ALTERNATIVES ECONOMIQUES
Alterecoplus - Zone euro : Ambiguïtés allemandes par André Gauron
Que cherche le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, en prônant la sortie de la Grèce de l’euro ? Obtenir davantage de réformes, faire tomber le gouvernement de la gauche radicale ou, comme l’a affirmé le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, « mettre en œuvre son plan pour sortir la Grèce de l’euro » ? Dans l’interview qu’il a donnée à la télévision grecque au lendemain de l’accord, Alexis Tsipras dit l’avoir compris « dès mars », sans visiblement avoir trouvé la parade.
Le gouvernement grec, mais aussi les autres chefs d’Etat et de gouvernement, se sont trouvés acculés à subir une surenchère permanente du ministre allemand non pour mettre en place un plan viable de réformes mais pour relancer, à l’occasion de la crise grecque, le projet initial allemand d’un euro construit autour d’un noyau dur de pays, dont la Grèce, mais aussi l’Italie et quelques autres seraient exclus.
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OBSERVATOIRE DES INEGALITES
Fracture sociale : ce déni qui va vous coûter très cher
17 mars 2015 - En refusant de voir l’ampleur des difficultés des classes populaires et moyennes, notre société prend des risques. La fracture sociale s’ouvre et le ressentiment augmente. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
Les catégories populaires et moyennes vont se rappeler au bon souvenir du pouvoir lors des élections départementales des 22 et 29 mars. Le Front national va conquérir un grand nombre de cantons. Le Parti socialiste est progressivement balayé de la scène politique. L’une des explications est à chercher dans la violence de la crise subie par une partie de la population. Les catégories aisées, gourmandes, continuent à s’enrichir quand les couches populaires voient leur niveau de vie baisser. Entre les deux, les classes moyennes constatent avec amertume le décalage entre leurs aspirations et la réalité sociale. Une fracture sociale s’ouvre et le ressentiment augmente.
Les classes populaires - en particulier les jeunes qui en sont issus - sont aux premières loges du mal emploi. Les trois quarts des chômeurs supplémentaires depuis 2008 sont ouvriers ou employés. Le taux de chômage des bac +3, lui, n’a pas bougé alors que le nombre de chômeurs total a grimpé en flèche.
12 juin 2015 - Les politiques fiscale et sociale jouent un rôle non négligeable pour limiter les écarts de niveaux de vie. Mais l’heure n’est malheureusement pas au renforcement de la protection sociale. Entretien avec Patrick Savidan, professeur de philosophie politique, président de l’Observatoire des inégalités. Extrait du magazine Alternatives Économiques.
Le site de l'Observatoire des inégalités
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FINANCE WATCH
Finance Watch, des super-héros en costume-cravate contre les excès des marchés financiers
Ils ont été traders ou banquiers d’affaires, gagné des fortunes et connu l’adrénaline des salles de marché. Aujourd’hui, ils mettent à profit leurs connaissances du système pour combattre les excès de la finance dans une petite ONG basée à Bruxelles, Finance Watch. Dans le numéro de juin 2015 de « Vanity Fair », Sophie des Déserts a confessé ces activistes en costume-cravate qui veulent donner du sens à l’argent.
Sept ans après la crise des subprimes, l’Europe n’est toujours pas à l’abri d’un krach financier. La régulation du secteur bancaire qu’avait appelée de ses vœux le candidat François Hollande au Bourget est en panne, selon Christophe Nijdam de Finance Watch, groupe d’experts indépendants. Et les petits déposants pas vraiment plus protégés
Les Echos - Christophe Nijdam, le croisé de Finance Watch
Ex-trader, il a connu les excès de Wall Street, avant de devenir le pourfendeur de la banque universelle à la française. Cet ancien analyste financier dirige depuis janvier l'ONG Finance Watch, désormais incontournable à Bruxelles.
Je ne fais pas de révolution, et elle n'est pas souhaitable. » Ceux qui pariaient que le nouveau secrétaire général de Finance Watch ferait de l'ONG, aujourd'hui reconnue à Bruxelles pour son expertise, un Greenpeace européen de la finance davantage porté sur les actions coups de poing, en seront pour leurs frais.
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LES ECONOMISTES ATTERRES
Les Economistes Atterrés - La leçon grecque
Une rupture nécessaire…
En janvier 2015, la Grèce avait voté pour un parti, Syriza, qui proposait un tournant radical par rapport aux politiques suivies par les gouvernements précédents. Alternant de longues années au pouvoir, le Pasok et la Nouvelle démocratie avaient maintenu la domination de quelques familles d’oligarques, la corruption généralisée et l’inefficacité de l’administration. Après l’entrée dans la zone euro, les dépenses publiques ont nettement augmenté, ce qui pouvait se justifier dans une perspective de rattrapage, mais les impôts ont fortement baissé, induisant un fort déficit public : le solde primaire (hors charges d’intérêts) est passé d’un excédent de 3% en 2000 à un déficit de 2,4% en 2007. Les classes dirigeantes n’ont pas profité des bas taux d’intérêt permis par l’appartenance à la zone euro pour développer l’industrie et le secteur productif en Grèce. La croissance a été forte (4,1% de 1998 à 2007), mais insoutenable : le déficit extérieur dépassait 10% du PIB en 2007. Cette dérive participait au creusement des disparités dans la zone euro entre les pays du Nord, en particulier l’Allemagne, qui avaient choisi une stratégie de recherche de compétitivité et d’accumulation d’excédents extérieurs, nuisible à leurs partenaires, et les pays du Sud, dont la croissance soutenue s’accompagnait de forts déficits extérieurs, financés sans peine jusqu’à la crise grâce à la confiance des marchés financiers en la solidité de l’euro.
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OFCE
OFCE - Un nouveau monde économique. Mesurer le bien-être et la soutenabilité au 21e siècle, 7 mai 2015
Éloi Laurent et Jacques Le Cacheux, Un nouveau monde économique, Mesurer le bien-être et la soutenabilité au 21e siècle, Odile Jacob, 2015.
Introduction : La mesure des possibles
« Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre ! »
Devise inscrite au fronton de l’Académie fondée par Platon à Athènes.
Nous vivons sous le règne du produit intérieur brut (PIB), dont l’année 2014 a marqué le soixante-dixième anniversaire. Créé par l’économiste américain Simon Kuznets à l’orée des années 1930, le PIB fut adopté comme norme internationale de la comptabilité souveraine lors de la conférence qui se tint entre puissances alliées dans la petite bourgade de Bretton Woods, au beau milieu de nulle part, en juillet 1944. Mesure des activités marchandes monétisables, indicateur de référence de la croissance économique et du niveau de vie, le PIB est devenu au fil des décennies l’étalon suprême de la réussite des nations, précis, robuste et comparable.
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JEAN GADREY
1. Lettre à une croissance que nous n’attendons plus, Le Monde du 3 juillet, par Manon Dervin, étudiante à Science Po Rennes. Ce texte a beaucoup circulé en réseau. En voici le début :
« Ô très chère Croissance. Ma bien-aimée. Ton retour s’est fait attendre. Ton dogme fondé sur la valeur centrale du « travail » conditionne encore aujourd’hui toute la vitalité du système économique. Tu fabriques l’Emploi et en tires ta force. Les médias, les politiques et tous les travailleurs retiennent leur souffle… Mais aujourd’hui je ne t’attends plus, Croissance… Je te prie de m’excuser pour les mots qui vont suivre. Il me fallait te conter mes désillusions… Suite via ce lien.
Ajout : je me permets de mentionner, bien qu’elle soit moins brillante que la lettre de Manon, ma vieille « ode à la croissance et à la productivité », qui date de 2011. Et aussi une chanson sympa sur ce thème, « prière à la croissance », par la Parisienne libérée, en 2013.
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GILLES RAVEAUD
Gilles Raveaud - Accords commerciaux régionaux : des machines infernales, selon Dani Rodrik
Pour Dani Rodrik, professeur à Princeton et l’un des meilleurs analystes de la mondialisation, tant l’Accord de Partenariat transpacifique (TPP) que le TTIP sont des traités aux gains douteux en termes d’emplois, et qui permettent un véritable “putsch des entreprises multinationales” à l’encontre des États.
Au final, avec ces accords, “les intérêts des investisseurs et exportateurs porteront plus que jamais préjudice aux objectifs sociaux et environnementaux”.
Bref, ce ne sont même pas des traités libéraux.FREDERIC LORDON
La pompe à phynance - La gauche et l’euro : liquider, reconstruire
1. L’euro interdit radicalement toute politique progressiste possible.
2. S’il en était encore besoin, le traitement criminel infligé à la Grèce en six mois de brutalisation (rebaptisée « négociation ») prouve que l’entreprise de « transformer l’euro », ou l’hypothèse d’un « autre euro possible », sont des chimères qui, par désillusions successives, ne mènent qu’à l’impasse et à la désespérance politiques.
3. Abandonner aux extrêmes droites (qui au demeurant n’en feront rien [1]…) toute perspective politique d’en finir avec l’euro et ses institutions est une faute politique qui condamne les gauches européennes à l’impuissance indéfinie.
Le journal du Mauss - La puissance des institutions,
A partir d’un commentaire sur le retour opéré par Luc Boltanski à une forme de sociologie critique, Frédéric Lordon reprend la question de savoir ce qui confère leur pouvoir aux institutions, leur capacité à dire le vrai, et, dans le sillage de Spinoza, le trouve dans le pouvoir de la multitude.
Le site de Frédéric Lordon
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