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Analyses - Page 202

  • Observatoire des inégalités - L’anti-sociologie ou l’art de faire disparaître la domination sociale

    4 février 2016 - En dénonçant une prétendue « culture de l’excuse », nombre d’intellectuels cherchent à légitimer les processus de domination, au fondement des inégalités. Bernard Lahire, professeur de sociologie à l’Ecole normale supérieure de Lyon, décrypte le procédé. Extrait de « Pour la sociologie », ed. La Découverte.


    « L’assistanat est un vrai cancer de la société française » : de Laurent Wauquiez [1] à Emmanuel Macron, l’actuel ministre de l’Economie (« Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord », 18 février 2015), en passant par Philippe Val (« L’argent en soi est une bonne chose (...). La haine de l’argent raconte toujours la haine de la liberté. ») [2], un grand nombre d’intellectuels ou de professionnels de la politique s’insurgent contre une prétendue « culture de l’excuse » véhiculée par la sociologie quand elle rappelle le rôle des déterminants sociaux.

    L’objectif de cette philosophie de la responsabilité est clair : légitimer les dominants et les vainqueurs de toutes sortes, notamment ceux qui réussissent scolairement comme professionnellement. Nous sommes riches, mais nous ne le devons qu’à nous-mêmes (mythe du self-made-man). Nous sommes scolairement brillants, mais cela tient uniquement à nos qualités intellectuelles (mythe du don) ou à nos efforts (mythe de la méritocratie). Nous sommes célèbres et reconnus, mais c’est exclusivement grâce à notre exceptionnel talent (mythe du génie). La domination de certains groupes sur d’autres n’est que la résultante de choix ou de réussites individuelles ; les logiques sociales n’ont rien à voir avec.

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  • OFCE - 2015 : huitième année de hausse du chômage

    Département Analyse et Prévision (Équipe France)

    Depuis le mois de juin 2015, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) en catégorie A inscrits à Pôle Emploi oscille d’un mois sur l’autre entre hausse et baisse. Cette forte volatilité, qui reflète un marché du travail atone dans lequel les créations d’emplois ne sont pas suffisantes pour faire baisser durablement le chômage, est directement liée à une croissance molle de l’économie française. Ainsi, après un mois de novembre 2015 relativement favorable (-15 000 DEFM en catégorie A), le mois de décembre a vu à nouveau une hausse du nombre de chômeurs (+15 800), venant annuler la baisse du mois précédent. En outre, pour la première fois depuis le mois de mai 2015, toutes les catégories d’âge ont vu, en décembre, leur nombre de DEFM en catégorie A augmenter.

    Au final, pour la huitième année consécutive, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A à Pôle Emploi a augmenté en France métropolitaine. Avec le retour d’une croissance plus élevée, cette hausse est néanmoins plus faible que les années précédentes : +90 000 personnes en 2015 contre +200 000 en moyenne entre 2011 et 2014. Cette augmentation a touché massivement les demandeurs d’emploi âgés de 50 ans et plus (+69 000 en 2015), tandis que les inscrits de moins de 25 ans sont en retrait (-22 000 en 2015).

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  • Comment les Français perçoivent-ils l’égalité des chances ?

    27 janvier 2016

    par Michel Forsé (CNRS) et Maxime Parodi

    Les Français croient-ils à l’égalité des chances ? L’enquête Dynegal a posé la question en 2013 à un échantillon représentatif de 4 000 individus et leurs réponses sont très partagées. Dans un article récent de la Revue de l’OFCE (n° 146, 2016) nous montrons que ce sont les classes moyennes qui se montrent un peu plus convaincues que les autres par l’idée que l’école donne à chacun sa chance et que la réussite dans la vie ne dépend pas de l’origine sociale. Ce résultat va dans le sens d’une thèse de Simmel faisant de la classe moyenne le lieu de la mobilité sociale.

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  • Télérama - Les femmes en première ligne Après Cologne : "Nous voyons en Europe les signes précurseurs de la montée de l'extrême droite intégriste"

    Après Cologne, la sociologue algérienne Marieme Helie Lucas prévient : les agressions contre les femmes traduisent la montée d'un intégrisme musulman, qui n'est rien d'autre qu'une nouvelle forme d'extrême droite.

    Cologne, 31 décembre : des centaines de femmes encerclées, agressées, violées parfois, par des hommes en bandes, immigrés pour la plupart. Des scènes semblables ont eu lieu en Suède, en Autriche, ailleurs en Allemagne. Chaque fois, police et médias ont commencé par étouffer l'information. Cacher l'offense pour ne pas être taxés de racisme ? Dénoncer un « choc des cultures » et un islam forcément sexiste, dans le climat explosif des vagues de migrants et de poussées des communautarismes ? Le malaise est palpable, les amalgames, nombreux. Et le silence, impardonnable. Il faut reconnaître dans ces attaques ciblant les femmes « un signe avant-coureur de la montée intégriste », affirme la sociologue algérienne Marieme Helie Lucas, fondatrice en 2005 du réseau international Secularism is a women's issue (« La laïcité, ça concerne les femmes », SIAWI). Avant de dénoncer la « lâcheté politique de ceux qui regardent cette ascension » sans réagir.

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  • OFCE - Faut-il aider les PME à embaucher ? par Sarah Guillou

    Dans un regain de mobilisation pour lutter contre le chômage, le gouvernement a annoncé, lundi 18 janvier 2016, de nouvelles mesures qui concernent l’apprentissage, la formation et les PME au sein d’un nouveau « plan emploi ». Concernant les PME –  les entreprises de moins de 250 salariés –, il est prévu le versement de 2 000 euros pour l’embauche d’un salarié payé entre 1 et 1,3 SMIC recruté en CDI ou en CDD de plus de 6 mois. Cette aide sera accordée pour 2 ans et sera relayée en 2018 par la transformation du Crédit Impôt compétitivité emploi (CICE) – pour le moment un crédit d’impôt de 6% de la masse salariale inférieure à 2,5 SMIC – en baisse de charges. Il s’agit ainsi de réduire à zéro les cotisations restant à la charge de l’employeur à proximité du salaire minimum. Bien que réduites à la fois par l’allègement général dit « Fillon » et par les dispositions du Pacte de responsabilité, les charges sociales patronales au niveau du SMIC s’élèvent à un peu moins de 200 euros mensuel (charges dues notamment au titre de l’assurance chômage, de la formation professionnelle, …). Cette disposition devrait donc assurer l’application du « zéro charge » pour les PME

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  • 7 février : un « doigt d’honneur » de l’UOIF à la République ? Par Mohamed LOUIZI

    Le 7 février 2016, l’UOIF invite des personnalités sulfureuses, issues de la frérosphère internationale pour parler du thème des : "Jeunes Musulmans". Des personnalités invitées se distinguent par des propos et fatwas sectaires, takfiristes, jihadistes, homophobes et antisémites. Certains invités, en tête d’affiche, avaient appelé au jihad armé en Syrie. Décryptage et alerte citoyenne ...
     
    Alors que «Le Président de la République a annoncé que, face à la menace terroriste, le gouvernement présenterait au Conseil des ministres du3 février 2016 un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour une durée de trois mois »[1], les Frères Musulmans en France, fédérés au sein de l’UOIF[2], ont décidé d’organiser le neuvième RAMN (Rassemblement annuel des musulmans du Nord) à Lille Grand Palais, le dimanche 7 févier 2016, moins de trois mois seulement après les attentats du 13 novembre à Paris. L’UOIF invite des personnalités sulfureuses, issues de la frérosphère internationale pour parler autour du thème des : Jeunes Musulmans !
     
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  • OFCE - L’équilibre de stagnation séculaire par Gilles Le Garrec et Vincent Touzé

    Le régime économique de croissance faible et de sous-emploi, associé à une inflation faible, voire une déflation, a récemment été largement débattu, notamment par Larry Summers, sous l’étiquette de « stagnation séculaire ». L’hypothèse d’une stagnation séculaire a été exprimée pour la première fois en 1938 dans un discours prononcé par A. Hansen finalement publié en 1939. Hansen s’inquiétait d’un investissement insuffisant aux États-Unis et du déclin de la population après une longue période de forte expansion économique et démographique.

    Dans une Note de l’OFCE (n° 57 du 26 janvier 2016), nous étudions les caractéristiques et la dynamique de l’équilibre de stagnation séculaire.

    Le régime de stagnation séculaire résulterait d’une abondance d’épargne par rapport à la demande de crédit conduisant le taux d’intérêt « naturel » réel (qui est compatible avec le plein emploi) en dessous de zéro. Or, si le taux d’intérêt réel reste en permanence au-dessus du taux naturel, alors il en résulte une pénurie chronique de la demande globale et de l’investissement, avec un potentiel de croissance affaibli.

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  • L'Obs - Ces collégiens qui placent la religion avant l'école : l'étude qui accuse

    De plus en plus d'élèves opposent leurs convictions religieuses aux enseignements universels. Pour la première fois, une étude du CNRS et de Sciences-Po rend compte de ce phénomène alarmant. "L'Obs" en publie les résultats, en partenariat avec France Inter.

    "Au commencement Dieu créa le ciel et la terre." Hélène, professeur de français depuis une quinzaine d'années, aime bien aborder les textes sacrés. Dans son collège du Val-d'Oise, toutes les religions sont représentées. "J'explique aux élèves que la Genèse est une parabole, un mythe. Mais beaucoup s'insurgent. Pour eux, la création du monde, ça s'est passé exactement comme c'est écrit dans la Bible ou le Coran." 

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  • L'Humanité - Marc Trévidic : « Une idéologie ne se combat pas par le Code pénal »

    L’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, aujourd’hui muté à Lille, plaide pour une synergie entre services de renseignements et judiciaires. Et dénonce l’inutilité des débats sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité quand il y a, pourtant, urgence à agir.

    Déjà très médiatisé, Marc Trévidic l’est encore plus depuis la sortie, il y a quelques jours, de son premier roman (1). L’ancien patron du pôle antiterroriste y met en scène une confrontation entre les arts et le fanatisme religieux dans la Tunisie de la révolution de jasmin. Une première tentative de fiction plutôt réussie. Après une journée d’audience au tribunal de Lille, où il officie désormais comme juge aux affaires familiales, rencontre avec un accro de l’antiterrorisme.

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  • Pascal Lokiec : « La réforme du code du travail : une dérèglementation, pas une simplification »

    Spécialiste et défenseur du droit du travail, Pascal Lokiec réagit au rapport Badinter et aux annonces gouvernementales sur la réforme du code du travail. Et s’inquiète d’un prévisible démantèlement aux dépens des salariés.

    Pascal Lokiec est l’auteur d’un livre paru l’an dernier chez Odile Jacob : Il faut sauver le droit du travail !

    Regards. Quel regard portez-vous sur les conclusions du rapport Badinter sur le code du travail ?

    Pascal Lokiec. Sur le contenu, le rapport énonce, dans un style très clair, les principes essentiels du droit du travail. Il est notamment positif de rappeler l’importance de la personne humaine, de sa dignité, au travail. Mais cela ne retire rien à mes inquiétudes sur la réforme à venir du code du travail. Les principes énoncés ne peuvent être compris sans leurs déclinaisons : nous ne les aurons que dans la deuxième étape, avec la réforme du code du travail. Prenons un exemple : un principe énonce que le licenciement doit reposer sur « un motif réel et sérieux ». En rien cela n’empêcherait de libéraliser les motifs de licenciement et de prévoir, comme l’a proposé François Fillon, le motif de réorganisation. Avec cette possibilité pour une entreprise de licencier un salarié au seul motif qu’elle se réorganise, il n’y aurait plus besoin de difficultés économiques ou d’une menace sur la compétitivité ! Le principe qui est posé dans le rapport Badinter, que je ne conteste en aucune manière, ne verrouille en rien les déclinaisons négatives pour les salariés qui pourraient être adoptées dans la loi.

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  • Regards - 35 heures : décryptons le décrypteur

    Tous les matins sur France Info, dans sa chronique “Le décryptage éco”, Vincent Giret, du Monde, évangélise les fidèles avec son catéchisme libéral. À notre tour, décryptons-le avec cet extrait d’une chronique tout à fait exemplaire sur les 35 heures.

    Les évangélistes du marché et autres apôtres de la soumission montent en chaire tous les jours pour délivrer leurs homélies médiatiques. Beaucoup sont plus connus que Vincent Giret, journaliste économique du Monde qui intervient dans la matinale de France Info, mais peu sont aussi symptomatiques d’une doxa qu’il serait facile de démonter en direct si on lui opposait un tant soit peu de contradiction.

    Faute de quoi, lui et ses semblables peuvent psalmodier leurs mantras et les présenter comme la seule "réalité" qui vaille, la seule vérité disponible dans le débat public. Leur discours bénéficie de l’infaillibilité des textes sacrés, le crédit qu’on leur accorde est celui des "experts" qui condescendent à nous délivrer la bonne parole (et dieu sait que les écritures sont confuses, sans l’intercession des ministres du culte). Écoutez avec quelle onction, quelle bienveillance ils parlent à leurs ouailles.

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