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Analyses - Page 104

  • Non Fiction - Des méthodes scientifiques pour lutter contre la pauvreté

    A l'occasion de l'attribution du "prix Nobel en économie" à Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo, Nonfiction republie la critique de leur livre "Repenser la pauvreté".

    La Banque mondiale vient d’annoncer qu’un des principaux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) venait d’être atteint avec cinq ans d’avance sur le calendrier prévu. Selon, cette grande institution internationale,  l’extrême pauvreté (vivre en dessous du seuil de 1,25 dollars par jour) a été réduite de moitié. Cette annonce fait néanmoins douter nombreuses organisations non gouvernementales (ONG), pour qui ces résultats ne mettent pas assez en évidence l’effet de la croissance économique très forte dans les deux immenses pays concernés que sont la Chine et l’Inde et donc la forte disparité qu’il existe entre pays dans ce domaine.

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  • La vie des idées - Les nouvelles frontières de la sociologie de l’éducation

    À propos de : Jal Mehta and Scott Davies, Editors, Education in a New Society. Renewing the Sociology of Education. The University of Chicago Press

    Le vaste panorama de l’actualité de la sociologie de l’éducation proposé par Davies et Mehta permet de mieux comprendre les mécanismes de la reproduction scolaire et le rôle des réformes éducatives dans la résorption des inégalités scolaires.

    La sociologie de l’éducation a un passé glorieux. Entre le milieu des années 1960 et la fin des années 1970, une poignée de sociologues français, américains et britanniques de premier plan (Bourdieu et Passeron, Boudon, Coleman, Bell, Bowles et Gintis, Collins, Bernstein, Willis) jettent les bases de la discipline et imposent l’éducation comme une question incontournable pour comprendre les sociétés modernes. C’est aussi sur le terrain de l’école que se mènent alors des débats théoriques majeurs qui agitent la discipline sociologique tout entière. Rétrospectivement, cette période est présentée dans ce livre collectif dirigé par Jal Mehta (Professeur à l’Université de Harvard) et Scott Davies (Professeur à l’Université de Toronto) comme un âge d’or de la sociologie de l’éducation qui aurait aujourd’hui perdu de sa superbe et de sa capacité d’influence sur la pensée sociologique générale. Les fondateurs étaient de tels géants que leur empreinte sur la discipline perdure et que les spécialistes actuels se contenteraient, pour l’essentiel, de perpétuer de manière relativement routinière les traditions de recherche qu’ils ont inaugurées. Mehta et Davies plaident donc pour un renouvellement de la sociologie de l’éducation. Ce projet se justifie d’autant plus que, comme le suggère également le titre du livre, la société a changé, ainsi que la place occupée par l’éducation et l’école en son sein.

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  • Le Vent se lève - La guerre larvée au sein du Parti démocrate

    À l’image des divisions politiques et stratégiques qui traversent le parti démocrate, un nombre record de candidats briguent l’investiture pour la présidentielle de 2020. De vingt-quatre en avril, ils sont encore une douzaine à faire campagne à cinq mois du premier scrutin. Trois candidats font la course en tête : le centriste Joe Biden, la sociale-démocrate Elizabeth Warren et le socialiste Bernie Sanders. Par Politicoboy.

    Pour comprendre les difficultés du Parti démocrate et les particularités de cette primaire, il faut revenir quatre ans en arrière.

    En 2016, Hillary Clinton mobilise ses réseaux d’influence pour s’assurer du soutien de la machine démocrate. Barack Obama, les cadres du parti, la presse libérale et l’appareil financier font bloc derrière sa candidature. Ses principaux adversaires jettent rapidement l’éponge. Joe Biden est vivement encouragé à rester sur la touche – « Vous ne réalisez pas ce dont ils sont capables, les Clinton essayeront de me détruire » confira-t-il en off. À gauche, Elizabeth Warren renonce à se présenter et apporte son soutien à Hillary Clinton.

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  • Fondation Jean Jaurès - L’Italie et son Parlement par Jean-Philippe Derosier

    Le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille, auteur du blog La Constitution décodée, consacre sa troisième contribution d’une série réalisée en partenariat avec L’Hétairie à la révision constitutionnelle, en Italie, tendant à réduire le nombre de parlementaires. Un débat qui trouve un écho de l’autre côté des Alpes.

    Le 8 octobre 2019, la Chambre des députés italienne vote définitivement une révision constitutionnelle tendant à réduire le nombre de parlementaires.

    Les articles 56 et 57 de la Constitution prévoient respectivement 630 députés et 315 sénateurs (à ces derniers s’ajoutant les anciens présidents de la République, membres de droit, ainsi qu’un maximum de cinq sénateurs nommés à vie par le président de la République, pour avoir « distingué la patrie de leurs très hauts mérites dans le secteur social, scientifique, artistique et littéraire ». La révision prévoit d’en réduire les effectifs à 400 députés et 200 sénateurs (auxquels s’ajouteront encore les sénateurs à vie), soit une réduction de 36,5 %.

    C’est un débat que l’on connaît également en France, où une réforme initiale proposait de réduire de 30 % le nombre de parlementaires, tandis qu’un projet de loi organique est actuellement sur le bureau de l’Assemblée nationale, prévoyant d’abaisser ce nombre de 25 %.

    Ce léger changement ne modifie en rien la position que l’on a déjà exprimée sur le sujet : une telle réduction asphyxierait la représentation parlementaire française et mènerait notre démocratie parlementaire à l’embolie.

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  • Fondation Jean Jaurès - Pour une nouvelle décentralisation de la République : Vincent Aubelle et Éric Kerrouche

    La raison technicienne et la révérence faite aux chiffres ont envahi depuis de nombreuses années la décentralisation. Ceci a fatigué la démocratie locale : les électeurs désertent les urnes et les vocations d’élus se font de plus en plus rares. Dans un essai publié par la Fondation Jean-Jaurès en partenariat avec le groupe socialiste et républicain au Sénat, Vincent Aubelle, professeur associé des universités de droit public au département Génie urbain de l’École d’urbanisme de Paris (Université Paris-Est - Marne-la-Vallée), et Nicolas Kada, professeur de droit public à l’Université Grenoble Alpes, plaident pour un abandon de l’approche étriquée qui caractérise la décentralisation aujourd’hui. En revenant à l’idéal de la devise républicaine, ils proposent de retrouver une pensée politique qui dessine, enfin, une véritable République décentralisée. Vincent Aubelle en débat avec Éric Kerrouche, sénateur des Landes et directeur de recherche au CNRS.

  • La Vie des idées - Les nouveaux travailleurs des applis par Sarah Abdelnour & Dominique Méda

    L’irruption des plateformes numériques et des applications bouleverse les formes de travail et d’emploi. Ce nouveau livre de la collection Puf-Vie des idées en étudie les effets : le contournement du salariat, l’extension du domaine du travail, mais aussi les résistances et les régulations face à ces nouvelles dynamiques du capitalisme avancé.
     
    Quels impacts les applications numériques et Internet peuvent-ils avoir sur nos manières de travailler et sur nos statuts d’emploi ? En quoi le fait de commander un véhicule via une application plutôt que par téléphone constituerait la révolution que suggère le terme d’« ubérisation » ? Le passage en ligne de la commande de travail a fourni l’occasion à de nombreuses entreprises de contourner le code du travail, tout en leur offrant de nouveaux outils de contrôle des travailleurs.
     
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  • Fondation Jean Jaurès - Le budget des sports 2020 gonflé par les Jeux olympiques

    Après deux années de baisses consécutives, qui avaient provoqué la déception et l’inquiétude du mouvement sportif, le budget du ministère des Sports est annoncé à la hausse dans le projet de loi de finances 2020. Présenté le 27 septembre 2019 par la ministre Roxana Maracineanu, il passe de 525 millions d’euros en 2019 à 710,42 millions d’euros, soit une augmentation de 35,5 %. Pour Richard Bouigue et Pierre Rondeau, derrière l’annonce d’un budget « inédit » depuis 2006, se cache en fait un budget principalement gonflé par l’enveloppe des Jeux olympiques.

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  • LVSL, Lenny Benbara - Comment la France insoumise est devenue un parti de gauche contestataire

    Après une campagne présidentielle en 2017 quasiment parfaite, les déconvenues se sont multipliées pour la France insoumise. Bien qu’une part de celles-ci puisse être imputée à des facteurs extérieurs, la réalité est que les erreurs stratégiques ont été nombreuses et qu’elles sont bien au cœur de la débâcle qui a conduit le mouvement à passer de 19,6 % des voix aux présidentielles à 6,3 % aux européennes. En cause, une vision de la politique qui relève de la guerre de mouvement permanente et d’une agressivité excessive dans le discours, notamment pendant les périodes qui se prêtaient à un récit plus consensuel et moins clivant. Analyse.

    Au cours de l’année 2017, marquée par la mise en œuvre de la recomposition politique à laquelle nous continuons d’assister, nous avons identifié deux enjeux majeurs auxquels la France insoumise allait faire face si elle voulait élargir son électorat vers l’électorat macronien flottant et dégagiste et vers les classes populaires qui sont tentées par le vote Rassemblement national. Le premier passe par la construction d’une crédibilité afin qu’une candidature telle que celle de Jean-Luc Mélenchon ne soit pas perçue comme un « saut dans l’inconnu ». Car en effet, personne ne souhaite jouer son avenir sur un coup de poker. Dans une configuration où le néolibéralisme génère de nombreuses incertitudes et une forte anxiété, les populations ont besoin de certitudes et non d’aventurisme.

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  • Fondation Jean Jaurès - La culture : un service public ou un droit ?

    Depuis sa création, il y a soixante ans, l’action du ministère de la Culture est structurée par le principe de « service public ». À l’heure où l’État est accusé de manquer à certains de ses devoirs de préservation de ses missions, quel avenir se joue pour le service public de la culture ? Dans cette première note d’une série consacrée aux 60 ans du ministère de la Culture, Léa Cesari, doctorante en histoire des politiques culturelles (Université de Bourgogne) revient sur l’évolution de la notion de service public de la culture pour en éclairer les enjeux actuels.

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  • Fondation Jean Jaurès - Trente ans après l’Affaire de Creil : étude auprès des Français musulmans

    À l’occasion de la parution de l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès et du journal Le Point réalisée par l’Ifop, Ismail Ferhat, membre de l’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean-Jaurès, qui a dirigé l’ouvrage Les foulards de la discorde. Retours sur l’affaire de Creil, 1989 (Fondation Jean-Jaurès, Éditions de l’Aube, 2019), en analyse les résultats sur les perceptions liées à l’école, qu’il perçoit comme un lieu de cristallisation de l’opinion d’une partie des Français musulmans.

    I - Des jeunes plus religieux dans une société qui l’est moins ?

    L’enquête de la Fondation Jean-Jaurès et du journal Le Point réalisée par l’Ifop propose un panorama global des opinions des musulman·e·s de France : de ce fait, l’école (entendue ici comme l’ensemble des institutions éducatives) n’en est qu’un des aspects parmi bien d’autres. Cependant, le titre même de l’enquête le rappelle : l’affaire dite des « foulards », c’est-à-dire le conflit autour de trois collégiennes voilées au collège Gabriel-Havez à Creil, a été une matrice. Tant pour la perception de la société civile et politique française de l’islam que pour les propres opinions des musulman·e·s de France, les conflits (ou ce qui était présenté comme tels) entre laïcité, service public éducatif et islam ont été déterminants depuis cette date.

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  • Observatoire des inégalités - Inégalités de revenus : stabilité dans la morosité

    Les inégalités de niveau de vie se stabilisent depuis 2013 dans un contexte de stagnation des revenus. On est loin d’avoir effacé la hausse des inégalités de la période 1996 à 2012. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    « Depuis la crise économique de 2008, [le revenu médian] [1] connaît une période de quasi-stagnation d’une durée inédite ». Dans sa dernière note de présentation annuelle de l’évolution des revenus en France, l’Insee s’inquiète. De mémoire de statisticiens des revenus, dix ans de stagnation, on n’avait jamais vu ça. Il faut sans doute remonter aux années 1930 pour trouver une telle morosité. Ce constat concerne le niveau de vie médian. Pour le seuil des 10 % les plus pauvres, le calme plat remonte même au milieu des années 2000 : il n’a gagné que 40 euros par mois en 15 ans, une fois pris en compte l’effet de l’inflation.

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