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Analyses - Page 174

  • OFCE - Le Traité de Rome et l’égalité par Hélène Périvier

    ..... Depuis les années 2000, un glissement s’est opéré dans la promotion des politiques d’égalité : il ne s’agit plus d’analyser les conséquences économiques des principes de justice ou inversement de dénoncer l’atteinte aux principes de justice de certaines politiques économiques, non il s’agit davantage de renverser la hiérarchie entre les deux perspectives. L’égalité est promue au nom des bénéfices économiques réels ou fantasmés qu’elle produirait. Les organisations supranationales, les institutions européennes et les acteurs nationaux vantent les vertus de l’égalité en termes de prospérité économique. L’affirmation du seul principe de justice ne suffit plus pour convaincre du bien-fondé des politiques d’égalité, jugées a priori coûteuses. L’égalité, réduite le plus souvent à l’accroissement de la participation des femmes au marché du travail et de leur accès aux postes à responsabilité, serait source de croissance et de richesse. Il ne s’agit plus alors d’une articulation complexe entre forces économiques et principes fondateurs, mais d’une justification de ces principes par la rentabilité ou l’efficacité de l’économie de marché (Périvier et Sénac, 2017 ; Sénac, 2015). Cette approche loin d’être anecdotique met en danger l’égalité comme principe de justice et nous écarte de la dynamique humaniste portée par les institutions supranationales durant la première moitié du 20e siècle. Aurions-nous perdu l’esprit de Philadelphie (Supiot, 2010) ?

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  • OFCE - Le Préambule du Traité de Rome : 60 ans après, que conclure ?

    21 mars 2017

    par Éloi Laurent

    Le Traité instituant la CEE (le plus emblématique des deux Traités de Rome) a donné vie et corps à l’idéal d’intégration européenne esquissé notamment par Victor Hugo. Soixante ans après sa signature, on propose ici une brève relecture commentée, forcément subjective, du Préambule de ce texte fondateur (les participes passés et présents qui ouvrent chaque alinéa du texte se réfèrent aux six chefs d’Etats et de gouvernement signataires du Traité le 25 mars 1957).

    Déterminés à établir les fondements d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens,

    On peut faire au moins deux lectures de l’ambition visée par le premier alinéa du Traité CEE. La première voit dans « l’union » des « peuples » celle de leurs gouvernements, et de ce point de vue il paraît très difficile de contester que depuis 1957 les exécutifs européens se sont fortement rapprochés jusqu’à collaborer étroitement, à mesure que de nouveaux éléments de leur souveraineté étaient mis en commun. Mais ce serait oublier l’injonction de Jean Monnet, un des principaux architectes du Traité : « notre mission n’est pas de coaliser des Etats, mais d’unir des hommes ». Que dire donc de l’union des peuples ? Un certain nombre d’enquêtes plus ou moins anecdotiques semblent indiquer que les stéréotypes ont la vie dure en Europe  et que les Européens se connaissent encore finalement assez mal.

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  • Observatoire des inégalités - Emploi : 7,7 millions de personnes fragilisées

    16 mars 2017 - Chômeurs, travailleurs précaires et découragés du travail : en France, près de huit millions de personnes, soit un quart du total des actifs, sont fragilisées face à l’emploi.


    La France compte 2,9 millions de chômeurs selon les données 2015 de l’Insee, soit un dixième de la population dite « active » (celle qui a un emploi ou en cherche un). Ce chiffre, à lui seul, reflète bien mal la situation du marché du travail. Selon nos calculs, on peut estimer le nombre de personnes fragilisées face à l’emploi à 7,7 millions au total. En effet, en plus de ses 2,9 millions de chômeurs, la France compte 3,4 millions de travailleurs précaires : principalement des personnes en intérim ou en contrat à durée déterminée, que ce soit dans le secteur privé comme dans celui du public, très friand lui aussi de précarité. On compte aussi 1,4 million de découragés, qui ne recherchent plus activement un travail tant la situation est dégradée. Ils ne sont donc plus comptés comme « actifs ». Mais quand l’Insee les interroge, ils répondent pourtant qu’ils souhaiteraient travailler. Parmi eux, des femmes qui n’ont aucun mode de garde pour leurs enfants, des adultes très peu qualifiés qui baissent les bras devant le type d’emploi et les rémunérations qu’on leur propose.

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  • OFCE - Régulation bancaire européenne : quand l’union fait la force

    22 mars 2017

    par Céline Antonin, Sandrine Levasseur et Vincent Touzé

    A l’heure où l’Amérique s’apprête, sous l’impulsion de son nouveau président Donald Trump, à mettre fin à la régulation bancaire adoptée en 2010 par l’administration Obama[1], l’Europe entame une troisième année d’Union bancaire (Antonin et al., 2017) et se prépare à l’arrivée d’une nouvelle réglementation prudentielle.

    Qu’est-ce que l’Union bancaire ?

    Depuis novembre 2014, l’Union bancaire pose un cadre unifié qui permet de renforcer la stabilité financière dans la zone euro[2]. Son objectif est triple :

    • – Garantir la robustesse et la résistance des banques ;
    • – Eviter le renflouement des banques en faillite par de l’argent public ;
    • – Harmoniser la réglementation pour une meilleure régulation et surveillance publique.

    Cette Union est l’aboutissement d’un long chemin de coordination réglementaire parcouru depuis la libre circulation des capitaux prévu par l’article 67 du Traité de Rome (1957)

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  • Fondation Jean Jaurès - Gilles Finchelstein : Comprendre en deux graphiques le succès d’Emmanuel Macron

    I - Le positionnement relatif des candidats

    Il a été demandé aux Français d’attribuer une note sur une échelle allant de 0 à 10 pour positionner[1] sur une échelle gauche-droite chacun des candidats. C’est un exercice qui est couramment pratiqué et il est toujours frappant de constater la finesse de ces jugements construits à partir de ce que les Français perçoivent d’un responsable politique, de son parcours, de ses projets, de ses déclarations, de son attitude, de son style......

    IV - Conclusions

    1. Les raisons du succès d’Emmanuel Macron peuvent être ainsi résumées : il se trouve au bon endroit au bon moment. Au bon endroit, c’est-à-dire là où se trouvent majoritairement les Français. Au bon moment, c’est-à-dire quand les candidats des partis de gouvernement ont, de manière surprenante, laissé vacant cet espace central.
    2. Le résultat n’est pas encore acquis pour lui (parce que la mobilité électorale reste forte jusqu’au dernier moment, parce que l’abstention reste élevée et que la droite y dispose de davantage de réserves, parce que nul ne peut anticiper les aléas d’une campagne qui n’en a pas manqué) mais le positionnement relatif des candidats comme l’auto-positionnement des Français le placent structurellement dans une situation forte.

    À l’occasion de cette élection présidentielle « hors norme », la Fondation Jean-Jaurès s’associe au Huffington Post pour apporter son éclairage sur la campagne électorale : rapport de forces, thèmes et enjeux structurants, opinion des Français. La Fondation mobilisera un certain nombre de chercheurs et de personnalités pour fournir des analyses jusqu’au premier tour du scrutin. 

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  • Fondation Jean Jaurès, Adrien Abecassis, Chloé Morin, Emmanuel Rivière - Qui sont les indécis ?

    Cette campagne présidentielle est marquée par une volatilité inédite des électorats. Nul ne saurait à ce stade prédire son issue. Mais il existe une méthode qui rend mieux compte des structures que les fluctuantes intentions de vote tout en analysant les dynamiques : ce qu’on appelle les « probabilités de vote ». Pour cette présidentielle, on distingue alors neuf électorats ayant des comportements de vote très différents : cinq sont solidement arrimés à un candidat et à un seul, quatre sont indécis.

    Dans cette campagne, les intentions de vote se succèdent, les électeurs peinent à se décider et beaucoup restent incertains de leur choix : l’actualité, il est vrai, ne les y aide pas.

    Nul ne saurait à ce stade prédire l’issue de la campagne. Mais il existe une méthode qui rend mieux compte des structures que les fluctuantes intentions de vote tout en analysant les dynamiques : ce qu’on appelle les « probabilités de vote » (cf. encadré plus bas). Cette méthode permet de distinguer les socles relativement solides de chaque candidat des réserves électorales mouvantes, c’est-à-dire des électeurs qui hésitent entre plusieurs choix. Ce sont ces électeurs, capables de passer facilement d’un candidat à l’autre, qui expliquent la volatilité des intentions de vote.

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  • The Conversation (Patrick Criqui Directeur de recherche émérite au CNRS, Université Grenoble Alpes) - Quatre scénarios pour comprendre les programmes des candidats en matière d’énergie

    La nécessité de la transition énergétique, qui passe par une décarbonation profonde du système énergétique français, n’est aujourd’hui remise en cause par aucun des candidats connus à la présidentielle. Mais les solutions envisagées pour la réaliser diffèrent significativement, en particulier sur deux points : l’intensité de l’action à mener sur la maîtrise de la demande d’énergie ; le choix du mix de production d’électricité.

    Ces points sont essentiels pour l’avenir de l’énergie en France car les stratégies qu’ils permettent de structurer supposent des trajectoires de long terme extrêmement différentes. Or ces problématiques ont déjà été discutées en 2013 lors du Débat national sur la transition énergétique. On peut donc y revenir afin d’analyser les stratégies des prétendants à l’Élysée.

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  • Le Monde - Vers une société hyper-industrielle ?

    On entend plus souvent parler de la fin de l’industrie que de sa renaissance. En s’intéressant au renouveau du capitalisme productif, l’ingénieur et sociologue Pierre Veltz (Wikipédia) livre, dans un ouvrage très synthétique pour l’excellente collection de la République des idées, un stimulant contrepoint.

    Pour lui, le discours sur la révolution numérique qui promet une transformation radicale de la modernité suscite, en dehors d’une petite frange enthousiaste, plus d’angoisses que d’espoirs. L’avenir, pourtant, explique-t-il, n’est pas la fin de l’industrie, mais son renouveau.

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  • Slate, Jacques Gerstlé (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) - Les médias font-ils l’élection?

    L’impact des médias réside moins dans le poids des révélations sur tel ou tel candidat que dans l’orientation des électeurs sur certaines figures ou thèmes de campagne.

    On a longtemps cru que les médias étaient tout-puissants dans les campagnes électorales. Cela venait de croyances relatives à la propagande du début et de la moitié du XXe siècle. Quand les premières études «scientifiques» ont commencé à se développer sous l’impulsion de Paul Lazarsfeld et son équipe (1944), on s’est rendu compte que les médias n’avaient que des effets limités en termes d’influence directe sur le comportement électoral. 

    Paradoxalement, c’est au moment où la propagande nazie donnait à plein qu’on s’est rendu compte que les effets des médias n’étaient que limités dans les démocraties représentatives comme les États-Unis. Il est apparu que l’électeur était politiquement avant tout comme il était socialement.

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  • Libé - Tribune : Sortir de l’austérité sans sortir de l’euro… grâce à la monnaie fiscale complémentaire Par Thomas Coutrot , Dominique Plihon , Wojtek Kalinowski , Bruno Théret , Gaël Giraud , Vincent Gayon , Jean-Michel Servet , Jérôme Blanc , Marie Fare

    Introduire des liquidités dans une économie en crise grâce à une monnaie complémentaire, adossée aux recettes fiscales à venir, permettrait d’imaginer d’autres politiques sans pour autant remettre en question la monnaie commune. Cela permettrait une stabilisation de la zone euro.

    Via les crédits qu’elles accordent, les banques commerciales privées disposent dans la zone euro d’un quasi monopole de création de la monnaie. Après les injections massives de liquidités à bas coût de la Banque centrale européenne (BCE) au système bancaire privé, il est clair que ce monopole enferme l’économie européenne dans une trappe déflationniste.

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  • Centre d'obsrvation de la société - Les Français sont-ils de plus en plus racistes et xénophobes ?

    A la question « Pensez-vous qu’une lutte vigoureuse contre le racisme est nécessaire en France ? », les Français répondent sans ambiguïté : 71 % « oui », « tout à fait » ou « plutôt ». Seuls 9 % répondent « pas du tout », selon un sondage réalisé en 2016 dans le cadre du rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) 1. Ces réponses ont le mérite d’être claires et devraient engager à développer les politiques publiques dans ce domaine.

    Une enquête isolée n’a qu’une portée limitée. Au fond, les Français sont-ils de plus en plus racistes ou xénophobes, comme on le lit souvent ? Comme peuvent le laisser penser un certains nombres d’actes médiatisés et de discours sur les étrangers qui vivent en France. Mesurer l’évolution de ce type de phénomène n’est pas chose aisée, mais on dispose d’un certain nombre d’indicateurs, qui permettent d’y voir plus clair si on considère leur évolution dans le temps long.

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