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Analyses - Page 139

  • Sélection été : OFCE - L’expérimentation du revenu universel est-elle possible ? (20/01/2018)

    Par Guillaume Allègre, @g_allegre

    Dans une tribune intitulée « Revenu universel, l’impossible expérimentation », je souligne les limites des expérimentations en cours et à venir du revenu universel[1] : échantillons trop petits et non représentatifs, limites inhérentes au tirage au sort (absence des effets d’équilibre sur le marché du travail ; absence d’« effets de pair »[2]). Clément Cayol a répondu à ma tribune sur le site du Mouvement Français pour un Revenu de Base (« M Allègre : les expérimentations de revenu de base sont un chemin possible vers l’instauration »). Il propose d’expérimenter le revenu universel sur des « sites de saturation » (par exemple un bassin d’emploi). L’idée serait de choisir certains bassins d’emploi comme groupe de traitement (par exemple Toulouse et Montbéliard) et d’utiliser des bassins d’emploi qui ont des caractéristiques proches comme groupe de contrôle (Bordeaux et Besançon ?). En comparant les différences de comportement entre les deux groupes (en termes d’emploi, de temps partiel, de salaires…), on pourrait connaitre l’impact du revenu universel. Une telle expérimentation a lieu dans un village kényan.

    L’idée d’expérimenter sur un site de saturation peut paraître séduisante et répond à certaines de mes critiques (on peut mesurer les effets d’équilibre sur le marché du travail et les effets de pairs). Elle ne répond pas aux autres critiques : une telle expérimentation est par construction temporaire (or les individus ne réagiront pas de la même façon à une incitation temporaire qu’à une incitation permanente) ; on ne pourra pas expérimenter le côté financement du revenu universel (or le revenu universel coûte cher, il faudra le financer par exemple par un impôt sur le revenu, ce qui aura des effets sur les incitations financières à reprendre un emploi).

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  • Sélection été : Mathieu Plane (OFCE) Macron va-t-il sécuriser nos pensions de retraite ? (16/02/2018)

    C'était une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. La réforme des retraites devrait être finalisée avant l'été 2019, c'est ce qu'a annoncé le chef de l'Etat devant la Cour des Comptes ce lundi. Cette réforme peut-elle vraiment remettre le système à l’équilibre ? L'analyse de Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE. Boursorama du 23 janvier présenté par David Jacquot sur boursorama.com

  • Non Fiction - L'Etat-providence : regard d'expert. Entretien avec Mathieu Lefebvre

    Chercheur au Bureau d'économie théorique appliquée (BETA) et maître de conférences en économie à l'Université de Strasbourg, Mathieu Lefebvre enseigne également à l'Université de Liège (Belgique) et mène l'essentiel de ses recherches avec son collègue (et compatriote belge) Pierre Pestieau, qui a dirigé sa thèse en tant que professeur à l'Université de Liège, et a également été enseignant à l'Université de Cornell aux Etats-Unis.

    Après plusieurs travaux communs portant sur la question de l'Etat-providence – notamment l'étude pour le Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP, dirigé par Daniel Cohen, professeur d'économie à l'Ecole normale supérieure) intitulée L'Etat-providence en Europe. Performance et dumping social (éditée par les éditions Rue d'Ulm en 2012) –, Mathieu Lefebvre et Pierre Pestieau ont publié récemment aux Presses universitaires de France un ouvrage sobrement (et efficacement) intitulé L'Etat-providence. Défense et illustration, dans lequel les deux économistes publics offrent un regard à la fois scientifique et citoyen sur la crise actuelle d'un modèle de développement politique et économique en proie à des difficultés d'ordre budgétaire, social et institutionnel. Etude empirique appuyée par des analyses éclairantes, l'ouvrage tend aussi à démontrer le rôle utile et nécessaire de l'Etat-providence face aux chocs économiques actuels.

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  • Paul Alliès - La réforme constitutionnelle entre concours Lépine et régression démocratique

    L’ouverture ce mardi, de la discussion à l’Assemblée Nationale du projet de loi constitutionnelle fait remonter à la surface de l’actualité politique le débat, enlisé depuis plus d’un an, de la « modernisation des institutions » telle que voulue par le président de la République

    Car c’est d’abord de cela qu’il s’agit : une réforme dont Emmanuel Macron a fait sa chose. Ce sera « le seul texte de la mandature proposé par le président de la République et pas par un ministre » vient de rappeler Christophe Castaner aux députés de la majorité. Ceux-ci ont semble-t-il tout loisir pour multiplier les amendements souvent très personnels (304 sur les 18 articles du projet). Mais le 10 juillet, le Président sifflera la fin de la récréation : il s’exprimera devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles. Et c’est le lendemain même que débutera l’examen du projet en séance plénière à l’Assemblée Nationale. Cet agenda résume à lui seul le tour présidentialiste déjà imprimé sur ce processus de révision.

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  • Terra Nova - Faut-il sauver les algorithmes d'affectation ? Affelnet, affectation des enseignants et Parcoursup

    Depuis plusieurs années, l’utilisation des algorithmes comme outils d’aide à la décision tend à se généraliser dans les administrations publiques. Ceci est particulièrement vrai au sein de l’Education nationale où les décisions ayant trait à la gestion des ressources humaines ou à l’affectation des élèves aux établissements scolaires mobilisent désormais très largement l’algorithmique. Ces algorithmes d’affectation se retrouvent aujourd’hui au cœur du débat public. Parfois accusés d’être à l’origine de décisions « inhumaines » ou d’être déconnectés de volonté politique, ils sont l’objet de critiques particulièrement virulentes. Terra Nova s'interroge dans cette note, centrée sur trois algorithmes, Affelnet (affectation des élèves de troisième aux lycées), celui concernant la procédure d'affectation des enseignants et Parcoursup, sur l’origine des nombreux dysfonctionnements observés ces dernières années et sur le rôle réel ou supposé joué par les algorithmes dans ceux-ci. Faut-il sauver les algorithmes d’affectations et, si oui, comment ?

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  • La Vie des Idées - Où en est la gauche en Inde ?

    En Inde comme en Europe, la gauche est en difficulté. Au delà de la financiarisation de l’économie et de la disparité des conditions sociales, cet essai éclaire les facteurs qui, des dynamiques électorales à la criminalisation de la classe politique, expliquent la faiblesse de la gauche indienne.

    Des mouvements paysans organisant la marche de dizaines de milliers d’agriculteurs sur plusieurs jours aux mobilisations de centaines de milliers de Dalits dénonçant les discriminations dont ils sont victimes, en passant par les mouvements contre les déplacements de population liés à la construction de grands barrages hydroélectriques comme le Narmada Bachao Andolan, le paysage indien des luttes sociales se distingue par sa diversité et son énergie [1]. Ces mobilisations autour de causes précises essaiment à travers le pays et se structurent souvent autour d’un sangharsh samiti, un comité de lutte local.

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  • Le Vent se lève - « Le concept de “peuple” peut être utile pour radicaliser la démocratie » – Entretien avec Javier Franzé

    Javier Franzé est docteur en science politique et professeur à l’Université Complutense de Madrid où il enseigne l’histoire de la pensée politique européenne et latino-américaine. Au cours de cet entretien, il revient sur le concept de “populisme”, tel que théorisé par Ernesto Laclau, qu’il explicite (notamment à travers l’exemple du péronisme) tout en lui adressant des critiques (en particulier sur l’équation de Laclau qui consiste à envisager le populisme comme “l’activité politique par excellence” et l’institutionnalisme comme la “mort de la politique”). Cet entretien permet de s’éloigner de la vision dominante selon laquelle le populisme serait une pathologie de nos démocraties et permet de comprendre plus en profondeur la complexité et les ressorts de ce phénomène trop souvent caricaturé.

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  • Fondation Jean Jaurès (Jérôme Fourquet, Sylvain Manternach) Un an après : retour sur la « remontada picarde » de François Ruffin aux législatives de juin 2017 (13/06/2018)

    Par-delà l’espace politique et médiatique que François Ruffin a su occuper, les conditions de son élection en juin dernier dans une circonscription où le Front national est très ancré et où il était largement devancé au premier tour méritaient une analyse approfondie. Un an après le scrutin, Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach opèrent un retour sur les ressorts de ce succès électoral assez inattendu.

    Auteur du film remarqué Merci patron !, inspirateur, avec d’autres, du mouvement Nuit debout et rédacteur en chef du magazine Fakir, François Ruffin avait déjà acquis une certaine visibilité dans la gauche radicale et contestataire ces dernières années. Son élection il y a un an comme député de la première circonscription de la Somme lui a permis d’accéder à l’Hémicycle, au sein duquel il s’est livré depuis à différents coups d’éclat médiatiques. 

    Alors que la recomposition politique provoquée par la dernière élection présidentielle se poursuit, la mouvance des Insoumis apparaît aujourd’hui comme l’un des principaux foyers d’opposition au pouvoir. Et si le leadership de Jean-Luc Mélenchon n’est pas contesté au sein de ce courant, François Ruffin fait entendre une musique singulière et constitue désormais une figure politique de premier plan capable d’impulser des initiatives nationales d’ampleur comme lors de la manifestation intitulée « La fête à Macron », ayant rassemblé, avec le concours des troupes de La France insoumise, plusieurs dizaines des milliers de manifestants dans les rues de Paris le 5 mai dernier. 

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  • Le vent se lève - Le PSOE au pouvoir : un puzzle aux pièces incompatibles

    Après sept ans de politiques d’austérité, de combat féroce contre les nationalismes, de scandales de corruption et de récupération d’un monarchisme conservateur avec la Loi-bâillon, l’ère du gouvernement Rajoy s’est close. C’est le PSOE, avec l’appui de 21 partis, qui a donné le coup de grâce à un Parti Populaire qui se présentait comme le seul capable de gouverner efficacement l’Espagne après la crise. Aurait-il raison? Quelles sont les possibilités pour ce nouveau gouvernement Sánchez qui se met en place ?


    Pour la première fois, l’Espagne a un Président qui parle anglais, ainsi que français. Pour la première fois, son gouvernement est composé majoritairement par des femmes. Mais pour la première fois aussi, le Président n’est pas député : il est issu d’une motion de censure et n’a pas “gagné” les élections. Le PSOE a obtenu en 2015 et 2016 les pires résultats de son histoire avec 84 députés à l’issu de la dernière élection (52 de moins que le PP).

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  • Observatoire des inégalités - Non, les enfants pauvres n’existent pas

    1,5 million d’enfants et de jeunes de moins de 18 ans vivent dans une famille pauvre. Leurs parents sont pauvres et c’est la pauvreté des adultes qu’il faut combattre. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    Il existe un consensus en France pour s’apitoyer sur la pauvreté des enfants. Comment tolérer que la misère frappe ces têtes innocentes ? Dans notre pays, 1,5 million de mineurs vivent dans un ménage pauvre (seuil de pauvreté à 50 %). Au mieux avec 1 800 euros par mois, toutes aides comprises, pour une famille avec deux jeunes enfants. Souvent avec beaucoup moins. Sauf que les « enfants pauvres » n’existent pas. On agite la misère des plus petits pour masquer celle des grands.

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  • Alternatives économiques - Désintox : Pourquoi les aides sociales ne sont pas des trappes à inactivité

    Les aides sociales et la prime d’activité ont particulièrement été ciblées par l’exécutif ces dernières semaines. Fin mai, Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics les accusaient de piéger leurs bénéficiaires dans « des trappes à inactivité ». Il prenait plus particulièrement pour cible la prime d’activité : « En 2016, quand elle a été créée », elle coûtait « quatre milliards d’euros », mais « aujourd’hui, c’est six. En deux ans, il y a eu deux milliards de primes d’activité en plus alors qu’on a une croissance économique et des créations d’emplois. Il y a un système qui fonctionne mal. »

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