Le libéralisme des années 1920 a fini dans le mur de la crise financière, de la récession et du chômage. Celui de notre époque connaîtra-t-il le même sort ? On doit aux chercheurs Jean-François Ponsot et Michel Rocca d’avoir montré que pour cela, trois conditions doivent être réunies : que les économistes dominants reconnaissent leurs erreurs, que les politiques économiques changent et qu’une alternative théorique se développe. [...]
Analyses - Page 112
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La lente agonie de la pensée libérale en économie [Christian Chavagneux]
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Le meilleur de 2018/2019 - Non Fiction - " Entretien avec Luc Rouban à propos du « Paradoxe du macronisme »
Luc Rouban est politologue, directeur de recherches au CNRS et rattaché au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Il vient de publier Le paradoxe du marcronisme dans lequel il s'attache à décrypter ce qu'est réellement ce mouvement. Il a accepté de répondre à quelques questions pour présenter son livre.
Nonfiction : Vous venez de publier un ouvrage où vous expliquez, en mobilisant les outils de l’analyse électorale, ce qu’est le macronisme ou, tout au moins, ce qu’il n’est pas. Ainsi, ce serait une erreur, expliquez-vous, d’y voir un mouvement qui aurait réussi à rassembler les socio-libéraux en dépassant le clivage gauche-droite. Pourriez-vous expliciter ce point pour nos lecteurs ?
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Reporterre - Le plan secret d’Amazon en France
Enquête 1/3 - Amazon rêve d’un monde où ses clients seraient livrés en un jour. Pour y parvenir, la multinationale multiplie les hangars démesurés où se succèdent les camions. Ce développement, en France, suit une stratégie de mise en concurrence de territoires souvent sinistrés. Reporterre la détaille et publie la carte exclusive des implantations d’Amazon.
Derrière la facilité d’un clic et l’interface lisse d’un site internet se cache parfois un monstre. Amazon, le géant du commerce électronique, se bâtit en France un empire. Poussée par l’explosion de la vente en ligne, la multinationale multiplie la construction de ses immenses plateformes logistiques, alimente un flux incessant de camions et courtise les élus locaux pour devenir hégémonique. C’est l’envers du numérique. Un horizon de béton, de pollution et de chantage fiscal dont Reporterre dévoile les coulisses.
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Le meilleur de 2018/2019 - Le Figaro - «La psychiatrisation de l'adversaire ouvre les portes au totalitarisme»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Sur Twitter, la présidente du Rassemblement national s'est plainte d'une décision de justice la soumettant à un examen psychiatrique, pour avoir publié la photo d'une exécution commise par Daech. Jean-Yves Camus regrette que le débat politique en soit réduit à des accusations de démence.
Jean-Yves Camus est chercheur associé à l'IRIS et Directeur de l'Observatoire des radicalités politiques (ORAP) à la Fondation Jean Jaurès.
FIGAROVOX.- Marine Le Pen s'est énervée sur Twitter à la suite d'une décision de justice la soumettant à un examen psychiatrique, pour avoir publié la photo d'une décapitation de Daech sur Twitter. Quoi qu'on pense des idées qu'elle défend, n'est-ce pas décevant de déplacer la politique sur le champ psychiatrique?
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La Vie des Idées - Qui se sent riche en France ?
À propos de : Rapport 2019 sur les inégalités, Observatoire des inégalités, 2019.Dans son introduction au rapport 2019 de l’Observatoire des Inégalités, Louis Maurin reproche aux bourgeoisies économiques et culturelles de cacher leurs privilèges en incriminant qui les super-riches, qui les assistés. Le rapport est d’une grande richesse mais ce point de vue pose question.
Le rapport 2019 de l’Observatoire des inégalités, organisme indépendant créé il y a une quinzaine d’années, conserve les qualités d’objectivité et d’accessibilité qui lui ont permis d’imposer le thème dans le débat public. Conformément à la coutume, Louis Maurin, qui dirige cet Observatoire, ouvre le rapport par une prise de position et c’est essentiellement sur celle-ci que le présent texte se concentre, car c’est elle qui a retenu l’attention médiatique et donné le « la » de cette livraison. Louis Maurin critique le discours et la représentation de la société qui exonèrent les « classes moyennes supérieures » de leur responsabilité pour stigmatiser tantôt les « super-riches », tantôt les « assistés » et les immigrés. Une contribution bienvenue au débat public, malgré sa tonalité moralisatrice. Les catégories dominantes, selon L. Maurin, se travestiraient en « classes moyennes supérieures » pour atténuer leur position.
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Le meilleur de 2018/2019 - Non Fiction - Entretien avec Pascal Ughetto à propos d'autonomie et de digitalisation
Pascal Ughetto vient de publier Organiser l’autonomie au travail, où il se penche sur quelques innovations récentes des grandes entreprises censées faire une plus large place à l'autonomie des salariés. A cette occasion, il rappelle quelques fondamentaux de la sociologie du travail et de l'activité de travail en particulier. Il a accepté de répondre à nos questions pour présenter son livre.
Nonfiction : L’autonomie des salariés apparaît comme le nouveau graal que poursuivent les directions d’un certain nombre de grandes entreprises, en lien notamment avec la digitalisation. Pourriez-vous expliquer cette focalisation ?
Pascal Ughetto : On peut dater de 2012 ou 2013 l’apparition et la diffusion d’une interrogation, au sein des grands groupes, sur leur organisation du travail. Soudainement, ils ont été pris d’un doute sur les choix d’organisation que leurs directions avaient soutenu avec constance jusqu’alors. Trop de hiérarchie paralysante, trop de fonctionnement en silo limitant l’interconnaissance et les coopérations entre salariés d’une même entreprise, trop de lenteur du fait des circuits de validation des décisions : en moins de cinq ans, ce diagnostic s’est propagé comme une traînée de poudre. Il faudrait donc des organisations « plates », avec très peu de niveaux hiérarchiques, et donnant aux salariés de l’autonomie, pour faire, pour entreprendre, pour proposer, pour tester des idées. Quel lien avec la digitalisation ? Il est double.
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Le meilleur de 2018/2019 - Mediacité « La culture de l’éthique a du mal à s’imposer parmi les élus »
Aurore Granero, maîtresse de conférences en droit public et membre de l’Observatoire de l’éthique publique, propose de mettre à plat les indemnités de mandats et de créer un comité citoyen de suivi des dépenses des élus dans chaque collectivité.
Le 31 mai 2018, l’Observatoire de l’éthique publique (OEP) voyait le jour pour « améliorer la législation existante en matière d’éthique et de déontologie », selon son président René Dosière. Cet ex-député (PS) a œuvré tout au long de sa vie parlementaire en faveur de la moralisation de la vie publique. Et il ne compte pas s'arrêter aujourd'hui. Pour créer l'OEP, il s'est entouré d'élus nationaux ou locaux, comme Jean-Christophe Lagarde, Laurianne Rossi ou André Vallini, mais aussi de nombreux chercheurs, à l'instar de Rémi Lefebvre ou Aurore Granero. Maîtresse de conférences en droit public à l'université de Bourgogne, cette dernière siège au sein du pôle Collectivités territoriales de ce cercle de réflexion.
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Le meilleur de 2018/2019 - La Règle du jeu - Démocrates, il vous faut lire Yascha Mounk !
Montée des populismes, confiscation du pouvoir de décision : notre système politique traverse une crise sévère. Dans Le peuple contre la démocratie (éditions de l’Observatoire), Yascha Mounk dresse un constat sévère et appelle au sursaut.
C'est à plus d’un titre, par sa dimension et son ambition, son propos et ses objectifs, l’essai politique de la rentrée. Déjà best-seller à travers le monde, The People vs. Democracy. Why our freedom is in danger & how to save it, du jeune politologue Yascha Mounk, trouve une judicieuse édition française grâce au travail des éditions de l’Observatoire. Sitôt en librairie, le livre, publié en VF sous le titre Le peuple contre la démocratie, suscite un rare intérêt dans la presse d’opinion.
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Le meilleur de 2018/2019 - Revue des 2 mondes - Plan pauvreté : « il faudrait 8,5 milliards d’euros par an pour éradiquer la pauvreté »
Enseignant à la Sorbonne et membre des Économistes Atterrés, Christophe Ramaux analyse les mesures annoncées par Emmanuel Macron à l'occasion de la présentation du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté.
Revue des Deux Mondes – Qu’avez-vous pensé des mesures annoncées jeudi par Emmanuel Macron dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté ?
Christophe Ramaux – Les propositions présentées masquent un tour de passe-passe, pour ne pas dire une duperie. Le gouvernement affiche un plan à 8 milliards d’euros sur 4 ans, soit 2 milliards par an. Mais le compte n’y est pas lorsque l’on tient compte des réductions de prestations d’ores et déjà annoncées. Le gouvernement a en effet déjà décidé, après l’avoir réduite l’an passé, de ne revaloriser l’APL qu’à hauteur de 0,3 points en 2019 et en 2020.
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Le meilleur de 2018/2019 - La Vie des idées - Qui sont les émergents ? À propos de : Joël Ruet, Des capitalismes non alignés ; les pays émergents, ou la nouvelle relation industrielle du monde, Raisons d’Agir
Chine, Inde, Brésil... Les « pays émergents » prennent une place toujours croissante sur la scène mondiale. Analysant leurs trajectoires, J. Ruet précise ce qui distingue et caractérise aujourd’hui ces puissances et la position cruciale qu’elles occupent dans l’économie mondialisée.
Recensé : Joël Ruet, Des capitalismes non alignés ; les pays émergents, ou la nouvelle relation industrielle du monde, Raisons d’Agir, 2016, collection « Cours et travaux ». 218 p., 20 €.Cet ouvrage a été conçu par un économiste spécialiste des réalités et des politiques environnementales, énergétiques et industrielles des pays que l’on nomme communément « pays émergents », soit les nouvelles grandes puissances économiques du Sud, sur la définition desquels le livre revient plusieurs fois de manière critique.
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Non Fiction - La gouvernance Macron, entre « extrême centre » et gilets jaunes
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée il y a deux ans, le temps de l’analyse politique semble avoir toujours un temps de retard sur les événements – la crise des « gilets jaunes » ayant éclaté à peine 18 mois après sa prise de pouvoir, sans bénéficier d’un « état de grâce » d’une année pleine. Le commentaire politique, qui sature les colonnes des journaux et les antennes radio et télévisuelles, continue, tel un hamster dans sa cage, sa rengaine trop bien connue mais ne semble plus tellement écouté ni particulièrement légitime. En effet, par paresse ou par conformisme (et parfois les deux « en même temps »), aucun éditorialiste n’a véritablement vu venir le « séisme politique » (pour reprendre leurs expressions par trop spectaculaires) des élections présidentielles et législatives de 2017…
Or, en cette année 2019, outre des pamphlétaires en « début de carrière » – le téméraire Juan Branco semble l’embrasser avec envie…–, de premières analyses politiques de fond se font (enfin ?) jour, de la part de commentateurs prenant un peu de recul sur la situation de la « gouvernance » du pays, ce mot semblant plus pertinent pour analyser le « macronisme » au pouvoir, tant les seules réalités institutionnelles et gouvernementales ne sauraient suffire à la compréhension des enjeux.
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