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Nous nous rendons dans la Somme, sur les pas de François Ruffin et de son équipe. Le candidat y déroule sa campagne effrénée, flanqué du tumulte de ses militants. Porte à porte, poignées de main dans les bars, déambulation, ballons gonflables géants : le député se faufile, parle à tout le monde, attrape les habitants, pour 3 phrases ou 10 minutes. Aux pressés ou aux indifférents, il martèle ses slogans : « n’oubliez pas d’aller voter car les riches, eux, n’oublient jamais ! ». Pendant toute une après-midi, nous le suivons et l’interrogeons, à pied et en voiture, assis sur le bord d’un trottoir. Il nous répond par de longs développements, sans cesse interrompu, sans que jamais la cohérence de son propos en souffre, alternant avec aisance entre le registre du militant et celui de l’analyste. Politique et conflit de classe, désindustrialisation, construction européenne, sociologie électorale, écologie populaire… Nous sommes revenus avec François Ruffin sur les thématiques qu’il n’aura cessé de mettre en avant, dans ses interventions à la tribune de l’Assemblée comme dans ses livres et ses articles.
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Dans un entretien extrait du magazine L’Obs, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, revient sur l’évolution des inégalités depuis 50 ans. La perte de sécurité constitue la principale fracture et s’étend progressivement aux classes moyennes.
Selon un récit classique, après la fin des Trente Glorieuses, marquées par une grande cohésion autour d’une large classe moyenne, les inégalités auraient explosé. Ce tableau vous semble-t-il juste ?
Il faut le nuancer. On jette sur les Trente Glorieuses (1945-1975) un regard très nostalgique. En réalité cette période a connu, dans les deux premières décennies, un fort creusement des écarts des revenus. À la fin des années 1960, après la montée des revendications qui culminent en 1968, s’ouvre une phase de réduction des inégalités. Ce phénomène tient à l’amélioration des salaires et des retraites, mais également à diverses mesures de protection sociale : allocations logement, aides aux familles monoparentales, etc.
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Au motif de combattre la famine, la fondation de Bill Gates investit massivement dans les OGM en Afrique. Voilà ce que révèle une passionnante enquête à voir sur Arte. Décryptage, avec la chercheuse Auriane Guilbaud, autour de la notion du “philanthrocapitalisme”.
Le philanthrocapitalisme est-il l’avenir de l’homme ? Quelques milliardaires américains en semblent convaincus. À l’image de Bill Gates, dont la fondation investit massivement dans la santé ou la recherche médicale. De « bonnes œuvres » drainant des millions de dollars, incluant toujours plus de pays et d’intermédiaires et s’invitant dans les politiques publiques internationales. Tout cela sans avoir à rendre de comptes, comme le démontre la brillante enquête L’Afrique, les OGM et Bill Gates, diffusée mardi 21 juin sur Arte. On y découvre notamment comment la quatrième fortune mondiale (en 2021) développe un programme de plantation d’OGM en Ouganda avec le concours de Bayer-Monsanto, au prétexte de combattre la famine ou les pénuries. Un philanthrocapitalisme sauvage et assumé que décrypte Auriane Guilbaud, chercheuse et maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris-VIII, autrice notamment de Business Partners. Firmes privées et gouvernance mondiale de la santé (éd. Presses de Sciences Po, 2015).
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Ce samedi matin, Aurore Bergé, la présidente du groupe macroniste, a proposé de graver l’IVG dans le marbre de la Constitution, reprenant une initiative de la Nupes, qui propose à la majorité macroniste le dépôt d’un texte commun....
La réplique de la gauche ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué, l’intergroupe de la Nupes rappelle l’antériorité de la démarche. «Après la révocation par la Cour suprême américaine du droit à l’avortement, nous avons annoncé ce vendredi notre volonté de déposer une proposition de loi pour inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution française comme nous l’avions déjà fait en 2019. Ce samedi, la présidente du groupe LREM reprend cette proposition que les parlementaires LREM avaient rejetée à plusieurs reprises dans la mandature précédente. Nous nous félicitons de ce revirement», écrivent Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, Boris Vallaud, président du groupe Socialistes et apparentés, Julien Bayou et Cyrielle Chatelain, coprésidents du groupe écologiste et André Chassaigne, président du groupe GDR. Une fusion. La Nupes au complet.
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Penchons-nous aujourd'hui sur l’attitude du bloc présidentiel à l’égard du Rassemblement national. En début de semaine, plusieurs élus ou membres du gouvernement avaient semblés ouverts à l’idée d’aller chercher leurs voix pour dégager des majorités. Depuis, la position a été clarifiée, mais cette clarté demeure très ambigüe…
Depuis désormais près de 40 ans, l’extrême-droite s’est installée dans le paysage politique français. Le Rassemblement national (RN) a obtenu – avec 89 sièges – un succès retentissant lors des élections législatives des 12 et 19 juin derniers, après la qualification, pour la seconde fois consécutive, de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle des 10 et 24 avril 2022.
Alors que nous avons déjà documenté la progression de l’enracinement du RN au cours des scrutins précédents, il nous semble devenu nécessaire de parler d’« établissement ». La différence entre les deux termes n’est pas simplement de degré, mais de nature. Si l’enracinement est affaire d’électeurs, l’établissement est aussi celle des élus, appareils et autres diffuseurs de consignes.
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Pour mieux comprendre les ressorts profonds de l’abstentionnisme, Destin Commun et la Fondation Jean-Jaurès proposent une étude qualitative, basée sur l’analyse de six focus groups menés auprès de personnes s’étant abstenues au premier tour de l’élection présidentielle. Contrairement aux idées reçues, l’abstention n’est pas le marqueur d’un désintérêt pour la politique mais témoigne surtout d’un sentiment de déconnexion de la classe politique.
Les quatre grandes raisons de l’abstention : loin d’un désintérêt pour la politique
Les raisons évoquées pour justifier l’abstention se structurent autour de deux axes : d’une part les critiques à l’encontre de la politique en tant que système vs du personnel politique, et d’autre part les critiques sur la finalité et le contenu de l’action politique, vs celles sur la forme et les moyens.
La seconde édition du Rapport sur les riches en France fixe le seuil de richesse à 3 673 euros. Elle décrit la fraction de la population qui vit au-dessus de ce seuil. Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, vous présente l’ouvrage qui vient de paraitre.
Être riche, c’est avoir « beaucoup ». « Beaucoup », c’est combien ? Toute définition de la richesse – comme de la pauvreté – repose sur des choix de méthode. En France, personne n’aime être qualifié de « riche ». Chacun voit midi à sa porte et trouve que les riches sont ceux dont le niveau de vie est supérieur au sien. C’est vrai : hormis Bernard Arnault et une poignée d’ultra-riches, on est toujours le pauvre d’un autre. Au fond, les indicateurs de richesse, comme de pauvreté, sont le résultat de rapports de force entre les catégories sociales. Personne ne peut dire qu’il détient la vérité en matière de définition de la richesse. L’important est qu’il existe un débat informé sur le sujet.
Le premier tour des élections législatives de juin 2022 a confirmé le fort taux d’abstention qui était attendu. Pour Dorian Dreuil, membre de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation, favoriser la participation et la délibération est le seul moyen de relégitimer le processus décisionnel démocratique.
L’année électorale 2022 ne cesse de battre de nouveaux records d’abstention. Lors du deuxième tour de l’élection présidentielle, l’abstention atteint 28,01%, la plus forte depuis 1969. Au premier tour des élections législatives, la participation électorale chute brutalement à 47,51%, la plus basse pour un scrutin législatif sous la Ve République.
Grâce à la non-action du gouvernement, les loyers s'apprêtent à augmenter. Une bonne nouvelle pour les vieux rentiers qui possèdent la moitié du parc locatif privé !
C’est non. Les associations de locataires pensaient pourtant avoir été entendues, fin mai, lorsqu’elles avaient demandé à Bruno Le Maire de bloquer temporairement les loyers. Mais, en ce mercredi 1er juin, ce sont des personnes autrement plus écoutées des gouvernements qui ont été reçues par ce dernier et Amélie de Montchalin : les propriétaires.
Gabriel Attal et Agnès Pannier-Runacher assurent que le programme de la coalition de gauche conduit à une sortie de la France de l’Union européenne.
Alors que la majorité présidentielle est arrivée au coude-à-coude avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) lors du premier tour des élections législatives, dimanche 12 juin, les membres du gouvernement multiplient les attaques envers l’alliance de gauche menée par le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs ministres d’Elisabeth Borne, la cheffe du gouvernement, ont assuré que le programme de la Nupes mènerait la France hors de l’Union européenne (UE).
Le décalage de l’âge de la retraite est parvenu à augmenter de 20 points le taux d’emploi des 60-61 ans, au prix social élevé d’un allongement du « sas de précarité » entre emploi et retraite. Chez les ouvriers, la hausse de la précarité, hors emploi entre 60 et 62 ans est même l’effet principal de la réforme, devant la hausse de l’emploi. A l’inverse chez les cadres, le décalage de la retraite se traduit principalement par une prolongation de l’emploi. Il n’y a pas de raison de penser qu’un décalage de l’âge légal à 65 ans n’accentuerait pas encore ces effets.
J’ai publié un texte dans le cadre de la Grande conversation 2022 de Terra Nova déplorant que le débat économique électoral tourne autour du sérieux budgétaire et de la question technique du multiplicateur budgétaire plutôt que du fond des programmes et notamment leur direction générale : doit-on garder le même cap économique et social qu’aujourd’hui ou effectuer une bifurcation écologique, économique et sociale avec une forte augmentation des dépenses et des prélèvements ? Cette question est celle posée dimanche, plutôt que de savoir si dans le programme, les prélèvements couvrent les dépenses.
En devenant la première force d’opposition, l’union de la gauche peut bénéficier de nombreuses prérogatives reconnues par la Constitution, notamment la présidence de la commission des finances. Des pouvoirs qui seraient renforcés si les macronistes n’obtiennent pas la majorité absolue.
Après avoir obtenu près de 25 % des suffrages au premier tour des législatives, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) espère obtenir la majorité absolue et placer Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Mais selon les projections de sièges, l’union de la gauche obtiendrait un nombre insuffisant de députés pour diriger le gouvernement, tout en lui permettant quand même de devenir la première force d’opposition à l’Assemblée nationale. Un rôle qui accorde de nombreuses prérogatives essentielles, reconnues par la Constitution.
Après les résultats du premier tour, les candidats des deux partis se retrouvent face à face dans de nombreuses circonscriptions.
Ils veulent secouer l'hémicycle. Des candidats issus des classes populaires désormais aux portes de l'Assemblée nationale. Au lendemain de sa qualification au second tour dans la 7e circonscription du Val-de-Marne, Rachel Kéké ne craint pas le contact pour convaincre et son profil séduit. "Les gens se retrouvent en moi. Ils savent qu'on se ressemble et qu'on mène le même combat", explique-t-elle. Presque une icône pour la Nupes, elle avait été révélée l'an dernier après 22 mois de lutte pour améliorer les conditions des femmes de chambres. Pour son opposante, Roxana Maracineanu, le visage ne doit pas cacher le programme : "Ce n'est pas le problème de Rachel Kéké, mais celui de Jean-Luc Mélenchon et du projet qu'il porte. Il faut être conscients que c'est la France insoumise que j'ai en face de moi".
La nouvelle ministre de la Transition écologique, candidate aux élections législatives, n’a obtenu que 31 % des voix au premier tour, dans sa circonscription de l’Essonne. En cas de défaite dimanche, elle devra quitter le gouvernement.
Le rendez-vous était donné place de la Victoire — sûrement une manière de s’autopersuader. À Palaiseau, le 14 juin, tout était mis en place pour venir à la rescousse d’Amélie de Montchalin.
La nouvelle ministre de la Transition écologique, également candidate aux élections législatives dans la 6e circonscription de l’Essonne, n’a obtenu que 31,46 % des voix au premier tour. Son rival, Jérôme Guedj, soutenu par la Nupes [1], est arrivé en tête avec 38,31 % des suffrages.
Avant le second tour des législatives, l’union de la gauche fait campagne en insistant notamment sur les mesures phares à destination des jeunes, son principal réservoir de voix, et en tentant de mobiliser derrière elle l’ensemble des opposants à Emmanuel Macron. La Nupes cible pour cela le projet du président en matière de pouvoir d’achat.
La Nupes propose d'abroger la « loi séparatisme », adoptée en 2021. Une mesure portée de longue date par Jean-Luc Mélenchon, qui tranche avec les positions adoptées par le PS et le PCF pendant la présidentielle.
C'est un point peu abordé par la Nupes dans cette campagne législative. Si la coalition de gauche venait à être portée au pouvoir, elle projette d'abroger la « loi séparatisme », adoptée en août 2021, après de très vifs débats au Parlement. Jean-Luc Mélenchon semble toutefois en faire une priorité. « Voter pour la République, c’est voter pour la liberté, l’égalité, la fraternité. Donc contre ses 21 lois liberticides, sa suppression de l’ISF, sa loi séparatisme », insistait-il dans le Parisien, ce mardi 14 juin.
Selon Manon Aubry, députée européenne de la France insoumise, aucune candidature de gauche dissidente n’a devancé les candidats de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale.... Au total, on compte une quinzaine de candidats qualifiés pour le second tour, sur les 70 candidatures socialistes dissidentes.
Premier tour des législatives 2022 : les leçons d’un scrutin
Marqué par un nouveau record d’abstention, le premier tour des élections législatives est un indéniable revers pour Emmanuel Macron, dont le score est inférieur à celui de sa réélection et dont l’assise électorale se retrouve, pour l’heure, plus étroite que celle de tous ses prédécesseurs, analyse le directeur du « Monde », Jérôme Fenoglio.
Deux forces politiques au coude-à-coude, un Rassemblement national en progression et un maintien fragile de la droite républicaine dans l'hémicycle... Dans un contexte d'abstention record, voici les enseignements que l'on peut tirer de ce premier tour, dimanche.
« Les résultats affichés sur le site du ministère de l’intérieur retirent du résultat de la Nupes [des] candidats qui étaient, pourtant, investis ou soutenus officiellement par notre alliance », fait valoir le parti de Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué publié lundi.
A l'issue du premier tour des élections législatives, l'Alliance des partis de gauche est en mesure de se maintenir dans 385 circonscriptions quand, en 2017, PS, PCF, LFI et écologistes ne pouvaient le faire que dans 146. En 2022, les duels entre Ensemble et la Nupes sont les plus nombreux : plus de 270 en tout. Il y a aussi une soixantaine de duels annoncés avec le RN et 25 avec des candidats LR. Tour d'horizon de quelques circonscriptions emblématiques.
Les candidats de gauche en outre-mer n’ont pas été comptabilisés comme appartenant à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, ce qui permet à la coalition macroniste de conserver une courte avance dans le décompte des voix au niveau national
« Alerte à la manipulation de Darmanin », a tonné sur Twitter Manuel Bompard, l’ex-directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, ce lundi 13 juin. L’« insoumis », candidat aux législatives dans les Bouches-du-Rhône, a dénoncé le décompte des voix opéré par le ministère de l’Intérieur, tronqué selon lui, pour faire « artificiellement apparaître » la coalition macroniste Ensemble ! en tête. « Alors que la Nupes réalise 6 101 968 voix (soit 26,8 %), le ministère de l’Intérieur ne lui attribue que 5 836 202 voix (soit 25,7 %) », a-t-il ajouté.
Après le premier tour des législatives, les proches d'Emmanuel Macron ont haussé le ton face à la "menace" que représenterait Jean-Luc Mélenchon et sa coalition.
“Des anarchistes d’extrême gauche”, rien de moins. Au premier tour des législatives, dimanche 12 juin, la percée importante de la coalition de gauche Nupes, qui ambitionne notamment de porter Jean-Luc Mélenchon à Matignon, est parvenu à semer l’inquiétude dans les rangs de la majorité présidentielle.
Peut-on parler de « vagues » électorales de gauche en Amérique latine ? Que s’est-il passé au Mexique, au Honduras, au Chili, en Colombie suite à la très récente victoire historique de Gustavo Petro, et le Brésil sera-t-il le prochain pays à basculer ? Ariel Bergamino, président de la commission des relations internationales du Frente amplio (Front de gauche) uruguayen, ancien ambassadeur à Cuba et ancien ministre délégué aux Affaires étrangères, livre son analyse.
Le Front de gauche uruguayen, Frente amplio (FA) en espagnol, rassemble depuis 1971 l’ensemble des partis politiques et mouvements de gauche. En dépit de leurs références idéologiques parfois très différentes, les organisations membres ont priorisé ce qui les unit, la démocratie et la justice sociale.
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