Expérimentations, inclusion dans les plateformes électorales : l’idée d’un revenu versé à tous de manière individuelle et inconditionnelle est de plus en plus débattue. Cet ouvrage de la collection VDI-Puf revient sur ce débat avec des contributions contrastées, les unes en faveur du revenu universel, les autres plus réservées.
Idées - Page 22
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La Vie des Idées - Pour ou contre le revenu universel ? par Guillaume Allegre & Philippe Van Parijs
Guillaume Allègre, Philippe Van Parijs, Pour ou contre le revenu universel ? Vie des idées/ Puf, parution le 2 mai 2018. 103 p., 9 €. -
Traits d'Union - Interview de Raphaël Enthoven
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Non Fiction - Mai 68, ou l'expérience du refus des événements et des commémorations
Contrairement à une idée reçue, les acteurs d’un moment historique tel que Mai 68 ne se contentent pas de barricades et des manifestations et l’histoire ne passe pas nécessairement derrière leur dos. Dans ces journées de révolte ou de révolution, ils ne font souvent l’histoire qu’en s’interrogeant sur l’histoire qu’ils font, fut-ce en se trompant. Et ils alimentent le mouvement de leurs discussions sur les modes du refus, sur la tournure des événements et sur la stratégie du mouvement, passant d’autant plus en revue les slogans, les tracts ou les communiqués qu’ils s’écrivent sous la menace de la répression. Ils portent eux-mêmes le danger sur la scène politique et, comme l’écrit Maurice Blanchot : « passent avec le passant qui les transmet, les perd ou les oublie ».
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Le Nouveau Magazine Littéraire - Enzo Traverso : « Là où la gauche propose un réel projet de société, l’extrême droite décline »
Selon l'historien des idées italien, l'idéologie néolibérale, marquée par le présentisme et l'individualisme possessif, court-circuite toute velléité de changement à gauche. Mais il ne désespère pas : les indignations, elles, s’accumulent et déboucheront tôt ou tard sur de nouvelles utopies.
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Non Fiction - Entretien avec Emmanuel Dockès, à propos de son Voyage en misarchie
Avec son Voyage en misarchie, le juriste Emmanuel Dockès adopte la forme du roman, plutôt que de l’essai de philosophie politique, pour nous présenter les utopies auxquelles il croit ou qu’il nous soumet pour nous faire réfléchir. Le style en est très didactique. Son personnage débarque, contraint et forcé, en Arcanie, où il découvre les institutions du pays, censées réduire au maximum la domination, en se les faisant expliquer et parfois en payant de sa personne.
L’association volontaire y tient une large place, ainsi que l’autogouvernement, encadrés simplement par quelques principes fondamentaux ou supplétifs. La monnaie fiduciaire y a été remplacée par la monnaie électronique, gérée par une banque unique – ce qui rend, soit dit au passage, toutes les transactions contrôlables par des fonctionnaires mandatés pour cela.
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Le Vent se lève - La « troisième voie » européenne ? Sur la conférence prononcée par Elizabeth Roudinesco à l’ENS
Sur la conférence prononcée par Elisabeth Roudinesco le 22 mars à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, dans le cadre du cycle « Une certaine idée de l’Europe », proposé par le Groupe d’études géopolitiques.
« Un bonheur tragique » – c’est par cette formule, à trop aisément qualifier d’oxymore, qu’Elisabeth Roudinesco résumait son « idée de l’Europe » le 22 mars à l’ENS. Lors de la deuxième conférence du cycle « Une certaine idée de l’Europe », l’historienne de la psychanalyse tenta d’extraire l’essence d’un inconscient européen, par lequel bien des choses ont enfanté leur contraire. A propos, elle parla de bonheur et de tragédie. Le bonheur comme révolution de l’intime, phénomène urbain du 19ème siècle européen. La tragédie comme art et comme pulsion, de destruction et de mort. Deux « états » qui, liés fatalement, inscrivent une continuité dans l’histoire récente du continent. Comme si la recherche d’un bonheur collectif européen était chaque fois vouée à l’hubris.
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La vie des idées - Les juges, gardiens de la paix
À propos de : M. Barberis, Non c’è sicurezza senza libertà. Il fallimento delle politiche antiterrorismo, Il Mulino
On entend souvent que, face au terrorisme, les démocraties auraient à trouver le bon équilibre entre sécurité et liberté, comme s’il s’agissait de poids dans une balance. La métaphore ne sert-elle qu’à justifier de nouvelles mesures de sécurité ? Comment concevoir l’arbitrage entre ces valeurs ?
La lutte contre le terrorisme est un domaine particulièrement prolifique en apories apparentes. Dans le discours public comme académique, il n’est pas rare d’entendre que les mesures de lutte contre le terrorisme sont contraires aux principes de l’État de droit ou qu’il est nécessaire de trouver un équilibre entre les valeurs de la sécurité et la liberté, posées sur les plateaux d’une balance métaphorique. Dans le premier cas, on se limite à regretter que la réalité ne suive pas la théorie idéale, dans le deuxième on parle d’un nouvel équilibre entre sécurité et liberté sans en dire davantage sur la manière d’opérer cet arbitrage. Doit-il nécessairement se faire au détriment de la liberté ?
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Raphaël Enthoven "Si l’Etat est laïc, la société l’est aussi !"
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La vie des idées - L’autoritarisme prospère
À propos de : Stephan Haggard, Robert R. Kaufman, Dictators and Democrats. Masses, Elites, and Regime Change, Princeton University Press
Pourquoi certains pays réussissent-ils à se démocratiser ? Sur la base d’une étude regroupant près d’une centaine de cas, deux politistes insistent sur l’importance des institutions et de la redistribution dans le succès des transitions démocratiques.
Le dernier rapport publié par l’ONG Freedom House dresse un tableau sombre de l’état de la démocratie dans le monde. Selon son directeur, Michael J. Abramovitz,
les droits politiques et les libertés civiles à travers le monde ont décliné jusqu’à leur plus bas niveau depuis plus d’une décennie en 2017. [1]
Pendant ces douze dernières années, les pays subissant un déclin de leur environnement démocratique étaient chaque année plus nombreux que ceux dont la démocratisation progressait [2]. L’échec des « Printemps arabes », à l’exception de la révolution tunisienne, nous oblige d’autant plus à nous interroger sur ce retour à l’autoritarisme, mais également sur les déterminants favorisant la réussite des processus de démocratisation. C’est ce que proposent Robert R. Kaufman et Stephan Haggard – respectivement professeurs aux Universités Rutgers et de Californie - dans Dictators and Democrats. Les deux politistes explorent les conditions favorables et défavorables à l’enracinement de la démocratie.
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La Vie des idées - Le socialisme peut-il être expérimental ?
À propos de : Axel Honneth, L’idée du socialisme, Gallimard
Comment redonner une impulsion au projet socialiste ? Pour répondre à cette question, A. Honneth mobilise la théorie de la reconnaissance et invite, peut-être à tort, à de nouvelles expériences sociales.
Dans le courant des années 1970, le secrétaire général du Parti communiste italien, Enrico Berlinguer, déclarait que la « force propulsive » de la révolution de 1917 était désormais tarie, voulant signifier par là qu’une nouvelle phase du socialisme démocratique s’ouvrait en Europe, libérée de toute hypothèque à l’égard du modèle du socialisme soviétique. Près de 50 ans plus tard, à l’heure où les partis socialistes européens ne cessent d’accumuler de retentissants échecs, la question remonte d’un cran et l’on se demande avec insistance si ce n’est pas l’idée même du socialisme qui a perdu sa force propulsive. Le spectre du communisme hantait l’Europe de 1848, celui du socialisme ne semble plus l’effrayer ni même l’attirer en 2018.
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La Vie des idées - La dette odieuse
À propos de : Éric Toussaint, Le système dette. Histoire des dettes souveraines et de leur répudiation, Les liens qui libèrent
Le remboursement des créances publiques par les États surendettés constitue-t-elle vraiment une priorité politique ? Éric Toussaint, économiste militant, explique que certaines dettes sont odieuses et propose de réformer l’architecture financière internationale en conséquence.
La dette publique est au cœur des nombreuses crises qui ont jalonné l’histoire financière depuis le début du XIXe siècle. La récente crise de la dette grecque est encore dans les esprits. Malgré des plans d’austérité à répétition, le niveau de l’endettement de la Grèce n’a pas diminué, bien au contraire. Aujourd’hui, le niveau de la dette publique est également une préoccupation majeure au Venezuela, à Porto Rico, mais aussi en Italie et en Argentine. Comment se construit une situation de surendettement ? Quelles sont les conséquences de la dette sur la souveraineté d’un pays ? Qui est responsable lorsqu’un État n’est plus en mesure de repayer sa dette ? Y a-t-il des circonstances particulières justifiant qu’un État répudie (c’est-à-dire ne rembourse pas) tout ou partie de sa dette ?