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Journaliste pour France 24 où il anime l’émission le Journal de l’Intelligence économique, chercheur associé à l’IRIS, docteur en sciences politiques et membre fondateur de l’École de pensée sur la guerre économique, Ali Laïdi a publié plusieurs ouvrages consacrés aux guerres économiques dont l’Histoire mondiale de la guerre économique. En 2019, il a publié Le Droit, nouvelle arme de guerre économique : comment les États-Unis déstabilisent les entreprises européennes chez Actes Sud, dans lequel le journaliste et chercheur revient sur le développement de l’extraterritorialité du droit américain au moyen de luttes contre la corruption et visant à empêcher de commercer avec des régimes hostiles aux États-Unis comme Cuba ou l’Iran. Dans cet entretien best-of, réalisé en novembre 2019, nous avons souhaité revenir avec Ali Laïdi sur la situation géopolitique en matière de guerre économique ainsi que sur la stratégie de la France en la matière.
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Les écoles jouent un rôle dans la diffusion de l’épidémie. Dans la situation épidémiologique alarmante qui s’annonce, et face aux aggravations qu’amèneront selon toute probabilité les semaines à venir, les décisions qui les concernent doivent être prises de façon raisonnée. L’invocation de valeurs et de grands principes ne suffit pas. Seule la reconnaissance de la réalité du risque permettra d’élaborer une stratégie de prévention adaptée, nourrie du savoir-faire de la santé publique, capable de guider les décisions et de donner aux enfants et aux adolescents l’écoute et l’attention qu’ils méritent. Il faut désormais sortir d’une logique centrée sur la toute-puissance d’un protocole abstrait, au profit d’une stratégie globale de prévention mobilisant, au cœur de l’effort national solidaire, l’ensemble de la communauté éducative. Mélanie Heard, responsable du pôle santé de Terra Nova fait ici plusieurs propositions pour une autre stratégie de lutte contre le Covid à l'école.
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La réduction du chômage faisait partie des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. On se souvient aussi qu’en 1993, François Mitterrand affirmait : « Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé. » Force est de constater que les politiques suivies avec constance et obstination en France depuis trois décennies, comme dans à peu près toute l’Europe, n’ont abouti qu’à l’installation dans la durée du chômage de masse et de la précarité du travail. Ces politiques se caractérisent par une aggravation des différentes formes de flexibilité, une multiplication des contrats atypiques et des emplois à temps partiels, responsables de l’aggravation de la pauvreté au travail.
Alors, si on n’avait pas tout essayé ? Le fait est que des politiques alternatives existent, qui seraient porteuses de créations d’emplois stables et correctement rémunérés.
La réduction du temps de travail (RTT) est l’une d’entre elles. A l'heure où des responsables politiques expliquent qu’il faudrait travailler plus (pour le même salaire), on se rappellera que les 35 heures, avec toutes leurs limites, sont la politique qui a créé le plus d’emplois en France. La réduction (défensive) du travail a permis d’amortir le choc de la pandémie sur l’emploi. Historiquement, le progrès social est toujours passé par une baisse du temps de travail. Renouer avec ce mouvement est nécessaire pour éviter que la période post-Covid soit un désastre pour l’emploi, et pour bifurquer vers une société égalitaire et soutenable. C’est aussi un moyen de restaurer une norme d’emploi à temps plein et de résister aux inégalités dont est porteur le temps partiel, notamment à l’encontre des femmes.
L’emploi garanti, ou "Etat employeur en dernier ressort" est également une politique possible. Elle consiste à proposer à tous les chômeurs des emplois définis localement et démocratiquement, en lien avec les compétences des chômeurs, pour répondre à des besoins sociaux non satisfaits. L’idée est de prendre au sérieux le droit à l'emploi prévu par la constitution.
Ces propositions, que nous soumettons au débat citoyen, se proposent de répondre à la crise écologique, sociale et économique.Intervenant.es :
Michel Husson, membre des économistes atterrés et du conseil scientifique d’Attac.
Dany Lang, membre du collectif d'animation des économistes atterrés, enseignant-chercheur, Centre d’Economie de l’Université Paris-Nord (CEPN).
Stéphanie Treillet, membre du collectif d'animation des économistes atterrés, enseignante-chercheure, Centre d’Economie de l’Université Paris-Nord (CEPN).
L'ancien président de la République François Hollande était ce mardi matin en visite aux Petites Cantines rue de la Charité (Lyon 2e), pour affirmer son soutien au réseau non lucratif de cantines de quartier solidaires, participatives et à prix libre de Diane Dupré La Tour et Étienne Thouvenot. Ou plutôt celui de sa Fondation, La France s’engage, qui épaulera à hauteur de 300 000 euros sur trois ans le développement de ces cuisines un peu partout en France.
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"Outre ses défauts fonctionnels, l’écriture inclusive pose des problèmes à ceux qui ont des difficultés d’apprentissage et, en réalité, à tous les francophones soudain privés de règles et livrés à un arbitraire moral." Bien que favorables à la féminisation de la langue, plusieurs linguistes estiment l'écriture inclusive profondément problématique.
Présentée par ses promoteurs comme un progrès social, l’écriture inclusive n’a paradoxalement guère été abordée sur le plan scientifique, la linguistique se tenant en retrait des débats médiatiques. Derrière le souci d'une représentation équitable des femmes et des hommes dans le discours, l’inclusivisme désire cependant imposer des pratiques relevant d’un militantisme ostentatoire sans autre effet social que de produire des clivages inédits.
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Une certaine gauche en arriverait-elle à préconiser une forme d'apartheid inversé?
On a constaté, depuis une vingtaine d'années, un glissement d'une mouvance, originellement sociale-démocrate, vers des positions sociales-libérales qui, en vérité, étaient plus libérales que sociales.
Ainsi en fut-il, en France, de tous ces socialistes qui ont rejoint le mouvement "En Marche" d'Emmanuel Macron.
Mais on peut aujourd'hui se poser cette question: ne découvre-t-on pas, avec effarement, que, depuis quelques années, au sein de la gauche et surtout de l'extrême gauche, a émergé une sensibilité qu'on serait en droit de qualifier de néo-réactionnaire, néo-maccarthyste et de néo-cléricale, pour ne pas dire de néo-raciste?
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Ce collectif, qui revendique le soutien de dizaines de milliers de généralistes, fait la promotion d’un protocole de soins ambulatoires contesté contre le Covid-19. Or selon un recensement indépendant, ce collectif ne compte que 1 300 médecins.
Mais où sont les 30 000 médecins du collectif Coordination santé libre ? La question agite les observateurs depuis que, fin janvier, ce groupe a présenté un traitement ambulatoire précoce contesté contre le Covid-19, souvent surnommé « protocole Wonner », en raison du soutien qu’il a reçu de la part de la députée du Bas-Rhin Martine Wonner. Ce protocole a été qualifié de « criminel » par plusieurs experts médicaux et officiellement déconseillé par la Haute Autorité de santé (HAS).
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Dans son nouveau livre, "Les Lumières à l’âge du vivant", la philosophe revisite l’idéal d’émancipation à l’origine de notre modernité. Et le soumet à un rude examen de conscience. Entretien.
Marianne : Cherchant à nommer notre époque, vous choisissez de l’appeler : « L’âge du vivant ». Qu’entendez-vous par là ?
Corine Pelluchon :L’intérêt croissant des personnes pour le sort des animaux et pour l’écologie et la prise de conscience de notre commune vulnérabilité sont les signes avant-coureurs d’un mouvement profond qui pourrait contribuer à la promotion d’un nouveau modèle de développement et qui suppose une révolution dans la manière de penser notre rapport à nous-mêmes et aux autres, humains et non-humains. D’où l’emploi de cette expression qui désigne une ère nouvelle. J’essaie de l’accompagner en lui donnant une armature conceptuelle cohérente et sans nier l’existence de forces contraires qui témoignent d’une triple domination des autres et de la nature à l’extérieur et à l’intérieur de soi, de l’obsession de la maîtrise, du rejet de l’altérité et de la toute-puissance
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Alain Policar est agrégé de sciences sociales, docteur en science politique et chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Auteur de plusieurs essais, il vient de publier « L’inquiétante familiarité de la race : Décolonialisme, intersectionnalité et universalisme » (Le Bord de l’eau). Il y analyse la banalisation de la notion de “race”, en grande partie due à des militants antiracistes (décoloniaux ou intersectionnels) et plaide pour un renouvellement de l’universalisme et du républicanisme, qui intégreraient mieux la question du racisme.
Le Comptoir : En quoi le décolonialisme pose-t-il problème ?
Alain Policar : Les propositions du décolonialisme – si toutefois il est fondé de réunir sous ce nom bon nombre de courants fortement distincts – reposent sur une réalité indiscutable : celle de l’existence d’injustices “épistémiques”, c’est-à-dire d’injustices qui se caractérisent par les inégalités d’accès, selon l’appartenance raciale ou de genre, aux positions académiques d’autorité. D’une façon générale, il ne fait aucun doute que la communauté scientifique a, dans le passé, largement légitimé l’idée de la supériorité des hommes sur les femmes, des Blancs sur les Noirs, des “Occidentaux” sur les autochtones, etc. Mais, à partir de ce constat, les décoloniaux refusent la possibilité d’un point de vue universaliste et objectif au profit d’une épistémologie qui aurait “une couleur et une sexualité”.
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Pandémie oblige, pas de Salon de l’agriculture cette année. Pourtant, l’agriculture, elle passionne ces temps-ci. Le gouvernement s’est rallié au principe de "souveraineté alimentaire" et la société civile elle, exige une agriculture soutenable. De jolis principes, dont les paysans rappellent qu’ils sont la clé de voûte. Et ils souffrent, les agriculteurs, les maraîchers et les éleveurs… Pourquoi ?
Cette situation inédite s’arrime à une tendance profonde dans la société, toujours plus exigeante dans sa consommation. Alors peut-on imaginer un cercle vertueux qui marierait préservation de l’environnement et bonne santé publique ? Oui, répondent ceux qui sont au centre de l’équation ; agriculteurs, maraîchers et éleveurs… et qui s’étonnent de devoir supporter seuls les efforts d’un virage global. Pour eux, pas de mystère : le soutien à leur profession endommagée est le point de départ.
Pour en parler, Vincent Chatellier, ingénieur de recherche en économie agricole à l'INRA et François Purseigle, sociologue spécialiste du monde agricole, professeur à l'École Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse.