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gadrey - Page 11

  • Jean Gadrey - En Italie, la prostitution et la drogue vont gonfler le PIB. L’INSEE résiste.

    Pour soutenir la croissance, rien ne vaut les souteneurs. Pour la doper : la drogue. On savait d’ailleurs que la croissance était une drogue dure, cela se confirme dans son mode de calcul. Cela dit, le titre de ce billet, qui reprend plus ou moins ceux des médias qui ont relayé l’affaire, ne permet pas de comprendre les raisons qui ont bien pu justifier cette réforme du PIB, poussée par Eurostat, mais à laquelle les comptables nationaux français résistent, sans pouvoir s’y opposer totalement.

    Le principe (prétendument) « amoral » du PIB est de tenir compte, dans la sphère marchande, de tous les échanges économiques et de toutes les valeurs ajoutées monétaires, que les activités correspondantes soient jugées utiles ou nuisibles selon des critères éthiques, pourvu que l’échange ait lieu entre parties considérées comme mutuellement consentantes. Je ne parle pas ici des activités des administrations publiques, comptées dans le PIB mais essentiellement comme coûts de production, sans échange marchand.

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  • Jean Gadrey - « Il n’est pas normal que les cotisations famille soient assises sur le travail ». Vrai ou faux ?

    C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui le chef de l’Etat, au cours de ses vœux « aux forces économiques », pour justifier les quelques 30 milliards d’allègements (en grande partie supplémentaires) offerts aux entreprises. Les commentaires ont fleuri autour des contreparties en termes d’emplois, mais pas sur l’argument en question, qui ne manque pas d’une certaine logique. Or, il se discute, y compris sur le plan logique, et je vais le discuter en m’appuyant sur un article récent d’un vrai spécialiste de la protection sociale et de son financement, Antoine Math, économiste à l’IRES (institut de recherches économiques et sociales), que je remercie.

    L’article n’est pas disponible gratuitement en ligne. Il a été publié en novembre dernier par l’excellente revue de droit sanitaire et social. J’en propose un résumé très succinct, mais la lecture intégrale est conseillée à ceux et celles qui le peuvent. Si je commets de petites erreurs dans ce résumé, je compte sur l’auteur pour les rectifier…

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  • Jean Gadrey - Notre gouvernement « de gauche » freine à nouveau la réforme des banques et la taxe « Tobin » en Europe

    J’ai signé, avec douze autres « experts » (la plupart le sont bien plus que moi), une lettre ouverte parue hier sur le site de La Tribune, relayée par Challenges, le Nouvel économiste et Le Monde, entre autres. Il y est question de l’attitude selon moi inqualifiable de Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France. Ce dernier se comporte en l’occurrence, mais c’est un multirécidiviste, comme le porte-parole médiatique du lobby bancaire français alors qu’il préside l’autorité « de contrôle prudentiel » supposée réguler les banques au nom… de l’intérêt général.

    Il est peu probable qu’il ait consulté son Conseil avant de se lâcher en qualifiant « d’irresponsable » le projet européen de réforme bancaire porté par Michel Barnier. C’est la question que nous avons posée aux membres de ce Conseil. Il est certain en revanche qu’il avait l’aval (ou qu’il savait pouvoir compter sur l’accord) de « Bercy », c’est-à-dire de Pierre Moscovici, qui, comme l’écrit Challenges, « est furieux que Bruxelles ignore la loi qu’il a fait voter un an plus tôt. La réforme Barnier est plus sévère que la loi française. Le commissaire européen issu de la droite serait-il plus interventionniste contre le capitalisme financier qu’un gouvernement de gauche ? ». La question est bien posée, et ma réponse est évidemment : OUI.

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  • Jean Gadrey - Baisse massive des cotisations = pas de création d’emplois + aggravation des inégalités

    Quoi que prétende Pierre Gattaz, les entreprises ne créeront pas un million d’emplois en quelques années grâce à la baisse massive des cotisations sociales promise par le Président de la République. Elles n’en créeront pratiquement pas. Et pendant ce temps l’Etat social, privé de milliards de recettes publiques, verra reculer ses moyens de redistribution, de protection, et même de lutte contre la récession. Les inégalités et la pauvreté vont encore progresser.

    Je complète ici à ma façon, en me concentrant sur la question de l’emploi, l’excellent billet de Christian Chavagneux intitulé : Pourquoi le pacte de responsabilité n’améliorera pas les marges des entreprises et ne créera pas d’emplois. Ses arguments rejoignent ceux de la députée socialiste du Doubs Barbara Romagnan dans « Les Echos » du 13 janvier : « Cela fait des années que l’on baisse les cotisations sociales sans que cela fasse reculer le chômage. Même le patron de la CGPME qui est favorable à cette mesure admet que la création d’emplois dépend avant tout du carnet de commandes ! ».

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  • Jean Gadrey - Préserver la nature en lui donnant un prix ? (4/4) : les dérives marchandes

    Nous vivons dans des sociétés et dans un monde où les pouvoirs économiques dominants restent ceux de la finance globalisée et des firmes multinationales. Tout ce que nous pouvons préconiser doit en tenir compte. En monétarisant, nous entrons dans leur domaine et nous ouvrons même la possibilité d’une financiarisation de la nature.

    Leur stratégie actuelle vise à inventer des marchés pour des fonctions techniques remplies gratuitement par la nature ou « services écosystémiques ». Ces inventions sont d’une effroyable complexité technique. Tout concourt à ce que cela nous échappe. Il faut pourtant s’y mettre. Je m’appuie en partie dans ce qui suit sur le livre « La nature n’a pas de prix » publié par Attac et écrit par Geneviève Azam, Christophe Bonneuil et Maxime Combes.

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  • Jean Gadrey : Ecotaxe : renoncement politique ou politique du renoncement (à une vraie transition) ?

    Les interprétations les plus fréquentes du renoncement à l’écotaxe « poids lourds » sont les suivantes : manque de courage politique face aux lobbies économiques, ou, pire, absence de conviction d’une partie du gouvernement. Et si cette écotaxe n’avait pas les vertus que lui prête une bonne partie des écolos ? Et si commencer par des taxes pouvait être contre-productif si « tout le reste » ne change pas ? Et si taxer des transports de poids lourds quand on favorise certains gros « inducteurs de transports », en détruisant des activités de proximité, en subventionnant la concentration des « gros » et des « grands » (abattoirs, exploitations, distribution…) et en développant le « libre-échange » mondial, revenait à tenter de réduire un phénomène qu’on encourage par ailleurs, via d’autres politiques autrement plus « efficaces » pour augmenter les transports polluants ?

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  • Jean Gadrey - L’ESS voudrait « changer d’échelle ». Pourquoi ? Comment ?

    C’est une idée très présente au sein de la galaxie de l’économie sociale et solidaire : changer d’échelle. J’ai été amené à en dire deux mots au cours d’une table ronde organisée récemment à Lille. Extraits et résumé.

    Changer d’échelle, cela veut dire grandir en quantité et/ou en qualité, se développer en tant qu’ESS, parce qu’on pense qu’on a des missions qui nous attendent, qu’on a un potentiel d’innovation, des modèles économiques qui peuvent marcher, qu’on n’est pas assez connus et valorisés, et que la société se porterait mieux avec une ESS plus présente.

    Or c’est le genre de propos que peuvent tenir tout aussi bien les entreprises privées à but lucratif obsédées par la croissance. La croissance classique, c’est aussi changer d’échelle ! Changer d’échelle pour l’ESS n’a de sens qu’en fonction de finalités repensées, en montrant que l’ESS a des qualités particulières pour répondre à des besoins d’avenir sans négliger ceux du présent. Mais lesquels ?

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  • Jean Gadrey - Retraites et Sécu : stabiliser puis réduire l’espérance de vie

    LA solution durable est là, à portée de main, et personne n’en parle. En fait certains y songent, on va le voir. Et surtout, d’autres ont commencé à la mettre en œuvre, sans oser nous en expliquer les aspects proprement vitaux. De fait, il n’y a aucun « fardeau des retraites », aucun « trou de la Sécu » pour les siècles des siècles si l’on accepte quelques principes sains et logiques. « Trop mortel », comme disent mes petites-filles.

    Avertissement : instruit par quelques expériences passées où des lecteurs ne me connaissant pas, tombant malencontreusement sur certains de mes (rares) billets d’humour douteux, les ont lus au premier degré, je précise qu’ici le second degré, au moins, est conseillé.

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  • Jean Gadrey : La gauche et la productivité

    La gauche (politique, syndicale, celle des économistes hétérodoxes, « atterrés », etc.) est globalement, et depuis des décennies, attachée à l’idée que les gains de productivité du travail constituent un facteur majeur d’émancipation humaine. Ces gains sont par ailleurs les principaux moteurs d’une croissance considérée le plus souvent comme une nécessité absolue, crise ou pas crise.

    Même des intellectuels qui restent à juste titre des références de la pensée écologiste, en particulier André Gorz, ont célébré les vertus libératrices des gains de productivité, vus comme la grande condition d’une réduction forte et continue du travail « hétéronome », au bénéfice du temps libre choisi et des activités autonomes, exercées « sans dieu ni maître ».

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