Dans toutes les polémiques sur l’immigration, la notion d’« appel d’air », sans être appuyée par des éléments chiffrés, permet de justifier un durcissement des politiques migratoires. Smaïn Laacher, directeur de l’Observatoire de l’asile et du fait migratoire de la Fondation, revient sur les dangers d’une croyance qui peut produire des effets concrets, notamment dans les urnes.
Je voudrais dans le propos qui va suivre livrer quelques éléments (non exhaustifs) de réflexion sur la notion d’« appel d’air ». Cette notion est présente dans toutes les polémiques sur l’immigration. Lorsque la droite et l’extrême droite évoquent ce processus à l’aide de cette notion qui l’explicite et qui la dénonce, elle l’énonce comme un argument naturaliste, un argument de « bon sens ». Et même un argument d’atteinte à la souveraineté nationale. En soi, l’appel d’air, lorsqu’il est brandi comme l’évidence du processus d’une pression extérieure, d’une sorte de mécanique des fluides (plus ça pousse de l’extérieur, plus la résistance de et à l’intérieur est forte), n’est pas de l’idéologie ou une interprétation raciste du monde. On peut penser que l’aide médicale d’État (AME) crée un appel d’air, cela ne fait pas de celui qui le pense ipso facto un raciste ou un xénophobe car il peut arguer que la « concurrence » entre « eux » et « nous » est déloyale.
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