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Analyses - Page 50

  • Idées d'été - Hémisphère Gauche - Pour une garantie à l’emploi vert  Par l’institut Rousseau et Hémisphère gauche

    Le chômage est une épreuve. Pour qui est privé d’emploi, sa prolongation constitue une expérience d’autant plus difficile que le travail utile à la société est inépuisable. Comment qualifier une société qui condamne des millions de gens à « l’inutilité » ? Comment accepter un phénomène de marginalisation sociale à grande échelle ? L’habitude du chômage nous fait parfois oublier à quel point il est une absurdité. Le chômage, au sens moderne du terme, est la privation d’un emploi salarié. Il naît avec l’essor du salariat et les premières crises du capitalisme industriel au XIXème siècle. Il se « massifie » au crépuscule des Trente Glorieuses, pour atteindre des taux oscillant entre 7 et 11 % de la population active française. Aucun gouvernement n’en est venu à bout.

    Nous nous accommodons trop souvent du chômage de masse. Il ne serait, finalement, qu’une variable d’ajustement douloureuse en période de crise, le pendant négatif d’un modèle économique par ailleurs vertueux. En dépit de sa nécessité, l’assurance chômage contribue à entretenir cette apparence de normalité. Comme son nom l’indique, elle assure les personnes contre un nouveau risque créé par la société industrielle. Pourtant, le chômage de longue durée provoque la dissolution du lien social. En France, il est plus élevé que la moyenne des pays développés.

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  • Idées d'été - LVSL - Agroécologie et PAC : l’impossible équation ?

    Le modèle agricole conventionnel est de plus en plus critiqué pour son impact sur le réchauffement climatique et l’environnement, mais aussi pour son incapacité à assurer des revenus suffisants aux producteurs. Les propositions en faveur d’un modèle agroécologique se multiplient, comme en attestent les mesures portées par la Convention citoyenne pour le climat relatives à l’alimentation et l’agriculture. La Politique Agricole Commune (PAC), qui alloue des fonds européens aux agriculteurs, continue quant à elle de promouvoir un modèle productiviste et agro-exportateur. Les gouvernements possèdent cependant une marge de manœuvre importante quant à l’utilisation de ces subventions. La France devra bientôt présenter un « plan stratégique national » définissant les interventions et les modalités de mise en œuvre de la PAC à l’échelle nationale.

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  • Idées d'été - Le vent se lève - Nouveaux visages de la guerre économique et impuissance volontaire de la France

    Guerre économique. L’expression fait florès depuis l’élection de Donald Trump, mais elle recouvre une réalité qui structure le monde occidental depuis des décennies. ONG, fondations privées et réseaux médiatiques sont autant de pions avancés par les grandes puissances, États-Unis et Chine en tête, pour asseoir leur domination économique. Dans cette guerre aux méthodes nouvelles mais aux objectifs anciens, la France se trouve en piteuse posture. C’est la thèse que défend Nicolas Moinet dans Soft Powers, deuxième volet des Sentiers de la guerre économique. Spécialiste de l’intelligence économique, professeur des universités à l’IAE de Poitiers, Nicolas Moinet a contribué au rapport Martre de 1994. Il a travaillé avec Christian Harbulot dans le groupe parapublic Défense Conseil International, qui a développé l’Intelligence économique de 1993 à 1998. Dans le sillage de cette structure appelée Intelco sont nées deux formations : le master Intelligence économique de l’Université de Poitiers et l’École de Guerre Économique. Les lignes suivantes sont extraites de son ouvrage.

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  • Idées d'été - Observatoire des inégalités - D’où vient le mot « riche » ?

    Être riche, est-ce une question de pouvoir ou une question d’argent ? À partir de quel niveau est-on riche ? Les principaux éléments de définition et de débat, par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    L’origine du mot « riche » vient de la racine germanique rik. À l’origine, et en ancien français, le riche est un puissant. Au fil du temps, le puissant va se transformer en possédant, celui qui détient « beaucoup » de biens. Le puissant est-il toujours riche et le riche toujours puissant ? L’un va rarement sans l’autre, et c’est souvent sous-entendu, mais la nuance est intéressante. Nos données ne portent pas sur la puissance, même si nous en donnons quelques indications : être maître de son temps, se faire servir, etc. sont autant d’éléments de la richesse en conditions de vie.

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  • Idées d'été - Alternatives économiques - Stephanie Kelton : « Les déficits ne sont pas intrinsèquement dangereux »

    Le Covid a chamboulé votre vision du déficit et de la dette ? Vous n’avez encore rien vu. Figure de proue de la théorie monétaire moderne, Stephanie Kelton, professeure d’économie à l’université Stony Brook, prétend exposer une « révolution copernicienne » dans son livre Le mythe du déficit – la théorie moderne de la monnaie et la naissance de l’économie du peuple (Les Liens qui libèrent, 2021). Best-seller aux Etats-Unis, cet ouvrage, paru en France cette semaine, ne manquera pas d’alimenter le débat, déjà bien animé sur ce sujet de ce côté-ci de l’Atlantique.

    Car dans ces pages, celle qui a conseillé le démocrate Bernie Sanders lors des présidentielles américaines de 2016 et 2020 défend que, non, contrairement à ce que répètent les gouvernements depuis des décennies, les caisses publiques ne sont pas vides, c’est un mythe ! En réalité, un Etat qui a le pouvoir d’émettre la monnaie ne peut pas en être à court. Selon Stephanie Kelton, les gouvernements doivent s’efforcer d’équilibrer l’économie plutôt que leurs comptes, en assurant le plein-emploi et une inflation sous contrôle. Le Covid n’est-il pas en train de nous faire basculer dans ce monde ?

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  • Idées d'été - La vie des idées - La laïcité se faisant

    À propos de : Julia Martínez-Ariño, Urban Secularism. Negotiating Religious Diversity in Europe, Routledge

    Loin des débats théoriques et surplombant sur les règles et les institutions, une sociologue enquête sur la « laïcité vécue » : changement d’échelle qui permet d’analyser la mécanique de la laïcité en contexte urbain, avec ses implications sociales et politiques.

    L’actualité de la laïcité en France ne prend pas de pause, même en période de crise sanitaire. Le printemps 2021 fut ainsi marqué par la disparition de l’Observatoire de la laïcité, une administration relevant directement du Premier ministre, et dont la mission était d’assister « le Gouvernement dans son action visant au respect du principe de laïcité en France ». Parce que l’Observatoire établissait un lien constant entre les milieux de pratiques à l’échelon local et les autorités nationales, il n’est guère étonnant de le retrouver à maintes reprises dans l’ouvrage Urban Secularism. Negotiating Religious Diversity in Europe de la sociologue Julia Martínez-Ariño. Précisons tout de suite que le sous-titre est trompeur puisque l’enquête menée sur plusieurs années concerne trois villes françaises : Toulouse, Bordeaux et Rennes. Cette enquête structurée par des entrevues et des séquences d’observation porte sur ce que Martínez-Ariño appelle la « laïcité urbaine  » (« urban secularism »), expression qui désigne la traduction locale de la laïcité et ses différentes formes d’adaptation aux réalités du terrain.

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  • Idées d'été - Fondation Jean Jaurès - Restauration scolaire : la politique est dans l’assiette, Michaël Delafosse

    Montre-moi ta cantine, je te dirai ton époque et ta politique. Depuis toujours, la cantine de nos enfants est révélatrice de notre société et des orientations politiques contemporaines : elle reflète la place que nous accordons à l’alimentation, à la santé, à l’enfant, aux différentes convictions philosophiques et religieuses, à l’environnement dans la conception et la mise en œuvre de nos politiques publiques. Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, montre en quoi la cantine est un outil de lutte contre la précarité alimentaire, un lieu de traduction des choix politiques pour l’environnement et un moyen d’apprentissage de la cohésion nationale autour du principe de laïcité. 

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  • Idées d'été - Observatoire des inégalités - Comment mesurer l’évolution des inégalités dans le temps ?

    Mesurer les inégalités 14 janvier 2021

    Les inégalités augmentent-elles ? Pour y répondre, il faut s’interroger sur le point de départ de l’observation. Et aussi distinguer évolution des indicateurs et trajectoires individuelles. Les explications de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    « Les inégalités augmentent-elles ? ». Cette question est sans doute celle qui est la plus souvent posée à un observateur des inégalités, avec raison. Plus que le niveau des écarts, c’est sans doute la tendance qui importe : est-ce qu’on se rapproche ou est-ce qu’on s’éloigne ? Sauf qu’il faut au préalable se poser une question de base, bien souvent négligée : celle du point de départ. Bref, il faut alors répondre à une deuxième question qui est « depuis quand ? ». Le jugement que l’on va pouvoir porter dépend beaucoup de l’origine de l’observation : s’agit-il du temps long, de décennies, ou bien des dernières années ?

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  • Terra Nova - Temps gagné ou temps perdu ? Pourquoi il faut modifier le cadre cognitif de la décision publique

    En défendant son choix de ne pas confiner à nouveau le pays, le gouvernement explique qu’on peut se réjouir d’avoir «gagné du temps». A l’inverse, le conseil scientifique, parmi d’autres prises de paroles médicales, s’inquiète de décisions retardées qui nous font «perdre du temps». Comment expliquer une telle contradiction ? Temps gagné ou temps perdu ? Il est urgent de modifier le cadre cognitif de la décision publique. C’est l’objet de cette note de Mélanie Heard, responsable du pôle santé de Terra Nova. 
     
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  • Idées d'été - La Vie des idées - Bonnes feuilles et gros sous

    À propos de : Julia Cagé et Benoît Huet, L’information est un bien public. Refonder la propriété des médias, Seuil

    Qui détient les grands médias audiovisuels et de presse en France ? Avec quel impact pour le pluralisme et l’indépendance de l’information ? Une économiste et un juriste posent un diagnostic sombre et dessinent les principes qui permettraient de mieux protéger ce bien public.

    Julia Cagé, économiste, et Benoît Huet, juriste, sont tous deux familiers des questions relatives aux médias

    . Dans L’information est un bien public, ils réunissent leurs expertises respectives afin d’alerter sur l’état actuel de la propriété de ces moyens d’information : « année après année, […] dix personnes, puis seulement neuf, possèdent 90% des médias » (p. 12). Cette concentration entre les mains de quelques riches actionnaires s’opère, selon les deux auteurs, au détriment de l’indépendance et du pluralisme des médias, conditions pourtant essentielles de la démocratie. Développant une approche historique, économique et juridique et s’appuyant sur des exemples issus de l’étranger – États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Suisse, Irlande et Mexique – les deux auteurs ne se contentent pas de brosser un tableau sombre du système français de propriété des médias. Ils défendent aussi, et c’est là probablement l’apport le plus intéressant de leur ouvrage, un projet détaillé destiné à « démocratiser la gouvernance des médias et leur actionnariat » (p. 12).

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  • Institut Rousseau - Le bitcoin, mirage monétaire et désastre écologique par Jean-Michel Servet

    Dans le contexte de la crise de 2008-2009, l’avènement du bitcoin a pu séduire parce que, produit et géré avec un logiciel libre[1], il est supposé donner le pouvoir monétaire à ses utilisateurs grâce à sa gestion par une technologie plutôt que par une puissance centralisée (État et Banque centrale d’une part, banques commerciales de l’autre)[2]. Il serait « un outil crucial de libération individuelle face à un État omniprésent » (Lars 2021). Sa promesse était qu’il deviendrait une monnaie tant aux échelons nationaux qu’international et contrebalancerait, voire dépasserait, le monopole banco-financier des paiements. Chacun pourrait contribuer à partir de son ordinateur personnel à ce système décentralisé et ce système diminuerait même les coûts de transactions pour ses utilisateurs. Surtout, il mobiliserait un esprit à la fois communautaire[3] et pionnier. Le bitcoin aurait (re)fait de la monnaie un bien libre et un commun (Dupré, Ponsot, Servet 2015 ; Servet 2021a).