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Analyses - Page 111

  • Le meilleur de 2018/2019 - Non Fiction - Entretien avec Pascal Ughetto à propos d'autonomie et de digitalisation

    Pascal Ughetto vient de publier Organiser l’autonomie au travail, où il se penche sur quelques innovations récentes des grandes entreprises censées faire une plus large place à l'autonomie des salariés. A cette occasion, il rappelle quelques fondamentaux de la sociologie du travail et de l'activité de travail en particulier. Il a accepté de répondre à nos questions pour présenter son livre.

    Nonfiction : L’autonomie des salariés apparaît comme le nouveau graal que poursuivent les directions d’un certain nombre de grandes entreprises, en lien notamment avec la digitalisation. Pourriez-vous expliquer cette focalisation ?

    Pascal Ughetto : On peut dater de 2012 ou 2013 l’apparition et la diffusion d’une interrogation, au sein des grands groupes, sur leur organisation du travail. Soudainement, ils ont été pris d’un doute sur les choix d’organisation que leurs directions avaient soutenu avec constance jusqu’alors. Trop de hiérarchie paralysante, trop de fonctionnement en silo limitant l’interconnaissance et les coopérations entre salariés d’une même entreprise, trop de lenteur du fait des circuits de validation des décisions : en moins de cinq ans, ce diagnostic s’est propagé comme une traînée de poudre. Il faudrait donc des organisations « plates », avec très peu de niveaux hiérarchiques, et donnant aux salariés de l’autonomie, pour faire, pour entreprendre, pour proposer, pour tester des idées. Quel lien avec la digitalisation ? Il est double.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - Mediacité « La culture de l’éthique a du mal à s’imposer parmi les élus »

    Aurore Granero, maîtresse de conférences en droit public et membre de l’Observatoire de l’éthique publique, propose de mettre à plat les indemnités de mandats et de créer un comité citoyen de suivi des dépenses des élus dans chaque collectivité.

    Le 31 mai 2018, l’Observatoire de l’éthique publique (OEP) voyait le jour pour « améliorer la législation existante en matière d’éthique et de déontologie », selon son président René Dosière. Cet ex-député (PS) a œuvré tout au long de sa vie parlementaire en faveur de la moralisation de la vie publique. Et il ne compte pas s'arrêter aujourd'hui. Pour créer l'OEP, il s'est entouré d'élus nationaux ou locaux, comme Jean-Christophe Lagarde, Laurianne Rossi ou André Vallini, mais aussi de nombreux chercheurs, à l'instar de Rémi Lefebvre ou Aurore Granero. Maîtresse de conférences en droit public à l'université de Bourgogne, cette dernière siège au sein du pôle Collectivités territoriales de ce cercle de réflexion.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - La Règle du jeu - Démocrates, il vous faut lire Yascha Mounk !

    Montée des populismes, confiscation du pouvoir de décision : notre système politique traverse une crise sévère. Dans Le peuple contre la démocratie (éditions de l’Observatoire), Yascha Mounk dresse un constat sévère et appelle au sursaut.

    C'est à plus d’un titre, par sa dimension et son ambition, son propos et ses objectifs, l’essai politique de la rentrée. Déjà best-seller à travers le monde, The People vs. Democracy. Why our freedom is in danger & how to save it, du jeune politologue Yascha Mounk, trouve une judicieuse édition française grâce au travail des éditions de l’Observatoire. Sitôt en librairie, le livre, publié en VF sous le titre Le peuple contre la démocratie, suscite un rare intérêt dans la presse d’opinion.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - Revue des 2 mondes - Plan pauvreté : « il faudrait 8,5 milliards d’euros par an pour éradiquer la pauvreté »

    Enseignant à la Sorbonne et membre des Économistes Atterrés, Christophe Ramaux analyse les mesures annoncées par Emmanuel Macron à l'occasion de la présentation du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté.

    Revue des Deux Mondes – Qu’avez-vous pensé des mesures annoncées jeudi par Emmanuel Macron dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté ?

    Christophe Ramaux – Les propositions présentées masquent un tour de passe-passe, pour ne pas dire une duperie. Le gouvernement affiche un plan à 8 milliards d’euros sur 4 ans, soit 2 milliards par an. Mais le compte n’y est pas lorsque l’on tient compte des réductions de prestations d’ores et déjà annoncées. Le gouvernement a en effet déjà décidé, après l’avoir réduite l’an passé, de ne revaloriser l’APL qu’à hauteur de 0,3 points en 2019 et en 2020.

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  • Le meilleur de 2018/2019 - La Vie des idées - Qui sont les émergents ? À propos de : Joël Ruet, Des capitalismes non alignés ; les pays émergents, ou la nouvelle relation industrielle du monde, Raisons d’Agir

    Chine, Inde, Brésil... Les « pays émergents » prennent une place toujours croissante sur la scène mondiale. Analysant leurs trajectoires, J. Ruet précise ce qui distingue et caractérise aujourd’hui ces puissances et la position cruciale qu’elles occupent dans l’économie mondialisée.

    Recensé : Joël Ruet, Des capitalismes non alignés ; les pays émergents, ou la nouvelle relation industrielle du monde, Raisons d’Agir, 2016, collection « Cours et travaux ». 218 p., 20 €.

    Cet ouvrage a été conçu par un économiste spécialiste des réalités et des politiques environnementales, énergétiques et industrielles des pays que l’on nomme communément « pays émergents », soit les nouvelles grandes puissances économiques du Sud, sur la définition desquels le livre revient plusieurs fois de manière critique.

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  • Non Fiction - La gouvernance Macron, entre « extrême centre » et gilets jaunes

    Depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée il y a deux ans, le temps de l’analyse politique semble avoir toujours un temps de retard sur les événements – la crise des « gilets jaunes » ayant éclaté à peine 18 mois après sa prise de pouvoir, sans bénéficier d’un « état de grâce » d’une année pleine. Le commentaire politique, qui sature les colonnes des journaux et les antennes radio et télévisuelles, continue, tel un hamster dans sa cage, sa rengaine trop bien connue mais ne semble plus tellement écouté ni particulièrement légitime. En effet, par paresse ou par conformisme (et parfois les deux « en même temps »), aucun éditorialiste n’a véritablement vu venir le « séisme politique » (pour reprendre leurs expressions par trop spectaculaires) des élections présidentielles et législatives de 2017…

    Or, en cette année 2019, outre des pamphlétaires en « début de carrière » – le téméraire Juan Branco semble l’embrasser avec envie…–, de premières analyses politiques de fond se font (enfin ?) jour, de la part de commentateurs prenant un peu de recul sur la situation de la « gouvernance » du pays, ce mot semblant plus pertinent pour analyser le « macronisme » au pouvoir, tant les seules réalités institutionnelles et gouvernementales ne sauraient suffire à la compréhension des enjeux.

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  • Non Fiction - Le soin ne peut être pensé sans le soigné

     

    Un numéro encore récent de la revue belge Culture et Démocratie (n°47, 2018) se demandait, sous le titre « Prendre soin », ce que peut signifier « soigner, prendre soin, réparer, guérir, dans la société contemporaine ». Il montrait fort bien que notre époque se montre plus que jamais soucieuse du soin, de la santé, au sens où nous commençons à amplifier à juste titre cette question du soin en y intégrant des réflexions sur l’art et la culture au cœur du soin, sur le souci de soi dans le soin, sur l’écoute des patients et la forme de la thérapie, cherchant ainsi à déployer dans le soin « les ailes du sens ».

    Que l’époque soit soucieuse de tout cela, on ne peut que le constater au vu des manifestations des patients et des personnels hospitaliers. Est-ce aussi la signification que nous devrions prêter à un ministère de la santé ? Sans doute. À une condition cependant : que les propositions de ce ministère ne se bornent pas à organiser la gestion de la santé publique sous une forme quantitative, ou à pallier les crises suscitées au cœur de ce bien commun que pourrait représenter la santé, ainsi que le montre Michel Foucault, dans Sécurité, territoire, population (2004).

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  • Observatoire des inégalités - Que pensent les Français des inégalités ?

    Les trois quarts des Français estiment que la société est « plutôt injuste ». Cette part a augmenté de dix points depuis le début des années 2000. Revue de détail de l’opinion face aux inégalités. Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    76 % des Français estiment que la société française est « plutôt injuste », selon l’édition 2018 du baromètre annuel du ministère des Solidarités. 21 % la trouvent « plutôt juste » et 3 % ne se prononcent pas. Cette enquête, réalisée tous les ans, confirme le résultat de nombreux sondages qui vont dans le même sens. Ainsi, une enquête réalisée par les Pupilles de l’enseignement public en décembre 2018 [1] indiquait que 50 % de la population estimait notre société « plutôt inégalitaire » et 28 % « très inégalitaire », chiffre quasiment constant depuis 2014.Ce chiffre doit être utilisé avec précaution. À moins de vivre dans un monde absolument égalitaire, on peut toujours trouver qu’il persiste de l’injustice et trouver le monde « plutôt injuste », l’expression est très floue.

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  • La Vie des idées - La société automobile

    À propos de : Yoann Demoli et Pierre Lannoy, Sociologie de l’automobile, La Découverte

    La voiture est partout. Le succès de la motorisation s’explique par l’adéquation entre une marchandise et les aspirations des individus, en lien avec l’essor de la consommation et l’appétit de mobilité urbaine. Voiture-autonomie ou aliénation automobile ?

    La place prise par les dépenses et les règles liées à la voiture dans les revendications des gilets jaunes et le lieu même de leurs premiers rassemblements, les ronds-points, rappellent la centralité de l’automobile dans notre société. Étrangement, celle-ci a peu suscité l’intérêt des sociologues, qui l’ont abordée par le biais de la ville, de la consommation ou des déviances.

    Yoann Demoli et Pierre Lannoy, sociologues à Versailles-Saint-Quentin et à l’Université libre de Bruxelles, ont acquis une grande familiarité avec cet objet, qui leur permet de proposer une synthèse prenant l’automobile comme point d’observation de la société. Ils offrent, dans un petit livre dense et bien construit, un aperçu d’un siècle de sociologie sur l’automobile, essentiellement en France et aux États-Unis.

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  • Fondation Jean Jaurès - LREM et RN : deux France que tout oppose

    Les dernières élections européennes montrent que le processus de recomposition politique initiée en 2017 est toujours en cours : à travers l’analyse des résultats du 26 mai – et particulièrement la domination de La République en marche et du Rassemblement national –, Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach montrent les structurations d’un vote de plus en plus conforme avec la réalité socioculturelle et économique du pays

    Les élections européennes ont démontré que la séquence électorale de 2017 n’était pas un accident et que le processus de recomposition politique lancée à cette occasion n’était pas terminé. Conformément à l’idée défendue dans notre livre[1], nous assistons à la mise en conformité du paysage électoral avec la réalité socioculturelle et économique du pays. Après l’implosion du Parti socialiste en 2017, ce processus s’est traduit aux européennes par la désagrégation de la coalition sociologique que Jean-Luc Mélenchon était parvenu à rassembler derrière lui de manière éphémère et par la dislocation des Républicains.

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  • Observatoire des inégalités - Rapport 2019 : l’essentiel sur les inégalités de revenus

    Quelle est l’amplitude des écarts de revenus et de patrimoine en France ? Comment évoluent les inégalités monétaires et la pauvreté ? L’essentiel du chapitre « Revenus » du Rapport sur les inégalités édition 2019, de l’Observatoire des inégalités.

    En moyenne, les Français les 10 % les plus aisés touchent 6,7 fois plus que les 10 % les plus pauvres (Insee, 2 016) après impôts et prestations sociales. La France est, après la Suisse, le pays d’Europe où les riches sont les plus riches : le 1 % des plus aisés touchent au moins 7 000 euros contre 5 800 euros au Royaume-Uni par exemple (Eurostat, moyenne 2013-2016). Au total, le 1 % le plus riche récupère presque 6 % des revenus de l’ensemble des ménages.

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