Resté jusqu’à la fin curieux du monde, Michel Rocard (1930-2016) impressionnait par sa hauteur de vue sur les sujets qui le préoccupaient – le réchauffement climatique, le drame des migrants, la construction européenne, le déclin des socialistes. En homme d’avenir, comme toujours. Jean-Paul Huchon raconte dans "C'était Rocard" (éditions de l'Archipel, 2017) trente-cinq années de compagnonnage, émaillées de souvenirs et d’anecdotes qui donnent à voir l’homme intime à travers ses passions. Il dialogue avec Sarah Proust, maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris, secrétaire nationale à la Formation du Parti socialiste.
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Fondation Jean Jaurès - C'était Rocard
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TV5monde - PS: Faure veut en finir avec la primaire ouverte
Olivier Faure entend, s'il prend la tête du PS, en finir avec la primaire ouverte pour désigner le candidat du parti à la présidentielle, en restreignant le corps électoral à ceux qui auront pris part à la construction du projet du PS d'ici-là.
"Je souhaite que le corps électoral, que ceux qui participent au vote des primaires, ce soit ceux qui pendant trois ans auront accompagné la reconstruction de la gauche", a affirmé dimanche à Pantin (Seine-Saint-Denis) le président du groupe PS à l'Assemblée, au lendemain du lancement de la campagne pour le poste de premier secrétaire.
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L'actualité des socialistes du 19 au 27 janvier (Mise à jour)
DERNIERE HEURE
Le JDD - Carvounas, Faure, Le Foll, Maurel… Qui sera le prochain patron du PS?
Quatre hommes - Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel - sont officiellement candidats au poste de premier secrétaire du PS, Julien Dray n'ayant finalement pas présenté de candidature et celle de Delphine Batho ayant été rejetée.
Le Monde - Congrès du PS : quatre hommes en lice, le texte de Delphine Batho recalé
Quatre hommes brigueront la tête du Parti socialiste lors du 78e congrès : Emmanuel Maurel, Luc Carvounas, Olivier Faure et Stéphane Le Foll.
Pas de surprise. Le Conseil national (CN) du Parti socialiste (PS), réuni à Paris samedi 27 janvier, a validé quatre textes d’orientation dans le cadre de son 78e congrès qui devra désigner le nouveau premier secrétaire. Il s’agit de ceux de Luc Carvounas (« Un progrès partagé pour faire gagner la gauche ») ; de Stéphane Le Foll (« Cher.e.s camarades ») ; d’Olivier Faure (« Socialistes, le chemin de la renaissance ») et celui d’Emmanuel Maurel (« L’Union et l’espoir »).Libé - Au PS, quatre hommes, un baron et un contre-congrès
Un samedi après-midi à deux ambiances. La première sans suspense : comme prévu, Luc Carvounas, Stéphane Le Foll, Olivier Faure et Emmanuel Maurel postulent officiellement au poste de premier secrétaire du PS. Quatre hommes. Ils étaient présents lors du conseil national du parti à la Maison de la chimie, à Paris. La direction a validé leur dossier. Face à la presse, les uns et les autres ont étalé leurs forces. Une manière de se tester avant de partir en campagne, pour présenter leur programme aux militants, enfin ceux qui restent, à travers le pays.
Le Figaro - Quatre candidats pour diriger le Parti socialiste
Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Olivier Faure, aura face à lui l'ex-ministre Stéphane Le Foll, le député Luc Carvounas et Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche.
Quatre hommes en lice pour un parti en miettes. Le Parti socialiste, rassemblé samedi pour un conseil national, a lancé le top départ de son congrès qui aboutira les 7 et 8 avril prochains par l'installation d'un nouveau premier secrétaire. Tous les postulants se sont rendus à la maison de la Chimie (VIIe arrondissement) pour y déposer leur texte d'orientation (ex-motion).
Libé - Quatre candidats pour prendre la tête d’un PS à la dérive
Quatre hommes -Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel- vont être déclarés officiellement candidats samedi pour briguer la tête du PS et tenter de lui redonner vie après les débâcles électorales de 2017....
En tout état de cause, l’aile gauche apparaît très divisée, entre Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel, son représentant naturel.
Chantre de l’union de la gauche, l’un des rares députés à ne pas avoir voté la confiance au gouvernement en juillet, M. Carvounas a obtenu samedi matin le soutien des amis de Benoît Hamon restés au PS, selon le député Régis Juanico.
LA SOCIAL-DEMOCRATIE
Donnée pour morte à de multiples reprises, la social-démocratie a toujours su rebondir. Elle peut le faire à nouveau en 2018, si et seulement si elle actualise ses idéaux. Par Gazier Bernard, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Günther Schmid, Freie Universität Berlin L'horizon de l'Union européenne est de plus en plus celui de la déréglementation, des coalitions de centre-droit ou de droite et du repli nationaliste. Selon de nombreux observateurs, la social-démocratie (SD) serait obsolète et condamnée en Europe. Mais on le disait déjà dans les années 1980... La SD subit des enterrements périodiques d'où elle renaît. Il s'agit d'une exigence centenaire, celle de la conception généralisée de la démocratie, l'étendant au-delà des citoyens et des électeurs, vers les travailleurs, les entreprises et les municipalités.
OFCE - Y aura-t-il un post-capitalisme? par Branko Milanovic
À propos du livre de Paul Mason, « Postcapitalism: A Guide to our Future », Editions Allen Lane, 2015.
C’est un livre immensément ambitieux. En moins de 300 pages, Paul Mason explique non seulement les 300 dernières années du capitalisme et les efforts pour le remplacer par un autre système (le socialisme), mais montre comment il sera éventuellement transformé et propose un ensemble de politiques pour aider à cette transformation. De plus, il ne s’agit pas d’un livre superficiel – qui pourrait sembler au premier abord opposer l’énormité du matériel couvert et la taille relativement mince du volume. Il ne faut pas non plus être distrait par le style folklorique utilisé par Mason. Le style peut être journalistique, mais les questions posées, la qualité de la discussion et les objectifs du livre sont de premier ordre.
COMPLOTISME
Le Monde - TV – « Complotisme, les alibis de la terreur »
A voir aussi ce soir. Un documentaire éclairant sur la façon dont le djihadisme utilise et nourrit les thèses complotistes pour justifier la terreur
Rudy Reichstadt est sur tous les fronts. Membre de l’Observatoire des radicalités politiques à la fondation Jean Jaurès, le politologue anime depuis 2007 le site Conspirary Watch. où il passe aux cribles, pour mieux les démonter, les théories du complot. Ce soir, c’est sur France 3, qu’il poursuit ce combat, en cosignant avec Georges Benayoun, auteur notamment de L’Assassinat d’Ilan Halimi (2014), un documentaire éclairant sur la façon dont le djihadisme utilise et nourrit les thèses complotistes pour justifier la terreur.INEGALITESCe matin, Oxfam a fait la une des médias avec un chiffre choc : 82 % des richesses créées l’an dernier ont profité au 1 % les plus riches, alors que les plus pauvres n’ont eu que des miettes (pour en savoir plus sur ces chiffres, rendez-vous ici).
Face à l’indignation que suscite cette crise des inégalités, les entreprises et responsables politiques se trouvent à la croisée des chemins. Des solutions existent pour rééquilibrer la balance entre les 99 % et les 1 %.
C’est fort de ce constat que ce matin, des militant-e-s d’Oxfam se sont mobilisé-e-s à Paris, avec un mot d’ordre : combattre les inégalités pour vaincre la pauvreté.
Observatoire des inégalités - Les inégalités entre les femmes et les hommes en Europe
Les inégalités entre les femmes et les hommes se réduisent en Europe, mais l’égalité est encore loin d’être atteinte dans de nombreux domaines, et les situations sont très contrastées d’un pays à l’autre. Certains sujets, comme la santé ou l’éducation, avantagent toutefois les femmes. Le tour de la question, par Valérie Schneider de l’Observatoire des inégalités.
Oxfam lance sa campagne « Combattre les inégalités, vaincre la pauvreté »
Davos 2018 : Les 1 % les plus riches ont empoché 82 % des richesses créées l’an dernier, la moitié la plus pauvre du monde n’en voit qu’une miette
Des richesses engendrées l’année dernière, 82 % ont profité aux 1 % les plus riches de la population mondiale, alors que les 3,7 milliards de personnes qui forment la moitié la plus pauvre de la planète n’en ont rien vu. C’est ce que révèle le nouveau rapport d’Oxfam, « Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent », publié aujourd’hui, à la veille du Forum économique mondial qui rassemblera le gotha du monde politique et des affaires à Davos, en Suisse.
Impôts et prestations sociales réduisent nettement les inégalités de niveau de vie entre les plus riches et les plus pauvres. La redistribution fonctionne en France, mais les écarts sont considérables à l’origine. L’analyse d’Anne Brunner et Louis Maurin de l’Observatoire des inégalités.
FINANCE SOLIDAIRE
The Conversation - Au temps de l’argent roi, où en est la finance solidaire en France ?
Qu’est-ce que la finance solidaire ?
L’objectif de cette finance est donc d’allouer des capitaux et financer directement des entreprises engagées notamment dans l’amélioration des conditions sociales et la transition écologique. Les objectifs d’impact sont surtout situés sur les enjeux de l’emploi (lutte contre le chômage), du logement, des énergies renouvelables et de l’agriculture biologique voire du développement entrepreneurial des pays sous-développés du Sud…
JEAN GADREYListe totalement subjective que chacun.e peut compléter ou contester. Mes billets sur le risque de krach financier ou sur le climat ayant pu en déprimer certain.e .s, je voudrais me racheter un peu en débutant l’année 2018 par quelques très bonnes nouvelles récentes, façon de vous adresser mes vœux.PS
Le socialiste Emmanuel Maurel était l'invité de "L'Interview J-1", jeudi, à la veille clôture des candidatures pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste.
Avec : Eric BENZEKRI, Scénariste de la série Baron noir ; Gaël BRUSTIER, Politologue......
Europe 1 - Congrès du PS : une dernière ligne droite sous haute tension
Les candidats au poste de premier secrétaire ont jusqu’au 27 janvier pour déposer leur motion et satisfaire aux nouvelles règles de parrainage. Malgré l’état du parti, la bataille est déjà âpre.
Un congrès du PS, c’est souvent une lutte des egos et des ambitions. Et les débâcles électorales de 2017, qui ont laissé le parti en miettes, l’on contraint à vendre son siège historique rue de Solférino et le placent quasiment en état de mort clinique, n’ont pas changé la donne pour le rendez-vous de 2018. Pas moins de cinq candidats - six si Julien Dray se décide à y aller - se sont fait connaître. Mais les règles de parrainage ont changé, et tous ne pourront peut-être pas s’aligner avant la date limite du 27 janvier. En attendant, et malgré un processus qui s’annonce long, et peut-être douloureux, la bataille a déjà commencé.
L'Obs - Congrès du PS : "Et si on exigeait la clarté, la lucidité et des idées neuves ?"
TRIBUNE. A l'aile gauche du PS, les amis de Benoît Hamon appellent à dresser l'inventaire du quinquennat Hollande et à s'appuyer sur l'enthousiasme qui s'est levé lors de la primaire.
Si Benoît Hamon a quitté le PS, ce n'est pas le cas de tous ses amis. Régis Juanico, membre de la direction provisoire du PS, Mathieu Hanotin, coordinateur de la campagne présidentielle, et une dizaine de parlementaires ou anciens parlementaires socialistes veulent peser sur le congrès socialiste. Dans le texte que nous publions ci-dessous, ils réclament "un inventaire de la pratique du pouvoir par la gauche, tout particulièrement du dernier quinquennat", tout en marquant une opposition résolue à la politique d'Emmanuel Macron.
A quelques jours de la clôture des candidatures, ils ne disent pas à ce stade quel sera leur choix. Soutenir Emmanuel Maurel, candidat de l'aile gauche ? Ou bien Luc Carvounas, ancien lieutenant de Manuel Valls devenu l'avocat de la réconciliation de la gauche ? Ils feront savoir leur décision samedi.
France Inter , Le PS se cherche un chef
Avec Olivier Faure, le président du groupe socialiste à l’Assemblée qui fait figure de favori.
Ancien hollandais mais compatible avec la gauche d’un PS qui, de toute façon, n’a plus de boussole. Au-delà de la compétition, c’est bien la pertinence de l’existence du PS qui est en jeu. Où en est-il aujourd’hui ? Son encéphalogramme idéologique est plat, mais au jour le jour, le PS gère toujours les plus grandes villes dont la capitale, 5 des 12 régions et de nombreux départements. Et ses élus locaux sont plutôt appréciés.
Slate - Peut-on vraiment sauver le PS? par Olivier Biffaud
Le nom du ou de la nouvelle première secrétaire du parti socialiste sera connu le 29 mars. Une lourde tâche l'attend: sauver le navire socialiste d'un naufrage définitif et tenter de le remettre à flot.
Une femme –Delphine Batho– et quatre hommes –Luc Carvounas, Olivier Faure, Stéphane Le Foll et Emmanuel Maurel, par ordre alphabétique– sont actuellement en lice pour engager, dès l'élection du nouveau premier secrétaire du Parti socialiste le 29 mars prochain, le sauvetage de l'année!
Slate, Gaël Brustier - Le Parti socialiste ne connaîtra pas un nouvel Épinay (à moins que…)
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Inégalités salariales : Laurence Rossignol salue l'initiative de la ministre du Travail
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PS - Textes d’orientation du congrès d’Aubervilliers
Après le Conseil national du Parti Socialiste du 27 janvier et à l’issue de la commission nationale d’organisation du congrès, vous trouverez ici les quatre textes d’orientation retenus pour le congrès d’Aubervilliers les 7 et 8 avril.
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Olivier Faure répond aux questions de Nicolas Demorand
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Il existe une solution pour relancer le PS : changer de pays - Le Billet de Charline
Le Billet de Charline dans le 7/9 par Charline Vanhoenacker (7h55 - 29 Janvier 2018)
Olivier Faure, l'un des candidats au poste de 1er secrétaire du PS est l'invité de léa Salamé. ça tombe bien, Charline a un message pour lui -
Stéphane Le Foll est l'invité de RTL
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CN DU PARTI SOCIALISTE 27 JANVIER 2018 Discours d’Emmanuel MAUREL L’union et l’espoir
Rien n’est perdu. Rien n’est perdu à condition de savoir d’où l’on vient. À condition de savoir qui l’on est. À condition de savoir ce que nous voulons.
Hors de la clarté point de salut ! On ne reconstruira rien sur les sables mouvants de l’ambiguïté. Le clair obscur c’est magnifique en peinture. En politique, surtout dans les périodes troublées, c’est inapproprié, voire incompréhensible.
De la clarté donc, et cela va de soi, de l’humilité.
La clarté dans la camaraderie, c’est, je crois, une condition indispensable à la réussite de ce Congrès. Condition nécessaire, mais non suffisante. Je crois que nous nous réconcilierons avec nous-mêmes, et que nous intéresserons peut-être les Français, si nous donnons le sentiment d’avoir un tant soit peu compris pourquoi nous en sommes arrivés là. Ce n’est pas joué d’avance, tant nous avons l’habitude, depuis quelques années, de préférer le déni ou l’esquive à l’exercice de la raison critique.
Ce que personne ne peut nier en revanche, c’est qu’il y a cinq ans nous avions tout, et qu’aujourd’hui nous flirtons avec la marginalité électorale. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Il y a bien sûr le quinquennat qui vient de s’écouler et qui, à bien des égards, nous a rendus profondément méconnaissables. Projet sur la Déchéance, loi Travail, Pacte de responsabilité : les nôtres ne nous ont pas reconnus. Et nous-mêmes, si j’en juge aux déclarations des uns et des autres aujourd’hui, avons eu du mal à nous reconnaître.
Il y a notre pratique du pouvoir qui, faute de s’émanciper de la pratique présidentialiste de nos institutions, a conduit à des incompréhensions, un dialogue de sourd, un dysfonctionnement général.
Il y a une campagne électorale marquée par le spectacle navrant des trahisons, puis, aux législatives, par une effarante confusion.
Il y a enfin la crise structurelle de la social-démocratie européenne, qui confrontée à la dynamique du capitalisme, à la société de l’accélération, à la révolution numérique, ne peut plus en revenir aux solutions traditionnelles qui étaient les siennes dans le cadre de l’Etat-Nation, mais qui n’a pas été assez hardie, assez courageuse, pour essayer d’en imaginer de nouvelles dans le cadre qui est pourtant le plus pertinent, celui de l’Union européenne.
La situation allemande est là pour nous le rappeler. Le courant socialiste hésite aujourd’hui entre deux stratégies. Je ne caricature pas ce qui se passe en Allemagne. Je ne méconnais ni les contraintes, ni les menaces qui naîtraient de nouvelles élections. Mais je sais le risque que fait courir l’impression d’indifférenciation entre la droite et gauche : celui de faire monter l’extrême droite, et d’abandonner notre base sociale au populisme et à la xénophobie.
Les grandes coalitions ne réussissent pas aux socialistes. Surtout quand ils ont le choix, comme ce fut le cas du SPD de Schröder, qui préféra gouverner avec Merkel plutôt que s’allier avec les Verts et Die Linke, installant pour longtemps la Chancelière et l’ordoliberalisme à la tête de l’Allemagne. Les théoriciens des gauches irréconciliables, des deux côtés du Rhin, nous condamnent à la défaite piteuse.
Je peux témoigner, depuis ma place de député européen, que la grande coalition ne réussit pas non plus aux sociaux-démocrates au Parlement de Strasbourg. A trop chercher le compromis à priori avec la droite, à trop vouloir composer avec ceux pour qui l’Europe est avant tout un grand marché régi par les seules lois de la concurrence et du profit, on aboutit trop souvent à des textes fades, qui nous obligent sans cesse à revoir nos objectifs à la baisse.
Il y a une partie de la famille sociale-démocrate qui rêve désormais à voix haute d’un scénario macronien de « dépassement des clivages », histoire de mettre en œuvre la politique du cercle de la raison libérale.
L’heure de la grande explication au sein du PSE est venue, et ce sujet sera aussi au cœur de notre congrès.
Quinquennat décevant, pratique du pouvoir inappropriée, crise de la social démocratie européenne.
Mais il y a aussi notre incapacité collective à changer, à nous moderniser, et cela depuis près de deux décennies. Aussi bien dans notre fonctionnement, dans nos procédures internes que dans notre façon de penser et de travailler ensemble. Nous avons trop souvent confondu la synthèse – qui suppose le respect des textes et des débats doctrinaux, les analyses fines, l’attention aux faits – avec les arrangements sur un coin de table au sortir d’un congrès.
Et puis surtout, nous n’avons pas été suffisamment vigilants face à l’offensive culturelle menée par les idéologues du néolibéralisme qui, eux, ont toujours pris la vie de l’esprit au sérieux ; qui faute de combattants, parviennent à imposer leur grille de lecture du monde et leur vocabulaire. Le travail devient un coût, les usagers des clients, les cotisations des charges, l’action politique se dilue dans la gouvernance.
Cette trop grande porosité à l’air du temps, à ce que nous appelions jadis l’idéologie dominante, a conduit certains d’entre nous à rejoindre les rangs de ceux qui se croient modernes parce que le monde les change plus qu’ils ne changent le monde. Qui pensent malin de trianguler, c’est à dire de braconner sur les terres de la droite, et qui singent Tony Blair avec vingt ans de retard.
On nous dit que le monde a changé. Oui, le monde a changé ! Mais de ce changement, on ne retient trop souvent que ce qui ressort de la dynamique nouvelle et apparemment irrépressible du capitalisme, alors qu’il faudrait surtout observer la gravité des crises qu’elle engendre et la vigueur des mouvements de contestation qu’elle suscite. Une vigueur parfois désordonnée, mais qui constitue un puissant carburant pour ceux qui n’ont pas renoncé à lui donner un débouché politique concret.
Oui, le monde a changé, et la gauche moderne c’est celle qui se nourrit et s’inspire des luttes nouvelles qui s’organisent, souvent d’ailleurs au niveau mondial, et qui épouse la cause écologique sous toutes ces formes, dénonce les risques des méga accords commerciaux, se mobilise contre l’évasion fiscale, contre l’invasion publicitaire et contre l’uniformité culturelle. Autant de combats qui sont des points d’appui importants, et qui remettent en scène la confrontation séculaire entre la multitude et les possédants.
Voilà des exemples inspirants pour nous. Mais on peut même aller moins loin. Le paradoxe c’est que localement nous sommes moins timorés et plus imaginatifs que lorsque nous exerçons le pouvoir d’Etat.
Aujourd’hui, les collectivités locales socialistes expérimentent les circuits courts et le produire local, les territoires zéro chômeur, le revenu de base, et bien d’autres choses encore : autant de résistances à la société de marché !
Pour reprendre la distinction célèbre de Lionel Jospin, il nous revient de contrarier l’emprise progressive de
la société de marché et sa volonté de marchandiser le monde et les hommes jusque dans leur vie personnelle. Le combat le plus emblématique est celui contre les GAFA, qui nous enferment dans des algorithmes et nous font travailler gratuitement en exploitant nos données personnelles.
Ne rien abandonner de nos fondamentaux, se nourrir des luttes nouvelles, voilà la voie que nous devons emprunter pour redevenir le cœur battant de la gauche française.
C’est cette voie que je propose dans la motion dont j’ai l’honneur d’être le premier signataire et qui s’appuie aujourd’hui sur le soutien de plus de 1000 militants présents dans tous les départements.
Un rassemblement large, opéré au vu de tous, dépassant les querelles d’antan, pour tourner la page et jeter les bases du socialisme des temps nouveaux.
Une synthèse nouvelle, une synthèse de travail, une synthèse offensive.
Pour un socialisme à la hauteur des défis que nous lancent l’explosion des inégalités, les menaces du changement climatique, les conséquences ambivalentes de la révolution numérique sur nos libertés et sur le travail, la mise en mouvement des peuples du Sud par la misère, la guerre, la désertification.
Un socialisme qui se situe clairement dans l’opposition à l’illusion progressiste que représente Emmanuel Macron, une opposition sans adjectif. Responsable, constructif, pourquoi avoir besoin de le préciser? Nous ne l’avons jamais fait face à la droite. Or il n’y a plus que les complaisants et les naïfs qui prêtent encore à Macron et Philippe une fibre sociale démocrate.
Un socialisme qui se donne pour objectif prioritaire de renouer du corps central de la société (les ouvriers et les employés, du public et du privé, la jeunesse) qu’on ne saurait laisser au FN, et qui en tire les conséquences concrètes en terme programmatique. Le parti de tous les jours de la vie. Salaires, logement, services publics, égalité entre les territoires.
Un socialisme auquel rien de ce qui est à gauche n’est étranger et qui sait que le rassemblement des forces de transformation sociale, si difficile soit-il, reste la condition de la victoire.
1974-1981, 1993-1997. A chaque fois, les conditions du sursaut ont été les mêmes : l’union et l’espoir.
Il y a dans les caprices de Marianne, d’Alfred de Musset, une phrase que je ne résiste pas au plaisir de vous citer : « Marianne, vous êtes comme une rose du Bengale. Sans épine et sans parfum ».
Eh bien je souhaite que notre rose à nous soit d’une toute autre espèce. Que nous gardions les épines ; celles du combat contre la droite et l’extrême-droite. Que nous portions le parfum ; le parfum frais et enivrant de notre l’idéal.
http://ambitiondegagner.fr/
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27 janvier 2018 - Point presse de Rachid Temal
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Territoires d'infos (22/01/2018) Laurence Rossignol