Un diplomate ne peut lire sans un serrement de cœur les derniers essais de Sylvie Kaufmann, Les Aveuglés, excellement analysé par Bernard Chapdelaine, et d’Elsa Vidal, La Fascination russe. La kyrielle des fautes, erreurs, maladresses, préjugés relevés dans ces deux ouvrages est consternante : complaisance, naïveté, arrogance, préjugés, inertie mémorielle, sentiment de culpabilité allemand, déclinisme français, intérêts, convoitises, voire corruption, et, bien sûr, mensonges, duperies, propagande du côté russe.
Ces méprises, cette myopie sont-elles rares ? Sont-elles accidentelles ? Nullement. L’histoire de la diplomatie en donne maints exemples. Et loin de ne toucher que les élites politiques ou diplomatiques, elles n’épargnent guère les experts, y compris les plus réputés.
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