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Réflexions - Page 15

  • Non Fiction - Le travail déstabilisé par la montée des paradoxes (Vincent de Gaulejac, Fabienne Hanique)

    Résumé : La sociologie clinique dresse un diagnostic accablant du monde du travail pour se poser finalement la question d’un changement possible de société 
     
    Peu de choses trouve grâce aux yeux des auteurs dans le monde du travail actuel et ceux-ci brossent un tableau particulièrement noir du fonctionnement de celui-ci autour de l’idée d’une montée des paradoxes, qu’ils adoptent comme fil rouge tout au long du livre .

    Subir

    Le capitalisme se traduit par une exacerbation des contradictions insurmontables, expliquent-ils, qui affectent directement les individus. L’objet de ce livre est d’explorer les processus qui contribuent à ce phénomène ainsi que ses conséquences pour la société et les individus.


    Les auteurs examinent ainsi successivement le développement des nouvelles technologies d’information et de communication, la financiarisation de l’économie mondiale, le changement de forme d’exercice du pouvoir dans les organisations et notamment le rôle que jouent les consultants, le développement de nouveaux discours et pratiques de management  - la révolution managériale - ainsi que d’outils de gestion, en particulier dans le domaine des ressources humaines, et la domination d’un système de pensée opératoire et binaire, chacun de ces thèmes faisant l’objet d’un chapitre distinct.

    Ces processus, expliquent-ils, ont conjugué leurs effets depuis les années 1990 pour provoquer une accélération des changements dans toutes les sphères de l’activité humaine, que la notion de paradoxe ou d’injonction paradoxale contribue ainsi à éclairer (un système qui rend fou). « Lorsque les contradictions ne sont plus médiatisées par l’organisation, elles se présentent comme des oppositions difficilement conciliables »
     
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  • Terra Nova - Une majorité de Français souhaite des réformes progressives de la protection sociale

    A l’occasion du 70e anniversaire de la Sécurité sociale et alors que la protection sociale fait face à de nombreux défis (financement, vieillissement de la population, chômage de masse, recomposition des familles, changements sur le marché du travail fragilisant la protection des personnes au statut précaire, etc.) le CREDOC a mené, à la demande de Terra Nova et de l'Institut Montparnasse, laboratoire d'idées fondé par la MGEN, une enquête sur l’évolution du regard porté par les Français sur leur système de protection sociale.

    Fondée sur 2000 entretiens réalisés en face-à-face, cette enquête montre que dans l’esprit de nos concitoyens, la protection sociale est d’abord associée à un accès aux soins pour tous. Elle souligne également qu'une large partie d'entre eux pense que notre système de protection sociale doit être réformé, mais de façon progressive et sans bouleverser ses fondamentaux. Près d’un Français sur deux se dit cependant préoccupé par la capacité du système de protection sociale à financer les retraites, une proportion qui a doublé en l’espace de vingt ans. D'une manière générale, la préoccupation de nos concitoyens pour les retraites et la dépendance a nettement augmenté, alors même que leur préoccupation pour la pauvreté semble avoir décliné. Le versement de certaines aides à tous (et notamment des prestations familiales) est parfois remis en cause. La place des acteurs publics est incontestée. Mais l’étude montre également un intérêt de 38 % de la population pour l’action d’acteurs privés à but non-lucratif (mutuelles, institutions de prévoyance).

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  • « Qu'est ce que le bon gouvernement ? » : les Entretiens de Solférino avec Pierre Rosanvallon


    « Qu'est ce que le bon gouvernement ? » : les... par PartiSocialiste

  • Rue 89 - Bernard Stiegler : « Les gens qui perdent le sentiment d’exister votent Front national »

    Afin de contrer la montée du FN, « il est urgent que la presse reprenne son rôle » et que des modèles économiques alternatifs émergent, explique le philosophe Bernard Stiegler. Entretien.

    En lisant le livre de Bernard Stiegler, « Aimer, s’aimer, nous aimer » (Galilée, 2003), on peut ressentir un sentiment de découragement.

    Le philosophe explique dans son livre que les électeurs FN sont, comme beaucoup d’entre nous dans cette société malade, victimes de troubles narcissiques. Pour s’en sortir, ils ont la particularité de désigner des boucs émissaires. C’est un symptôme, une façon d’évacuer le mal-être.

    Il est impossible de discuter avec des troubles et des symptômes (seuls les psys savent faire). Les journalistes peuvent donc continuer à s’agiter, à « fact-checker », à enquêter, à essayer de comprendre à coups de portraits, ils n’ont aucune prise sur rien, me suis-je dit.

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  • Les Inrocks - Pourquoi la gauche est en train de totalement disparaître

    Philosophe préoccupé par la question de la violence, Marc Crépon se désole de la perte des idéaux de la gauche. Dans son livre” La gauche, c’est quand ?”, il dresse l’inventaire de tous les reniements et abandons des valeurs fondatrices dont la gauche de gouvernement n’a que faire. Face à cette dégradation, le philosophe invite à réinvestir et repenser les valeurs historiques de la gauche, afin que le mot lui-même ait encore un sens.

    Philosophe lucide et inquiet – lucide face au tragique de la condition humaine, inquiet sur l’absence de révolte que cette condition même suscite dans l’espace politique contemporain -, Marc Crépon entremêle dans son travail de recherche des réflexions inactuelles, puisées dans l’histoire de la pensée, et des considérations indexées sur l’écoute attentive de ce qui tremble dans notre époque. Comme si l’une des manières de penser l’état dégradé de l’actualité consistait à se raccrocher aux modes de résistance que les écrivains et philosophes ont inventés au fil du temps. Résister à la violence du monde, c’est déjà la décrire, écrire ce qu’elle a d’insupportable, esquisser des voies possibles pour échapper à ses effets répétés. Comme il le souligne dans un nouvel essai, écrit avec Frédéric Worms, La Philosophie face à la violence, la vocation de la philosophie est précisément d’éclairer le refus de “s’accommoder des multiples formes de violence qui divisent le monde”.

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  • Le capitalisme ludique ou l’éviction du « réel »

    Résumé : Cet ouvrage décortique le quiproquo entre « réel » et « réalisme » qui consolide la présence des dispositifs de gestion dans notre société.

    L’ouvrage de Marie-Anne Dujarier est le résultat d’un travail de terrain de plus de dix années, nous offrant la possibilité d’aller plus loin dans la compréhension de l’usage des dispositifs managériaux. Maîtresse de conférence à l'université Sorbonne Nouvelle et chercheure au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologique économique (CNAM-CNRS), l’auteure avait déjà fortement contribué à une sociologie de l’encadrement de l’activité dans le capitalisme contemporain – publiant notamment L’idéal au travail (2006) et Le travail consommateur (2008). Dans son dernier ouvrage, Le management désincarné, Marie-Anne Dujarier poursuit, au même titre que des chercheures comme Valérie Boussard   ou Eve Chiapello  , le travail primordial qui doit être mené au sujet des dispositifs de gestion.

    La sociologue désigne sous le nom de dispositif l’ensemble « des ‘outils’, ‘techniques’ et autres ‘démarches’ managériales »  qui, quel que soit le domaine, dénote d’une conception planificatrice de l’encadrement des activités. Avec une démarche qu’elle nomme « clinique », l’auteure nous propose ainsi une description des résultats concrets de l’implémentation de ces modes d’encadrement au sein de structures publiques et privées.

    Dans cette analyse, ce ne sont ni les dispositifs désincarnés qui ont pris le contrôle du travailleur, ni les cadres d’entreprise empreints d’idéologie qui profitent d’une position « dominante » à distance. En déplaçant la question du management contemporain vers la compréhension de ceux qui produisent ces dispositifs – les « planneurs » –, l’auteure donne à voir une situation plus complexe où les dominants sont davantage des dominants-dominés, et où leur contribution à la détérioration du travail des salariés est la conséquence de l’abstraction nécessaire pour parvenir à réaliser le « sale boulot » du planneur. En effet, dirigeants comme employés se révèlent très critiques vis-à-vis des dispositifs mis en place. Quel que soit leur rang, les individus interrogés affirment que le management par dispositif a pour effet de « joindre l’inutile au désagréable ». Ainsi tout au long de l’ouvrage, l’auteure nous tient en haleine en promettant de répondre à une question : si les outils sont critiqués et inefficaces, pourquoi leur propagation se maintient-elle ? Autrement dit, comment tout cela se tient-il ?

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  • Non Fiction - Ce que les biotechnologies font à l’éthique

    Résumé : Une réponse complexe de Jürgen Habermas aux enjeux soulevés par les biotechnologies.

    Qu’il s’agisse de l’avortement, de la fécondation in vitro, de la recherche sur les cellules souches ou de l’intervention sur le génome humain, interviennent pléthore de politiciens, de religieux, de scientifiques, voire d’intervenants qui agrémentent la polémique de leurs seules opinions plus ou moins étayées. Et dans ce capharnaüm médiatique, d’aucuns ne soulignent assez la révolution que nous vivons : « Après les blessures narcissiques que nous ont infligé Copernic et Darwin en détruisant, l’un, notre image géocentrique du monde, l’autre, notre image anthropologique, peut-être accompagnerons-nous avec une plus grande quiétude cette troisième décentration de notre image du monde – la soumission du corps vivant et de la vie à la biotechnologie » . C’est simplement avec un « peut-être » à la fois enthousiaste et circonspect, que Jürgen Habermas s’attèle à penser les questions éthiques que soulèvent les biotechnologies.

    L’interrogation éthique des biotechnologies

    Mais plutôt qu’opter pour une morale qui place la philosophie en concurrence avec la religion ou un autre système de pensées, Habermas recourt au concept de « pouvoir-être-soi-même » de Kierkegaard. Ce précurseur de l’existentialisme estimait que l’éthique repose dans cet effort individuel pour une autoréflexion par laquelle l’être humain « s’approprie par l’autocritique de son passé, sa biographique, telle qu’il peut se la remémorer concrètement et telle qu’elle a été dans les faits, et ce à la lumière des possibilités futures » . Reprenant cette pensée postmétaphysique, Habermas cherche ainsi à respecter la pluralité des visions du monde. Mais davantage que des croyances, il constate que la biotechnologie attente aux relations sociales les plus communes. En effet, « à travers la décision irréversible que constitue l’intervention d’une personne dans l’équipement « naturel » d’une autre personne, naît une forme de relation interpersonnelle jusqu’ici inconnue » . Toute la problématique étant que les choix opérés sur l’être futur ne lui sont pas mémoriels, ce qui ne lui permet ni de se les approprier ni de les réviser comme il en ferait – par exemple – pour son éducation. La chosification atteint l’être humain avant même qu’il naisse. Dans ce contexte, il n’y a aucune place pour une autoréflexion éthique.
     
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  • Télérama - David Graeber, anthropologue : “Nous pourrions être déjà sortis du capitalisme sans nous en rendre compte”

    Figure de proue d'Occupy Wall Street, l'agitateur anarchiste David Graeber a dû s'exiler au Royaume-Uni. Dans son dernier essai, il s'en prend à la bureaucratie, ce fléau du... capitalisme. Cet entretien vous est proposé ici dans une version plus longue que celle déjà parue dans “Télérama” magazine.

    Anthropologue. Anarchiste. Une double casquette que l'Américain David Graeber, un des penseurs les plus ­lucides de notre époque, garde vissée sur la tête dans la bourrasque. Pilier du mouvement Occupy Wall Street, il a rendu criant, en 2011, le scandale d'une finance avide, immorale et irresponsable. Plus personne, aujourd'hui, n'ignore qui sont les « 99 % ». Mais l'engagement a un prix. Fin 2011, les camarades de Graeber ont été expulsés manu militari du petit parc new-yorkais qu'ils occupaient depuis deux mois ; l'anthropologue avait, lui, déjà été exclu de l'université Yale, où il enseignait, en 2007. Et il n'a jamais retrouvé de poste dans une université américaine. Auteur en 2011 d'un essai remarquable, Dette : 5 000 ans d'histoire, Graeber a finalement trouvé refuge à la prestigieuse London School of Economics (LSE). C'est là, dans un bureau tranquille, que cet agitateur non violent (mais au débit de mitraillette) nous a reçu. Pour évoquer son dernier livre, Bureaucratie, et plonger avec une folle vivacité dans le grand tournis du monde.

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  • Non Fiction - Ecologie et anticapitalisme : deux points de vue unilatéraux

    Résumé : L'ouvrage part du constat qu'écologie et anticapitalisme proposent deux points de vue valable sur la réalité, mais partiaux. Les auteurs tentent d'avancer vers une synthèse.

    Fabrice Flipo a écrit plusieurs ouvrages de philosophie sur l'écologie et Chistian Pilichowski est syndicaliste. Dans ce court livre, ils se proposent de dessiner les principales lignes de la situation économique et écologique en vue d'avancer vers une synthèse qui articule l'écologie et la question sociale.

    Cet état des lieux commence par la question agricole. Les auteurs rappellent l'importance qu'occupe l'agriculture dans une économie présentée comme industrielle, voire parfois comme post-industrielle. Ils soulignent comment au niveau mondial c'est encore 900 millions de personnes qui ne mangent pas encore à leur faim. Ils mettent également en relief comment l'agriculture industrielle est dépendante d'énergies fossiles et par conséquent de ressources limitées. Ils font apparaître comment cette agro-industrie simplifie les écosystèmes et fait chuter la variété des espèces.  Mais la révolution verte n'a pas qu'un impact écologique. Elle n'est pas bénéfique également pour les agriculteurs qui ne gagnent pas correctement leur vie. Les enjeux de l'agriculture sont également sanitaires car les produits de l'agro-industrie favorisent l'obésité.  La surproduction de viande implique également une concurrence entre les animaux d'élevage et les êtres humains dans l'accès à l'alimentation. Ces constats s'étendent à la pêche avec l'épuisement des réserves halieutiques. L'agro-industrie génère en outre énormément d'emballages et donc de déchet. Face à cette situation, les auteurs défendent l'agriculture biologique et paysanne.
     
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  • Libé - Eric Maurin «Les individus ont besoin de faire comme les autres pour ne pas s’en couper»

    Du monde du travail à l’institution scolaire, de la vie privée au cercle familial, jamais l’individu n’a été autant valorisé. Comme porté par le courant libéral, il ne serait qu’indépendance et autonomie. Dans un essai à rebours de cette pensée massive, l’économiste Eric Maurin réhabilite le besoin humain d’être avec l’autre, la nécessité d’un regard, d’une synchronisation des temps de vie. Après avoir brillamment décrit la Peur du déclassement des Français (Seuil, 2009), le chercheur, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) montre dans la Fabrique du conformisme (Seuil) que les individus ajustent aussi leurs comportements au monde et aux proches qui les entourent. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’efficacité des politiques publiques luttant contre l’échec scolaire ou ayant pour but l’accueil de réfugiés. «Le conformisme, dit Eric Maurin, est une condition de survie sociale dans un monde incertain.» Démonstration.

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