Déchéance de nationalité : Mandon tacle Taubira par FranceInfo
Actualités socialistes - Page 1319
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Déchéance de nationalité : Mandon tacle Taubira (23/12)
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Bruno Voisin - L’insécurité culturelle de Laurent Bouvet
Tout se passe comme si, de scrutin en scrutin, nos politiques allaient de surprise en surprise. Et pourtant, depuis des années que la société française est agitée par des débats qui portent sur son malaise, les échecs de nos gouvernants successifs, de nombreux intellectuels ont tenté un diagnostic. A la lucidité dont ils font preuve, aux portraits qu’ils dressent de notre pays, et qui se complètent utilement, répond le plus souvent le mépris.
Laurent Bouvet, professeur de sciences-politiques n’a pas échappé à la règle : après avoir dressé dans son dernier ouvrage publié voici quelques mois, le constat accablant d’une « insécurité culturelle » qui serait l’un des facteurs explicatifs de la montée du FN, il n’a pas manqué de se voir accuser de faire le jeu de l’extrême droite. Une fois de plus, lorsque la température monte, certains préfèrent critiquer le thermomètre plutôt que de regarder l’origine du mal. Or, en l’espèce, son analyse démontre de manière limpide que la crise économique est insuffisante pour expliquer l’évolution d’une partie de l’électorat.
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Non Fiction - Philanthropie : la solidarité à l'ère néolibérale
Résumé : Une lecture critique de l’enquête de Nicolas Duvoux sur les effets sociaux de la philanthropie.
C’est à l’occasion d’un séjour aux États-Unis dans le cadre d’une invitation à l’université d’Harvard que Nicolas Duvoux a entrepris de mener un travail d’observation ethnographique et sociologique dans plusieurs quartiers parmi les plus défavorisés de Boston en se centrant sur l’action qu’y développe une fondation philanthropique auprès de certaines couches de la population africaine-américaine et latino-américaine.
S’engager dans ce travail a correspondu chez l’auteur à des motivations extrêmement diverses. Il s’agit bien entendu d’abord d’un projet intellectuel. Nous tenterons d’en restituer ici les points forts. Mais ce projet a aussi représenté pour le chercheur une véritable aventure. Certainement plus qu’à l’université, aussi prestigieuse que soit Harvard, c’est dans ses pérégrinations dans les quartiers de Dorchester, Roxbury et Mattapan que Nicolas Duvoux aura véritablement découvert l’Amérique. Cette pénétration en profondeur d’un tel terrain sociologique mérite d’être d’autant plus saluée que l’univers de ces quartiers, miné par l’extrême pauvreté et un niveau de délinquance et de criminalité très élevé, a fort peu à offrir de prime abord au promeneur solitaire. Or, nous apprend l’auteur, c’est sans véhicule personnel qu’il est parti à la découverte de ces espaces. Voilà une conduite qui, venant d’un homme blanc universitaire à Harvard, a dû être perçue par ses interlocuteurs blancs ou noirs comme étant assez proche de la démence .
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Qui sont les pauvres en France ?
18 décembre 2015 - En France, la population pauvre est d’abord jeune et peu qualifiée. Le risque de pauvreté est très inégal selon les populations.
Qui sont les 4,8 millions de personnes pauvres au seuil à 50 % du niveau de vie médian ? Si on ausculte la plupart du temps les chiffres de la pauvreté sous l’angle des taux, on oublie le plus souvent de décrire la composition sociale de cette population démunie, finalement mal connue.
- La moitié des pauvres ont moins de 30 ans
La pauvreté touche en premier lieu les enfants, les adolescents et les jeunes adultes (20-29 ans) dont plus d’un sur dix est pauvre. Parmi les 4,8 millions de pauvres au seuil à 50 % du niveau de vie médian, 1,7 million (plus du tiers du total) sont des enfants et des adolescents. Mais le concept « d’enfants pauvres » cache la pauvreté des parents : les enfants sont pauvres parce que leurs parents disposent de revenus insuffisants, notamment du fait du chômage, des bas salaires et du morcellement des temps de travail. Les plus de 60 ans sont moins souvent concernés. 3,6 % d’entre eux sont pauvres, et ils représentent 10,7 % des personnes pauvres. Leur situation n’en est pas moins grave : une partie de ces personnes, notamment en milieu rural, survivent avec de très bas revenus. Les plus âgés sont dans une situation particulière qu’il faut prendre en compte : il est très peu probable que leur situation évolue, alors que les plus jeunes peuvent toujours espérer un avenir meilleur.
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La Vie des Idées - Espagne : de l’indignation à l’organisation par Jeanne Moisand , le 20 mars
Le mouvement espagnol Podemos émane-t-il vraiment des Indignés ? Construit en tension sur deux modèles de démocratie (participative et plébiscitaire), Podemos dépend de la confluence d’une multitude de mouvements participatifs locaux et de leurs succès électoraux au cours des mois qui viennent.
Focalisées sur le personnage de Pablo Iglesias, les analyses du mouvement espagnol Podemos dénoncent souvent son « populisme » [1]. La success story de Podemos tient indubitablement aux capacités médiatiques de son leader, qui revendique de fait un populisme positif imprégné de références sud-américaines. Mais ce succès doit aussi être replacé dans son propre contexte : celui de l’intense mobilisation sociale qui a suivi le mouvement des Indignés en Espagne. Cristallisée autour de « marées sociales », cette mobilisation s’est ensuite institutionnalisée sous la forme d’une multitude de processus participatifs à des échelles diverses : celle des quartiers où ont continué à se réunir les assemblées indignées et où sont apparues de nouvelles formes d’activisme local ; celle des municipalités et celle des régions où s’élaborent des listes participatives pour les prochaines élections, basées sur des assemblées locales intégrées pour certaines – mais pas toutes – à Podemos ; et enfin, l’échelle étatique. Cette effervescence politique ne peut être résumée au succès individuel de Pablo Iglesias, et ce dernier pourra plus difficilement maintenir sa position dans les sondages (au coude à coude avec le PP et le PSOE) en cas de recul des mobilisations sur le terrain : les élections municipales et la plupart des régionales auront lieu entre fin mars et mai prochain (en septembre pour les élections très sensibles du parlement catalan) et seront autant de tests avant les législatives de décembre.
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Karine Berger, invitée politique (22.12.15)
Karine Berger, invitée politique (22.12.15) par radioclassique -
OFCE - Des faubourgs de Londres à l’embrasement mondial : une brève histoire des émissions Par Aurélien Saussay
16 décembre 2015
Une nouvelle carte interactive des émissions mondiales de CO2 de 1750 à 2010 permet de mieux comprendre les responsabilités historiques des différentes régions du globe dans la crise climatique.
La COP 21 s’est conclue le 12 décembre 2015 sur un accord historique. Alors que 195 pays viennent de s’accorder sur la nécessité de limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés à la fin du siècle, c’est le moment de revenir en arrière sur l’histoire des émissions de CO2 depuis le début de la révolution industrielle. Jusqu’à la fin des négociations, la question de la responsabilité historique des différents pays est restée l’un des principaux obstacles sur le chemin d’un accord mondial sur le climat. Les pays émergents, d’industrialisation récente, et les pays en voie de développement qui entament tout juste leur décollage économique refusent avec raison de fournir des efforts comparables aux pays développés.
Ce sentiment est validé par une nouvelle carte interactive retraçant 260 années d’émissions de CO2 issues de la combustion d’énergie fossile et de la production de ciment à la surface de la planète[1]. Cette carte permet d’explorer les émissions de chaque pays et leur répartition dans l’espace au cours des deux derniers siècles de façon interactive, tant dans leur totalité que par habitant. Elle permet également de suivre l’évolution des émissions mondiales et la consommation progressive du budget carbone permettant de limiter le réchauffement en deçà de 2 degrés.
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Paul Alliès - La conversion politique de François Hollande
Son dernier « coup » semble vitrifier la scène politique toute entière. Hollande, usant des ressources institutionnelles du présidentialisme, serait en train de réussir une opération de survie pour les Présidentielles de 2017. Et s’il était en train de se reconvertir, de passer à droite tout simplement ?Il existe une tradition en sciences sociales et politiques, assez ravageuse : celle de l’explication psychologique et stratégique. Elle s’est appliquée à l’analyse d’un singulier phénomène dans les années 1930, celui de la conversion de nombre de dirigeants socialistes et communistes de premier ordre à « l’esprit » de ce temps. Ils ont ainsi œuvré efficacement à l’avènement de Vichy. Et selon cette tradition explicative, ils le firent en raison de qualités spécifiques : maitrise de la ruse, sens de la manœuvre, qualités de chef, intelligence stratégique des rapports de force... Leurs familles politiques seraient restées elles, intactes ; elles auraient ainsi immunisé la France d’alors contre le fascisme véritable et les convertis n’auraient été que de vulgaires aventuriers.
Plusieurs historiens et politistes (Paxton, Sternhell, Dobry…) ont fait litière de cette approche à la fois paresseuse et rassurante. Ils ont privilégié l’histoire sociale du politique et les caractères sociologiques de la conversion dans ces années-là. Ils démontrent comment elle se caractérise par un démantèlement de l’appareil d’interprétation de la réalité, de la « conscience discursive » de l’intéressé. Laurent Kestel, au terme d’une analyse de la stupéfiante trajectoire de Jacques Doriot (« La conversion politique ». Editions Raisons d’agir. 2012) en tire, au-delà de son cas et objet d'études, de contemporaines conclusions; il dit bien que « ni la longévité des partis politiques, ni la persistance d’un système de partis ne sont nécessairement les meilleurs gages d’un solide ancrage des idées dans un camp. Les conversions sont aujourd’hui le fait d’organisations qui, sous l’influence de nombreux facteurs (changement du profil sociologique des cadres, des militants, des adhérents, etc…) réussissent de véritables coups de force idéologique. » Cette histoire a partie liée à ce que Foucault nommait les « rituels de pouvoir ».
Nous en sommes là. François Hollande use et abuse de deux moyens qui n’existaient pas sous la III° République: la toute puissance du chef de l’Etat et l’élection présidentielle. La première se concentre (voir les ahurissants propos de Manuel Valls et Christiane Taubira) dans la « parole présidentielle » érigée en infaillibilité pontificale par un gouvernement rayé de la carte. La seconde, toujours vantée comme la « reine des batailles» permet d’imaginer Hollande comme un chef par défaut, le seul à pouvoir gagner contre Le Pen en 2017 malgré un bilan social, économique et culurel désastreux.
Tout cela se fait au prix d’une révision historique des principes fondamentaux de la République et de la production d’un dispositif militaro-policier sans précédent depuis Vichy. Quelques députés, aussi pathétiques que zélés dans l’accompagnement de ce renversement, proposent déjà de faire ratifier cette « ultime rupture » (comme la qualifie justement Edwy Plenel), par référendum. Nous aurons donc bu la coupe de l’illusion démocratique de la V° République jusqu’à la lie : grâce à elle, François Hollande serait en passe de réussir sa conversion à droite. Il incombe à tous les démocrates, à la société civile et bien sûr à la Gauche de rester fidèles à eux-mêmes en imaginant une autre République.
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Observatoire des inégalités - Encore un Noël au goût amer pour les catégories populaires
19 décembre 2015 - Noël sera l’occasion d’un immense déballage. Les plus aisés ne connaissent pas la crise, alors qu’une partie de la population décroche. Un contraste de plus en plus saisissant. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
Les fêtes de fin d’année seront l’occasion d’un immense déballage. Téléphones et tablettes seront des invités de marque. Dès novembre, les catalogues de jouets ont ouvert le bal. Début décembre, les rues se sont illuminées, les « marchés » de Noël se sont installés et la chasse aux cadeaux a commencé.
Comment une telle frénésie de consommation est-elle possible dans un pays frappé de plein fouet par une crise d’une ampleur inégalée, où le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de deux millions depuis 2008 selon Pôle Emploi ?Lire la suite
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France Culture - Cinq réflexions sur l'avenir (1/5) : Comprendre est-ce excuser?
Nous reviendrons toute cette semaine sur les évènements très violents du 13 novembre, pour essayer d'envisager l'avenir qui s'offre à nous après ça. Pour ouvrir cette série, puisque, tout du long, nous allons essayer de comprendre ce qui nous arrive, nous avons voulu poser la question : qu'est-ce que comprendre? Question d'apparence scolaire, mais qui semble fondamentale puisqu'on voit ressurgir dans les médias et discours politiques la critique d'une prétendue "culture de l'excuse" qui serait véhiculée par les sciences sociales.
Débat entre le sociologue Bernard Lahire, qui publie en réponse aux accusations de "sociologisme" et de "culture de l'excuse" un plaidoyer pour les sciences sociales et le chroniqueur Brice Couturier.
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François Kalfon, invité politique (21.12.15)
François Kalfon, invité politique (21.12.15) par radioclassique