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Réflexions - Page 78

  • Rue 89 - Bernard Stiegler : « Les gens qui perdent le sentiment d’exister votent Front national »

    Afin de contrer la montée du FN, « il est urgent que la presse reprenne son rôle » et que des modèles économiques alternatifs émergent, explique le philosophe Bernard Stiegler. Entretien.

    En lisant le livre de Bernard Stiegler, « Aimer, s’aimer, nous aimer » (Galilée, 2003), on peut ressentir un sentiment de découragement.

    Le philosophe explique dans son livre que les électeurs FN sont, comme beaucoup d’entre nous dans cette société malade, victimes de troubles narcissiques. Pour s’en sortir, ils ont la particularité de désigner des boucs émissaires. C’est un symptôme, une façon d’évacuer le mal-être.

    Il est impossible de discuter avec des troubles et des symptômes (seuls les psys savent faire). Les journalistes peuvent donc continuer à s’agiter, à « fact-checker », à enquêter, à essayer de comprendre à coups de portraits, ils n’ont aucune prise sur rien, me suis-je dit.

    Je suis allée demander à Bernard Stiegler ce que la presse peut et doit faire au lendemain des élections européennes, qui ont vu le FN atteindre le score de 25% des votants.

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  • Le monde après Snowden : médias et pouvoir à l'ère numérique Le Monde.fr


    Le monde après Snowden : médias et pouvoir à l... par lemondefr

  • Le Monde - Refusons les recettes usées de la vieille gauche taxophile Par Philippe Aghion (Professeur d’économie à l’univeristé d’Harvard), Gilbert Cette (Professeur associé à l'Université d'Aix-Marseille) et Elie Cohen (Directeur de recherche au CNRS)

    L’Appel des 100 se veut porteur d’une triple novation : institutionnelle avec le rééquilibrage des pouvoirs entre président et Parlement ; politique avec une alternative à la stratégie de l’offre ; technique avec des propositions concrètes. Si les députés rebelles rejettent l’économie de l’offre qui inspirerait M. Hollande et veulent impulser un nouveau cours économique, c’est sur la base de théories et d’études partagées, à les en croire, par « la plupart des économistes ». Leurs thèses méritent donc d’être soumises à l’épreuve des réalités.

    Hélas, ce texte ignore les théories récentes de la croissance économique, et en particulier le fait que la croissance dans les pays développés est de plus en plus tirée non pas directement par la demande intérieure mais avant tout par l’innovation qui permet de vendre mieux sur le marché national et international. Nous ne sommes plus à l’époque des « trente glorieuses » où la croissance était tirée par le rattrapage et où nous étions une économie relativement fermée : depuis les années 1980 il y a eu la mondialisation.

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  • Le Monde - Le socialisme de l'offre est une impasse Par Liêm Hoang-Ngoc (Député au Parlement européen)

    Les choix économiques sont des choix politiques. Les politiques de l'offre reposent sur le postulat selon lequel l'impôt et l'emprunt qu'il faut lever pour financer la bureaucratie découragent l'initiative privée et assèchent une épargne qui aurait pu être drainée vers des projets privés. Au contraire, pour les keynésiens, l'épargne des riches, alimentée par les profits, ne finance pas mécaniquement l'investissement privé. La baisse de l'investissement des entreprises tarit les flux de revenus redistribués aux ménages qui consomment moins. Il en résulte une panne de demande, à l'origine du chômage. Il faut donc relancer la demande par des politiques monétaire et budgétaire appropriées.

    Le débat qui agite l'Assemblée nationale n'est, au fond, qu'une réplique de cette controverse fondatrice de la macroéconomie : le chômage est-il « classique » ou « keynésien » ? La science économique est, à l'évidence, une science inexacte, souvent empreinte d'idéologie. Son juge de paix reste la confrontation des prédictions aux faits. A cette aune, nombre d'économistes observent que la politique de l'offre, appliquée dans chaque Etat membre sous la surveillance de la Commission européenne, mène la zone euro à la déflation. La compression des dépenses publiques et des salaires plombe la demande intra-européenne. Dans ces conditions, l'action de la Banque centrale européenne pour maintenir les taux bas et injecter des liquidités, aussi bienvenue soit-elle, est insuffisante.

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  • Libé - «Le capitalisme crée un état d’insomnie généralisé»

    Confronté à la frénésie des marchés et des réseaux, l’homme vit sans temps morts. L’universitaire Jonathan Crary lance des pistes pour échapper à la logique dévastatrice du 24/7.

    L’adulte américain dort six heures et demie par nuit, contre huit pour la génération précédente et dix heures au début du XXsiècle. De quoi cette érosion du sommeil est-elle le symptôme ? Selon Jonathan Crary, professeur d’histoire de l’art et d’esthétique à l’université de Columbia, à New York, ce grignotage du temps caractérise le capitalisme contemporain, dont le mot d’ordre 24/7 (vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept) régit le quotidien de chacun. Travailler, jouer, consommer, bloguer, chater, tout est désormais possible à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Dans un essai, 24/7, le capitalisme à l’assaut du sommeil, il décrit la frénésie de cette nouvelle temporalité, où le sommeil apparaît comme le dernier moyen de résister.

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  • Paul Alliès - Gauche en forme

    Ce week-end, deux centaines de militants socialistes se sont réunis à Bellerive-sur Allier près de Vichy pour débattre du thème: "Rassembler la gauche et les écologistes" proposé par la revue "Démocratie et socialisme" de Gérard Filoche. L'échange entre membres de diverses tendances du PS mais aussi avec les représentants des diverses formations de gauche a été une incontestable réussite. Un moment heureux dans ce contexte de démoralisation entretenu par les propos mortifères de M. Valls et J.C. Cambadelis.

    La palette des opinions représentées était très large: pour ce qui est du PS, les membres de divers courants de gauche, mais aussi des parlementaires proches de B. Hamon et des amis d'A. Montebourg étaient là. Emmanuel Maurel, l'efficace leader de l'opposition montante (et tout nouveau député européen) incarnait une synthèse des sensibilités qui se dessine semaine après semaine.

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  • Thomas Piketty, Les matins - Les inégalités : en Europe et aux Etats-Unis le phénomène qui crée la polémique par France culture

    Thomas Piketty Économiste, directeur d'études à l'EHESS, professeur à l'Ecole d'économie de Paris / Paris School of Economics
    Auteur notamment de : Le capital au XXème siècle (Seuil)


    Les matins - Les inégalités : en Europe et aux... par franceculture

  • Terra Nova : Discriminations : s'unir pour ne plus subir

    Pour lutter contre les discriminations en France, il apparaît aujourd’hui essentiel de prendre en compte leur caractère systémique et diffus et de doter les individus des moyens effectifs de se défendre. Défis cruciaux pour l’intégration républicaine, ce sont ceux auxquels s'efforce de répondre le recours collectif, défendu par cette note de Louis-Georges Tin, Mehdi Thomas Allal et Sophie Lemaire.

    La lutte contre les discriminations concerne potentiellement tous les Français, étant donné la multiplicité des critères retenus par la loi.

    Malheureusement, les condamnations demeurent aussi rares que peu dissuasives. Dans un contexte de crise économique, les discriminations représentent un phénomène pourtant de plus en plus prégnant : qu’il touche des femmes ou des minorités, les victimes sont souvent démunies pour mener une action en justice ayant des chances d’aboutir. Le recours collectif apparaît comme une réponse pertinente dans la mesure où il permet à un groupe de personnes de s’associer et de mutualiser leurs moyens afin de réparer le préjudice qu’elles ont subi. Le dispositif juridique antidiscriminatoire actuellement en vigueur en France constitue en effet une réponse peu appropriée aux discriminations collectives, souvent indirectes, qui correspondent à un phénomène diffus, invisible, et à des situations où le traitement mis en cause est en apparence neutre ou anodin, aux yeux mêmes parfois de ceux qui le commettent.  Les discriminations collectives sont en effet souvent dues à des pratiques, parfois involontaires voire inconscientes, mais qui ont des conséquences pratiques parfois lourdes, par exemple un moindre niveau de salaires et des évolutions de carrière ralenties ou bien stoppées.
     
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  • Observatoire des inégalités : Politique de la ville, la pauvreté en concentré

    17 juin 2014 - La nouvelle politique de la ville concentre ses moyens sur les plus pauvres. Au risque de pénaliser certains territoires en difficulté. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


    En pleine crise de l’emploi, 300 communes sur 900 sortent de la géographie prioritaire de la politique de la ville (voir encadré) et une centaine y entre, selon le nouveau découpage annoncé par le gouvernement. Celui-ci vient de redéfinir la carte d’une politique qui soutient les quartiers où la situation sociale est la plus difficile.

    Avec désormais un seul critère, le revenu. Les territoires retenus sont ceux où le revenu par habitant est inférieur à 60 % du revenu médian national qui s’élève à 11 250 euros par an [1]. Hormis les élus des communes évincées, personne n’y trouvera grand-chose à redire, pourtant cette situation illustre à merveille les déboires des politiques sociales actuelles.

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