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Réflexions - Page 58

  • OFCE : L’austérité sans fin ou comment l’Italie se retrouve piégée par les règles européennes ?

    30 octobre 2014

    par Raul Sampognaro

    Si le budget présenté par la France est en net décalage vis-à-vis des règles de la gouvernance budgétaire de la zone euro (voir sur ce sujet les posts récents d’Henri Sterdyniak et de Xavier Timbeau), l’Italie est aussi sur la sellette. Toutefois, les situations française et italienne ne sont pas directement comparables et le cas de l’Italie pourrait s’avérer autrement plus contraignant que celui de la France, reflétant à nouveau les effets pervers de la nouvelle gouvernance européenne. Si, contrairement à la France, l’Italie n’est pas plus en PDE (Procédure de déficit excessif) puisque, depuis 2012, son déficit budgétaire se situe au seuil de 3 %, elle reste, dans le cadre du volet préventif du Pacte, sous surveillance renforcée au regard du critère de la dette. Sa dette de 127 points de PIB est très largement au-dessus du niveau de 60 % retenu par les règles européennes et, selon son Objectif de Moyen Terme (OMT), l’Italie doit revenir à un déficit proche de l’équilibre.

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  • Non Fiction - La ville et la formation du capitalisme occidental

    Résumé : Un ouvrage essentiel du sociologue Max Weber, dans une nouvelle traduction assortie de commentaires éclairants.

    Sur le même ouvrage, voir également la recension : "La ville, miroir de la société."

    Passons sur les considérations techniques qui ont abouti à la constitution de ce volume. Les spécialistes de Max Weber (1864-1920) sauront s’y retrouver. La note éditoriale précédant le texte résume les difficultés. Passons aussi sur le jeu des traductions qui n’est pas indifférent, mais qui, là encore, sera aisément repéré par les spécialistes. Le passage de l’allemand au français n’est pas simple, il relève moins de difficultés de langue que de difficultés culturelles, évidemment. Ceci surmonté, il nous reste un volume incontournable de réflexions sur la ville, susceptible de passionner, certes les spécialistes, mais aussi les étudiants en philosophie, en histoire de l’art, en urbanisme, en sociologie, à tout le moins. Encore convient-il de souligner que l’examen auquel l’ouvrage nous entraîne n’a pas pour objet l’urbanisme, mais les rapports entre la ville et le ou les citoyens. Weber poursuit de son commentaire l’établissement en ville des forces sociales, il s’intéresse aux bailleurs de fonds, aux activités commerciales, à la domination des métiers, et au poids des conseils divers à partir des lignages ou des cours de justice du Moyen Âge. Il instaure des chronologies qui, au passage, peuvent déstabiliser un Français, dans la mesure où les Français rapportent systématiquement les institutions modernes à la constitution de l’Etat central, tandis que les Allemands abordent avec beaucoup plus d’aisance et de précision la question des communes médiévales dont ils font la source du mouvement urbain. Bref, il ne se contente pas d’une vague définition de la ville en entité politique autonome. Il s’attache à la cité-Etat, celle qui donne un statut au citoyen, en le faisant porteur de droits spécifiques, et en le laissant déployer les caractéristiques culturelles de son groupe social, ainsi qu’une conduite spécifique.

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  • OFCE - Jean Tirole, un économiste d’exception

    23 octobre 2014

    par Jean-Luc Gaffard

    Jean Tirole, à qui est attribué cette année le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, est un économiste d’exception. Il l’est par la qualité académique de ses travaux publiés aussi bien dans les plus grandes revues de la discipline que dans des livres où il présente les grandes questions d’économie industrielle, d’économie de la régulation ou d’économie financière en suivant un fil conducteur issu de ses propres recherches. Il l’est par la volonté explicite d’aborder de vrais sujets, majeurs pour la compréhension du fonctionnement des économies de marché et de faire des propositions concrètes de politique publique qui s’y rapportent. Il l’est parce qu’il a traité de ces sujets en développant de nouveaux et puissants outils d’analyse. Il l’est, enfin, par la modestie qui préside au jugement qu’il porte lui-même sur ses résultats et leur portée pratique, une modestie qui sied aux vrais scientifiques.

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  • L'obserrvatoire des inégalités - Modulation des allocations : un modèle réservé aux pauvres est un pauvre modèle

    28 octobre 2014 - Réduire les allocations familiales des plus aisés semble tomber sous le sens. Mais cette mise à mal de l’universalisme de notre modèle sape sa légitimité. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


    Réduire les allocations familiales des plus aisés semble tomber sous le sens. Alors que notre pays traverse une crise sans précédent, les plus riches continuent de s’enrichir. Sans aucune pudeur, les représentants des nantis - hier partisans de coupes budgétaires drastiques - s’offusquent de perdre quelques euros par mois et montent sur les barricades pour défendre « leur » Etat providence. La stagnation du pouvoir d’achat n’est en effet qu’un leurre qui masque sous forme de moyenne l’enrichissement des uns d’un côté et l’appauvrissement des pauvres de l’autre. L’Etat est en faillite et nous devons faire des économies. Pourquoi alors continuer à aider des familles qui n’ont aucun besoin de l’argent de la collectivité ? Les foyers qui touchent 6 000 euros pour deux enfants perdront 65 euros, rien de bien méchant.

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  • Non Fiction - Démocratie et capitalisme, le divorce ?

    Résumé : Une analyse fine des tensions entre démocratie et capitalisme, qui néglige toutefois le facteur environnemental.

    Le capitalisme a souvent été présenté comme le seul régime économique propice à l'essor de la démocratie. Toutefois, même s'il s'agissait d'un extrême, l'exemple chilien sous la dictature du général Pinochet a démontré qu'il pouvait en aller autrement. Ces dernières années, les politiques sociales et économiques imposées par la Troïka et/ou le Fond Monétaire International aux pays parfois désignés sous l'acronyme « PIGS »  ont remis en cause la souveraineté populaire alors que des gouvernements technocratiques ont même été nommés sans majorité comme en Italie avec Mario Monti. Dans l'essai Du temps acheté. La crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique, le professeur de sociologie allemand Wolfgang Streeck se penche sur les relations désormais très conflictuelles entre capitalisme et démocratie (la version française est publiée ce mois-ci par les éditions Gallimard. Nos notes de pagination et citations renvoient à l'édition en langue anglaise : Buying Time. The Delayed Crisis of Democratic Capitalism, Verso, Londres, 2014, traduit de l'allemand par Patrick Camiller.)

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  • Libération de philo - La fausse autorité de Valls Par Jean-Claude Monod

    Manuel Valls affectionne les formules offensives et offensantes. «Il faut en finir avec la gauche archaïque», déclare-t-il dans L’Obs du 23 octobre : par quelle absurdité celui qui fit près de 5% aux primaires socialistes est-il aujourd’hui en position de dicter sa vision au pays et d’effacer le mot même de « socialisme » du parti auquel il doit sa fonction ? Ce sera une grande énigme à dénouer, pour les futurs historiens du hollandisme…

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  • OFCE - Les prévisions macroéconomiques des banques centrales sont-elles meilleures que celles des agents privés ? par Paul Hubert

    Les anticipations privées – d’inflation, de croissance ou de taux d’intérêt – sont un élément crucial de la plupart des modèles macroéconomiques récents, car elles déterminent les réalisations courantes et futures de ces mêmes variables. La prise en compte par les banquiers centraux et l’influence qu’ils peuvent exercer sur les anticipations privées, via les décisions de taux ou leur communication, a ainsi pris de plus en plus de poids dans l’élaboration des politiques monétaires. La mise en place par les banques centrales de politiques d’orientation prospective, dites de « forward guidance », renforce d’autant plus l’importance des prévisions macroéconomiques de la banque centrale comme outil de la politique monétaire pour affecter ces prévisions privées.

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  • Observatoire des inégalités - Une femme = un homme ?

    21 octobre 2014 - Dans la loi, les hommes et les femmes sont égaux. Un tour d’horizon de la situation à l’école, au travail, en politique et à la maison.

    A l’école, les filles têtes de classe ?

    En fin de primaire, les filles obtiennent en général de meilleures notes que les garçons. Ensuite, elles ont plus souvent le bac et sont plus nombreuses à l’université. Mais les garçons sont meilleurs en maths dès le collège. Ils sont plus nombreux dans les filières scientifiques au lycée, ils décrochent davantage le bac S et après, les garçons sont plus présents dans les écoles qui mènent aux emplois les plus valorisés et les mieux rémunérés. L’école, soutenue par les représentations des rôles de la femme et de l’homme qui peuplent notre quotidien, encourage peu les garçons à s’orienter vers les écoles d’infirmiers et les filles vers les écoles d’ingénieurs.

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  • Observatoire des inégalités - Personnes seules, couples, familles : quel est le niveau de vie des ménages ?

    17 octobre 2014 - 1 500 euros de revenus par mois ne procurent pas le même niveau de vie à une famille qu’à une personne seule. Le détail des revenus selon le type de ménage.


    Pour s’approcher de la réalité des niveaux de vie, il faut tenir compte de la composition des familles. Les données ci-dessous présentent les revenus, après impôts et prestations sociales, par type de ménage.

    En 2011, alors que le niveau de vie moyen de l’ensemble des individus est de 1 928 euros par mois, une personne seule dispose en moyenne de 1 728 euros, une famille monoparentale de 1 343 euros, un couple sans enfant de 2 537 euros, avec deux enfants de 2 086 euros.

    Les 10 % les plus riches touchent entre 3,2 et 3,5 fois plus que les 10 % les plus pauvres selon la composition de la famille : ce rapport est de 3,2 pour les couples avec deux enfants, de 3,5 pour les couples avec trois enfants ou plus, ou encore de 3,4 pour les personnes seules, les familles monoparentales et les couples sans enfant. L’écart en euros entre ces mêmes tranches de revenus va de 1 951 euros mensuels (personnes seules) à 5 397 euros (couples avec trois enfants ou plus)

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  • Libé - Nicolas Offenstadt : «Plus les projets collectifs sont affaiblis, plus les vendeurs de nostalgie ont un public»

    Maître de conférences à l’université Paris-I, Nicolas Offenstadt s’interroge sur les usages et mésusages des faits historiques qui, sous couvert de vulgarisation, font l’apologie d’une France éternelle.

    L’historiquement incorrect à l’assaut du politiquement correct. Le 4 octobre, dans l’émission On n’est pas couché, Eric Zemmour, au nom de la lutte contre la doxa dominante, affirmait : «Pétain a sauvé des Juifs français.» Cette déclaration fallacieuse qui a provoqué l’ire des historiens constitue un exemple de manipulation idéologique du passé de plus en plus courante. Dans L’histoire, un combat au présent (éd. Textuel), Nicolas Offenstadt, maître de conférences à l’université Paris-I, s’interroge sur ces usages et mésusages des faits historiques qui, sous couvert de vulgarisation, font l’apologie d’une France éternelle. Selon l’historien, les droites radicales se saisiraient de l’histoire pour alimenter des thèses nationalistes et xénophobes, d’où la nécessité d’en repenser la place et l’enseignement dans nos sociétés contemporaines. Il prône notamment une histoire «de plein air» qui, en investissant les lieux publics, ferait le lien entre passé et présent

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  • La République des Idées - Démocratiser l’Europe

    L’Union européenne a beau avoir une assemblée, des députés, des rendez-vous électoraux, elle traverse une profonde crise démocratique. Depuis des décennies, le fossé entre l’Europe et les citoyens n’a cessé de se creuser.

    Les dirigeants ont fini par abandonner leur marge de manœuvre à des institutions « indépendantes » : Commission, Cour de justice, Banque centrale européenne. Ce faisant, ils ont accepté de ne plus jouer le premier rôle. Comment donner à l’Europe une légitimité démocratique ? Pour démocratiser véritablement l’Union, il ne s’agit pas tant de se caler sur le modèle de la démocratie nationale que de politiser et de démocratiser les institutions « indépendantes » elles-mêmes. Responsabilisation politique, meilleure représentativité sociale, ouverture de débats contradictoires pourraient y concourir puissamment. C’est peut-être aujourd’hui la dernière chance de l’Europe.

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