Web Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Point de vue - Page 6

  • Paul Alliès - La conversion politique de François Hollande

    Son dernier « coup » semble vitrifier la scène politique toute entière. Hollande, usant des ressources institutionnelles du présidentialisme, serait en train de réussir une opération de survie pour les Présidentielles de 2017. Et s’il était en train de se reconvertir, de passer à droite tout simplement ?
     

    Il existe une tradition en sciences sociales et politiques, assez ravageuse : celle de l’explication psychologique et stratégique. Elle s’est appliquée à l’analyse d’un singulier phénomène dans les années 1930, celui de la conversion de nombre de dirigeants socialistes et communistes de premier ordre à « l’esprit » de ce temps. Ils ont ainsi œuvré efficacement à l’avènement de Vichy. Et selon cette tradition explicative, ils le firent en raison de qualités spécifiques : maitrise de la ruse, sens de la manœuvre, qualités de chef, intelligence stratégique des rapports de force... Leurs familles politiques seraient restées elles, intactes ; elles auraient ainsi immunisé la France d’alors contre le fascisme véritable et les convertis n’auraient été que de vulgaires aventuriers.

    Plusieurs historiens et politistes (Paxton, Sternhell, Dobry…) ont fait litière de cette approche à la fois paresseuse et rassurante. Ils ont privilégié l’histoire sociale du politique et les caractères sociologiques de la conversion dans ces années-là. Ils démontrent comment elle se caractérise par un démantèlement de l’appareil d’interprétation de la réalité, de la « conscience discursive » de l’intéressé. Laurent Kestel, au terme d’une analyse de la stupéfiante trajectoire de Jacques Doriot (« La conversion politique ». Editions Raisons d’agir. 2012) en tire, au-delà de son cas et objet d'études,  de contemporaines conclusions; il dit bien que « ni la longévité des partis politiques, ni la persistance d’un système de partis ne sont nécessairement les meilleurs gages d’un solide ancrage des idées dans un camp. Les conversions sont aujourd’hui le fait d’organisations qui, sous l’influence de nombreux facteurs (changement du profil sociologique des cadres, des militants, des adhérents, etc…) réussissent de véritables coups de force idéologique. » Cette histoire a partie liée à ce que Foucault nommait les « rituels de pouvoir ».

    Nous en sommes là. François Hollande use et abuse de deux moyens qui n’existaient pas sous la III° République: la toute puissance du chef de l’Etat et l’élection présidentielle. La première se concentre (voir les ahurissants propos de Manuel Valls et Christiane Taubira) dans la « parole présidentielle » érigée en infaillibilité pontificale par un gouvernement rayé de la carte. La seconde, toujours vantée comme la « reine des batailles»  permet d’imaginer Hollande comme un chef par défaut, le seul à pouvoir gagner contre Le Pen en 2017 malgré un bilan social, économique et culurel désastreux.

    Tout cela se fait au prix d’une révision historique des principes fondamentaux de la République et de la production d’un dispositif militaro-policier sans précédent depuis Vichy. Quelques députés, aussi pathétiques que zélés dans l’accompagnement de ce renversement, proposent déjà de faire ratifier cette « ultime rupture » (comme la qualifie justement Edwy Plenel), par référendum. Nous aurons donc bu la coupe de l’illusion démocratique de la V° République jusqu’à la lie : grâce à elle, François Hollande serait en passe de réussir sa conversion à droite. Il incombe à tous les démocrates, à la société civile et bien sûr à la Gauche de rester fidèles à eux-mêmes en imaginant une autre République.

  • Paul Alliès - Napoléon le petit

    Les experts sont formels : François Hollande aurait fait un parcours sans faute depuis les attentats du 13 novembre et jusqu’à ce 2° tour des Régionales. En route donc avec lui comme guide pour les Présidentielles de 2017. Et si c’était le dernier soupir d’un présidentialisme exsangue et mortifère pour la gauche ?
     
    Victor Hugo tira un portrait fameux du second Bonaparte, le prince Louis-Napoléon : « Monsieur Louis Bonaparte se laisse volontiers entrevoir socialiste. Il sent qu’il y a là pour lui, une sorte de champ vague, exploitable à l’ambition. (…) Faire le mort, c’est là son art. Il reste muet et immobile en regardant d’un autre côté que son dessein, jusqu’à l’heure venue (…).Jusque là, le moins de mouvement possible. Il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c’est le mouvement perpétuel, mais hélas, cette roue tourne à vide. »  (Napoléon le petit. 1852).
     
    Résumons : un Hollande totalement silencieux durant la séquence des élections régionales bien qu’à la manœuvre pour à la fois encourager Jean-Yves Le Drian à cumuler ses fonctions en Bretagne, Marie-Guite Dufay à se maintenir dans une triangulaire problématique en Bourgogne, pour enfin « décider en quatre minutes du retrait de trois listes PS. Il surfe sur ses vingt points de plus dans les sondages. » (source : Le Monde du 10 décembre -!-  2015). A l’évidence, c’est la stratégie du pire qui l’emporte pour tenter de garder la main jusqu’aux présidentielles: apparaître comme le seul candidat par défaut, pousser à des recompositions électoralistes au forceps devant la peur d’une victoire de Le Pen désignée adversaire principale. Ceux qui croient à un changement de ligne quelconque se trompent. Le refus d’un coup de pouce au SMIC dès ce lundi matin (voir l’article accablant de Laurent Mauduit) en est le signal spectaculaire. Il illustre ce propos de François Hollande (lors du diner de l’Association de la presse présidentielle du 27 juillet 2015) : « Les électeurs votent même quand il ne comprennent pas, et quand ils votent on ne les comprend pas toujours ». Voilà théorisée l’immobilisme et l’impuissance politique au lendemain de ces élections régionales. Les offres de service pour un replâtrage gouvernemental confortent au mieux les illusions sur le personnage; au pire elles accréditent l’idée que l’Elysée est le cabinet noir mais utile de toutes les opérations politiques possibles.
     
    Lire la suite
    _______________________
    _______________________

  • Attentats, vivre ensemble : Christine Angot répond aux auditeurs du 7/9


    Attentats, vivre ensemble : Christine Angot... par franceinter

  • Attentats, vivre ensemble : Christine Angot répond à Patrick Cohen


    Attentats, vivre ensemble : Christine Angot... par franceinter

  • Victoire du Front républicain citoyen : une leçon pour les partis


    Victoire du Front républicain citoyen : une... par franceculture

  • Mediapart , Nicolas Hulot et Pascal Canfin : La taxe sur les transactions financières, un outil pour la justice climatique

    Nicolas Hulot et Pascal Canfin, ancien ministre EELV, rappellent que le 8 décembre, les ministres des finances de onze pays européens doivent dessiner les contours de la taxe européenne sur les transactions financières. Ils soulignent les enjeux décisifs de cette taxe, levier possible et indispensable des financements de l'accord climat et de la solidarité internationale.
    ____________________

    C’est le 8 décembre, que la taxe européenne sur les transactions financières doit devenir une réalité. Les ministres des finances des 11 pays européens qui ont donné leur accord de principe sur cette taxe doivent, le 8 décembre, en plein milieu de la COP21, faire un pas décisif pour en décider les contours précis.

    Trouver un accord sur la taxe sur les transactions financières (TTF) peut être une contribution significative au succès de l’accord climat. En effet, l’un des points de tensions les plus forts de la première semaine de négociation porte sur le financement, notamment de l’aide aux pays les plus vulnérables. 

    Même le récent rapport de l’OCDE sur les financements climat le constate : les besoins d’adaptation des pays les plus pauvres, qui sont à la fois les premières victimes du dérèglement climatique et les moins responsables, sont largement sous financés. Or, c’est le cœur de la solidarité climatique internationale que de financer des digues pour contrer la montée des eaux qui menace d’engloutir les métropoles littorales au Sénégal ou au Bengladesh. C’est le cœur de la solidarité climatique internationale que de financer l’arrêt de la progression du désert qui mange progressivement les zones agricoles d’Afrique subsaharienne et met en péril la sécurité alimentaire de millions de personnes. Et c’est aussi le cœur de la solidarité climatique internationale que de financer, dans les pays les plus vulnérables, des infrastructures résistantes aux événements climatiques extrêmes qui vont se multiplier.

    Lire la suite
    ___________________
    ___________________

  • Libé - Une liberté attaquée par l’ennemi et restreinte par l’Etat Par Judith BUTLER, Philosophe, professeure à l’université Berkeley (Californie)

    La philosophe américaine Judith Butler était à Paris au moment des attentats. Forte de son expérience du 11 septembre 2001, elle met en garde : sommes-nous en train de pleurer les morts ou de nous soumettre à la puissance d’un Etat de plus en plus militarisé et d’accepter la suspension de la démocratie ?

    Je suis à Paris et je suis passée boulevard Beaumarchais, près du lieu de la tuerie de vendredi soir. J’avais dîné à dix minutes d’une autre cible. Tous ceux que je connais sont sains et saufs, mais beaucoup de gens que je ne connais pas sont morts, ou traumatisés, ou en deuil. C’est choquant et horrible. Aujourd’hui, il y avait du monde dans les rues l’après-midi, mais personne le soir. Et ce matin, c’était très calme.

    Lire la suite
    __________________
    __________________

  • New York Times - L’Arabie saoudite, un Daesh qui a réussi By KAMEL DAOUD

    Daesh noir, Daesh blanc. Le premier égorge, tue, lapide, coupe les mains, détruit le patrimoine de l’humanité, et déteste l’archéologie, la femme et l’étranger non musulman. Le second est mieux habillé et plus propre, mais il fait la même chose. L’Etat islamique et l’Arabie saoudite. Dans sa lutte contre le terrorisme, l’Occident mène la guerre contre l’un tout en serrant la main de l’autre. Mécanique du déni, et de son prix. On veut sauver la fameuse alliance stratégique avec l’Arabie saoudite tout en oubliant que ce royaume repose sur une autre alliance, avec un clergé religieux qui produit, rend légitime, répand, prêche et défend le wahhabisme, islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daesh.

    Lire la suite
    ___________________
    ___________________

  • Le Monde - Bernard Stiegler : « Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir qu’on pourra combattre Daech »

    Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.

    Lire la suite
    __________________
    __________________

  • Me Henri Leclerc "Je voudrais que les gens comprennent que l'état d'urgence, ce n'est pas rien"


    Me Henri Leclerc "Je voudrais que les gens... par franceinter