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Analyses - Page 24

  • Telos - La fiction de la république représentative, Dominique Schnapper 12 avril 2023

    La pratique démocratique repose sur une série de fictions, faute desquelles elle ne saurait fonctionner, sens du vote, règle de la majorité, respect de l’Etat de droit et des institutions qui l’organisent. Or la crise actuelle n’est pas seulement sociale, et même politique, comme lors des précédentes manifestations contre les réformes des retraites, elle révèle l’affaiblissement de ces fictions nécessaires à la république représentative. La légitimité institutionnelle n’est plus admise comme impliquant nécessairement la légitimité politique. Les esprits dits brillants théorisent l’opposition entre la légitimité « procédurale » et la légitimité politique, alors que le respect de la procédure est en tant que telle politique, puisque la légitimité des gouvernants se fonde sur le respect des résultats des élections libres réalisées selon la législation.

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  • OFCE - La faillite de la Silicon Valley Bank dans une perspective historique

    par Hubert Kempf

    La faillite de la Silicon Valley Bank le 10 mars dernier est un épisode de crise bancaire qui évoque fréquemment dans la presse le souvenir de la crise financière de septembre 2008 consécutive à la faillite de la firme financière Lehman Brothers. Ce parallèle n’est pas le plus pertinent. Le contexte actuel renvoie plutôt à une autre crise bancaire américaine : celle des Savings and Loan Association des années 1980.

    1 – La première question est de comprendre pourquoi la SVB a été le maillon faible du système bancaire américain en mars 2023. La réponse semble assez simple et largement partagée : la SVB était une banque doublement étroite. Étroite en termes de clientèle d’abord : celle-ci était essentiellement constituée d’entreprises du secteur numérique qui disposaient de liquidités importantes mais qui étaient toutes sujettes aux mêmes chocs sectoriels et pouvaient ainsi se trouver au même moment dans un besoin important et urgent de liquidités

  • Le Vent se léve - Le tournant étatiste de la Chine : un retour au socialisme des origines ?

    Entre la mise au pas d’Alibaba et les attaques du Parti communiste chinois (PCC) contre les grandes entreprises privées, la Chine connaît un indéniable tournant étatiste. En Occident, certains n’ont pas manqué d’y voir le signe d’un retour aux fondements idéologiques du Parti — que ce soit pour le saluer ou pour le déplorer. On aurait tôt fait d’y voir une résurgence du socialisme des origines : cette inflexion anti-libérale est en réalité le fruit de difficultés structurelles qui grèvent la croissance chinoise et mettent à mal le modèle exportateur qui avait fait la prospérité du pays pendant trois décennies. Alors qu’il multiplie les mesures punitives contre les grandes entreprises, le parti-État met également au pas les travailleurs. Article de Ho-fung Hun, professeur d’économie à l’université John Hopkins, publié sur Jacobin et traduit par Marc Lerenard.

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  • L'article de la fin de semaine : Observatoire des inégalités - Budget et consommation : ce qui distingue les classes sociales

    Cadres et ouvriers ont des budgets différents, en montant et dans leur composition. Ces écarts permettent de comprendre où se niche la distinction sociale. On saisit aussi les effets différenciés de l’inflation. Une analyse extraite du Centre d’observation de la société.

    Chaque année, un ménage français dépense 27 400 euros en moyenne, soit 2 300 par mois, selon l’enquête sur le budget des familles réalisée par l’Insee en 2017. Quand les cadres disposent de 3 600 euros mensuels à dépenser, les ouvriers n’ont que 2 000 euros par ménage.

    L’étude de la composition des dépenses est riche d’enseignements sur les modes de vie. Elle permet aussi de mieux comprendre l’impact de l’inflation aujourd’hui.

    Les postes qui occupent une place plus importante chez les ouvriers

    Les biens de base constituent une part plus importante du budget des catégories les moins favorisées. Le poste « alimentation et boissons non alcoolisées » est – en proportion de leur budget –plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres supérieurs (16,4 % contre 13,5 %). Ces derniers peuvent s’offrir de la nourriture de qualité supérieure, plus chère (des produits bios, par exemple), mais ne mangent pas dix fois par jour : leur budget alimentation plafonne donc, rapporté à leur revenu.

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  • L'article de la semaine : Le Grand Continent - Pour une écologie épicurienne

    L'avènement d'une nouvelle morale publique ne se décrète pas. Mais en recherchant le plaisir à l'intérieur de limites librement consenties, il est possible de faire émerger un puissant imaginaire social pour structurer l'écologie politique. Une pièce de doctrine signée Paul Magnette.

    Un demi-siècle après le premier Sommet de la Terre, la destruction du vivant se poursuit à large échelle et les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter inexorablement. Cette incapacité à changer résolument de cap s’explique d’abord par la résistance des piliers de l’économie carbonée, dont les multinationales des énergies fossiles forment la pointe avancée. Mais ces obstacles objectifs ne suffisent pas à expliquer notre inertie. Si nous avançons si lentement, c’est aussi parce que nous ne parvenons pas à convaincre que changer radicalement nos modes de production et de consommation ne constitue pas forcément un renoncement, mais peut être au contraire synonyme de progrès et de plaisirs pour une immense majorité des humains.

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  • La Vie des idées - Des élites scolaires face à l’enjeu écologique

    La médiatisation des diplômés des Grandes écoles optant pour une carrière alternative correspond-elle vraiment à une tendance de fond à la fuite vers des aspirations professionnelles écologiques et sociales ? Une enquête récente sur ces étudiants d’élite fournit des éléments de réponse.

    En 2022, des cérémonies de remise des diplômes – à Agro ParisTech, HEC, Polytechnique, ou encore Sciences Po Paris – ont été le théâtre de nombreuses prises de parole étudiantes qui dénonçaient la trop grande timidité des formations de l’enseignement supérieur à l’égard des enjeux environnementaux, et leur responsabilité dans la destruction des conditions d’habitabilité de la terre, par le biais de leur participation à un système économique non viable. Ces discours, très médiatisés, font écho aux mobilisations écologiques qui, depuis quelques années, émergent dans les grandes écoles. En 2018, des élèves d’HEC, l’École normale supérieure, AgroParisTech et CentraleSupélec s’étaient d’ailleurs réunis pour publier un « manifeste pour un réveil écologique », afin d’exprimer la volonté de choisir leurs employeurs sur des critères environnementaux, et d’appeler à une meilleure intégration des enjeux écologiques dans leurs formations.

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  • Fondation Jean Jaurès - L’action sociale : entre attentes fortes des Français et besoin de proximité

    En cette période de forte mobilisation, dans quelle mesure les Français sont-ils attachés à l’action sociale, qui représente aujourd’hui 10% des dépenses de protection sociale ? Timothée Duverger, co-directeur de l’Observatoire de l’expérimentation et de l’innovation locales de la Fondation, tire les principaux enseignements d’une enquête d’opinion de l’UNCCAS, du point de vue des risques pour la cohésion sociale et de l’émergence de nouveaux problèmes publics.

    Quel rapport les Français entretiennent-ils à l’action sociale ? Alors que la crise du travail social ou plus largement de la cohésion sociale est souvent avancée, l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (UNCCAS) a mené une étude d’opinion, en partenariat avec l’Ifop, pour faire le point.

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  • Observatoire des inégalités - Pourquoi les enfants d’immigrés réussissent mieux à l’école que les autres

    Les enfants d’immigrés obtiennent moins souvent le bac que les enfants dont les parents sont nés en France. Mais si on tient compte de leur milieu social, ils réussissent mieux.

    À milieu social équivalent, les enfants d’immigrés, dont les parents sont donc nés hors de France, réussissent mieux que les enfants dont les parents sont nés en France, indique une étude du ministère de l’Éducation nationale [1] qui a suivi la scolarité d’enfants entrés au collège en 2007 et qui ont passé le bac en 2014. Pour une raison principale : les parents qui ont migré, quel que soit leur pays d’origine, ont des attentes particulièrement fortes pour leurs enfants.

    En apparence, les enfants d’immigrés réussissent nettement moins bien que les autres. Ainsi, 61 % des garçons enfants d’immigrés d’Afrique subsaharienne et 64 % de ceux du Maghreb obtiennent le bac, contre 76 % des garçons dont les parents sont nés en France (tableau 1) [2]. Seuls les enfants dont les parents sont originaires d’Asie font mieux.

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  • Le Grand Continent - La Chine face à la prochaine pandémie vue par Rao Yi Doctrines de la Chine de Xi | Épisode 28

    Alors que la Chine tente de tourner la page de la politique zéro-Covid en 2023, Rao Yi, neurobiologiste et président de l'Université médicale de Pékin, fait le bilan du système de santé publique chinois. Il propose surtout des pistes de réflexion pour améliorer les pratiques en matière de santé publique avec une certitude : la Chine doit entreprendre les réformes institutionnelles nécessaires pour pouvoir faire face à la prochaine pandémie.

    Rao Yi (né en 1962) est neurobiologiste et président de l’Université médicale à Pékin. Il a étudié et travaillé aux États-Unis pendant quelques années avant de revenir en Chine, avec un parcours respecté — en tant que scientifique mais aussi en tant qu’administrateur.

    Le texte traduit ici1 a été publié sur The Intellectual le 8 décembre 2022 — plateforme qui, en termes de contenu, peut ressembler à Scientific American — alors que la Chine commençait à revenir sur sa politique zéro-Covid. L’article de Rao est marquant par l’impatience qu’il exprime. Il ne parle pas des « succès glorieux » des batailles passées de la Chine contre la pandémie, et ne mentionne même pas le changement de politique sanitaire.

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  • Observatoire des inégalités - Les communes pauvres sont-elles plus polluées ?

    La carte des pollutions en France ne recoupe pas celle des inégalités sociales. Une étude récente montre que les habitants des grandes villes sont plus exposés à de multiples sources de pollution que ceux des petites communes. Ils ne sont pas systématiquement les plus pauvres. Une analyse d’Anne Brunner.

    Les populations les plus exposées aux pollutions sont-elles les plus pauvres et vice-versa ? Les données qui confrontent inégalités sociales et inégalités environnementales sont rares et souvent limitées à un type de pollution [1] et à une zone géographique précise [2]. Difficile donc de généraliser.

    La connaissance progresse lentement malgré tout. Pour la première fois, une étude [3] dessine une géographie des communes les plus polluées de France et la rapproche du niveau de vie des habitants. Résultat ? La nuance est de mise : les catégories sociales les plus concernées ne sont pas les mêmes dans les grandes villes, dans les zones industrielles ou dans les régions agricoles. Et les conclusions divergent selon le polluant examiné.

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  • OFCE - Fragilité bancaire : quelles conséquences sur la croissance économique et sur sa relation avec les crédits bancaires ?

    Jérôme Creel et Fabien Labondance

    La faillite de Silicon Valley Bank (SVB) relance les inquiétudes sur la solidité du système bancaire américain et, par effet de contagion, sur celle du système bancaire européen. Elle est une sorte de cas d’étude des relations complexes entre les banques et l’économie.

    La faillite de SVB intervient quelques mois après que le Comité pour le prix en Economie en mémoire d’Alfred Nobel, financé par la Banque Royale de Suède, a décerné le prix 2022 à Ben Bernanke, Douglas Diamond et Philip Dybvig pour leurs contributions à l’économie bancaire. Diamond et Dybvig exposent notamment les mécanismes par lesquels une panique bancaire peut se produire (le bouche à oreille suffit – les économistes parlent de prophéties auto-réalisatrices), la difficulté à séparer une crise de solvabilité d’une crise de liquidité et les mesures à mettre en œuvre pour y mettre fin, en assurant les dépôts[1]. Bernanke montre plus particulièrement les mécanismes par lesquels une panique bancaire peut se transmettre à l’économie réelle, justifiant dès lors que la banque centrale mette en œuvre une politique de sauvetage des banques. Indéniablement, leurs travaux permettent de mieux comprendre les décisions récentes des autorités monétaires américaines pour endiguer la crise déclenchée par SVB, comme l’extension de l’assurance sur les dépôts.

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