PAUVRETE
Revue des 2 mondes - Plan pauvreté : « il faudrait 8,5 milliards d’euros par an pour éradiquer la pauvreté »
Enseignant à la Sorbonne et membre des Économistes Atterrés, Christophe Ramaux analyse les mesures annoncées par Emmanuel Macron à l'occasion de la présentation du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté.
Revue des Deux Mondes – Qu’avez-vous pensé des mesures annoncées jeudi par Emmanuel Macron dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté ?
Christophe Ramaux – Les propositions présentées masquent un tour de passe-passe, pour ne pas dire une duperie. Le gouvernement affiche un plan à 8 milliards d’euros sur 4 ans, soit 2 milliards par an. Mais le compte n’y est pas lorsque l’on tient compte des réductions de prestations d’ores et déjà annoncées. Le gouvernement a en effet déjà décidé, après l’avoir réduite l’an passé, de ne revaloriser l’APL qu’à hauteur de 0,3 points en 2019 et en 2020.
Le Media - Henri Sterdyniak est un économiste membre des Economistes atterrés et de l’OFCE. Le Média s’est entretenu avec lui au sujet du Plan pauvreté dont les propositions ont été déclinées hier.
Le Média : Une étude sortie en début de semaine expliquait qu’un Français sur cinq ne parvenait plus à se nourrir correctement. Le Plan pauvreté d’Emmanuel Macron se dit ambitieux. Les 8 milliards d’euros annoncés pour le financer vont-ils suffire pour endiguer un tel problème ?
Henri Sterdyniak : Vous plaisantez ? Les 8 milliards, c’est bidon. On ne sait pas comment ça sera réparti, ni ce que ça représente exactement par an. Le grand problème est que le RSA est très faible et que beaucoup de gens sont en situation précaire parmi les familles monoparentales et les familles nombreuses. Il n’y a pas grand-chose pour eux dans ce plan. Ce n’est pas ça qui va réduire massivement la pauvreté. Il aurait fallu augmenter le RSA.
PS
Orange - Le PS infléchit sa ligne à gauche à l'approche des européennes
A huit mois des européennes, le PS a donné des gages à gauche en dévoilant mercredi une ébauche de programme qui entend tourner "clairement le dos à une Europe technocratique et libérale", et propose la création d'un intergroupe de gauche au Parlement européen.
"Nous socialistes français, plaidons pour la construction d'une gauche européenne qui assume une rupture avec les politiques libérales et austéritaires et construise une alternative progressiste et écologiste", peut-on lire dans ce texte adopté mardi soir à l'issue d'un bureau national houleux du parti.
VEDRINE
Les Echos - Hubert Védrine : « Les élites doivent écouter les demandes d'identité, de souveraineté et de sécurité des peuples »
En cette fin d'été 2018, le monde vous paraît-il plus dangereux, par exemple, qu'il y a cinq ans ?
Le monde est dangereux sur certains plans et dans certaines régions. Mais il n'y a pas de risque d'enchaînements automatiques, et nous ne sommes pas à la veille d'un affrontement général. Ce sont plutôt nos illusions - occidentales, européennes ou françaises - sur la « communauté internationale » qui s'évanouissent les unes après les autres. A cet égard, Trump est autant un révélateur, une cause, qu'un facteur aggravant. Le plus dangereux c'est le compte à rebours écologique qui n'est pas assez pris au sérieux. Pour le reste, en géopolitique : mer agitée à très agitée partout.
ISLAMISME
Marianne - "L’islamisation à visage découvert" en Seine-Saint-Denis au coeur du prochain livre des journalistes Davet et Lhomme
Les journalistes du "Monde" Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui avaient publié les confidences chocs de François Hollande en 2016, ont dirigé une enquête de terrain sur la progression de l'islam politique dans le 93.
Les journalistes qui avaient longuement confessé François Hollande à l’Elysée ont radicalement changé de terrain. Gérard Davet et Fabrice Lhomme, auteurs en 2016 du livre-choc Un président ne devrait pas dire ça (Stock), se sont tournés vers la Seine-Saint-Denis pour leur prochain ouvrage, au titre détonnant : Inch’allah : l’islamisation à visage découvert. Cette enquête paraîtra le 22 octobre aux éditions Fayard.