La philosophe américaine Judith Butler était à Paris au moment des attentats. Forte de son expérience du 11 septembre 2001, elle met en garde : sommes-nous en train de pleurer les morts ou de nous soumettre à la puissance d’un Etat de plus en plus militarisé et d’accepter la suspension de la démocratie ?
Je suis à Paris et je suis passée boulevard Beaumarchais, près du lieu de la tuerie de vendredi soir. J’avais dîné à dix minutes d’une autre cible. Tous ceux que je connais sont sains et saufs, mais beaucoup de gens que je ne connais pas sont morts, ou traumatisés, ou en deuil. C’est choquant et horrible. Aujourd’hui, il y avait du monde dans les rues l’après-midi, mais personne le soir. Et ce matin, c’était très calme.
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