dénonce l’inutilité des débats sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité quand il y a, pourtant, urgence à agir.
Déjà très médiatisé, Marc Trévidic l’est encore plus depuis la sortie, il y a quelques jours, de son premier roman (1). L’ancien patron du pôle antiterroriste y met en scène une confrontation entre les arts et le fanatisme religieux dans la Tunisie de la révolution de jasmin. Une première tentative de fiction plutôt réussie. Après une journée d’audience au tribunal de Lille, où il officie désormais comme juge aux affaires familiales, rencontre avec un accro de l’antiterrorisme.
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Pascal Lokiec : « La réforme du code du travail : une dérèglementation, pas une simplification »
Spécialiste et défenseur du droit du travail, Pascal Lokiec réagit au rapport Badinter et aux annonces gouvernementales sur la réforme du code du travail. Et s’inquiète d’un prévisible démantèlement aux dépens des salariés.
Pascal Lokiec est l’auteur d’un livre paru l’an dernier chez Odile Jacob : Il faut sauver le droit du travail !
Regards. Quel regard portez-vous sur les conclusions du rapport Badinter sur le code du travail ?
Pascal Lokiec. Sur le contenu, le rapport énonce, dans un style très clair, les principes essentiels du droit du travail. Il est notamment positif de rappeler l’importance de la personne humaine, de sa dignité, au travail. Mais cela ne retire rien à mes inquiétudes sur la réforme à venir du code du travail. Les principes énoncés ne peuvent être compris sans leurs déclinaisons : nous ne les aurons que dans la deuxième étape, avec la réforme du code du travail. Prenons un exemple : un principe énonce que le licenciement doit reposer sur « un motif réel et sérieux ». En rien cela n’empêcherait de libéraliser les motifs de licenciement et de prévoir, comme l’a proposé François Fillon, le motif de réorganisation. Avec cette possibilité pour une entreprise de licencier un salarié au seul motif qu’elle se réorganise, il n’y aurait plus besoin de difficultés économiques ou d’une menace sur la compétitivité ! Le principe qui est posé dans le rapport Badinter, que je ne conteste en aucune manière, ne verrouille en rien les déclinaisons négatives pour les salariés qui pourraient être adoptées dans la loi.
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Regards - 35 heures : décryptons le décrypteur
Tous les matins sur France Info, dans sa chronique “Le décryptage éco”, Vincent Giret, du Monde, évangélise les fidèles avec son catéchisme libéral. À notre tour, décryptons-le avec cet extrait d’une chronique tout à fait exemplaire sur les 35 heures.
Les évangélistes du marché et autres apôtres de la soumission montent en chaire tous les jours pour délivrer leurs homélies médiatiques. Beaucoup sont plus connus que Vincent Giret, journaliste économique du Monde qui intervient dans la matinale de France Info, mais peu sont aussi symptomatiques d’une doxa qu’il serait facile de démonter en direct si on lui opposait un tant soit peu de contradiction.
Faute de quoi, lui et ses semblables peuvent psalmodier leurs mantras et les présenter comme la seule "réalité" qui vaille, la seule vérité disponible dans le débat public. Leur discours bénéficie de l’infaillibilité des textes sacrés, le crédit qu’on leur accorde est celui des "experts" qui condescendent à nous délivrer la bonne parole (et dieu sait que les écritures sont confuses, sans l’intercession des ministres du culte). Écoutez avec quelle onction, quelle bienveillance ils parlent à leurs ouailles.
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Observatoire des inégalités - Et si l’on répondait aux besoins de la population, pour changer ?
21 janvier 2016 - Le pacte de responsabilité va coûter 46 milliards d’euros à partir de 2017. Un gâchis total. Des crèches au logement social en passant par la sécurité, bien d’autres choix seraient possibles. Notre « Évaluateur des dépenses publiques » permet d’en chiffrer le coût.
Si vous étiez à la place du président de la République, que feriez-vous avec 46 milliards d’euros par an ? Baisser les cotisations des entreprises et les impôts des ménages, comme cela a été décidé avec le « pacte de responsabilité » ? Ou créer des places de crèche, des commissariats de quartier, des logements sociaux ou un minimum social pour les jeunes ? L’Observatoire des inégalités vous permet d’évaluer le coût de mesures qui pourraient contribuer à moderniser notre pays et à réduire les tensions sociales. Il est temps de répondre de façon pragmatique aux besoins sociaux.
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OFCE - L’inégalité intergénérationnelle dans quatre grands pays de l’UE : un seul modèle peut-il tout expliquer ?
L’ampleur des différences de mobilité sociale entre les pays est sujet à beaucoup de débats à la fois politiques et académiques. Les pays scandinaves, relativement égalitaires d’un côté, et de l’autre les pays anglo-saxons, où les inégalités sont plus prononcées, sont souvent pris comme exemples extrêmes pour corroborer une explication fondée sur le capital humain. En fait, d’importantes différences relatives aux systèmes éducatifs (par exemple financement privé vs. public) et le rendement des compétences expliquent relativement bien les écarts de mobilité sociale entre les pays scandinaves et les pays anglo-saxons. Cependant, dans une étude récente utilisant des données individuelles par pays comparables (EU-SILC), nous montrons que l’explication par le capital humain ne suffit pas à rendre compte des différences observées pour quatre pays de l’Union européenne : Allemagne, France, Italie et Espagne[1].
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Observatoire des inégalités - Niveaux de vie : les catégories populaires décrochent
15 janvier 2016 - Toutes les catégories sociales ont vu leur niveau de vie augmenter entre 2000 et 2012. Un gain d’environ 2 000 euros pour les ouvriers, de 3 000 euros pour les cadres, de 1 000 euros pour les employés. Cependant, depuis 2008 les écarts se rouvrent.
Toutes les catégories sociales gagnent davantage en 2012 qu’en 2000. Les gains sur cette période vont de 1 150 euros pour les employés, de 1 450 euros pour les professions intermédiaires, à 1 830 euros pour les ouvriers et 2 700 euros pour les cadres supérieurs, selon les données de l’Insee, pour une personne seule, après impôts et prestations sociales. Les inégalités s’accroissent : les cadres ont chaque année l’équivalent d’un mois de travail d’un Smicard à dépenser en plus que les autres. Mais les moins favorisés voient tout de même leurs ressources augmenter. Cette période (2000-2012) est marquée par deux phases. Au début de la décennie 2000, l’élévation des bas niveaux de vie est en grande partie due à l’augmentation du Smic liée au passage aux 35 heures. La période qui s’est ouverte depuis 2008 est très différente.
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Restructurer la CSG et la Prime d’activité ? Commentaires sur la décision du Conseil constitutionnel du 29 décembre 2015 par Henri Sterdyniak
21 janvier 2016
Le 29 décembre 2015, le Conseil constitutionnel a censuré l’article 77 de la Loi de finances 2015. Issu d’un amendement présenté par deux députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, et Pierre-Alain Muet, cet article instaurait le versement d’une fraction de la prime d’activité (PA) sous la forme d’une réduction dégressive de la CSG.
Cette censure était souhaitée et prévue par le gouvernement et la plupart des fiscalistes. L’amendement rendait encore plus inextricable notre système fiscalo-social. Une prestation sociale (la prime d’activité, PA), calculée sur une base familiale, devait être versée en partie par l’entreprise sous la forme d’une réduction de la CSG (le montant de la réduction n’ayant aucun lien avec le montant de la PA due), réduction qui devait s’imputer sur la PA versée par la CAF, mais devait être récupérée sous forme de hausse de l’IR l’année suivante pour ceux qui n’auraient pas droit à la PA. Ainsi, les députés avaient-ils voté en décembre 2015 une réforme de la PA votée en juillet, avant même que cette prime ne soit encore versée. De toute évidence, c’est au moment du vote de la PA que les modalités de versement auraient dues être pensées.
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Marianne - Elisabeth Badinter, mauvaise conscience de la gauche
En lançant son "Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe !", Elisabeth Badinter a osé s'attaquer à cet interdit de "l'islamophobie", d'autant plus discutable que mal défini. Depuis trente ans, elle est la mauvaise conscience de la gauche sur cette question.
Il y a ceux qui font semblant de ne pas l'avoir entendue. Et ceux qui font semblant d'avoir entendu autre chose. «Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe !» C'est clair. Elisabeth Badinter a rompu le ronron d'une commémoration interminable, plus suivie par les médias que par les Français, qui ont boudé Johnny, Hollande et cette répétition d'hommages tournant en rond. Ils se lassent des grandes phrases automatiques qui noient le poisson.
Elisabeth Badinter a osé s'attaquer à cet interdit de l'«islamophobie» d'autant plus indiscutable que mal défini, comme l'a bien résumé Michel Houellebecq, s'assumant «islamophobe», tout en rappelant : «Le mot "phobie" signifie "peur" plutôt que "haine".» Peur d'une religion perçue comme «intolérante» par 75 % des Français. Une peur partagée à gauche, 70 % des électeurs de Mélenchon estimant que l'islam cherche «à imposer son mode de fonctionnement aux autres». Et cette peur n'étant ni entendue ni traitée, les attentats «ont conforté l'opinion populaire dans l'idée qu'il y a un problème avec l'islam que les élites ne veulent pas voir», analyse le philosophe Marcel Gauchet.
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