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sncf - Page 3

  • Jean Gadrey - Destruction des services publics (3) : la propagande sur les « privilèges », arme à double tranchant

    Dans ce dernier billet, j’en viens à l’accompagnement idéologique de la stratégie de destruction des services publics, ces entraves au projet rêvé de marchandisation concurrentielle de tout ce qui peut rendre du profit financier. Cet accompagnement (ou propagande) s’impose pour toute politique, mais ici c’est d’autant plus important qu’il y a un obstacle de taille, du côté de « l’opinion publique ».

    L’OBSTACLE : LA (TROP) BONNE IMAGE DES SERVICES PUBLICS

    Les armes de destruction précédentes, toutes nécessaires, ne peuvent suffire à faire basculer « l’opinion », laquelle, en France, reste attachée à ses services publics tout en râlant devant certaines défaillances (largement explicables, on l’a vu). Le dernier sondage disponible en 2017 est le gros sondage Kantar de décembre 2017 (13ème édition). Il indique que 72 % des Français seraient satisfaits en tant qu’usagers des différents services publics, chiffre moyen qui a assez peu bougé depuis 2004 et s’est même un peu amélioré ces dernières années. Voici un tableau de résultats par type de service.

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  • Jean Gadrey - Destruction des services publics (2) : asphyxie financière, dégradation de la qualité et dette « insupportable »

    Entrons dans les détails, en deux billets, de la stratégie de destruction résumée dans le précédent post. Commençons par les premières armes de destruction, essentielles mais dont on verra qu’elles ne suffisent pas.

    La première arme et la principale est l’asphyxie financière. En effet, s’agissant de services publics, le gros du financement est du ressort des décisions publiques (État, collectivités, Sécurité sociale). C’est très variable selon qu’il s’agit d’un côté des services publics non ou peu payants comme l’enseignement, les hôpitaux, la police, etc. ou, d’un autre côté, de (ce qu’il reste de) services publics de réseaux qui vendent leurs services : SNCF, Poste, RATP, auxquels on peut ajouter, en dépit de leur privatisation partielle, EDF/ERDF (devenue Enedis) et Engie/GRDF dans la mesure où l’État détient encore 85% de EDF et 25% de Engie.

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  • Jean Gadrey - SNCF et autres services publics : comment les détruire en prétendant qu’on veut les sauver (de dégradations qu’on a provoquées) (1)

    C’est une recette éprouvée depuis longtemps dans le monde, et ses résultats – en termes de destructions de biens communs économiques, sociaux et écologiques comme en termes de relais par le privé lucratif sur les segments rentables - sont remarquables partout… où la résistance n’a pas été suffisante. Il faut pour cela manier plusieurs armes de destruction. Mais c’est tout un art si on veut éviter qu’elles ne vous explosent au visage.

    Je résume les étapes à suivre, en pensant aux lecteurs/trices ayant peu de temps… Je développerai tout cela dans les deux billets suivants.

    - Asphyxie financière soit à petit feu soit à plus gros bouillons. C’est la « réforme » de base et la difficulté est qu’il faut tenir bon pendant des années pour « arriver à l’os ». Cela exige donc du « courage ».

    - D’où dégradation de la qualité (d’abord pour les usagers les moins riches) + hausse des tarifs + endettement « insupportable ». Pour gonfler encore la dette, on peut parfois compter sur des investissements délirants sur des segments privilégiés (cas de la liaison LGV Lyon-Turin et plus généralement de la stratégie du « tout pour le TGV », mais l’EPR de Flamanville n’est pas mal non plus dans un autre domaine).

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  • Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, répond aux questions de Nicolas Demorand

    Nicolas Demorand reçoit Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT au lendemain de la remise du rapport de Jean-Cyril Spinetta sur l'avenir du transport ferroviaire, dont les propositions, comme la suppression du statut de cheminot et l'accélération de l'ouverture du rail à la concurrence, ont fait bondir les syndicats.

  • Un peu d'histoire, Slate : Comment est née la SNCF

    ..... Mais alors qu’on évoque des transformations en profondeur de la SNCF, endettée à hauteur de 44 milliards d’euros, et dont le matériel roulant et le réseau est de plus en plus vieillissant, il n’apparaît pas inutile de raconter comment le rail est né en France et comment une suite de déconvenues économiques a fini par déboucher sur la création, par décret (tiens!), de la Société Nationale des Chemins de Fer à l’été 1937, avec prise d’effet au 1er janvier 1938, il y a quatre-vingts ans.

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  • Slate, Gaël Brustier - Le rapport Spinetta est signé par une élite qui ne connaît pas la France

    Le rapport Spinetta rend plus évident le divorce entre deux France, celle des métropoles et celle des bourgs, petites et moyennes villes. Le Premier ministre doit annoncer ce lundi les mesures retenues. Il n'exclut pas d'avoir recours aux ordonnances pour couper court à toute contestation.

    Il y a plusieurs lectures du rapport de Jean-Cyril Spinetta. On peut y voir les jalons de l’adaptation à la France des orientations fixées au niveau de l’Union européenne en matière de transport ferroviaire.  Le marché et la concurrence sont les horizons radieux promis à notre système ferroviaire.

    On peut aussi s’intéresser à la dimension mêlant concret et symbolique et, finalement, contribuant à l’évolution de la vision du monde d’un grand nombre de Français habitant dans les régions concernées par les fermetures de lignes –suggérées, annoncées, voire louées par des gens qui, manifestement, les ont encore moins empruntées que les usagers potentiels.

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  • PS - SNCF : la méthode déraille, la réforme pas sur la bonne voie

    Le système ferroviaire français est à bout de souffle, cheminots et usagers sont d’ailleurs les premiers à réclamer son amélioration. S’il est juste de vouloir le réformer – des pistes de travail avaient d’ailleurs été esquissées lors du précédent quinquennat – cela ne peut pas se faire n’importe comment, ni à n’importe quel prix.

    Le chemin de fer est un patrimoine national auquel nos concitoyens sont attachés : il fait partie de la République sociale et territoriale. En décidant de passer en force par le recours aux ordonnances qu’il n’avait pas annoncé au Français sur ce sujet, le gouvernement prive le pays d’un temps indispensable de débat démocratique. Ce n’est pas davantage en abaissant le rôle du Parlement et du dialogue social que le Premier ministre parviendra à sceller un pacte entre la Nation, la SNCF et les cheminots qu’il prétend pourtant appeler de ses vœux.

    Pour tenter d’apaiser la grogne de l’opinion, Édouard Philippe a déclaré qu’il ne suivrait pas les recommandations du rapport Spinetta sur la fermeture des petites lignes. Mais sans préciser ses intentions en la matière, il laisse planer l’épée de Damoclès sur le devenir des lignes dans les territoires ruraux et dans les villes moyennes, là où le train est un service public crucial.  

    Le gouvernement adopte en revanche sans réserve la vision comptable du rapport Spinetta. En témoigne son obsession de se débarrasser du statut des cheminots, comme si celui-ci était le nœud de la crise de la SNCF. Le Parti socialiste continue d’affirmer, exemples européens à l’appui, que le marché et la concurrence ne sont pas les horizons radieux de notre système ferroviaire.

    Au final, enfermé dans sa vision financière, le Premier ministre est passé à côté du sujet. Exiger des économies de la SNCF n’a en effet de sens que si l’on est capable d’inventer le chemin de fer de demain, d’en dresser les grandes perspectives à 50 ans, de définir ses finalités puis ses modalités. Les défis pourtant ne manquent pas – exigence climatique, logistique urbaine, lutte contre les inégalités territoriales, évolution de carrière et rémunération des agents, qualité du service – auxquels les mesures annoncées hélas ne répondent pas.

    Pour le Parti socialiste, sur le fond comme sur la forme, les options du Premier ministre ne vont pas dans la bonne voie.

  • Un peu d'histoire : Budget d'un gréviste de la SNCF (INA, 1962)

    Afin de comprendre les raisons qui ont poussé récemment les employés de la S.N.C.F. à faire la grève, vous vivez la journée d'un chef aiguilleur à St Lazare et de sa famille, et partagez leurs soucis.