Le gouffre entre la gauche et les classes populaires a-t-il été réduit ces dernières années, ou est-il plus béant que jamais ? Thibault Lhonneur offre une analyse nuancée dans une note pour la Fondation Jean Jaurès. Il salut la progression de la France insoumise dans les banlieues, mais s’inquiète du décrochage de la gauche dans les sous-préfectures. Parmi les facteurs explicatifs : la fracture entre l’imaginaire politique de ses habitants et celui qui domine dans la sphère militante de gauche. Entretien.
LVSL – Vous avez fait paraitre une note pour la Fondation Jean Jaurès intitulée « Être majoritaire : la gauche face à la fracture territoriale ». L’un des principaux enseignements de votre note est le décrochage net de la gauche dans les sous-préfectures. Comment l’expliquez-vous ?
Thibault Lhonneur – Tout d’abord, merci à vous de vous intéresser à ce travail. Il y a de multiples facteurs, liés à l’époque, aux tendances économiques et sociales, à la bataille culturelle. Mais dans l’analyse que je propose, j’émets des pistes qui permettent d’expliquer ce décrochage par ce que la gauche, dans son ensemble, fait et ne fait pas : imaginaire, incarnation, ingénierie militante et programme.
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