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Histoire - Page 10

  • La vie des idées - L’éducation dans « Capital et Idéologie »

    Les partis de travailleurs sont désormais devenus des partis de diplômés et l’essentiel des dépenses éducatives bénéficie aux filières les plus sélectives. Après avoir été un facteur d’égalisation, l’école est désormais un accélérateur des inégalités.

    Les sociétés sociales-démocrates

    sont toutes confrontées, à des degrés divers, à l’accroissement des inégalités. Pour inverser cette tendance, elles doivent aujourd’hui, nous dit Thomas Piketty, « repenser la propriété juste, l’éducation juste, la frontière juste » (p. 58). L’analyse des inégalités d’éducation et de leurs relations avec les inégalités de revenu et de patrimoine occupe ainsi une place centrale dans l’ouvrage, en particulier dans les chapitres consacrés à l’évolution de ces sociétés depuis un siècle.

    Dans le tissage opéré entre réalités économiques et constructions idéologiques, caractéristique de cette vaste fresque, le système éducatif intervient à deux niveaux : pour ses effets objectivables sur la croissance et les revenus individuels, et comme pivot d’une idéologie méritocratique qui tend à légitimer les écarts de richesse. L’éducation, créatrice de richesse, sert aussi de soubassement idéologique aux inégalités : l’apport de l’ouvrage sur les phénomènes éducatifs réside moins dans la description de ces deux aspects de l’éducation, que dans la façon dont l’auteur propose de les mettre en relation. En traduisant en termes économiques les inégalités éducatives – la ventilation des dépenses d’éducation –, en décrivant le « renversement du clivage éducatif » à l’œuvre dans le champ politique – autrement dit la transformation des « partis des travailleurs » en « partis des diplômés » -, Thomas Piketty vient bousculer les récits dominants sur l’histoire récente des systèmes éducatifs occidentaux.

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  • La Vie des idées - Caste, propriété et inégalités en Inde

    Pourquoi l’Inde, comme ce fut le cas en Europe, en Chine ou au Japon, n’a-t-elle pas amorcé dès la fin du XVIIIe siècle une transition vers la société de propriétaires et l’estompement des inégalités de caste ? La présence coloniale britannique en a décidé autrement.

    Dans Capital et idéologie, Thomas Piketty mobilise le cas de l’Inde pour étoffer deux des principales réflexions autour desquelles est construit son ouvrage. La première renvoie à l’affirmation que « chaque régime inégalitaire repose au fond sur une théorie de la justice » (p. 837). Piketty aborde ainsi la théorie de la justice dans sa version indienne en plaçant au cœur de son analyse l’institution de la caste (chapitre 8 : Sociétés ternaires et colonialisme : le cas de l’Inde). La seconde, plus ancrée dans le XXe et le XXIe siècles, pose la question des conditions rendant possible la formation de coalitions redistributives. Là encore, c’est la question de la caste qui est au centre de ses réflexions, que ce soit par une attention aux politiques de quotas en faveur des groupes de basses castes (réservations) qui ont été le produit de ces coalitions égalitaires ou par une analyse du rôle de la caste dans les dynamiques électorales (chapitre 16 : Social-nativisme : le piège identitaire postcolonial).

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  • Non Fiction - Mythes et réalités de la transition démocratique en Espagne

    L'Espagne, le Portugal et le Chili ont connu trois expériences particulières de transition vers la démocratie dans les années 1970 dont il convient d'analyser les succès et échecs.

    Sophie Baby* revient ici sur les transitions démocratiques en Espagne et au Portugal. Dans le cas espagnol, la transition démocratique a longtemps été présentée comme un modèle à suivre. Pour autant, sans en faire une période apocalyptique, il convient de nuancer cette image puisque la période voit se superposer une culture du consensus à une culture du conflit. Si en 1982, la victoire du PSOE témoigne d’institutions démocratiques désormais bien ancrées, les sept années écoulées ne doivent plus être vues comme un processus linéaire conduisant inéluctablement à cette ultime étape. Ce thème est étudié en Première dans le cadre de l’Axe 2 du Thème 1 : « Avancées et reculs des démocraties »

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  • Mémoire ouverte - Table ronde "Le 17 octobre 1961"

    Paris, 17 octobre 1961 : 30 000 Algériens manifestent pacifiquement contre le couvre-feu qui leur a été imposé. La répression, d’une violence inouïe, fait des dizaines de morts : un massacre dont la mémoire sera occultée pendant des décennies. C’est cette “énigme”, selon le mot de Pierre-Vidal Naquet, qui est réinterrogée ici à travers la projection du documentaire Octobre à Paris (1962), suivie d’une table ronde avec l’historien Gilles Manceron et et Edouard Schoene (Association Algérie au cœur). Modération : Noria HADDADI (coordinatrice culturelle de la Médiathèque de Vaise, membre de l’association Coup de Soleil et de la revue Dérives).

  • Non Fiction - Parcours de militants communistes

    Les biographies de Robert Simon et Marcel Paul illustrent les modalités de l’engagement communiste depuis l'entre-deux-guerres jusqu'aux années 1970.

    Robert Simon et Marcel Paul – qui se vient aujourd'hui consacrer deux biographies – ont suivi des itinéraires qui se sont croisés, dans le milieu des partis et des syndicats socialistes et communistes du début du XXe siècle. Ils incarnent deux formes d’engagement dans le communisme lors des périodes sombres comme glorieuses. Marcel Paul est électricien, communiste et syndicaliste, déporté, ministre, puis cadre de la CGT de l’énergie, alors que Robert Simon est instituteur, ancien socialiste devenu communiste en déportation, puis cadre régional du Parti communiste avant d’entrer en opposition. Les deux incarnent la mémoire communiste et leurs parcours sont analysés avec empathie par les auteurs qui leur consacrent ces nouvelles études.

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  • Fondation Jean Jaurès - Commune(s) 1870-1871

    Redécouvrir un des événements les plus connus de l’histoire des gauches, en différencier les approches et les échelles, tel est l’objectif de l’historien Quentin Deluermoz dans son dernier ouvrage "Commune(s) 1870-1871. Une traversée des mondes au XIXe siècle" (Seuil, 2020). Il en débat pour la Fondation Jean-Jaurès avec Emmanuel Jousse, docteur en histoire, auteur notamment de Les hommes révoltés (Fayard, 2017). Depuis les analyses célèbres de Karl Marx, l’histoire de la Commune de Paris a été placée au centre de notre compréhension de l’événement révolutionnaire. Et l’espérance de « faire commune » fait aujourd’hui retour dans notre imaginaire politique.

    Cet ouvrage se propose de mener l’archéologie de cette puissance d’actualisation, mais en revenant d’abord sur la force de l’événement lui-même. Le récit prend appui sur une enquête archivistique minutieuse qui permet de reconstituer, par le bas, les stratégies des acteurs, leurs luttes comme l’ouverture des possibles qui marque ces journées. L’événement dépasse dès ses débuts le cadre parisien. De la rue Julien-Lacroix aux concessions de Shanghai en passant par l’insurrection kabyle, la Croix-Rousse à Lyon ou la république des cultivateurs aux Caraïbes, le livre propose une histoire à différentes échelles, du local au global, en décrivant des interconnections multiples.

  • La Vie des Idées - Belgrade-Paris : expériences de gauche

    À propos de : Frank Georgi, L’Autogestion en chantier. Les gauches françaises et le « modèle yougoslave » (1948-1981), Nancy, L’Arbre bleu.

    Introduit en Yougoslavie en 1949, le principe de l’autogestion dans les entreprises a fasciné de larges pans de la gauche française jusqu’à la fin des années 1970. Cet enthousiasme, nourri par des échanges et des voyages, n’a pas résisté à l’étatisme et au centralisme français.

    Le rapport au modèle soviétique, pour les gauches françaises, est un sujet aussi connu que documenté, tant il a accompagné une grande partie de celles-ci tout au long du XXe siècle

    . D’autres expériences (castriste, maoïste) ont pu fasciner des secteurs – au demeurant limités – de ces forces politiques, et de manière intermittente. Aujourd’hui oublié (le pays a même disparu), un autre modèle a interrogé, voire attiré les gauches françaises : l’autogestion yougoslave.

    Depuis la fin des années 1940 jusqu’à l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, l’expérience menée par Tito n’a pas peu suscité une riche gamme de réactions, de l’enthousiasme au rejet véhément. C’est à ce dossier que s’attelle Frank Georgi, historien spécialiste des mouvements sociaux contemporains, dans un ouvrage tiré d’une HDR soutenue en 2017.

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  • LE 20 SEPTEMBRE 1992, LE TRAITÉ DE MAASTRICHT EST ADOPTÉ

    Après des mois d'intenses débats, les Français finissent par voter sans enthousiasme en faveur du traité de Maastricht. Le « oui » l'emporte de justesse au référendum. Les partisans du « non », peu audibles, ont mis en garde contre le chômage structurel, la pauvreté endémique, l'abandon d'une politique souveraine qu'impliqueraient la ratification du traité. La victoire du « non » au référendum de 2005 constitue leur victoire posthume.

  • Le Vent se lève - Simone Weil : « La vie et la grève des ouvriers métallos »

    En mai 1936, le Front Populaire composé des socialistes (SFIO), communistes (SFIC) et des radicaux, remporte les élections. Aussitôt, les usines sont occupées, la classe ouvrière triomphe. Les premières réformes sociales sont engagées et les accords Matignon sont signés dans la nuit du 7 au 8 juin. Mais l’activité tarde à reprendre. Simone Weil, philosophe partie s’établir en usine, fait le récit de ces grèves dans le numéro 224 de la revue syndicaliste et communiste La Révolution prolétarienne. Pour notre collection « Les grands textes », nous reproduisons des extraits de son article du 10 juin 1936.

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  • Idées d'été : 1585-1650 : Un Siècle d'Or | Trois villes à la conquête du monde (1/4) | ARTE

    Comment, en quatre cents ans, la concurrence des trois métropoles pour dominer l'économie mondiale a suscité un nouveau modèle urbain. Frédéric Wilner retrace brillamment cette captivante aventure historique. Premier volet : Un siècle d'or, 1585-1650. 1. Un siècle d'or – 1585-1650 À la fin du XVIe siècle, alors qu'on y invente la société par actions, la bourse des valeurs et la production en série de navires de commerce, Amsterdam se développe autour d'un plan d'urbanisme ordonné – une première en Europe. La ville bâtit sa prospérité sur le commerce des épices avec l'Asie et met un pied en Amérique, avec l'expédition de Henry Hudson, un Anglais parti conquérir le monde sous la bannière des Provinces-Unies. Quant à Londres, entre révolution, guerre civile et restauration, elle pose les fondations d'une prospérité économique qui lui permettra, au siècle suivant, de prendre le dessus sur sa rivale hollandaise. Trois villes à la conquête du monde : Amsterdam, Londres, New York Episode 1 : 1585-1650 : Un Siècle d'Or Série documentaire de Frédéric Wilner (France, 2017, 53mn)