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Analyses - Page 11

  • La construction du « problème des banlieues » entre ségrégation et stigmatisation Cyprien Avenel Dans Journal français de psychiatrie 2009/3 (n° 34), pages 36 à 44

    Si la « question des banlieues » est constituée depuis plus de trente ans comme un problème social, c’est tout autant parce qu’elle incarne la dimension spatiale des inégalités sociales que parce qu’elle évoque l’inscription des modes de vie et des identités culturelles sur le territoire urbain, et parce qu’elle interroge le principe d’égalité et de mixité des populations. Les quartiers réputés « sensibles » sont définis comme étant le réceptacle de la plupart des maux de la société française. En étant régulièrement le théâtre de violences diverses, ils symbolisent la concentration des phénomènes de l’exclusion et cristallisent les peurs face à l’insécurité. Par ailleurs, le « problème des banlieues » fait l’objet d’une intervention spécifique et volontariste des pouvoirs publics. Le principe d’une politique de la Ville consacrant l’introduction de mesures de « discrimination positive territoriale » s’est finalement imposé. La question acquiert au final une visibilité médiatique considérable, les émeutes de novembre 2005 suscitant une couverture exceptionnelle (dans le monde entier) et une quantité impressionnante et inégalée de commentaires, d’écrits et de colloques. Objet de débats incessants, ce phénomène engendre souvent une explosion discursive débordant largement les faits observables, si fait que parler de banlieue revient dans une large mesure à parler d’autres choses que d’elle-même. La société française a finalement fabriqué une catégorie générique des problèmes sociaux, qui s’impose à tous : les « quartiers ». Il y a une part de mythe, au sens de représentations collectives qui structurent la société.

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  • Idées d'été - Le Vent se lève - Zones faibles émissions : une « écologie » punitive et anti-sociale

    Après la taxe carbone en 2018, qui avait donné naissance au mouvement des gilets jaunes, la voiture sera-t-elle à nouveau à l’origine de contestations sociales massives dans les prochaines années ? De plus en plus d’élus s’inquiètent de la colère grandissante contre les Zones à Faibles Émissions, y compris au sein du gouvernement. Il faut dire que cette mesure incarne à peu près tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de politique écologique : non seulement elle va compliquer la vie des ruraux et des plus pauvres, mais en plus ses conséquences environnementales paraissent plutôt nulles, voire négatives. Plutôt que de développer réellement les alternatives à la voiture, les pouvoirs publics s’entêtent dans une impasse.

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  • The Conversation, Ousama Bouiss Doctorant en stratégie et théorie des organisations, Université de Montpellier -Emploi : pourquoi les politiques publiques à destination des quartiers prioritaires n’ont-elles pas fonctionné ?

    En 2022, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) évaluait le taux de pauvreté des quartiers dits « prioritaires » à 42,6 % (contre 14,8 % à l’échelle nationale) et le taux de chômage à plus de 19,6 % pour les hommes et 16,5 % pour les femmes (contre respectivement environ 7,5 % et 7,1 % à l’échelle nationale). Face à ces inégalités économiques persistantes, de nombreuses mesures en faveur de l’emploi ont été mises en place, tels que les « emplois francs », le plan « 1 jeune, 1 solution » ou encore « les Cités de l’emploi ».

    Or, dans son rapport faisant le bilan de ces dispositifs entre 2015 et 2021, la Cour des comptes dressait un constat sans appel :

    « Les dispositifs en faveur de l’emploi, tels qu’ils sont aujourd’hui conçus et déployés, ne sont pas en mesure de réduire les écarts entre les [quartiers prioritaires] et le reste de la population ».

    Comment expliquer cet échec durable des politiques publiques ?

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  • Idées d'été - France Culture : Michaël Zemmour Maître de conférences en économie à l’Université Paris

    Recul de l’âge de départ à la retraite ou encore augmentation de la durée de cotisation, que va contenir le projet de loi sur les retraites du gouvernement et pourquoi fait-il tant débat ?

    Des mesures qui pourraient creuser les inégalités

    Michael Zemmour explique que le gouvernement a donné des indices ces derniers mois concernant “deux mesures essentielles”, à savoir, "le décalage de l’âge de la retraite à 64 ans" et “le décalage du nombre d’années de cotisation qui atteindrait 43 ans plus rapidement que prévu”. Concernant la première mesure, l’économiste déplore : “l'âge de départ est le premier levier de réforme qui a été choisi par le gouvernement, et cela peut être source d’inégalités, car les personnes qui ont commencé à travailler le plus tôt, auront les carrières les plus allongées”. Et ce choix a été fait car "c’est celui qui permet le plus d’économies à court terme" insiste le chercheur.

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  • The Conversation, Julie Mendret Maître de conférences, Université de Montpellier : Ces pays qui recyclent les eaux usées en eau potable

    Les anglophones aiment appeler cette eau de la « toilet-to-tap water ». Mot à mot : de l’eau passant de la cuvette de vos toilettes à votre robinet. Une expression peu engageante, qui passe sous silence les nombreux procédés chimiques, physiques et biologiques permettant de recycler des eaux usées en eau potable d’excellente qualité.

    Si cette idée peut encore faire grimacer beaucoup, elle devient pourtant une piste sérieuse de réflexion pour de plus en plus de pays ou de municipalités à travers le globe qui s’inquiètent, à raison, de l’amenuisement des ressources en eau douce. La mégapole de Bangalore, en Inde, planche ainsi sur un tel recyclage des eaux usées, tout comme Los Angeles.

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  • L'article de la semaine : Fondation Jean Jaurès, Smaïn Laacher 17/07/2023 - L’importance du lien national

    Dans cette troisième note d’une série sur l’immigration, Smaïn Laacher, sociologue et directeur de l’Observatoire du fait migratoire et de l’asile de la Fondation, analyse le lien entre le départ contraint, l’appartenance à une communauté d’origine, l’identité et la question récurrente du sol comme objet de propriété.

    L’exil n’est ni une nostalgie ni une douleur, c’est inséparablement une expulsion (mettre en dehors de) et un mouvement (une série de déplacements dans le temps et dans l’espace et une modification du système de référence). Et c’est bien, à mes yeux, le clandestin qui incarne idéalement cette expulsion et ce mouvement. Ce n’est pas tant ce qu’il va trouver ailleurs, chez les autres, ou pour quelles raisons il quitte sa demeure, qui doit être soumis à l’examen et à l’analyse. Ce n’est faire injure à personne de dire que ce sont là autant de questions sans cesse posées et reposées et dont les réponses deviennent d’une banalité ennuyeuse. Ce qui mérite attention, c’est bien plutôt ce qui paraît a priori secondaire ou mineur. Partir de chez soi pour entrer par effraction dans la nation d’autrui et devenir un hôte abusif, c’est prendre la responsabilité de se défaire de ses liens et donc de se délier d’une identité totale (civile et sociale) reconnue. C’est aussi accepter, contraint et volontairement, d’être porté et de se transporter loin de sa terre.

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  • The Conversation, Débat : Décarbonation, quotas… que faire de l’avion, privilège d’une minorité ?

    Le président Emmanuel Macron a récemment affirmé sa volonté d’investir plusieurs milliards d’euros dans la décarbonation de l’aviation. Plusieurs voix se sont fait entendre pour souligner le caractère risqué, voire illusoire, de cette ambition et rappeler l’urgence d’une réduction du trafic aérien. Quelques semaines auparavant, l’ingénieur Jean-Marc Jancovici proposait de limiter à quatre le nombre de vols au cours d’une vie, suscitant un débat agité sur la réduction de l’usage de l’avion par les individus.

    • Maître de conférences en sociologie, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay

    • Chargé de recherche CNRS, affilié au LISST (Université Toulouse Jean-Jaurès), Université Toulouse – Jean Jaurès

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  • The Conversation, Anne Marchand, Chargée de recherche en sociologie et en histoire, Université Sorbonne Paris Nord -Se tuer au travail ? Non merci !

    Les récentes mobilisations sociales contre le report de l’âge légal de la retraite ont rappelé que l’activité professionnelle n’était pas toujours synonyme de bonne santé. Au contraire, le travail peut user, mentalement et physiquement, jusqu’à parfois devenir « insoutenable ».

    Il peut aussi tuer, brutalement. Ainsi, le 29 juin 2023, un technicien en télécommunications âgé de 46 ans est mort d’une chute d’environ 20 m alors qu’il travaillait sur un pylône électrique, à Arques, dans le Pas-de-Calais. Six jours plus tôt, André Serena Nunes, 34 ans, cordiste sur le chantier de sécurisation d’une falaise, perdait la vie à la suite d’une chute de 15 mètres, à Oulles, en Isère. Son nom s’ajoute à ceux figurant sur la longue liste des personnes qui, chaque année, décèdent de leur travail. Certaines sont très jeunes, comme Peter Menanteau, un apprenti de 17 ans décédé le 17 juillet 2023 en chutant avec son engin dans une carrière, à Essarts-en-Bocage, en Vendée.

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  • The Conversation - « Black Mirror » : notre monde est-il devenu la dystopie que prédisait la série ?

    Diffusée en France depuis 2016 sur la plate-forme Netflix, Black Mirror est ce qu’on appelle une série d’anthologies : ses épisodes sont indépendants les uns des autres et reliés par la thématique de la dystopie. Elle met en scène une société à l’avenir sombre, marquée par le progrès technologique.

    Le 15 juin marquait le grand retour de la série, quatre ans après la sortie de sa cinquième saison, en raison de la crise sanitaire. Depuis la première saison, nous retrouvons au centre de chaque épisode un procédé technique soulevant des problématiques éthiques, dans un repère temporel généralement flou pour nous permettre d’envisager ses dangers à moyen ou long terme.

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  • Idées d'été - Fondation Jean Jaurès - Jaurès en chansons et poésies, de son assassinat à nos jours

    Dès l’assassinat de Jean Jaurès, de nombreuses poésies et chansons participent à la construction de sa mémoire. Mieux encore, elles définissent le modèle archétypal de discours qui va être accolé au souvenir du tribun. Grâce à Thomas Valero, qui nous fait découvrir ces compositions, on retrouve des artistes comme Anna de Noailles, Montéhus, Brel…

    Concourant au mythe par leur codification – versification, rythme et structure métrique –, les poésies et chansons en hommage à Jaurès ont un caractère savant et populaire. Cependant, elles se bâtissent « contre » : contre le discours dominant, notamment belliciste, et contre le modèle littéraire des esthètes bourgeois en proposant un « langage vrai1 ». La poétique se met ainsi au service d’une contre-culture qui perpétue la tradition de militantisme chantant les luttes sociales, évoquant les événements épico-révolutionnaires ou la « martyrologie des géants de 1848 ou 18712 ».

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  • Idées d'été - Green - Bernice Lee, Laurence Tubiana, La multipolarité inclusive, Groupe d'études géopolitiques, Déc 2022,

    En l’espace de deux ans, et malgré les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis, les dirigeants européens pourraient possiblement envisager une deuxième présidence de Donald Trump d’un côté, et une Chine de plus en plus assertive et repliée sur elle-même de l’autre. Au cœur de la crise climatique, un tel scénario serait néfaste pour l’action climatique globale et pour le multilatéralisme en général.

    Cette simple possibilité doit servir aux dirigeants européens à se donner un cap. Le rôle central de l’Europe entre les États-Unis et la Chine n’a jamais été aussi important et, de fait, la situation oblige l’Europe à envisager son rôle et sa portée bien au-delà de ce « G3 ». En d’autres termes, c’est à l’Europe qu’il incombe de créer les conditions — en gros, une dépendance au sentier — qui permettraient de responsabiliser la Chine et les États-Unis en matière d’action climatique, ainsi que de faciliter le fonctionnement du système multilatéral dans son ensemble. L’invasion russe de l’Ukraine a encore assombri la carte géopolitique du continent, amplifiant la nécessité d’une voix européenne plus affirmée et plus cohérente sur la scène internationale.

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