En une décennie, le modèle social français s’est davantage transformé qu’en un demi-siècle. Les règles du jeu ont changé au point que de nombreuses questions se posent aujourd’hui aux acteurs sociaux sur le devenir de ce modèle. Comment intégrer pleinement l’engagement syndical et militant dans la vie de l’entreprise et dans les parcours professionnels des élu.e.s ? L’étude « Valosynd » de l’Ires, commandée par la CFTC, revient sur les enjeux politiques et pratiques de cette question à partir du témoignage des principaux acteurs concernés. Pour en débattre, l'Observatoire du dialogue social de la Fondation organise une rencontre publique qui réunira : - Philippe Bourtel, délégué CFTC Hewlett Parckard, - Pascale Cotton, vice-présidente de la CFTC et vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental.
Actualités socialistes - Page 793
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Fondation Jean Jaurès - Comment valoriser les acquis de l'expérience syndicale ?
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L'Aurore - Jean-Marie Godard, Les hussards bleus
Ils ont entre 25 et 40 ans. Leurs points communs ? Ils sont policiers et français, mais leurs racines sont de l’autre côté de la Méditerranée : flics issus de l’immigration et musulmans, ils affichent un attachement viscéral aux valeurs de la République. Avec un discours intransigeant, dans un contexte tendu qui les placent parfois dans des situations difficiles.
« J’ai connu les émeutes en 1998. J’avais 7 ans. J’étais dans la cour de l’école et je voyais ça, cette tension avec mes yeux d’enfants. Les CRS d’un côté, les jeunes de mon quartier – le Mirail à Toulouse – de l’autre ». Kader, 25 ans, est entré en 2012 dans la police via les Cadets de la République. Son histoire fait corps avec celle de la France. Plus précisément, celle de la Libération, lorsque son grand-père, engagé volontaire dans l’armée française, débarqua en Provence. C’est un peu la suite du film « Indigène » : après la seconde guerre mondiale, le grand-père de Kader posa ses valises du côté de Toulouse. Né en France, Kader est issu de cette famille algérienne très modeste. Mais depuis tout petit, il voulait porter l’uniforme représentant la République Française, dans l’armée ou la police.Lire la suite
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Sélection été : Non Fiction, Le populisme contre la politique [mercredi 07 février 2018]
La question du populisme est arrivée au cœur des débats politiques et conceptuels, globalement depuis les années 1990, à l’occasion de faits explicitement problématiques : appels au « peuple » durant des campagnes électorales, confusion entretenue entre le « peuple » et la « population », dénonciation du « populisme » des uns ou des autres par les uns (« populisme de droite », dit-on) ou les autres (« populisme de gauche », rétorque-t-on). Sur ce terreau, des intellectuels de toutes sortes se sont alors attachés, avec plus ou moins de bonheur, à rectifier les usages du terme « populisme », par l’intermédiaire de l’histoire ou de la théorie politique.
Dans le Dictionnaire des concepts nomades en sciences humaines (dir. O. Christin), Damir Skenderovic a proposé une rubrique « Populisme » qui s’ouvre par une citation de Margaret Canovan : « Le terme est bien trop ambigu pour être pertinent ». Flou sémantique, polysémie, plasticité : autant de caractéristiques qui laissent planer le doute sur son potentiel heuristique et explicatif. Ceci alors même que le terme est déjà intervenu, en France, en 1929, pour qualifier un mouvement littéraire s’attachant à décrire le quotidien des « hommes du commun » et qu’aux Etats-Unis, en 1891, une alliance entre fermiers a pris le nom de Populist Party.
Mais justement, la science qui étudie les usages du « populisme » n’est pas tellement le terrain concret où s’exprime le « populisme », qui aurait plutôt tendance à refouler les « intellectuels ». En première approche, les mobilisations dites populistes (Front national, Pegida...), qui doivent bien être étudiées par les chercheurs, semblent avoir, depuis 1990, partie liée avec la perte de légitimité de la politique, avec la montée en puissance des orientations sécuritaires, et avec des programmes portés par des leaders qui confondent le sens du commun avec le sentiment d’appartenance. Il faudra par ailleurs examiner si des composantes nationalistes, racistes et chauvines s’y impriment. Pour autant, dans l’arène politique, « populisme » est une expression instrumentalisée pour servir d’attaque, de dénonciation ou d’accusation.
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Fondation Jean Jaurès - Le capitalisme peut-il être socialement responsable ?
Le capitalisme socialement responsable existe-t-il ? Que peut-on en attendre ? Est-il déjà mis en œuvre dans certains territoires ou certaines organisations ? Au moment où la question de la responsabilité de l’entreprise occupe le débat public à travers la loi Pacte, l’Observatoire de l’économie de la Fondation a organisé un débat autour d’Henri Savall.
Le débat a réuni : - Henri Savall, professeur émérite de sciences de gestion à l’iaeLyon - Université Jean Moulin, président fondateur de l’Institut de socio-économie des entreprises et organisations (ISEOR), auteur de "Le capitalisme socialement responsable existe" (avec Marc Bonnet et Michel Péron, Éditions EMS, janvier 2016 ; il est issu de trente années de recherche-intervention au sein d’entreprises et d’organisations publiques, pour les accompagner dans leur transformation et la recherche d’un équilibre entre performance sociale et économique), - Sandrine Duchêne, directrice de l’Observatoire de l’économie de la Fondation Jean-Jaurès, et était animé par Sébastien Podevyn, membre de l’Observatoire de l’économie de la Fondation Jean-Jaurès.
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Sélection été : La croissance française en 2018-2019 : ce qu’en disent les prévisionnistes …
Alors que l’INSEE vient de publier la première version des comptes du quatrième trimestre 2017 et donc une première estimation de la croissance annuelle, nous nous interrogeons sur les perspectives 2018 et 2019 à travers une analyse comparative des prévisions réalisées sur la France par 18 instituts (publics et privés, dont l’OFCE), entre septembre et décembre 2017. Ce billet de blog présente les points saillants de cette analyse, détaillée dans le Policy brief de l’OFCE (n° 32 du 8 février 2018), intitulé « Une comparaison des prévisions macroéconomiques sur la France », et le document de travail (n° 06-2018) associé (où figurent les tableaux des prévisions par institut).
Après la profonde récession de 2008-2009 et la crise de la zone euro de 2011, la croissance française avait amorcé en 2013 un timide mouvement de récupération qui s’est accéléré fin 2016. L’année 2017 est donc une année de reprise, avec une croissance légèrement plus dynamique que ce qu’anticipaient récemment la plupart des prévisionnistes : 1,9 % selon la première estimation de l’INSEE contre 1,8 % prévue en moyenne. En 2018 et 2019 cette dynamique devrait se poursuivre puisque la moyenne des prévisions atteint 1,8 % et 1,7 % respectivement. Les écarts-types sont faibles (0,1 point en 2018 et 0,2 en 2019), les prévisions restant assez proches pour 2018 et divergeant plus nettement en 2019 (1,4 % pour la prévision plus basse à 2,2 % pour la plus haute) (graphique 1). En 2019, 5 instituts sur 15 prévoient une accélération de la croissance et 8 prévoient un ralentissement.
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Le mai 68 de Francois Budet (1940-2018)
Nos Enchanteurs - François Budet, 1940-2018
L’ankou est encore passé par là. Et a cette fois fauché François Budet. Si vous êtes des terres intérieures, vous pouvez ne pas connaître Budet ; si vous êtes de Bretagne, vous n’avez pu, à un moment ou à un autre, lui échapper, à lui ou à une de ses chansons. Ainsi Loguivy-de-la-mer, un classique breton, une de ces chansons qui ont le sort enviable d’entrer dans la patrimoine immatériel d’un lieu, d’une région, de nos têtes ; de le rester bien après la mort de son créateur, bien après même que son nom s’estompe puis disparaît. Sans être la chanson d’une vie, celle-là est entrée en résonnance avec des dizaines de milliers de vie : les nôtres. Et gagne l’immortalité.
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Bouillaud's Weblog – bloc-notes d'un politiste : Communiquer en macroniste.
Et voilà, cela se confirme, en ce début d’été 2018, la (dé)cote de popularité, telle que mesurée par les sondages, d’Emmanuel Macron rejoint les bas scores des deux Présidents de la République à la même époque de leur mandat respectif.
La raison de fond est, comme pour les deux mandats présidentiels précédents, l’écart entre un mode d’élection qui oblige à jouer le « roi thaumaturge » pour se faire élire et une réalité de la mise en œuvre des politiques publiques et de leurs effets concrets sur l’économie et la société françaises qui n’ont pas la même évidence et la même célérité.La raison subsidiaire est que, sous prétexte de « Révolution » et de dépassement du vieux clivage gauche/droite, Emmanuel Macron, appuyé par une part de la très haute fonction publique, joue à plein le même grand jeu du néo-libéralisme qui a tant nui dans l’opinion publique à ses prédécesseurs, alors même qu’une majorité d’électeurs ne demandait sans doute pas en 2017 du « Thatchérisme » à la française. E. Macron et les « premiers de cordée » qui l’inspirent voudraient pousser notre pays vers un triomphe de la « lèpre populiste » de ce côté-ci des Alpes, qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Ils continuent à mettre en œuvre exactement les politiques publiques que les analystes, attentifs au désarroi de nombreuses personnes face au changement – voient à la source de la poussée populiste – en particulier l’immense dédain qui les inspire à l’égard des classes populaires et moyennes, de « ceux qui ne sont rien ». Le sort de Matteo Renzi, mutatis mutandis l’équivalent transalpin de notre disciple de P. Ricoeur, devrait pourtant faire réfléchir à l’Élysée.
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Sélection été : Le Vent se lève, Comment les multinationales sont en train de reprendre le pouvoir sur internet – Entretien avec Juan Branco
Le monde de l’information traverse une période de mutations dont l’issue est incertaine. Face à l’influence déclinante des médias traditionnels, les réseaux sociaux s’imposent comme des plateformes incontournables. Longtemps considérés comme des îlots de liberté face aux médias officiels, ils sont pourtant investis par une logique de marchandisation et de contrôle de plus en plus étroit de la part des multinationales… Juan Branco est avocat de Wikileaks. Docteur en droit, il analyse les bouleversements auxquels est sujette l’information (et, plus largement, la politique) dans le monde de Facebook et Google.
LVSL – Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) pourraient contourner les médias officiels et fournir une alternative démocratique à la grande presse. On remarque pourtant que par bien des aspects, ils reproduisent des modèles propres aux médias dominants (mise en avant des publications commerciales au détriment des publications politiques, course au buzz). Pensez-vous que les GAFA puissent réellement servir de contrepoids au système médiatique actuel ?
Juan Branco – Par essence, l’entreprise ne fait pas le bien ou le mal : elle fait de l’argent. On est tombé dans le panneau avec les GAFA et leur discours altruiste car l’époque, laissant naître de nouveaux mondes où tout semblait possible, était propice aux confusions. Là encore, la grande déficience des médias traditionnels a joué. Au lieu de chercher à comprendre le modèle économique de ces entreprises, ils se sont contentés d’en reproduire le discours. Si bien que, quand ces entreprises ont atteint une position monopolistique sur leurs marchés – ce qui est essentiel pour s’imposer comme réseau social, par exemple – il était bien trop tard pour émettre une critique et lancer des alternatives qui ne seraient pas capitalistes ou mercantiles – bref, qui ne seraient pas guidées par la seule ambition du profit.
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Sélection été : Non Fiction - Le retour des utopies locales ? Entretien avec Mathieu Rivat
Dans Ces maires qui changent tout. Le génie créatif des communes , Mathieu Rivat propose une mise en récit des initiatives écologiques et sociales de plusieurs maires de différentes communes françaises, de tailles et de régions diverses : Puy-Saint-André (Hautes-Alpes), Trémargat (Côtes d’Armor), Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Ungersheim (Haut-Rhin), Grenoble (Isère) et Paris (en particulier dans les quartiers du XVIIIe arrondissement). Ces exemples de « maires courage », allant souvent contre les tendances « naturelles » de l’économie mondialisée, même s’il ne s’agit pas à proprement parler de « modèles » à suivre, proposent, selon l’auteur, des solutions, à des échelles très variables, pour des innovations sociales et écologiques, laissant davantage de place à la pratique démocratique et à des dynamiques de changement local, dans un contexte de paralysie institutionnelle des Etats, voire de fatalisme face aux puissances économiques globales. Aussi, comme le dit simplement Mathieu Rivat dans son livre , « dans un monde où nous avons délégué aux institutions, au marché et aux multinationales, pour des raisons de rationalisation et d’organisation, des choses aussi vitales que de préparer sa nourriture, construire sa maison, se soigner, certaines des expériences de ce livre montrent qu’il est possible de réduire cette dépendance en matière écologique, et de le faire ensemble. Pas sur un mode survivaliste où le local se réduirait à soi-même, mais en se fondant sur des valeurs et des principes d’entraide, de coopération, de convivialité, et les mairies peuvent y jouer un rôle ».
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Fondation Jean Jaurès - Lutter contre l’homophobie : un enjeu de politique publique
À l’occasion de la Marche des fiertés parisienne et suite à l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès et la Dilcrah sur l’homophobie dans la société française, Flora Bolter, politiste et militante associative, et Denis Quinqueton, ancien président de l’association HES – Socialistes LGBT+, en livrent les grands enseignements et présentent les différents axes des futurs travaux de l’Observatoire LGBT+, qu’ils codirigent à la Fondation Jean-Jaurès.
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Sélection été : Jean-Marie Harribey, 120 000 fonctionnaires priés de partir… où ? (03/02/2018)
Le 1er février 2018, le gouvernement a annoncé son intention de réformer de fond en comble la fonction publique, notamment en supprimant 120 000 emplois publics d’ici la fin du quinquennat. Au nom de la baisse des dépenses publiques de 3 points de PIB, d’une « gestion contemporaine » de l’action publique et d’une réorganisation « comme le font les entreprises », dixit le président.
Posons quelques questions de simple logique, pour ne pas dire de bon sens. La première qui vient à l’esprit est : où iront ces ex-fonctionnaires répondant à l’aimable invitation de déguerpir ? Est-ce que les emplois privés existent pour les accueillir sur le champ ? Pendant l’année 2017, alors que le retour de la croissance économique à 1,9 % a été fêté dans tous les médias, les 250 000 emplois créés n’ont entrainé pratiquement aucun recul du chômage et les emplois non pourvus sont restés au même point (les estimations vont de 200 000 à 330 000). Cela veut donc dire qu’il n’y a aujourd’hui pas de grande place pour intégrer les fonctionnaires reconduits à la porte. À la porte de nulle part. Et cela continuera, car, sans réduction du temps de travail, la productivité horaire du travail progressant presque au même rythme que la production, il y a peu de marges de manœuvre pour créer un nombre d’emplois suffisant.
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