Dans son dernier livre « Où atterrir ? », le philosophe n’utilise qu’une seule fois le mot d’utopie, auquel il ne goûte guère.
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Dans son dernier livre « Où atterrir ? », le philosophe n’utilise qu’une seule fois le mot d’utopie, auquel il ne goûte guère.
Paul Ariès est journaliste et politologue, reconnu notamment comme l’un des penseurs contemporains de la décroissance. Il travaille depuis plus de 10 ans sur le concept de « gratuité » comme contre modèle à la marchandisation du monde insufflée par le néolibéralisme. En septembre 2018, il publie Gratuité contre capitalisme : des propositions concrètes pour une nouvelle économie du bonheur, sous la forme d’un manifeste, à l’occasion des 10 ans de l’Observatoire international de la gratuité. Notre interviewé prend en cette période une part active dans l’organisation de Forum national de la gratuité, dont la deuxième édition se tiendra à Lyon le 5 janvier 2019. Retour sur ce concept de gratuité subversive.
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A notre tour ! Puisque le moment autorise les comparaisons historiques les plus osées, pourquoi ne pas se laisser aller à ce vice? Il ne sera pas question ici de Pierre Poujade, des ligues émeutières de 1934 ou de «L'Étrange défaite» de Marc Bloch, mais d’une époque autrement plus glamour et passionnante: la Monarchie de Juillet (1830-1848).
On le sait, le règne de Louis-Philippe traîne une réputation contrastée. Pour les uns, il a donné «satisfaction au besoin de tranquillité» qui dominait le plus grand nombre (c’est l’historien royaliste Jacques Bainville qui parle), pour les autres il ne fut guère que le «règne des banquiers», une «société par actions fondée pour l'exploitation de la richesse nationale française» (c'est ce qu'en disait Karl Marx).
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La marchandisation croissante – des organes aux données personnelles – soulève non seulement des problèmes éthiques, mais aussi des interrogations d’ordre juridique et économique. Peut-on faire de tout une marchandise ? Quelles sont les alternatives à la mise en place de tels marchés ?
Que signifie la mise en vente d’éléments intimes, tels que la vie privée, la sexualité, ou encore des parties du corps ? C’est depuis son point de vue de juriste, enrichi de la philosophie pragmatique et de la théorie économique, que Margaret Jane Radin aborde ces problèmes. Elle a contribué à la diffusion des notions de commodification (marchandisation), ou encore de contested markets (marchés contestés) pour traiter de ces questions.
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La perspective de l’effondrement du monde peut être un puissant stimulant à l’action. Et permettre de tourner la page du capitalisme et de la société thermo-industrielle, qui ravagent le monde. Il reste à définir les modes d’action. C’est ce qu’explique Pablo Servigne dans cet entretien.
Malgré la barbe, Pablo Servigne ne fait pas ses 40 ans. Depuis le succès de son ouvrage Comment tout peut s’effondrer, paru en 2015 au Seuil et coécrit avec Raphaël Stevens, les demandes de conférences pleuvent, la notoriété croît. Chercheur indépendant, essayiste, son domaine d’étude est principalement ce qu’il appelle la « collapsologie », l’étude de l’effondrement. Il s’est aussi attaché à contrer l’idéologie compétitive ambiante dans L’Entraide, l’autre loi de la jungle, coécrit avec Gauthier Chapelle et publié en 2017 aux éditions Les Liens qui libèrent.
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Dans «Crashed», son dernier essai, consacré à la crise de 2008, l’historien explique que nous avons échappé à «une fin du monde en termes économiques». Rétrospectivement, nous savons que ce choc a pu être maîtrisé mais globalisation, révolution technologique et Anthropocène annoncent une nouvelle ère de ruptures et de transformations.
Le 15 septembre 2008, la banque d’investissement américaine Lehman Brothers se déclarait en faillite, déclenchant la plus violente crise financière que le monde ait jamais connue. Directeur de l’European Institute et professeur à Columbia, Adam Tooze est spécialiste d’histoire économique et politique, et connu pour avoir renouvelé l’histoire économique du IIIe Reich (1). Il revient sur les origines et les conséquences mondiales du choc de 2008. Véritable tour de force, son nouvel et ambitieux ouvrage Crashed.
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Dans « Notre histoire intellectuelle et politique » (Seuil), Pierre Rosanvallon retrace cinquante ans d’évolution des valeurs politiques, notamment à gauche, du militantisme des années 1960 au fatalisme des années 2000, en passant par le désarroi des années 1980 et 1990. Une histoire des idées politiques, agrémenté du récit de son propre itinéraire, qui permet de mieux comprendre notre nouvel horizon politique et intellectuel.
Dans un essai, la politiste Agathe Cagé plaide pour décloisonner la relation entre chercheurs et politiques. Un nouvel âge de l’intellectuel est-il possible ?
C’est devenu une marotte de l’analyse politico-intellectuelle ces dernières années : la droite aurait imposé son hégémonie, donnant naissance à un mélange de néolibéralisme économique et de conservatisme moral dans lequel nous baignons désormais. Comment expliquer une telle défaite idéologique ? En partie par l’éloignement des politiques et producteurs d’idées, répond, en substance, la politiste Agathe Cagé dans un essai au titre explicite paru chez Fayard, Faire tomber les murs entre intellectuels et politiques.
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Coralie Delaume analyse les raisons de la fracture qu'elle observe entre les «élites», une classe minoritaire de privilégiés, et la masse qui n'a pas accès aux études prestigieuses ou qui n'a pas son mot à dire dans les orientations économiques de l'Union européenne.
Coralie Delaume est essayiste, co-auteur de La fin de l'Union européenne(Michalon, 2017) et animatrice du site L'arène nue.
La Révolte des élites et la trahison de la démocratie est le titre d'un livre du sociologue américain Christopher Lasch, publié à titre posthume en 1995. Bien sûr, l'ouvrage analysait l'Amérique de son temps. Pourtant, il s'applique parfaitement à la France et à l'Europe d'aujourd'hui, dont il semble avoir anticipé l'évolution des classes favorisées avec une acuité visionnaire.
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Avec cette traduction de l’ouvrage, paru en anglais aux Presses universitaires d’Oxford, de Cas Mudde, professeur à l’université de Géorgie (États-Unis), et Cristóbal Rovira Kaltwasser, professeur à l’université Diego Portales (Chili), la Fondation Jean-Jaurès, la Fondation européenne d’études progressistes et les éditions de L’Aube ont souhaité rendre accessible au public francophone cette analyse du populisme qui combine – fait rare – les perspectives européenne, nord-américaine et latino-américaine.
Ce livre est accompagné d’une préface de Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès. Pour lui, cet ouvrage permet, à travers la définition académique aussi précise que possible du terme « populisme » que livrent les auteurs, d’acquérir une connaissance fine du phénomène grâce à laquelle nous pourrons « argumenter de manière raisonnable sur chacun des problèmes soulevés par les populistes ».
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Mardi 30 octobre, à Montreuil, la librairie Folies d’encre faisait salle comble. Mona Chollet, essayiste et journaliste au Monde diplomatique venait présenter son dernier essai, Sorcières, La puissance invaincue des femmes, paru aux éditions Zones en septembre dernier. Classé depuis sa parution dans les meilleures ventes d’essais et documents[1], l’ouvrage provoque un véritable engouement médiatique, et pour cause. Il fait événement pour plusieurs raisons. Cet essai s’inscrit dans un moment de retour de la misogynie la plus décomplexée dans de nombreux Etats, aux Etats-Unis et au Brésil notamment, mais aussi dans un contexte de crise écologique sans précédent, où l’homme n’a jamais été si proche de détruire de manière irréversible son milieu vital. En réponse, la figure de la sorcière, comme incarnation d’une résistance contre le patriarcat et une certaine rationalité qui justifie l’exploitation de la nature, fait son grand retour. Mona Chollet s’appuie sur cette figure et sur ses avatars modernes pour faire entendre une parole émancipatrice.
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