Emmanuel Macron, sans doute sous l’influence du comité scientifique consultatif, a cru bon d’annoncer le prolongement du confinement des plus âgés au-delà du 11 mai : avant de réaliser sa bévue et de retirer prestement sa proposition, suite à la houle de protestations émises par les membres de la génération inoxydable – d’Axel Kahn à Daniel Cohn-Bendit, de Pascal Bruckner à Alain Minc. Comment imposer une discrimination d’âge à une génération qui impulsa le mouvement de rupture contre les discriminations de tous ordres ? Comment retirer de la liberté à une classe d’âge qui fit de ce principe une boussole ? L’argument est implacable.
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Analyses - Page 91
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Telos - COVID-19, le premier ennemi déclaré de la génération inoxydable, Monique Dagnaud
24 avril 2020 #Covid #MoniqueDagnaud Lire la suite -
Basta - Des centaines de millions de travailleurs pourraient sombrer dans une profonde pauvreté
L’Organisation internationale du travail appelle à des mesures politiques au niveau mondial. La Confédération syndicale internationale demande la création d’un fonds mondial de protection sociale universelle pour les pays les plus pauvres.
En France, 5,8 millions de salariés sont au chômage partiel pour cause d’épidémie de coronavirus, a annoncé la ministre du Travail le 7 avril [1]. L’Organisation internationale du travail a de son côté décompté que les mesures de confinement total ou partiel touchent actuellement près de 2,7 milliards de travailleurs à travers le monde, soit environ 80 % de la population active de la planète [2].
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Libé - Et le virus réinventa la goguette Par Daniel Schneidermann
Les salles de spectacles sont fermées mais une parodie de «Vesoul» a fait plusieurs millions de vues sur Internet. Car la vie a toujours des choses à dire. Même sous contrainte, surtout sous contrainte. Samizdats des pays totalitaires, graffiti des cachots ou vidéos sur YouTube.
De tous côtés, en l’espace de quelques heures, la France confinée s’est likée, retweetée, forwardé une vidéo des Goguettes, un groupe de jeunes chansonniers qui poste sur YouTube des parodies de standards de la variété française. La chanson s’appelle T’as voulu voir le salon, sur l’air du Vesoul de Jacques Brel. En trois minutes, elle nous promène de la chambre au placard, de la fenêtre aux chiottes, d’un appartement confiné. Et le balcon ? «J’ai voulu voir le balcon /On n’avait pas de balcon /Ouais, c’est con.»
#Goguette #Covid #Schneidermann
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Egora - "Gestion de crise : comme si rien n'existait"
Par Henri Bergeron et Olivier Borraz, chercheurs CNRS, et Stéphane Le Bouler, président de LISADans une tribune, Henri Bergeron et Olivier Borraz, chercheurs CNRS (Centre de sociologie des organisations), et Stéphane Le Bouler, président du Laboratoire d'Idées Santé Autonomie (LISA), s'expriment sur la façon dont l'expertise a pu être conduite jusqu'à présent pendant l'épidémie de Covid-19. Voici leur texte tel qu’il nous a été transmis."Ce sera un des questionnements de cette crise : pourquoi a-t-on si peu utilisé, surtout au départ, les procédures et les institutions de l’expertise en santé, de la gestion de crise et de la démocratie sanitaire instituées en France depuis une vingtaine d’années ? Le débat sur l’organisation de l’expertise n’est pas nouveau : expertise interne, expertise externe, rôle des agences, rôle de la Direction générale de la santé (DGS)…
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L'Obs - Johann Chapoutot : « Cette pandémie est le crash-test du néolibéralisme »
TRACT DE CRISE #8. Les éditions Gallimard ont proposé à leurs auteurs de réfléchir aux questions que soulève l’épidémie. Extrait.
« Il y aura un après, nous dit-on. Voire : après la crise de 2008, l’après a consisté à aggraver l’avant. L’État, qui avait sauvé les spéculateurs voyous, a été stigmatisé pour ses déficits !
L’aveuglement odieux de ceux qui détruisent l’État, qui méprisent ses fonctionnaires, tous ceux qui dénonçaient la “gestion” et le “management” du “nouveau monde”, tous ceux qui, comme les infirmières et les médecins gazés en manifestations disaient “Vous comptez les sous, on comptera les morts”, se paye au prix fort.
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Le blog de Emmanuel Dockès «Le jour d’après», 18 mars 2020
Fissurée par des années de luttes, frappée par le drame du Covid 19, l’idéologie qui nous gouverne s’effondre jusqu’à être reniée par son porte-parole le plus officiel, M. Macron. La terrible crise qui commence, va nous faire changer d'époque. Les luttes pour ralentir la chute sont du passé. Lorsque nous sortirons du drame actuel, les temps seront à la construction d'un autre monde.La brutalité de la crise que nous vivons et allons vivre ces prochaines semaines, ces prochains mois, produit déjà une accélération de l'histoire.Les discours présidentiels du 12 mars et du 16 mars derniers sont des indices du retournement en cours. Ils ont immédiatement renié l'idéologie gouvernementale opiniâtre de ces dernières années. Idéologie à laquelle d'ailleurs plus personne ne croit depuis longtemps, y compris donc, comme cela vient d'apparaître, dans les plus hautes sphères du pouvoir.
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La faillite financière de la pensée progressiste [Olivier Passet]
Dans les moments de crise, fleurissent les discours sur la catharsis. La crise devient la solution. Elle nous projette dans le monde d’après, écrasant tous les dogmes, tous les préconçus idéologiques. Elle nous oblige à nous réinventer pour paraphraser Emmanuel Macron dans son allocution de 13 avril. [...]
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Mediapart, Le blog de Henri Sterdyniak : Pour en finir avec la monnaie hélicoptère, 9 avr. 2020
Selon la théorie de la monnaie hélicoptère, en période de dépression, la Banque Centrale doit relancer l’économie en versant directement de l’argent à tous les ménages. Nous montrons ici que la monnaie hélicoptère est un leurre.
En fait, selon la macroéconomie keynésienne, en période de dépression, la politique économique doit relancer l’activité soit par la politique monétaire, soit par la politique budgétaire. La politique monétaire consiste à baisser au maximum les taux d’intérêt et à garantir aux banques qu’elles pourront se refinancer pendant longtemps à des taux très faibles. Elle a l’avantage de ne pas creuser la dette publique, de relancer spécifiquement l’investissement, mais elle peut être inefficace si le taux d’intérêt se heurte au plancher de zéro, si les perspectives de croissance et d’inflation sont médiocres (de sorte que la différence - taux d’intérêt moins taux de croissance – n’est pas assez négatif pas assez), si les banques se refusent à prêter compte tenu des risques de faillite des entreprises. La politique budgétaire consiste à augmenter les dépenses publiques, les prestations sociales ou à baisser les impôts. L’impact sur la demande est donc en principe plus direct. Il peut être ciblé sur les ménages précaires (tant parce qu’ils sont particulièrement frappés par la crise que parce que leur propension à consommer est la plus forte) ou sur les investissements verts.Lire la suite
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Fondation Jean Jaurès - Immersion dans la France confinée : épisode 4, 15/04/2020 Jérôme Fourquet, Marie Gariazzo
La Fondation a lancé depuis le début du confinement avec Le Point et l’Ifop un dispositif inédit pour suivre un groupe de trente Français – hommes et femmes, âgés de 20 à 75 ans, répartis sur l’ensemble du territoire national – dans leur vie quotidienne, les faire réagir à l’actualité et à l’évolution de la pandémie, et voir comment ils s’organisent dans les multiples aspects de leur vie. Jérôme Fourquet et Marie Gariazzo livrent ici le quatrième épisode de ce journal de confinement.
I - « Ce soleil magnifique, c’est une vraie torture »
Ces derniers jours, les températures montent. Elles sont au-dessus des moyennes saisonnières, pour reprendre les termes consacrés, avec des valeurs dignes d’un mois de juillet. On pourrait voir là un nouveau signe inquiétant du dérèglement climatique mais cela ne fait pas débat. Ce n’est pas le sujet du moment. Dans la France confinée d’avril 2020, le soleil frappe en même temps qu’il accentue les inégalités. Il y a d’un côté tous les « chanceux », avec balcon, terrasse ou jardin, profitant pleinement de ces rayons printaniers qui mettent « du baume au cœur » et « apaisent les tensions ».
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OFCE - Quelle est l’ampleur du ralentissement industriel après 15 jours de confinement ? Une analyse à partir de la consommation d’électricité en France, 10 avril 2020 par Eric Heyer
La publication de l’Indice de Production Industrielle (IPI) donnera une première indication de l’ampleur des conséquences de cette pandémie et des mesures sanitaires sur l’industrie française. Néanmoins, les premières informations portant sur le mois datent du début du confinement ; elles ne seront disponibles que le 10 mai. En attendant cette date, des données en temps réel peuvent être mobilisées afin de calibrer et d’anticiper le choc sur l’industrie.
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Le Vent se lève - L’audace de commencer : stratégie pour un autre monde
« Le jour d’après ne sera pas comme le jour d’avant » a promis Emmanuel Macron, dans son discours aux Français, le 16 mars dernier. On voudrait y croire. À condition qu’il ne soit pas le jour que nous préparent ceux qui ont démontré leur goût pour la morale des indifférents : il faut que tout change pour que rien ne change. À condition qu’il soit le véritable commencement d’un nouveau siècle, libéré de la force d’inertie vertigineuse provoquée par la soumission de l’avenir à la répétition du présent. À condition qu’il débute « dès maintenant » et que dans le vacarme du moment, nous parvenions à distinguer les paroles salutaires des lieux communs. Stratégie alors pour temps de détresse : 1. Se prémunir contre ceux qui prédisent, un peu trop vite, l’effondrement du capitalisme. 2. Comprendre ce qui nous arrive. 3. Agir pour faire naître l’autre monde.
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