Dictateur sanguinaire ou républicain incorruptible ? Robespierre est l'une des figures les plus clivantes de l’Histoire de France. L'historien et philosophe Marcel Gauchet nous explique comme ce petit avocat d'Arras a réussi à se hisser au sommet de la Révolution française.
Histoire - Page 15
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France Culture - Robespierre : intransigeance républicaine ou terrorisme étatique ?
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Le Monde - Nouvelle-Calédonie : la dernière colonie française
La Nouvelle-Calédonie est appelée à se prononcer pour ou contre son indépendance lors d’un référendum organisé dimanche 4 novembre. Cent soixante-cinq ans après la colonisation de l’archipel par la France, elle est considérée par l’ONU comme l’un des dix-sept territoires non décolonisés que compte encore la planète.
En 1988, la France avait pourtant choisi d’accompagner le processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie. Après plusieurs années de quasi-guerre civile entre les Kanak, peuple autochtone de l’archipel, et les Caldoches, descendants des premières générations de colons européens, les Calédoniens affirmaient alors leur volonté de bâtir un « destin commun » pour toutes les communautés du territoire.
Trente ans plus tard, l’objectif est loin d’être atteint. Les divisions entre Kanak et non-Kanak restent ancrées géographiquement, socialement et politiquement. Les Kanak, majoritairement indépendantistes, sont désormais minoritaires sur l’île. Plus le temps passe, plus la victoire de l’indépendance lors d’un référendum d’autodétermination, semble improbable. Explications en cartes et en vidéos, dans ce premier épisode de la série « Mappemonde ».
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Fondation Jean Jaurès - Comment imaginer en politique ? Images et imagination socialistes au temps de Jaurès par Christophe Prochasson
Étudier les images des socialistes revient aussi à prendre les idées comme autant d’émotions engendrant les figures de l’avenir. Tout aussi marié à la science que fut le socialisme, il reste aussi une doctrine dont les adhérents font des rêves peuplés d’images. C’est ce que l’historien Christophe Prochasson, président de l’EHESS, rappelle dans cette note issue de la conférence qu’il a donnée aux Rendez-vous de l’histoire de Blois en 2018 à l’invitation de la Fondation et de la Société d’études jaurésiennes.
Au temps de Jaurès, le monde politique est d’abord un univers de mots. La République parlementaire a fait de la parole le principal instrument de l’action : le discours règle et organise les confits, distribue les rôles et définit les identités. Il assigne les places, comme le fit dès ses débuts la Révolution française en distinguant ceux qui s’installaient dans la partie gauche ou dans la partie droite de l’hémicycle.
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Fondation Jean Jaurès - « Mon Solfé » : Mauroy, Rocard et les autres
À la demande de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation, des personnalités livrent certains de leurs souvenirs ou de leurs liens avec le « 10 rue de Solférino ». Gérard Lindeperg, qui fut un soutien de longue date de Michel Rocard, revient ici sur ce moment de janvier 1992 où Pierre Mauroy lui annonça démissionner du premier secrétariat du Parti socialiste et sur les tractations qui suivirent – c’est Laurent Fabius qui prendra les rênes, et Gérard Lindeperg deviendra le n°2 du parti.
Depuis les assises du socialisme en 1974, je militais dans la fédération du Rhône et je n’avais nulle intention de quitter ma région pour m’engager dans des responsabilités parisiennes. Le siège socialiste de la rue de Solférino m’était étranger et la seule visite que j’avais pu y faire, égaré dans les couloirs et les étages, n’avait fait que fortifier le sentiment que là n’était pas ma place. Curieusement, vers la fin des années 1970, c’est Jean Poperen qui avait attiré l’attention de Michel de la Fournière sur mon cas ; le premier combattait durement Michel Rocard, l’autre était son bras droit, mais ce différend n’empêchait pas les deux brillants agrégés d’histoire d’avoir plaisir à bavarder ensemble. Dans le cadre de ces échanges informels, Jean Poperen s’était étonné que les responsables rocardiens ne m’associent pas davantage à leur équipe nationale.
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Fondation Jean jaurès - « Mon Solfé » : trois souvenirs parmi mille 26/10/2018 2 Henri Weber
À la demande de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation, des personnalités nous ont livré certains de leurs souvenirs ou de leurs liens avec le « 10 rue de Solférino ». L’ancien sénateur et député européen Henri Weber, qui fut membre du bureau national et du secrétariat du Parti socialiste, revient sur trois moments particuliers dans la vie du siège.
S’agissant de Solférino, « j’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans ». Parmi cette multitude, j’en choisirais trois : un exécrable, un agréable, un émouvant.
J’ai emménagé à Solférino le 14 janvier 1992, lorsque Laurent Fabius, jusqu’alors président de l’Assemblée nationale, est devenu premier secrétaire. Nous fûmes accueillis par une escouade d’inspecteurs de la police judiciaire, qui s’activaient dans les bureaux à la recherche de documents concernant l’affaire Urba, du nom de l’organisme de collecte de fonds pour le financement du PS. C’était avant les lois socialistes réglementant les dons des entreprises aux partis politiques et instituant leur financement public. L’atmosphère était crépusculaire. Je me suis installé au premier étage, en face du bureau du premier secrétaire, et nous nous sommes mis au travail.
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Le Vent se lève - Le 27 octobre 1922, Mussolini et ses "chemises noires" marchaient sur Rome.
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Fondation Jean Jaurès - « Mon Solfé » : passionnant, décevant, enrichissant
À la demande de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation Jean-Jaurès, des personnalités nous ont livré certains de leurs souvenirs ou de leurs liens avec le « 10 rue de Solférino ». C’est au tour de Laurent Bouvet de raconter son histoire de vingt ans avec Solférino, de 1988 à 2008, alors qu’il était notamment rédacteur en chef de La Revue socialiste et plume de François Hollande lors des élections européennes de 1999.
Je n’ai pas de souvenir précis de ma première visite à Solférino. Cela devait être en 1989 ou 1990, pour participer à une de ces réunions dont le Parti socialiste a, ou du moins avait, le secret : toujours (trop) longues, souvent (très) bavardes, parfois (un peu) intéressantes et la plupart du temps sans véritable débouché. Du moins, celles auxquelles j’ai assisté. Ce qui est sans doute la meilleure preuve que je n’ai jamais assisté aux « vraies » réunions de Solfé, celles qui comptent. Que j’ai été un militant socialiste pendant des années intéressé d’abord et avant tout par le débat d’idées au sein du Parti.
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Robespierre, incorruptible ou tyran Marcel Gauchet ?
Marcel Gauchet s’attaque au personnage le plus controversé de l’Histoire de France : « Robespierre ». Fut-il un tyran ou un démocrate, un monstre ou un visionnaire ? Les deux, répond le philosophe qui livre une passionnante analyse de la complexité d’un homme qui fut à la fois le défenseur des Droits de l’Homme et de la terreur. C’est aussi le portrait d’une époque, la Révolution française, dont l’onde se propage jusqu’à aujourd’hui. Un ouvrage publié aux éditions Gallimard.
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Contre-Temps - Le communisme de Weimar comme mouvement de masse. Entretien avec Ralf Hoffrogge
Dans cet entretien, l’historien allemand Ralf Hoffrogge propose une synthèse des débats historiographiques autour du mouvement communiste sous la République de Weimar – à partir d’un ouvrage co-dirigé avec Norman LaPorte. Des débats autour de la stratégie du Front Unique aux positions de l’opposition de gauche du KPD, Hoffrogge – dont l’ouvrage sur Richard Müller vient d’être traduit en français, aux éditions Les Nuits rouges – propose un tour d’horizon des grandes tendances historiographiques dans l’approche de l’un des mouvements ouvriers les plus importants de l’Europe de l’entre-deux guerres.
Ralf Hoffrogge est chercheur associé à l’Institut des mouvements sociaux (Université de la Ruhr à Bochum). Son principal champ de recherche est l’histoire du mouvement ouvrier allemand et en particulier les biographies de militants ouvriers. En 2008, il a publié une biographie de Richard Müller (1880-1943), figure de proue de la Révolution allemande de 1918, récemment traduite sous le titre Richard Müller. L’Homme de la révolution de novembre 1918 (éditions Les Nuits Rouges, 2018).
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Contre Temps - À lire un extrait de Pourquoi ont-ils tué Lip ?, de G. Gourgues et C. Neuschwander
Guillaume Gourgues et Claude Neuschwander, Pourquoi ont-ils tué Lip ? De la victoire ouvrière au tournant néolibéral, Paris, Éditions Raisons d’Agir, 2018, 20€.
Le nom de Lip reste, dans la mémoire collective, le nom d’un conflit social inoubliable, marqué par l’imagination et l’audace des ouvriers et des ouvrières de l’usine horlogère de Palente, à Besançon, au cœur de l’été 1973. Pour s’opposer au démantèlement de leur entreprise et contester les licenciements qu’on leur promet, ils occupent leur usine, confisquent un important stock de montres, redémarrent partiellement la production et organisent des « payes ouvrières ». Leur slogan « on fabrique, on vend, on se paie » fait rapidement le tour du monde et la popularité de leur lutte est immense. La victoire est même au rendez-vous : en mars 1974, l’entreprise est redémarrée, conformément aux plans établis par la section syndicale CFDT de l’usine, par un pool d’actionnaires franco-suisse emmené par Antoine Riboud, alors patron de BSN et figure de l’aille « sociale » du patronat. Un an plus tard, les ouvriers restants sont tous réembauchés. Pourtant, après seulement 24 mois de fonctionnement, Lip est de nouveau liquidé en avril 1976. La lutte reprend mais aucune solution n’est trouvée, et les « Lips » choisissent la voie coopérative en 1978. Dans « Pourquoi ont-ils tué Lip ? », Guillaume Gourgues, politiste, et Claude Neuschwander, patron de l’éphémère relance de Lip, tentent de décrypter, 40 ans après les faits, les raisons à la fois politiques et économiques de cette seconde liquidation.
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L'Humanité - Mémoire. « Lip prouve que les licenciements sont évitables »
Plus de quarante ans après son dénouement, l’affaire Lip refait surface. Entretien avec Guillaumes Gourgues, universitaire et coauteur d’un livre-enquête sur le sujet.
Plus de quarante ans après le dénouement de l’affaire Lip, pourquoi enquêter et publier cet ouvrage (1) ?
Guillaume Gourgues L’affaire Lip est connue pour la « grève productive » de l’été 1973 : s’opposant aux licenciements promis par l’actionnaire suisse, les ouvriers occupent leur usine, confisquent les montres, redémarrent partiellement la production. C’est le slogan : « On fabrique, on vend, on se paye ». Mais, lorsqu’on dépasse ce mythe autogestionnaire, on se rend compte que les ouvriers ont essentiellement affirmé, arguments économiques à l’appui, que leur usine était viable.
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