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  • Best of 2018, La vie des idées - À propos de : Marcel Gauchet, L’idéologie de la modernité, L’Avènement de la démocratie, IV : Le Nouveau monde, Gallimard

    La modernité, explique M. Gauchet, est un projet cohérent : celui de faire advenir une société autonome. C’est là incontestablement une de ses significations, mais peut-on considérer qu’il s’agit là d’un processus aussi unifié que l’auteur l’affirme ?

    On peut appeler idéologie de la modernité l’ensemble des motifs qui conduisent à appréhender la trajectoire occidentale selon une certaine perspective : à la fois comme singulière, comparée à ce qu’ont réalisé les autres civilisations, comme cohérente dans son développement pluriséculaire et enfin comme globalement positive dans ses apports essentiels. Est-elle totalement fausse ou au moins dépassée ? Ou bien au contraire contient-elle un noyau de vérité qui mérite d’être reformulé aujourd’hui, simplement de façon plus précise et plus modeste ? Le thème de la postmodernité va plutôt dans le premier sens. Lyotard, dans son célèbre livre de 1979 [1], ne se bornait pas à contester l’idée de progrès, corrélat fidèle de l’idéologie de la modernité depuis l’âge des Lumières. Plus finement, il faisait valoir l’existence d’une discontinuité historique qui serait intervenue au moment où s’épuisait l’énergie issue des reconstructions consécutives à la Seconde Guerre mondiale : des rationalités plus fragmentaires, la fin d’un universalisme trop sûr de lui-même, l’épuisement de la force entraînante contenue dans l’idéal de maîtrise du monde et d’émancipation de l’humanité. Depuis l’intervention de Lyotard, la contestation de l’idéologie de la modernité s’est elle-même fragmentée, et chacune de ses différentes composantes a fait l’objet de déconstructions critiques spécifiques.

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  • Best Of 2018 - La Règle du jeu - Démocrates, il vous faut lire Yascha Mounk ! 5 septembre 2018

    Montée des populismes, confiscation du pouvoir de décision : notre système politique traverse une crise sévère. Dans Le peuple contre la démocratie (éditions de l’Observatoire), Yascha Mounk dresse un constat sévère et appelle au sursaut.

    C'est à plus d’un titre, par sa dimension et son ambition, son propos et ses objectifs, l’essai politique de la rentrée. Déjà best-seller à travers le monde, The People vs. Democracy. Why our freedom is in danger & how to save it, du jeune politologue Yascha Mounk, trouve une judicieuse édition française grâce au travail des éditions de l’Observatoire. Sitôt en librairie, le livre, publié en VF sous le titre Le peuple contre la démocratie, suscite un rare intérêt dans la presse d’opinion. De droite comme de gauche, Le Figaro, Le Nouveau Magazine Littéraire et Le Point se sont tous battus pour obtenir interviews et bonnes feuilles. Mais pourquoi au juste ? Certainement par sa capacité à raconter l’époque avec une acuité et dans un souci de globalité rarement atteints.

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  • Best Of 2018 - Réforme des retraites : mission impossible ou mission cachée ? 17 Octobre 2018 - 10 par Henri Sterdyniak

    Nommé en septembre 2017, le Haut-commissaire à la réforme des retraites a enfin publié le 10 octobre 2018, un premier texte : « Vers un système de retraite, plus simple, plus juste, pour tous ». Ce texte consacre dix pages à critiquer le système actuel, mais n’en comporte que trois pages consacrées à présenter la réforme envisagée. Aucun des problèmes qu’elle pose n’est vraiment résolu. La réforme imaginée par Emmanuel Macron est-elle impossible à mettre en œuvre ou vaut-il mieux cacher ses conséquences ?

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  • Best Of 2018 - Slate - Le PS peut-il connaître un «moment Corbyn»? Gaël Brustier — 20 février 2018

    Alors que le débat s’envenime entre les trois candidats héritiers de la ligne de François Hollande et Manuel Valls, l’hypothèse d’une victoire de l’aile critique du parti, menée par Emmanuel Maurel, n’est plus inenvisageable.

    Jadis, il était de coutume que le Parti socialiste, à chaque congrès, débatte de «contributions» puis vote sur des «motions». Ces textes étaient rythmés par des concepts forgés par les différents «courants». Ainsi, chaque militant recevait un épais cahier de textes reliés, que certains annotaient religieusement. L’élection du premier secrétaire était le produit de l’alchimie du congrès et, évidemment, du jeu des rapports de forces entre fiefs, et zones d'influence des personnalités politiques.

    Après 1983, jamais le Parti socialiste n’alla au fond du débat pourtant nécessaire au moment où le libéralisme était instauré progressivement partout et que la transition au socialisme n’était plus un projet politique réalisable dans ce contexte nouveau. Ce débat n’eut pas lieu ou de façon très partielle. La stratégie d’Épinay [faire l'union de la gauche et proposer la rupture avec le capitalisme, ndlr] était enterrée en cachette et chacun faisait comme si elle vivait encore dans les recoins de Solférino. Lui était substituée une identité socialiste en kaléidoscopie.

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  • Best of 2018 : 1968-2018: histoire intellectuelle et politique de la France de Pierre Rosanvallon

    Mai 68, un printemps porteur d'espoirs sans lendemain ? Les enthousiasmes douchés des années 70 ont cédé la place au grand vide clinquant des années 80 et 90. Depuis les années 2000, les intellectuels français semblent gagnés par le fatalisme imposé par une réalité désenchantée... Un historien des idées et philosophe politique, Pierre Rosanvallon reprends ces cinquantes années en détail. Il signe un éclairant ouvrage : "Notre histoire intellectuelle et politique 1968-2018" aux Éditions Seuil. Il nous en parle sur le plateau du "64 minutes le monde en français" sur TV5MONDE

  • Best of 2018 - Telos - Le mythe des «deux France», Olivier Galland, 20 février 2018

    L’idée que la France est coupée en deux et que le clivage social se superpose à un clivage géographique, opposant la France des métropoles à la « France périphérique », est solidement ancrée dans l’opinion. C’est pourtant, à ce degré de généralité, une idée fausse.

    Je l’avais déjà écrit dans Telos en rendant compte des ouvrages de Christophe Guilluy qui a popularisé ces thèses. Pour le faire je m’étais appuyé sur une série de travaux de géographes et d’économistes publiés dans la très bonne revue de l’Insee Economie et statistique, notamment un numéro consacré en 2008 aux « disparités territoriales ». Il se trouve que cette revue récidive, presque dix ans après, en publiant un numéro spécial consacré aux « Régions et territoires »[1]. Les résultats présentés dans cette nouvelle livraison permettent d’enfoncer le clou : il n’y a pas deux France, mais des France traversées de clivages multiples et complexes qui ne se laissent absolument pas approcher par ces schémas binaires dont raffolent les politiques et les médias.

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  • Best of 2018 - Le populisme contre la politique

    La question du populisme est arrivée au cœur des débats politiques et conceptuels, globalement depuis les années 1990, à l’occasion de faits explicitement problématiques : appels au « peuple » durant des campagnes électorales, confusion entretenue entre le « peuple » et la « population », dénonciation du « populisme » des uns ou des autres par les uns (« populisme de droite », dit-on) ou les autres (« populisme de gauche », rétorque-t-on). Sur ce terreau, des intellectuels de toutes sortes se sont alors attachés, avec plus ou moins de bonheur, à rectifier les usages du terme « populisme », par l’intermédiaire de l’histoire ou de la théorie politique.

    Dans le Dictionnaire des concepts nomades en sciences humaines (dir. O. Christin), Damir Skenderovic a proposé une rubrique « Populisme » qui s’ouvre par une citation de Margaret Canovan : « Le terme est bien trop ambigu pour être pertinent ». Flou sémantique, polysémie, plasticité : autant de caractéristiques qui laissent planer le doute sur son potentiel heuristique et explicatif. Ceci alors même que le terme est déjà intervenu, en France, en 1929, pour qualifier un mouvement littéraire s’attachant à décrire le quotidien des « hommes du commun » et qu’aux Etats-Unis, en 1891, une alliance entre fermiers a pris le nom de Populist Party.

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  • Best of 2018 - Observatoire des inégalités - Inégalités d’accès à la culture : démocratiser les pratiques par l’éducation Propositions 15 octobre 2018

    Pour réduire les inégalités d’accès aux pratiques culturelles, il ne suffit pas d’apporter la culture au peuple. Il faut mettre en place des politiques de démocratisation dotées de moyens plus importants en direction des publics, en particulier les plus jeunes. Les propositions d’Olivier Donnat, extraites de notre ouvrage Que faire contre les inégalités ? 30 experts s’engagent.

    La question des inégalités d’accès à la culture est, en France, aussi ancienne que la politique culturelle puisque la principale mission assignée au ministère des Affaires culturelles à sa création en 1959 était de « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ». Plus d’un demi-siècle est passé, le nombre d’équipements culturels et d’artistes a augmenté de manière spectaculaire et pourtant, les résultats d’enquêtes montrent que les pratiques culturelles des Français sont toujours fortement liées à leurs niveaux de vie ou de diplôme [1].

    Faut-il pour autant conclure à l’échec de la politique de démocratisation ? Ce serait oublier que les inégalités culturelles, pour une large part, reflètent l’état général de la société, et notamment qu’une grande partie d’entre elles trouvent leur origine dans le caractère sélectif du système scolaire français. N’oublions pas que la France est « le pays où la méritocratie républicaine est la plus fortement revendiquée mais aussi l’un de ceux où les destins scolaires sont le plus fortement liés aux origines sociales et au capital culturel des familles » [2].

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  • Best of 2018 - Plan pauvreté : « il faudrait 8,5 milliards d’euros par an pour éradiquer la pauvreté »

    Enseignant à la Sorbonne et membre des Économistes Atterrés, Christophe Ramaux analyse les mesures annoncées par Emmanuel Macron à l'occasion de la présentation du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté.

    Revue des Deux Mondes – Qu’avez-vous pensé des mesures annoncées jeudi par Emmanuel Macron dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté ?

    Christophe Ramaux – Les propositions présentées masquent un tour de passe-passe, pour ne pas dire une duperie. Le gouvernement affiche un plan à 8 milliards d’euros sur 4 ans, soit 2 milliards par an. Mais le compte n’y est pas lorsque l’on tient compte des réductions de prestations d’ores et déjà annoncées. Le gouvernement a en effet déjà décidé, après l’avoir réduite l’an passé, de ne revaloriser l’APL qu’à hauteur de 0,3 points en 2019 et en 2020.

    À cela s’ajoute le fait qu’avec le prélèvement à la source, l’APL sera calculée en instantané et non plus en fonction des revenus touchés deux ans auparavant. Cela représentera, selon le gouvernement lui-même, une économie comprise entre 1 et 1,5 milliard. D’autre part, le gouvernement a décidé de ne revaloriser les allocations familiales que de 0,3 %. Or on sait que les APL et les allocations familiales jouent un rôle majeur dans la réduction de la pauvreté.

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