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  • Olivier Faure : Emmanuel Macron s’écoute plus qu’il n’écoute les Français

    Deux mondes ont cohabité sans communiquer au cours de l’interview donnée ce jour par le président de la République : celui des gens, exprimant dans des reportages leurs doutes, leurs inquiétudes, quant à l’action menée par le gouvernement et celui d’Emmanuel Macron, enfermé dans ses certitudes, indiquant que rien ne changerait et offrant ainsi une nouvelle démonstration d’un pouvoir qui s’écoute plus qu’il n’écoute.

    Le président de la République dit qu’il est celui qui fait ce qu’il dit : qu’on en juge. Il a ainsi déclaré que les dotations des communes n’avaient pas diminué alors même que Berd’huis, commune depuis laquelle s’exprimait Emmanuel Macron, a subi une diminution  de 23 % de dotation globale de fonctionnement  ; il a affirmé qu’il y aurait 1 000 créations de classes en milieu rural oubliant qu’avec les fermetures, le solde serait négatif avec 600 à 800 fermetures ; il a encore indiqué vouloir développer le bio, oubliant de préciser que son gouvernement avait décidé de supprimer l’aide de l’État au maintien de l’agriculture biologique pour les agriculteurs. De même sur la formation professionnelle pour laquelle les objectifs annoncés sont deux fois inférieurs aux résultats atteints au cours du dernier quinquennat. Sur la SNCF les investissements annoncés sur la prochaine décennie sont inférieurs aux engagements du contrat de performance, signé entre l’Etat (gouvernement précédent) et la société nationale…

    Mais il y a aussi les silences éloquents. Alors que l’exercice de communication était à destination des retraités et des territoires ruraux, rien n’a été dit sur la modification du seuil sur la CSG, rien sur les déséquilibres territoriaux, les déserts médicaux ou encore la disparition des services publics.

    Le président de la République a tenté de s’accrocher à un triptyque, mais toute sa politique le contredit depuis bientôt un an : il ne libère pas, comme il le prétend, il libéralise ; il ne protège pas, il précarise ; il ne rassemble pas, il divise.

    Au final, Emmanuel Macron a donné l’impression de parler beaucoup, mais sans entendre ses concitoyens à l’heure où la politique du gouvernement apparaît toujours plus injuste.

  • The Conversation : Terrorisme : les trois impensés du débat sur les « fichés S » par Cyrille Bret Maître de conférences, Sciences Po – USPC

    Les attaques terroristes sont toujours imprévisibles. Les polémiques sur l’antiterrorisme, elles, le sont beaucoup moins. Malheureusement. Elles se répètent souvent à l’identique d’une vague d’attentats à l’autre.

    Les meurtres perpétrés, le 23 mars 2018, dans l’Aude ont ravivé plusieurs débats que les attentats de 2015 avaient lancés. Faut-il priver de la nationalité française les auteurs d’actes terroristes au risque de créer des apatrides ? Faut-il adopter de nouvelles lois au risque d’alourdir un corpus juridique déjà fourni ? Ou encore, faut-il incarcérer les nationaux français et expulser les ressortissants étrangers faisant l’objet d’une fiche S (pour « Sûreté de l’État ») au sein des personnes répertoriées dans le Fichier des personnes recherchées (FPR) ?

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  • Mettre à jour notre constitution : 5 chapitres pour bâtir une nouvelle démocratie, Publié par Groupe des Sénateurs Socialistes et Républicains dans Démocratie & Citoyenneté, le 11 avril 2018

    "60 ans. C’est l’âge de notre Constitution aujourd’hui. Pour cet anniversaire, chacun s’accorde sur le fait que les Institutions de la Vème République ont besoin d’un nouveau souffle.

    Le Gouvernement y travaille depuis plusieurs mois, consulte, lance des ballons d’essais pour aboutir finalement aux annonces faites par Edouard Philippe le 4 avril. On ne peut que constater qu’il se limite à un toilettage. Toilettage utile sur quelques points, certes, mais superficiel.

    C’est pourquoi le groupe des Sénateurs Socialistes et Républicains a engagé une réflexion parallèle. Notre postulat de départ n’a pas été de nous opposer à la démarche engagée par le Président de la République. Au contraire, nous avons saisi cette occasion pour ouvrir des champs de réflexion qui interrogent tout le spectre de la Constitution et des institutions afin d’arriver à un corpus de propositions cohérentes.

    En mettant nos propositions sur « Parlement & Citoyens » nous souhaitons que vous tous puissiez participer à nos réflexions et que cette consultation citoyenne permette de mettre en adéquation notre Constitution avec son époque.

    Cette consultation durera un mois. Nous nous engageons à répondre aux 15 propositions les plus votées et nous inviterons des contributeurs à un colloque organisé au mois de juin avec des universitaires, des citoyens, des politiques, qui conclura ce long travail pour que tous ensemble nous mettions à jour notre constitution !"

    Le Groupe Socialiste et Républicain du Sénat

    Réforme constitutionnelle : lancement d’une consultation publique par le Groupe des Sénateurs Socialistes et Républicains

  • Oxfam - Contre l’évasion fiscale, le gouvernement joue les petits bras

    En novembre 2017 éclatait le scandale des Paradise Papers. Le gouvernement français exprimait alors son indignation et s’empressait d’annoncer qu’il prendrait des mesures fortes contre l’évasion fiscale, considérée comme une « attaque contre la démocratie ».

    Nous sommes en mars 2018. Le projet de loi contre la fraude fiscale vient d’être présenté en Conseil des ministres. Force est de constater qu’en l’état, les mesures proposées ratent leur cible et ne permettront pas de s’attaquer au cœur du problème.

    Ce n’est pas faute d’avoir proposé et défendu, avec de nombreuses organisations de la société civile, des solutions concrètes pour enfin changer la donne dans ce domaine. A croire qu’une fois le scandale « oublié », l’évasion fiscale n’est plus un problème aussi important pour le gouvernement. Pourtant, avec des pertes estimées de 60 à 80 milliards d’euros par an pour le budget français, et un accroissement des inégalités en France et dans le monde, l’heure n’est plus aux tergiversations mais à l’action.

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  • Observatoire des inégalités - Quatre millions de mal-logés : de quoi parle-t-on ?

    Quatre millions de personnes sont jugées mal logées par la Fondation Abbé Pierre. 811 000 n’ont pas de domicile personnel, 85 000 vivent dans une habitation de fortune toute l’année. Article extrait du Centre d’observation de la société.

    Quatre millions de personnes sont mal logées en France, selon la Fondation Abbé Pierre [1]. Il est intéressant de noter que ce chiffre est légèrement supérieur à la part de la population qui estime vivre dans des conditions de logement « insuffisantes » ou « très insuffisantes » (3,8 millions en 2013, selon l’Insee). Du sans domicile fixe au jeune contraint de revenir chez ses parents, en passant par le couple qui vit avec son enfant dans un studio, le « mal-logement » recouvre des réalités différentes. Au fond, il se présente sous trois formes principales, parfois conjuguées : une mauvaise qualité de l’habitat, une faible superficie et le fait de ne pas avoir de logement à soi.

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  • Le JDD - Au PS, les difficultés financières vont peser sur les prochaines campagnes électorales

    Dans une note confidentielle interne que l'hebdomadaire Vraiment a pu consulter, le Parti socialiste a dessiné les grandes lignes du budget 2018-2022. Et sans surprise, les montants dévolus aux prochaines échéances sont impactés par la situation financière compliquée du parti.

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  • Un peu d'histoire - Enfants de la Creuse : le scandale étouffé

    C’est un scandale d’Etat peu connu des Français, celui des Enfants de la Creuse.
    De 1963 à 1982, des mineurs ont été arrachés à leur île, la Réunion, pour repeupler les campagnes françaises.
    On leur avait promis un bel avenir en métropole, ils ont été déracinés et exploités.
    1966. L’île de la Réunion, surpeuplée, est frappée par la précarité.
    Michel Debré, ex-député de l’île et ministre de l’Economie, a une idée : Envoyer des enfants réunionnais en métropole et les former aux métiers d’avenir.
    Ça tombe bien, les campagnes sont délaissées, comme là, à Guéret, dans la Creuse.
    Ce centre d’accueil a ouvert ses portes à 42 Réunionnais en 1969.
    Sauf que ces enfants ont été arrachés à leur île pour trimer dans les fermes du coin.
    Désillusion. Entre 1963 et 1982, 2 150 jeunes ont subi ce sort. Il a fallu que ces enfants grandissent pour témoigner en 1993.
    Les Enfants de la Creuse commencent à porter plainte dans les années 2000.
    Deux ténors du barreau portent les affaires, Jacques Vergès et Gilbert Collard.
    Rien n’y fait, la justice n’a pas reconnu la responsabilité de l’Etat. Il faudra attendre dix ans et l’action de la députée de la Réunion, Ericka Bareigts pour une reconnaissance politique.