Les groupes d’intérêt interagissent constamment avec les élus et les partis politiques. Sont-ils pour autant si influents, notamment en période de campagne électorale ? Un ouvrage de politistes et de sociologues montre qu’en France pas plus qu’ailleurs, les lobbies ne font l’élection.
Analyses - Page 172
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La Vie des Idées - Candidats sous pression ? À propos de : G. Courty, J. Gervais (dir.), Le lobbying électoral. Groupes en campagne présidentielle (2012), Presses Universitaires du Septentrion
Recensé : Guillaume Courty, Julie Gervais (dir.), Le lobbying électoral. Groupes en campagne présidentielle (2012), Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2016, 268 p., 25 €.Les travaux scientifiques ayant tenté d’appréhender la question du lobbying sous l’angle électoral sont rares. À l’exception de la science politique américaine, les recherches abordant respectivement les élections et les groupes d’intérêt sont restées cloisonnées : les travaux sur les élections tendent à se concentrer prioritairement sur la sociologie des électeurs ou sur les positionnements partisans, tandis que les recherches sur les groupes d’intérêt étudient peu l’influence du contexte électoral sur les actions menées par ces organisations (p. 14). -
La Vie des Idées - ¿ Que podemos ? Un parti en puissance
La vitalité de Podemos fait figure d’exception en Europe. Le mouvement espagnol peut-il survivre à son institutionnalisation ? Son positionnement au-dessus du clivage droite-gauche reste-t-il d’actualité ? À ces questions, les militants du jeune parti offrent des réponses parfois contradictoires.
En trois ans, Podemos a connu une croissance fulgurante. Le projet d’un mouvement politique anti-austérité a été lancé le 17 janvier 2014 par un groupe d’universitaires et de militants qui se sont présentés aux élections européennes quelques mois plus tard. Il s’agissait, dans un contexte de forte crise économique, sociale et politique, de « convertir l’indignation en changement politique ». Les fondateurs de Podemos cherchaient ainsi à donner une traduction électorale au mouvement des Indignés qui a émergé en Espagne à partir du 15 mai 2011 (le « 15M »), en portant leurs revendications pour une « démocratie réelle » et plus de justice sociale à l’agenda institutionnel. Ils ont de cette manière contribué à l’exception espagnole, qui met au centre du débat public la lutte contre les inégalités et la corruption quand l’Europe se tourne vers l’extrême droite. Leur proposition a tout de suite reçu un écho considérable : des assemblées territoriales ou thématiques appelées « cercles » se sont multipliées à travers le pays, en s’appuyant sur la dynamique du 15M. Dans les urnes, Podemos a créé la surprise en remportant près de 8 % des suffrages aux élections européennes du 25 mai 2014.
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OFCE - Présidentielle : le logement est-il bien loti ?
La publication du rapport de la Fondation Abbé Pierre en janvier 2017 n’a pas fait exception : le mal-logement continue de progresser en France. Les prix immobiliers sont repartis à la hausse ces derniers trimestres et la publication des premiers résultats de l’Enquête nationale logement de l’INSEE de 2013 font apparaître une dégradation de la situation financière des ménages[1]. Malgré tous ces éléments, la thématique du logement est apparue relativement tardivement dans les débats entourant l’élection présidentielle. Nous tentons ici d’esquisser un panorama des propositions émanant des principaux candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet.
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The Conversation, Serge Galam (Physicien, Sciences Po – USPC) : Pourquoi et comment Marine Le Pen peut gagner avec moins de 50 % d’intentions de vote
Jamais une élection présidentielle n’a été ponctuée par autant d’imprévus de toutes sortes, judiciaires et électoraux. Si Marine Le Pen est quasiment certaine d’être au second tour, l’incertitude est encore très forte pour savoir qui sera son challenger – François Fillon ou Emmanuel Macron – même si ce dernier est aujourd’hui le favori.
Le deuxième sera-t-il le premier ?
Bien que la campagne peine à démarrer sur des débats d’orientations politiques, nous sommes abreuvés de sondages quotidiens et concurrents. Chaque fluctuation d’intentions de vote est passée au microscope et commentée. On a vite oublié la période bien brève, il est vrai, où les sondages ont été mis à l’index après l’échec flagrant des prévisions qu’on voulait y voir, en particulier avec le Brexit et l’élection de Trump.
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OFCE - Chômage : évolutions à la carte
24 mars 2017
Département Analyse et Prévision (Équipe France)
Les chiffres du mois de février 2017 publiés par Pôle Emploi font apparaître une légère baisse (-3 500) du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) n’exerçant aucune activité (catégorie A). En intégrant à ces chiffres l’évolution du nombre de demandeurs en catégorie B et C, le nombre de demandeurs d’emploi a cru de 28 800 au cours du dernier mois. Sur un an, le nombre d’inscrits en catégorie A a diminué de 3,2% et celui d’inscrit en catégories A, B, C a cru de 1%.
Les évolutions au cours du quinquennat
Cette publication du mois de mars constitue la dernière publication de Pôle Emploi avant le premier tour de l’élection présidentielle ; elle est donc l’occasion de mettre en lumière un bilan quasi définitif du quinquennat au travers l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi depuis le mois de mai 2012.
Entre mai 2012 et février 2017, le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie A a augmenté de 541 500 en France métropolitaine et de 561 400 en France entière. Sur cette période, le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie A, B et C a, lui, augmenté de plus de 1,1 million de personnes.
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Jean Gadrey - Analyse du projet économique d’E. Macron (billet invité, par Adrien Fabre)
Après ma série de billets sur le passé et les œuvres d’Emmanuel Macron, ce billet invité concerne son programme. Son auteur est Adrien Fabre, actuellement étudiant-chercheur en économie à l’école normale supérieure et à l’école d’économie de Paris. Il tient par ailleurs un site que je conseille vivement. Je le remercie d’avoir accepté que je relaie son analyse. Je parlerai à nouveau de ce talentueux jeune économiste dans un prochain billet à propos d’un sondage fort intéressant (eh oui, cela existe !) qu’il a initié sur les préférences politiques des Français.
Le texte d’Adrien Fabre a été publié il y a un mois sur un autre blog, hébergé par Médiapart et dont voici le lien.
Comme le texte intégral est sensiblement plus long que ce que je propose usuellement aux lecteurs de ce blog, j’en ai sélectionné de très larges extraits, mais je ne saurais trop conseiller de se reporter à la source, où l’on trouve également les nombreuses références et liens sur lesquels s’appuie cette analyse.
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OFCE - Le Traité de Rome et l’égalité par Hélène Périvier
..... Depuis les années 2000, un glissement s’est opéré dans la promotion des politiques d’égalité : il ne s’agit plus d’analyser les conséquences économiques des principes de justice ou inversement de dénoncer l’atteinte aux principes de justice de certaines politiques économiques, non il s’agit davantage de renverser la hiérarchie entre les deux perspectives. L’égalité est promue au nom des bénéfices économiques réels ou fantasmés qu’elle produirait. Les organisations supranationales, les institutions européennes et les acteurs nationaux vantent les vertus de l’égalité en termes de prospérité économique. L’affirmation du seul principe de justice ne suffit plus pour convaincre du bien-fondé des politiques d’égalité, jugées a priori coûteuses. L’égalité, réduite le plus souvent à l’accroissement de la participation des femmes au marché du travail et de leur accès aux postes à responsabilité, serait source de croissance et de richesse. Il ne s’agit plus alors d’une articulation complexe entre forces économiques et principes fondateurs, mais d’une justification de ces principes par la rentabilité ou l’efficacité de l’économie de marché (Périvier et Sénac, 2017 ; Sénac, 2015). Cette approche loin d’être anecdotique met en danger l’égalité comme principe de justice et nous écarte de la dynamique humaniste portée par les institutions supranationales durant la première moitié du 20e siècle. Aurions-nous perdu l’esprit de Philadelphie (Supiot, 2010) ?
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OFCE - Le Préambule du Traité de Rome : 60 ans après, que conclure ?
21 mars 2017
par Éloi Laurent
Le Traité instituant la CEE (le plus emblématique des deux Traités de Rome) a donné vie et corps à l’idéal d’intégration européenne esquissé notamment par Victor Hugo. Soixante ans après sa signature, on propose ici une brève relecture commentée, forcément subjective, du Préambule de ce texte fondateur (les participes passés et présents qui ouvrent chaque alinéa du texte se réfèrent aux six chefs d’Etats et de gouvernement signataires du Traité le 25 mars 1957).
Déterminés à établir les fondements d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens,
On peut faire au moins deux lectures de l’ambition visée par le premier alinéa du Traité CEE. La première voit dans « l’union » des « peuples » celle de leurs gouvernements, et de ce point de vue il paraît très difficile de contester que depuis 1957 les exécutifs européens se sont fortement rapprochés jusqu’à collaborer étroitement, à mesure que de nouveaux éléments de leur souveraineté étaient mis en commun. Mais ce serait oublier l’injonction de Jean Monnet, un des principaux architectes du Traité : « notre mission n’est pas de coaliser des Etats, mais d’unir des hommes ». Que dire donc de l’union des peuples ? Un certain nombre d’enquêtes plus ou moins anecdotiques semblent indiquer que les stéréotypes ont la vie dure en Europe et que les Européens se connaissent encore finalement assez mal.
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Observatoire des inégalités - Emploi : 7,7 millions de personnes fragilisées
16 mars 2017 - Chômeurs, travailleurs précaires et découragés du travail : en France, près de huit millions de personnes, soit un quart du total des actifs, sont fragilisées face à l’emploi.
La France compte 2,9 millions de chômeurs selon les données 2015 de l’Insee, soit un dixième de la population dite « active » (celle qui a un emploi ou en cherche un). Ce chiffre, à lui seul, reflète bien mal la situation du marché du travail. Selon nos calculs, on peut estimer le nombre de personnes fragilisées face à l’emploi à 7,7 millions au total. En effet, en plus de ses 2,9 millions de chômeurs, la France compte 3,4 millions de travailleurs précaires : principalement des personnes en intérim ou en contrat à durée déterminée, que ce soit dans le secteur privé comme dans celui du public, très friand lui aussi de précarité. On compte aussi 1,4 million de découragés, qui ne recherchent plus activement un travail tant la situation est dégradée. Ils ne sont donc plus comptés comme « actifs ». Mais quand l’Insee les interroge, ils répondent pourtant qu’ils souhaiteraient travailler. Parmi eux, des femmes qui n’ont aucun mode de garde pour leurs enfants, des adultes très peu qualifiés qui baissent les bras devant le type d’emploi et les rémunérations qu’on leur propose.
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OFCE - Régulation bancaire européenne : quand l’union fait la force
22 mars 2017
par Céline Antonin, Sandrine Levasseur et Vincent Touzé
A l’heure où l’Amérique s’apprête, sous l’impulsion de son nouveau président Donald Trump, à mettre fin à la régulation bancaire adoptée en 2010 par l’administration Obama[1], l’Europe entame une troisième année d’Union bancaire (Antonin et al., 2017) et se prépare à l’arrivée d’une nouvelle réglementation prudentielle.
Qu’est-ce que l’Union bancaire ?
Depuis novembre 2014, l’Union bancaire pose un cadre unifié qui permet de renforcer la stabilité financière dans la zone euro[2]. Son objectif est triple :
- – Garantir la robustesse et la résistance des banques ;
- – Eviter le renflouement des banques en faillite par de l’argent public ;
- – Harmoniser la réglementation pour une meilleure régulation et surveillance publique.
Cette Union est l’aboutissement d’un long chemin de coordination réglementaire parcouru depuis la libre circulation des capitaux prévu par l’article 67 du Traité de Rome (1957)
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Fondation Jean Jaurès - Gilles Finchelstein : Comprendre en deux graphiques le succès d’Emmanuel Macron
I - Le positionnement relatif des candidats
Il a été demandé aux Français d’attribuer une note sur une échelle allant de 0 à 10 pour positionner[1] sur une échelle gauche-droite chacun des candidats. C’est un exercice qui est couramment pratiqué et il est toujours frappant de constater la finesse de ces jugements construits à partir de ce que les Français perçoivent d’un responsable politique, de son parcours, de ses projets, de ses déclarations, de son attitude, de son style......
IV - Conclusions
- Les raisons du succès d’Emmanuel Macron peuvent être ainsi résumées : il se trouve au bon endroit au bon moment. Au bon endroit, c’est-à-dire là où se trouvent majoritairement les Français. Au bon moment, c’est-à-dire quand les candidats des partis de gouvernement ont, de manière surprenante, laissé vacant cet espace central.
- Le résultat n’est pas encore acquis pour lui (parce que la mobilité électorale reste forte jusqu’au dernier moment, parce que l’abstention reste élevée et que la droite y dispose de davantage de réserves, parce que nul ne peut anticiper les aléas d’une campagne qui n’en a pas manqué) mais le positionnement relatif des candidats comme l’auto-positionnement des Français le placent structurellement dans une situation forte.
À l’occasion de cette élection présidentielle « hors norme », la Fondation Jean-Jaurès s’associe au Huffington Post pour apporter son éclairage sur la campagne électorale : rapport de forces, thèmes et enjeux structurants, opinion des Français. La Fondation mobilisera un certain nombre de chercheurs et de personnalités pour fournir des analyses jusqu’au premier tour du scrutin.
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