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Analyses - Page 195

  • Observatoire des inégalités - Inégalités : pourquoi autant d’écart entre les discours et les actes ?

    11 mai 2016 - Les inégalités sont à la mode dans le débat politique et médiatique, mais les politiques ne suivent pas. Comment expliquer l’hypocrisie actuelle ? Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


    « Quand, au terme de mon mandat, je regarderai à mon tour ce que j’aurai fait pour mon pays, je ne me poserai que ces seules questions : est-ce que j’ai fait avancer la cause de l’égalité ? », promettait François Hollande le 6 mai 2012, au soir de son élection. « Ceux qui ont le sentiment que quoi qu’ils fassent, ils ne pourront pas s’en sortir, doivent être sûrs qu’ils ne seront pas laissés de côté et qu’ils auront les mêmes chances que les autres », s’enflammait Nicolas Sarkozy le 6 mai 2007, quelques instants avant de fêter son élection au Fouquet’s. À gauche comme à droite, l’hypocrisie est grande en matière de réduction des inégalités. Cela ne date pas d’hier : déjà en 1995, Jacques Chirac s’indignait contre la « fracture sociale » … On aurait tort d’en sourire : ces mensonges électoraux ruinent la démocratie et contribuent à la montée de l’extrême-droite.

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  • Christophe Bouillaud, Yanis Varoufakis, Et les faibles subissent ce qu’ils doivent?

    Les affres financières de la Grèce sont en train de revenir par petites touches au premier plan de l’actualité. Le dernier livre en date de l’ancien Ministre de l’Économie du premier gouvernement Tsipras, l’économiste Yanis Vafoufakis, vient d’être traduit en français, et porte un titre plutôt énigmatique à première vue, Et les faibles subissent ce qu’ils doivent? Comment l’Europe de l’austérité menace la stabilité du monde (Paris : Les liens qui libèrent, 2016, 437 p.). Il permet de les resituer dans un plus vaste horizon, et de comprendre comment on en est arrivé là.

    J’avais lu le précédent ouvrage du même Y. Varoufakis traduit en français, Le Minotaure planétaire. L’ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial ( Paris : Éditions du cercle, 2015). La thématique des deux ouvrages se ressemble en fait très fortement. Dans les deux cas, il s’agit pour Y. Varoufakis d’expliquer que les maux contemporains de l’économie mondiale en général, et européenne en particulier, dépendent d’une maladie commencée dès le milieu des années 1960 lorsque les États-Unis ne furent plus capables de soutenir de leur puissance industrielle et commerciale le système de Bretton Woods. Pour le remplacer les dirigeants américains inventent, faute de mieux, entre 1971 (fin de la convertibilité-or du dollar) et 1979-1982 (hausse drastique du taux d’intérêt aux États-Unis) en passant par les deux  chocs pétroliers successifs (1974 et 1979) ce que Y. Varoufakis appelle le « Minotaure », soit un mécanisme de recyclage des excédents qui  permet aux États-Unis de maintenir leur suprématie politique sur le monde occidental en dépit même de leur affaiblissement industriel et commercial. En synthèse, les États-Unis continuent à accepter que leur marché intérieur reste grand ouvert aux  pays exportateurs d’Europe (l’Allemagne par exemple ) et d’Asie (le Japon et la Corée du sud, puis la Chine, par exemple), et donc d’avoir  en conséquence un fort déficit commercial avec ces derniers qu’ils payent en dollars, mais ils proposent en même temps, grâce à des taux d’intérêts élevés et grâce à leur marché financier immensément développé,  à tous ceux qui génèrent ainsi des excédents en dollars de les placer aux États-Unis, en particulier en titres du Trésor américain, en pratique la réserve ultime de valeur à l’échelle mondiale, ce qui permet  du coup à l’État américain d’avoir de manière presque permanente un déficit budgétaire conséquent. On retrouve le thème bien connu des « déficits jumeaux » de l’Amérique.  Les autorités américaines l’ont voulu pour protéger un temps encore leur hégémonie sur le monde occidental. De fait, ce recyclage des excédents, via un secteur  financier qui se développe aux États-Unis à due proportion, permettra d’assurer bon an mal an la croissance de l’économie mondiale jusqu’à la crise dite des « subprimes » en 2007-08. Les États-Unis jouent jusqu’à ce moment-là à la fois le rôle pour le monde de consommateur en dernier ressort et de placement en dernier ressort. Depuis lors, la situation est devenue fort incertaine : le « Minotaure » est mourant, mais rien ne semble vraiment le  remplacer comme moteur de l’économie mondiale.

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  • OFCE - Le recul industriel trouve-t-il son explication dans la dynamique des services ?

    Le vendredi 8 avril 2016, l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques a ouvert une série de séminaires trimestriels relatifs à l’analyse du tissu productif. Sa vocation est d’être un lieu de rencontre entre chercheurs et de débat sur l’état, la diversité et l’hétérogénéité des entreprises de l’appareil productif français. Ce débat est aujourd’hui éclairé par l’usage croissant des données d’entreprises. Ce faisant, nous souhaitons enrichir le diagnostic sur les faiblesses et les atouts de la production française dans l’optique de guider l’élaboration de politiques publiques désireuses de renforcer l’appareil productif français.[1]

    Le premier séminaire s’est  intéressé au rôle des services dans la désindustrialisation mesurée par le recul de l’emploi industriel dans l’emploi total. En France depuis 2000, l’industrie manufacturière a perdu plus du quart de sa force de travail, soit plus de 900 000 emplois. Une note récente de l’INSEE (Insee Première, No 1592) souligne que le poids de celle-ci dans l’économie a été divisé par deux de 1970 à aujourd’hui. Bien qu’ayant suscité une plus forte attention en France qu’ailleurs, sans doute en raison de la tradition interventionniste française et des difficultés du marché de l’emploi, la désindustrialisation est à l’œuvre dans toutes les économies développées. Ce qui alors interroge sur les tendances structurelles sous-jacentes communes à tous les pays.

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  • Paul alliès - « Nuit Debout » et la Constitution

    L’envie de débattre d’une nouvelle Constitution s’est exprimée dés les premières Nuits Debout. Un mois après, il reste difficile d’en cerner les résultats. L’appel de Frédéric Lordon à l’écrire semble être resté au stade d’une pétition de principe.
     
    C’est bien lui pourtant qui, dés la 4°  Nuit Debout le 3 avril a formulé l’idée : « Ecrivons la Constitution de la République sociale, exact contraire de la République bourgeoise ». S’est mise en place le 16 avril une commission « Citoyens constituants » avec pour objectif « l’organisation d’une nouvelle assemblée constituante tirée au sort dans un souci de représentativité, de légitimité et d’autonomie des citoyens » (*).  Elle se pose immédiatement trois questions : 1) Faut-il une Constitution « à dimension préambulaire » et si oui, faut-il adopter ou rejeter les préambules existants ? . 2) Faut-il « passer le texte en référendum officieux, par le biais d’une pétition » et si refus il y a, faut-il lancer une grève générale ou le « blocage des villes » ? . 3) Faut-il trouver un lieu spécifique pour en délibérer capable de contenir un millier de personnes, par exemple le grand amphi de la Sorbonne ?
     
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  • La Vie des idées - Les monnaies locales : un bilan d’étape

    Depuis 2014, les monnaies locales ont une reconnaissance légale en France. Mais elles n’ont pas attendu cette reconnaissance pour se diffuser en France et à l’étranger. Jérôme Blanc tire le bilan de ces expériences dont l’ampleur reste encore limitée.

    En juillet 2014, la loi dite Hamon portant sur l’économie sociale et solidaire innovait en reconnaissant, dans son article 16, les « titres de monnaies locales complémentaires ». Cette reconnaissance inédite au plan international est intervenue durant les travaux de la « Mission d’études sur les monnaies locales complémentaires et les systèmes d’échange local » pilotée par Jean-Philippe Magnen et Christophe Fourel, et dont le rapport final allait être publié en avril 2015 (Magnen et Fourel, 2015) ; elle en constitue un premier achèvement. Cet article de loi n’a pas créé un espace afin de développer des dispositifs jusque-là inexistants, mais il a cherché, au contraire, à fournir une sécurisation légale pour des expériences qui se sont démultipliées depuis le début des années 2010 en France, comme manifestation particulièrement dynamique d’un mouvement international ayant démarré au début des années 1990 aux États-Unis.

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  • Réseau International - Pourquoi les États sont les otages de 28 banques qui gouvernent le monde

    François Morin n’est ni une Cassandre de la bourse ni un prophète de malheur des marchés : il nous dresse le constat lucide et alarmant à la fois sur les dettes publiques des états partout en forte hausse (et pas uniquement dans la zone euro), accompagné d’un risque déflationniste et d’une instabilité des prix des matières premières, sans oublier la question posée par la trentaine d’institutions bancaires systémiques.

    Il suffit qu’une seule de ces banques connaisse un problème de liquidité pour que l’effet domino qui s’ensuivrait jette toute l’économie mondiale par terre du jour au lendemain : un scénario qui hélas ne relève pas de la science fiction, d’autant que contrairement à 2008, le matelas protecteur constitué par les finances publiques s’est bien dégonflé ! Mais François Morin ne se contente de dresser un sombre diagnostic, il propose également des mesures à appliquer d’urgence pour éviter le prochain krach, mesures qui passent par un retour en force de la puissance publique, accompagné d’une ferme reprise en main de la création monétaire et d’une nationalisation partielle du secteur bancaire.

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  • OFCE - La question des minima sociaux par Henri Sterdyniak

    28 avril 2016

    Fin 2014, 4,1 millions de personnes recevaient en France un minimum social, ce qui représentait au total 7,1 millions de bénéficiaires en tenant compte des personnes à charge (enfants ou conjoints), soit près de 11 % de la population. En même temps, le taux de pauvreté reste élevé (13,3 % en 2014 selon Eurostat) et ne montre pas de tendance à la baisse. Pourtant, certains dénoncent le « cancer de l’assistanat », d’autres proposent de diminuer de façon importante le montant des prestations pour creuser l’écart avec les revenus d’activité. Le débat sur les minimas sociaux est donc important et on ne peut que se réjouir de la parution du rapport  de Christophe Sirugue : « Repenser les minima sociaux, vers une couverture socle commune ». Celui-ci préconise la fusion à terme des minimas sociaux en une couverture socle commune, ouverte aux 18-25 ans. Nous voudrions ici discuter de cette proposition[1]. Par ailleurs, le rapport ne traite pas de la situation des enfants (qui connaissent pourtant des taux de pauvreté élevés) ; il ne discute ni le montant, ni les modalités d’indexation des prestations.

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  • L'Observatoire des inégalités - L’inégale répartition des tâches domestiques entre les femmes et les hommes

    29 avril 2016 - En moyenne, les femmes consacrent trois heures trente par jour aux tâches domestiques, contre deux heures pour les hommes. Un écart qui peine à se réduire.


    En moyenne, les femmes consacrent 3h26 par jour aux tâches domestiques (ménage, courses, soins aux enfants, etc.) contre 2h pour les hommes, selon l’Insee [1] (données 2010). A la maison, les hommes s’adonnent volontiers au bricolage (20 minutes quotidiennes contre 5 pour les femmes). Mais les femmes passent deux fois plus de temps que les hommes à faire le ménage et à s’occuper des enfants à la maison.

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  • Dominique Meda :"On devrait former une zone de haute qualité sociale en Europe"

    Ce dimanche Agora a pour thème : "Néolibéralisme : liberté ou contrainte ?". Pour en parler :
    Dominique MEDA : Professeure de sociologie à l'université Paris-Dauphine, directrice de l'Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO), coauteur de « Travailler au XXIe siècle. Des salariés en quête de reconnaissance » (éditions Robert Laffont, 2015)


    Dominique Meda :"On devrait former une zone de... par franceinter

  • Le Monde - Europe : vaincre la tyrannie de la peur

    Il y a quelque chose de pourri en Europe. Un vent fétide. Un souffle de mauvais augure. Dimanche 24 avril, l’extrême droite du FPÖ est arrivée en tête au premier tour de l’élection présidentielle autrichienne, avec 36,4 % des suffrages. Le mouvement n’avait pas enregistré un tel score depuis la seconde guerre mondiale. L’humiliation des partis traditionnels est totale. Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, offre le visage amical d’une extrême droite décomplexée sur la forme. Sur le fond, elle reste âprement xénophobe, islamophobe, eurosceptique.

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