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Analyses - Page 108

  • Le meilleur de 2018/2019 - La vie des idées - La peine sans le salaire À propos de : Maud Simonet, Travail gratuit : La nouvelle exploitation ?, Textuel

    Le travail gratuit se présente aujourd’hui sous des formes diverses : bénévolat, service civique, stages, digital labor… Partant des leçons déjà anciennes du féminisme sur le travail domestique, la sociologue Maud Simonet renouvelle l’analyse de ces formes contemporaines d’exploitation.

    Voici un petit livre qui donne à penser. Il se présente comme un essai de 152 pages sur ce que Maud Simonet appelle le « travail gratuit ». Cette expression est utilisée pour désigner le bénévolat, le workfare (contrepartie en travail pour des allocataires d’aide sociale), mais aussi le volontariat, le service civique, les stages ou encore le digital labor (travail mené par des particuliers sur internet, par exemple la publication sur un blog ou la reconnaissance de mots indéchiffrables par des robots dans le cadre de « recaptchas »). Le pari du livre consiste à rassembler ces expériences diverses sous une même étiquette pour mettre au jour ce qu’elles ont de commun. Ce faisant, Maud Simonet donne une cohérence à l’ensemble de son parcours de recherche durant lequel elle a enquêté sur ces différents types d’activités.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - Non Fiction - La République des inspecteurs

    En 1924, le critique littéraire Albert Thibaudet avait parlé d’une « république des professeurs » à propos de la composition socioprofessionnelle des membres du Cartel des gauches. En 2018, Laurent Mauduit, journaliste et co-fondateur de Mediapart, s’attelle à la description d’une république des inspecteurs des finances dans son dernier essai intitulé La Caste. Enquête sur cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir . Auteur d’une quinzaine de livres, dont l’un des plus récents porte sur les renoncements du Parti socialiste : A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient , Mauduit vise cette fois-ci le gouvernement d’Emmanuel Macron.

    La prise du pouvoir par la haute fonction publique de Bercy

    Selon Mauduit, une certaine haute fonction publique aurait pris le pouvoir. L’élection de Macron, haut fonctionnaire, ex-banquier d’affaires de moins de quarante ans, mais aussi ancien assistant (éditorial) du philosophe Paul Ricoeur, qui écrivait dans les années 1960 que les « oligarchies de compétents, associées aux puissances d’argent » constituaient un danger pour la démocratie, incarne cet état de fait.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - The Conversation, Arnaud Mercier - « Gilets jaunes », médias et Internet : les premiers enseignements

    Le mouvement des « gilets jaunes » est parti d’initiatives individuelles en ligne qui ont fini par agréger des soutiens par effet boule de neige. Mais ce mouvement social a rapidement éprouvé le besoin de s’incarner physiquement en occupant l’espace sur l’ensemble du territoire français. Ces occupations physiques sont des lieux efficaces pour être entendus des autorités (stations-service, dépôts pétroliers, péages autoroutiers…). Mais ils sont aussi symboliques. Les ronds points sont souvent situés aux entrées périphériques de villes, dont beaucoup ont été chassés par le surenchérissement du coût des loyers ou des terrains. Les entrées des commerces de grande distribution sont aussi des lieux d’exclusion pour ceux qui aimeraient pouvoir y faire régulièrement leurs courses mais qu’un pouvoir d’achat en berne rend inaccessibles.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - Observatoire des inégalités - Les allocations réduisent le nombre de pauvres de cinq millions

    Les prestations sociales réduisent le nombre de personnes pauvres en France de 13,7 à 8,7 millions de personnes. Sans elles, 22 % de la population vivrait sous le seuil de pauvreté.

    Si notre système de prestations sociales et d’impôts n’existait pas, le taux de pauvreté en France serait de 22 % et non de 14, 1 % (au seuil de pauvreté fixé à 60 % du niveau de vie médian [1]) selon le ministère des Solidarités [2]. Le nombre de pauvres est réduit de 13,7 à 8,7 millions de personnes. Concrètement, notre modèle social évite la pauvreté à cinq millions de personnes. Une grande partie des personnes concernées préfèreraient vivre de leurs propres ressources et en particulier avoir un emploi, il n’en demeure pas moins que les aides jouent un rôle indispensable, notamment pour les plus éloignés de l’emploi (personnes âgées, handicapées, etc.).

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  • Le meilleur de 2018/2019 - Nouveau rapport d’Attac : « Les grandes entreprises françaises : un impact désastreux pour la société et la planète ! »

    Attac France, en partenariat avec l’Observatoire des multinationales, publie ce rapport qui synthétise le véritable bilan des entreprises du CAC 40 en matière de justice sociale, justice écologique et justice fiscale.

    A l’occasion du Forum économique mondial de Davos 2019 et de la deuxième édition du « Choose France summit », Attac France fait une série de propositions concrètes lesquelles, si elles étaient mises en œuvre par les pouvoirs publics, contribueraient à répondre aux exigences de justice sociale, fiscale et climatique, aujourd’hui portées par la majorité de la population.

    Dans ce rapport il est révélé qu’entre 2010 et 2017 : les impôts versés par les entreprises du CAC 40 ont baissé de 6,4 % en valeur absolue, alors que leurs bénéfices cumulés ont augmenté de 9,3 % et les dividendes versés aux actionnaires de 44 % en valeur absolue également sur la même période, tandis que leurs effectifs en France ont baissé de 20 %.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - La Vie des idées - Où va la France populaire ? Nicolas Duvoux

    La classe ouvrière n’est plus, la France populaire se fragmente entre classes moyennes et précarisation croissante. Ce nouvel ouvrage de la collection Vie des idées - Puf dresse une cartographie fine et vivante d’un milieu en pleine recomposition qui tente de faire face, individuellement et collectivement, aux inégalités sociales.
     
    Ce livre étudie les classes populaires à travers des prismes variés (travail et emploi, trajectoires résidentielles, conditions de revenus, pratiques culturelles, ressorts moraux). Il a pour but de dresser une cartographie des classes populaires, en repartant du constat de leur différenciation. L’éclatement du monde ouvrier, scindé entre d’une part des strates qui se rapprochent des classes moyennes ou, à tout le moins, de leurs échelons inférieurs que sont les professions intermédiaires, et d’autre part des groupes qui s’enfoncent dans la précarité voire la pauvreté, a été un élément décisif du désarmement identitaire et politique du groupe.
     
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  • Le meilleur de 2018/2019 - La Vie des idées - Peut-on défendre le populisme ? À propos de : Chantal Mouffe, Pour un populisme de gauche, Albin Michel

    Le populisme, explique Ch. Mouffe dans un manifeste, est une stratégie pour conquérir le pouvoir qui consiste à opposer le peuple aux élites afin de lutter contre l’hégémonie néolibérale. Mais cette stratégie tourne délibérément le dos à tous les principes qui ont construit la démocratie moderne.

    Chantal Mouffe, professeure au département de sciences politiques et de relations internationales à l’université de Westminster, propose, dans le prolongement de ses écrits, une synthèse de (qui est en même temps une variation sur) ses principales thèses. Elle n’en est pas à son coup d’essai, car elle travaille sur la question du populisme depuis les années 1980 dans le sillage des réflexions qu’elle a pu mener avec Ernesto Laclau. L’auteure prend soin de préciser le statut de son texte à mi-chemin entre théorie et intervention. Cet ouvrage peut être considéré comme un manifeste pour un « populisme de gauche ». Au-delà du cadre strictement académique au sein duquel elles se placent, ces thèses revêtent une importance particulière du fait de l’écho qu’elles reçoivent dans le monde militant, notamment, en France, au sein de la France Insoumise par exemple (elle était invitée aux côtés de MM. Ruffin et Bompard à l’Université d’été 2017 de la France Insoumise et elle cite ce parti comme exemple de la stratégie populiste qu’elle revendique).

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  • Le meilleur de 2018/2019 - Le vent se lève - Italie : La stratégie du chaos pour dissimuler l’incompétence

    Le gouvernement italien a finalement fait adopter son plan économique. L’alliance formée par l’extrême droite de Matteo Salvini et le Mouvement cinq étoiles a vu la première version de son budget rejetée par la Commission européenne. En fonction depuis six mois, les nouveaux élus n’ont pas encore trouvé les fonds pour réaliser leurs promesses de campagne, comme le revenu de citoyenneté. En revanche, s’il y a un domaine dans lequel le gouvernement s’est manifesté dès son arrivée, c’est au niveau du démantèlement du système d’accueil des migrants et de la diabolisation des étrangers. Par Florian Pietron.

    La promesse de campagne du Mouvement cinq étoiles : un revenu de citoyenneté basé sur des erreurs mathématiques.

    Le Mouvement cinq étoiles prétendait lutter contre les inégalités sociales en se revendiquant apolitique et proche des citoyens. Sa communication est basée sur la désillusion des italiens concernant les gouvernements précédents : la droite conservatrice de Silvio Berlusconi ou la social-démocratie de Matteo Renzi. Ainsi, en adoptant une posture « qualunquiste », le parti de Luigi Di Maio est parvenu à convaincre la majeure partie des citoyens qui considèrent que les hommes politiques, indépendamment de leur parti, sont des élites qui n’ont pas la préoccupation d’améliorer la vie des italiens. Malheureusement, en terme factuel, le Mouvement cinq étoiles perpétue la politique libérale du gouvernement précédent.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - Démocratie interactive : pour un grand débat

    Avec les « gilets jaunes », c’est sans doute la première fois depuis longtemps en France qu’un mouvement, social en apparence, est aussi clairement politique. C’est aussi la première fois que le cadre institutionnel et même constitutionnel est aussi directement et aussi fortement impliqué dans des revendications. Ces circonstances exceptionnelles contraignent tous les acteurs à réagir, à critiquer, à proposer dans le cadre du grand débat national. Jacques Lévy, professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne et à l’Université de Reims et membre du rhizome Chôros, livre ici une analyse critique de la « démocratie directe » et formule des propositions pour la mise en place d’une véritable démocratie interactive.

    I - La démocratie directe contre le politique : ce que nous dit la Suisse

    Il existe plusieurs alternatives à la démocratie représentative. La démocratie directe n’est pas représentative, mais elle n’est pas non plus participative car elle est la plus radicalement délibérative. La Suisse est, de loin, le pays du monde où la démocratie directe occupe le rôle le plus central dans le système politique. Elle présente une expérience historique originale qui mérite d’être analysée avec précision.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - Jean Gadrey - Benjamin Griveaux recalé (lui aussi) au Bac ES : « toutes les autres grandes démocraties occidentales ont réglé le problème du chômage de masse. »

    Emmanuel Macron n’est pas le seul à enchaîner des inepties économiques (voir mon billet précédent). Benjamin Griveaux fait partie de ses meilleurs disciples. La dernière de ses formules choc remonte à son « grand entretien » du 7 janvier matin sur France Inter (vers 19 minutes 30) : « Toutes les autres grandes démocraties occidentales, en mettant de côté l’Espagne et le Portugal, ont réglé le problème du chômage de masse, toutes. Nous sommes les seuls à avoir un taux de chômage à 9 % quand tous les autres sont entre 4 et 6 % ».Emmanuel Macron n’est pas le seul à enchaîner des inepties économiques (voir mon billet précédent). Benjamin Griveaux fait partie de ses meilleurs disciples. La dernière de ses formules choc remonte à son « grand entretien » du 7 janvier matin sur France Inter (vers 19 minutes 30) : « Toutes les autres grandes démocraties occidentales, en mettant de côté l’Espagne et le Portugal, ont réglé le problème du chômage de masse, toutes. Nous sommes les seuls à avoir un taux de chômage à 9 % quand tous les autres sont entre 4 et 6 % ».
     
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  • Le meilleur de 2018/2019 - Fondation Jean Jaurès - Pour une régulation économique internationale démocratique

    Que pourrait – et devrait – être une régulation démocratique ? L’ancien ministre algérien Smaïl Goumeziane rappelle que le phénomène des « gilets jaunes » s’inscrit dans le contexte de la mondialisation néolibérale dont il examine la signification et les conséquences économiques, environnementales, politiques et sociales.

    Au-delà des revendications immédiates, disparates et parfois contradictoires qu’il exprime, le mouvement dit des « gilets jaunes » est le signe, le plus récent, d’un mal profond qui touche l’ensemble des sociétés depuis l’avènement, puis la domination, de la mondialisation au cours des trente dernières années. Un mouvement qui, à bien des égards, est le « petit frère » des mouvements sociaux de type « émeutier » en vogue dans bien des pays pauvres, ou encore des « printemps arabes » qui ont fleuri, il y a quelques années, au sud de la Méditerranée. Car la misère, les questions de dignité et le déficit démocratique n’ont pas de frontières. Ils sont, eux aussi, mondialisés.

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