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Analyses - Page 89

  • La Vie des idées - Du virus au climat

    Crise pandémique et crise écologique ont plusieurs points communs, à commencer par le risque létal auquel elles exposent des millions de gens. Comment expliquer que le politique se mobilise face au virus, alors qu’il ignore les recommandations des scientifiques face au climat ?

    Plusieurs perdront des êtres chers. Plusieurs souffriront d’anxiété. Travailleurs salariés et autonomes, petits commerçants et grandes entreprises, subiront une perte de revenus. Certains perdront leur travail, voire leur logement. La crise sanitaire engendrée par la pandémie de Covid-19 aura de tragiques conséquences pour de nombreuses personnes, en particulier les plus vulnérables de nos sociétés.

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  • Fondation Jean Jaurès - Proposition pour la création d’un revenu républicain

    La crise née du coronavirus a bouleversé nos vies et nos sociétés. Elle a précarisé l’existence de nombre d’entre nous. Elle nous a aussi fait redécouvrir des valeurs essentielles et la conscience d’un destin commun. Pour tout cela, la Fondation Jean-Jaurès, sur la base de ses travaux réalisés depuis 2016, propose que soit engagée l’expérimentation d’un revenu républicain, d’un montant situé entre 750 et 1 000 euros, et que le débat sur le revenu républicain soit porté, de façon démocratique et avec détermination, dans le cadre d’une convention citoyenne comparable à celle mise en place sur la transition écologique.

    I - État d’urgence social

    Il importe de bien mesurer que l’épreuve que nous traversons n’est pas passagère. Ce virus va d’abord peser longtemps dans les réalités et les comportements de nos sociétés, soit par la difficulté qu’il y aura à véritablement passer à la phase post-pandémie, soit par les résurgences de ce type d’attaques virales ; nous vivrons désormais en situation de risque sanitaire permanent, ce qui va impliquer de nombreuses conséquences pour chacun de nous : précaution, usages, mentalités, rapports aux autres…

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  • Libé - Le revenu universel, panacée du monde d’après ?

    Pour accompagner les changements de société en cours, la Fondation Jean-Jaurès propose de créer un revenu «républicain», proche de la proposition phare de Benoît Hamon en 2017. Plus qu’une simple réponse à la crise du Covid-19, cet outil aurait vocation à durer et ainsi renforcer la protection sociale.

    Chassez-le par une élection, il revient par la crise. Le revenu universel, mesure phare de Benoît Hamon en 2017 et donc plus ou moins évacuée depuis sa cuisante défaite, connaît un regain d’intérêt à la faveur des réflexions sur le «monde d’après». En témoigne une note de la Fondation Jean-Jaurès, que Libération a pu découvrir en exclusivité, qui propose la création d’un revenu «républicain» de base. On y retrouve à peu près les mêmes ingrédients que dans le programme du candidat socialiste lors de la dernière présidentielle : le revenu serait inconditionnel (pas besoin de chercher activement un emploi ou de suivre une formation pour le toucher), automatique (à partir de 18 ans, sans démarche administrative à effectuer) et dégressif (il ne serait perçu qu’en dessous d’un certain seuil). Mais cette fois, les auteurs de la note avancent un montant précis, compris entre 725 et 1 000 euros par mois. Et soulignent l’actualité de cette proposition. La crise du Covid-19 a fait naître des aspirations à un changement de modèle de société : c’est le moment ou jamais.

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  • Jean-Marie Harribey - La preuve de la RTT par le chômage partiel

    Dans la dernière semaine du confinement, les forces patronales sont montées au créneau pour exprimer leur revendication essentielle de toujours : augmenter le temps de travail ; et en vouant aux gémonies leur cauchemar perpétuel : la réduction du temps de travail. Aux déclarations martiales du Medef et de l’Institut Montaigne [1] se sont ajoutées celles de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP) encore plus précises : « Débloquer le temps de travail hebdomadaire, débloquer les heures supplémentaires, repousser l’âge de départ à la retraite. Tout simplement nous retrousser les manches pour reconstruire notre économie. Cela ne fera pas peur aux Français qui sont volontaires pour travailler si leurs syndicats ne leur mettent pas des bâtons dans les roues avec des demandes exorbitantes. En temps normal, la France perd plus de 100 milliards de valeur ajoutée en faisant travailler moins, et moins longtemps ses salariés. »[2] Pour que tout soit clair : « Le gros avantage [de l’allongement jusqu’à 60 heures de travail hebdomadaires prévu par le gouvernement] est que les entreprises des secteurs essentiels et leurs dirigeants pourront appliquer ces nouvelles règles sans accord collectif préalable et donc de manière unilatérale et immédiate. »[3]

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  • Non Fiction - Entretien avec Eloi Laurent à propos de "Sortir de la croissance"

    Crise sanitaire aidant, la santé et plus largement le bien-être soutenable pourraient devenir les critères selon lesquels toutes les politiques économiques seront jugées à l'avenir par les citoyen-nes

    Eloi Laurent a publié fin 2019, Sortir de la croissance. Mode d'emploi (Les liens qui libèrent), et il a accepté de répondre à nouveau à quelques questions pour présenter son livre, qui est par ailleurs en libre accès ici.

    Nonfiction : Votre dernier ouvrage fait suite à une série de livres que vous avez publiés sur le même thème. Peut-être pourriez-vous alors préciser pour commencer comment il se situe par rapport aux précédents ?   

    Eloi Laurent : Cet ouvrage s’inscrit dans un temps court, celui de la décennie écoulée depuis la parution du Rapport Stiglitz   et un temps long, les presque deux siècles passés depuis la formulation de critiques fondamentales à l’encontre de la croissance économique par John Stuart Mill au plus fort de la révolution industrielle. Ma propre réflexion sur le sujet s’apparente à une conversion : macroéconomiste orthodoxe de formation - en l’occurrence keynésien - j’ai été intellectuellement séduit puis totalement convaincu par les travaux pionniers en France de Dominique Méda, Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice, qui ont vu l’essentiel et ouvert pour une génération de chercheur(e)s dont je suis un superbe programme de réflexion et de réforme.

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  • The Conversation - Covid-19 : les classes populaires paient-elles le plus lourd tribut au coronavirus en France ?

    Si les personnes âgées constituent le gros des victimes de la pandémie, les travailleurs d’âge moyen ont également été affectés par le Covid-19. C’est en particulier le cas des professionnels de la santé et des employés dont les postes, au contact du public, augmentent le risque d’exposition au coronavirus.

    Les demandes formulées par ces travailleurs de première ligne, qui allaient de la mise en place de mesures de protection sanitaire adéquates à la cessation des activités non essentielles ont fait la une des journaux.

    Dans le contexte de cette pandémie, les personnes occupant des emplois à bas salaires dans les services essentiels sont fréquemment contraintes, y compris pour des raisons économiques, de poursuivre leur activité en dépit des risques pour la santé. Risques de contamination sur le lieu de travail, conditions de logement difficiles et comorbidités pourraient alors, en agissant de concert, aggraver les inégalités sociales en matière de santé, avec un effet amplificateur des pertes de revenus et licenciements générés par la crise.

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  • Institut Rousseau - Décentralisation et organisation territoriale : vers un retour à l’État ?

    Telle qu’elle fut menée en France, la décentralisation a tendu à mettre de plus en plus en danger la République. Multipliant les exceptions, elle a calqué les structures administratives sur les revendications catégorielles, voire identitaires. Elle n’a pas pour autant favorisé la démocratie. Devenue illisible, elle est demeurée affaire d’élus et, d’élection en élection, une part croissante des citoyens s’en est détournée pour se réfugier dans l’abstention. Diluant les responsabilités entre au minimum cinq niveaux d’action publique, elle a affaibli notre capacité collective à conduire de grands projets, à aménager le territoire et à assurer l’égalité des citoyens devant la loi. Cette note se propose de remettre sur le métier la toile d’une décentralisation dysfonctionnelle dès le départ pour en reposer la superstructure sur des fondations démocratiques et républicaines

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  • Le Vent se lève - La protection de la vie comme principe de l’action politique

    Dans son discours du 5 mai lors d’une visite dans une école, le chef de l’État Emmanuel Macron déclarait : « Cette période qui s’ouvre le 11 mai, c’est notre responsabilité collective », embrayant le pas aux discours du gouvernement sur la responsabilité « civique », « citoyenne » ou encore « personnelle ». Depuis l’annonce du plan de déconfinement face aux parlementaires fleurissent ainsi les discours qui entendent installer un mouvement de transfert de responsabilité, d’abord du plus haut niveau de l’État vers les collectivités, et en dernière instance ensuite vers les citoyens. L’usage intempestif de l’expression de responsabilité collective impose un examen de ce concept, afin de prendre la mesure de l’arbitraire politique qu’il sous-tend – et ouvrir la voie à une nouvelle éthique de responsabilité fondée sur la préservation de la vie sous toutes ses formes. Par François Méresse.

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  • La Vie des idées - La mondialisation du confinement - Une faille dans la planétarisation de l’urbain ?

    Si le virus du Covid-19 s’est propagé aussi rapidement, c’est aussi parce que l’urbanisation est désormais planétaire et qu’aujourd’hui les grandes villes sont connectées les unes aux autres, insérées dans des flux internationaux de biens et de personnes.

    À l’heure où nous écrivons, les confinements décidés pour juguler la propagation du Covid-19 concernent quatre milliards d’êtres humains. La simultanéité de ces décisions politiques est exceptionnelle. Le résultat sera une récession d’une ampleur inédite depuis les années 1930. Sur tous les continents, les gouvernements ont ainsi brutalement entravé la fluidité des échanges marchands, mis à mal la machine économique et déstabilisé les sociétés. Ils ont également sévèrement restreint les libertés publiques.

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  • La Vie des idées, Thomas Coutrot - « Mon activité est-elle essentielle ? »

    Tandis qu’en Espagne ou en Italie les listes de secteurs essentiels ont fait l’objet d’un débat public, en France le gouvernement a confiné ce débat à la sphère privée. Ce serait en effet contester la subordination du travail au capital. Or un tel débat est aujourd’hui essentiel, sinon capital.

    Au début de la période de confinement, parmi les salarié.es encore en activité, quatre sur dix ont participé à une discussion sur le caractère essentiel de son activité pour le pays pendant l’épidémie, et même cinq sur dix parmi les salarié.es qui travaillaient en présentiel, selon l’enquête « Le travail sous épidémie » menée en avril par l’Ugict-CGT auprès de 30 000 salariés. Au total 43 % des salarié.es, qu’ils en aient débattu ou non, jugent leur activité essentielle. Les autres apparaissent beaucoup plus soumis au risque de contagion du fait d’un manque flagrant de protections ; ceci interroge fortement sur les conditions de sécurité de la reprise du travail dans les secteurs non essentiels lors du déconfinement actuel. Ces interrogations sur l’utilité sociale du travail et les arbitrages entre le travail et la vie peuvent-elles préfigurer un vaste débat social sur la reconversion du système productif ?

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  • The Conversation, Cédric Villani - De la difficile équation entre science et politique

    On peut tout lire et repenser à travers la crise du Covid : nos institutions, nos dynamiques économiques, nos politiques écologiques et sociales. On peut y lire aussi des contributions de toutes les sciences, ou presque. On a beaucoup parlé du rôle de certaines applications mathématiques liées à l’intelligence artificielle ou au traçage.

    Il y a aussi des sujets moins médiatiques comme la modélisation statistique des dynamiques d’épidémies. Pourquoi cette discipline joue-t-elle aujourd’hui, malgré ses incertitudes, un rôle décisif dans cette crise ?

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