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Analyses - Page 51

  • Idées d'été - La Vie des idées - Bonnes feuilles et gros sous

    À propos de : Julia Cagé et Benoît Huet, L’information est un bien public. Refonder la propriété des médias, Seuil

    Qui détient les grands médias audiovisuels et de presse en France ? Avec quel impact pour le pluralisme et l’indépendance de l’information ? Une économiste et un juriste posent un diagnostic sombre et dessinent les principes qui permettraient de mieux protéger ce bien public.

    Julia Cagé, économiste, et Benoît Huet, juriste, sont tous deux familiers des questions relatives aux médias

    . Dans L’information est un bien public, ils réunissent leurs expertises respectives afin d’alerter sur l’état actuel de la propriété de ces moyens d’information : « année après année, […] dix personnes, puis seulement neuf, possèdent 90% des médias » (p. 12). Cette concentration entre les mains de quelques riches actionnaires s’opère, selon les deux auteurs, au détriment de l’indépendance et du pluralisme des médias, conditions pourtant essentielles de la démocratie. Développant une approche historique, économique et juridique et s’appuyant sur des exemples issus de l’étranger – États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Suisse, Irlande et Mexique – les deux auteurs ne se contentent pas de brosser un tableau sombre du système français de propriété des médias. Ils défendent aussi, et c’est là probablement l’apport le plus intéressant de leur ouvrage, un projet détaillé destiné à « démocratiser la gouvernance des médias et leur actionnariat » (p. 12).

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  • Institut Rousseau - Le bitcoin, mirage monétaire et désastre écologique par Jean-Michel Servet

    Dans le contexte de la crise de 2008-2009, l’avènement du bitcoin a pu séduire parce que, produit et géré avec un logiciel libre[1], il est supposé donner le pouvoir monétaire à ses utilisateurs grâce à sa gestion par une technologie plutôt que par une puissance centralisée (État et Banque centrale d’une part, banques commerciales de l’autre)[2]. Il serait « un outil crucial de libération individuelle face à un État omniprésent » (Lars 2021). Sa promesse était qu’il deviendrait une monnaie tant aux échelons nationaux qu’international et contrebalancerait, voire dépasserait, le monopole banco-financier des paiements. Chacun pourrait contribuer à partir de son ordinateur personnel à ce système décentralisé et ce système diminuerait même les coûts de transactions pour ses utilisateurs. Surtout, il mobiliserait un esprit à la fois communautaire[3] et pionnier. Le bitcoin aurait (re)fait de la monnaie un bien libre et un commun (Dupré, Ponsot, Servet 2015 ; Servet 2021a).

  • Idées d'été - Telos - Dominique Finon, EDF doit-il se suicider à la demande de Bruxelles?

    On vit une période fascinante. Après le suicide d'Alstom soumis aux pressions de l'extraterritorialité du droit américain, on va peut-être assister au suicide d'une autre grande entreprise française, EDF, cette fois-ci sous l'injonction de Bruxelles. Autrefois à Rome les consuls vaincus étaient amenés à se suicider selon une règle tacite. Mais là on ne sait pas trop quelle bataille EDF a perdue, sauf peut-être celle de l'application à la lettre du droit de la concurrence et du modèle de marché dans le secteur électrique prôné par l'Europe.

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  • Observatoire des inégalités - Qu’est-ce que la « discrimination positive » ?

    Questions clés 19 juillet 2021

    Les politiques de discriminations positives visent à favoriser certaines catégories de population désavantagées, pour rétablir l’égalité des chances.

    Une politique de discrimination « positive » consiste à traiter de manière préférentielle certaines catégories de population pour améliorer l’égalité des chances. On considère ainsi que pour établir une l’égalité réelle en pratique, il faut avantager les personnes défavorisées au départ.

    Les politiques de discriminations positives ont été mises en place au début des années 1960 aux États-Unis par le président Kennedy, sous le nom d’affirmative action. Au départ, il s’agissait de s’assurer qu’il n’existait pas de discriminations raciales à l’embauche. À la fin des années 1960, pour réduire les écarts entre les minorités américaines et les Blancs, la loi impose de favoriser les minorités discriminées dans certains emplois publics. En France, de telles politiques existent aussi. Par exemple, un certain nombre de places sont réservées aux femmes lors des élections locales ou aux élèves boursiers parmi les futurs étudiants d’une formation

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  • Idées d'été - Le Vent se lève - Grands enjeux énergétiques français : l’intégration des énergies renouvelables

    Malgré l’arrêt brutal de notre économie entraînant la réduction drastique de nos consommations énergétiques, impossible d’échapper au débat sur le nucléaire français. Bernard Accoyer, Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg ont récemment fait irruption dans le débat public en signant un appel à la construction de nouveaux réacteurs alors même que les pouvoirs publics sont encore embourbés dans le cas de l’EPR de Flamanville en construction depuis 2007, et dont le coût ne cesse de grimper. Dans le même temps, le Réseau de Transport d’Électricité (RTE) et l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) publiaient leur étude sur la faisabilité d’un mix électrique français à forte part de renouvelables. Tentons donc dans cet article de cerner brièvement quelques grands enjeux liés à l’énergie en France, en particulier celui de l’intégration massive des énergies renouvelables (EnR) dans le réseau et les conditions permettant d’assurer la stabilité de celui-ci.

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  • Idées d'été - La Vie des idées - La blouse ne fait pas le savant

    À propos de : Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens, Les gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique, La Découverte

    La défense de la science et de la raison est de plus en plus instrumentalisée par des lobbyistes qui s’abritent derrière des ONG. Ce travail de sape obscurantiste bénéficie aux industriels pour lesquels ils travaillent et menace les fondations de la science.

    Issu d’enquêtes croisées menées au cœur des milieux lobbyistes et de leurs relais, Les gardiens de la raison porte sur l’intrication toujours plus dense des enjeux de connaissance et des enjeux politiques et économiques. Forts d’années d’expériences passées à suivre les tribunes publiques et déploiements médiatiques lors desquels des contenus de science se retrouvent « capturés » (p. 11) par des représentants industriels, les trois auteurs, journalistes au Monde pour deux d’entre eux, sociologue à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales pour le troisième, rendent compte, de manière engagée, de ce qui, aujourd’hui, complique et opacifie les mondes informationnels. Parfaitement assumé, le ton, indigné tout autant qu’accablé, donne au travail d’enquête et de documentation une texture singulière. Quelque chose doit être énoncé, et doit être énoncé clairement ; quelque chose doit être dénoncé, des noms, des réseaux doivent être exposés pour « dire ce qu’il en est de ce qui est » (Boltanski 2012 : 22) et donner de l’importance à ce qui est en train d’arriver. Parce que, si la logique n’est pas nouvelle et que beaucoup a déjà été écrit sur les opérations par lesquelles de grands groupes industriels retournent des savoirs à leur convenance, les auteurs convainquent ici qu’« un degré supplémentaire a été atteint dans la manipulation de l’autorité de la science à des fins d’influence » (p. 11). Une ligne a été franchie, et ce dépassement inquiète : « il ne s’agit plus seulement de commanditer des études à publier dans les revues savantes pour influencer le décideur public tenté d’interdire un produit », mais de « prendre position » et « prendre possession » dans l’espace même de la médiation scientifique (p. 12) pour brouiller les cartes de ce qui se sait

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  • Idées d'été - LVSL - Stephanie Kelton : « Pour garantir le plein emploi, sortir du mythe du déficit »

    Certains la surnomment « la femme qui valait des trillions ». Professeur d’économie à l’université Stony Brook de New York et cheffe de file de la MMT (la Théorie moderne de la monnaie), Stephanie Kelton a conseillé les sénateurs démocrates du Comité au budget fédéral pendant cinq ans, avant de rejoindre l’équipe mise sur pied par Joe Biden pour concilier son programme avec celui de Bernie Sanders. Depuis, elle conseille Chuck Schumer, le chef de la majorité au Sénat, et de nombreux parlementaires démocrates. À en croire les courriels qu’elle reçoit de leur part, sa contribution fut essentielle au changement de mentalité qui semble s’être produit à Washington à l’égard des déficits publics et de l’usage de l’outil monétaire pour financer des plans massifs de soutiens à l’économie.

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  • L'actualité de juillet (mise à jour le 6 juillet)

    Changement de rythme estival pour les mois de juillet et d'août. L'actualité politique sera suivie de façon moins régulière en se concentrant sur les évènements les plus importants de l'été. Pour le reste on mettra l'accent sur le débat d'idées, en vidéo où à travers une sélection d'articles du premier semestre 2021

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  • Idées d'été - La vie des idées - La planète devant les juges

    À propos de : Marta Torre-Schaub, Justice Climatique : Procès et actions, CNRS éditions

    La multiplication des procès pour inaction climatique marque une étape supplémentaire des mobilisations pour la protection de l’environnement. En quoi consistent ces procès ? Qui mettent-ils en accusation ? Leurs effets ne sont-ils que symboliques ?

    En France, l’affaire du Siècle, dans laquelle un groupe d’ONG a notamment reproché à l’administration française de ne pas faire assez pour lutter contre le dérèglement climatique, a mis les procès climatiques au premier plan de l’actualité médiatique. Après deux ans d’instruction, le tribunal administratif de Paris a jugé, en février 2021, l’État français coupable de « carences fautives […] en matière de lutte contre le réchauffement climatique ». Si ce jugement est sans aucun doute historique, ce n’est ni le seul ni le premier litige en matière climatique. En effet, les dernières années ont vu une croissance remarquable d’actions en justice climatique. On en compte aujourd’hui des centaines dans le monde entier, du Pakistan aux Pays-Bas, des États-Unis à l’Australie.

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  • Telos - Départementales: des élections de confirmation, Florent Gougou, 9 juillet 2021

    Comme les élections régionales organisées simultanément, les élections départementales des 20 et 27 juin 2021 ont été marquées par quatre traits principaux : un effondrement de la participation électorale, une poussée des sortants quelle que soit leur orientation partisane, un reflux du RN et une incapacité de la majorité présidentielle à percer localement. Ces dynamiques ont essentiellement profité à la droite classique. Grâce à ses sortants et à sa capacité à éviter toute dissidence, elle a réaffirmé sa domination sur la France des départements dans le prolongement de sa large victoire des élections départementales de mars 2015. Dans la logique des élections intermédiaires (Parodi, 1983), la droite UMP-UDI-DVD avait alors été la principale bénéficiaire de la forte sanction contre le gouvernement socialiste en métropole, conquérant plus de 650 sièges sur les 3990 en jeu et faisant basculer 27 départements contre une seule perte (Martin, 2015). Dans une logique de confirmation, l’alliance LR-UDI-DVD a cette année légèrement accentué son avantage en départements (5 bascules contre 4 pertes), même si elle a reculé de quelques 200 sièges (2112 au final contre 2348 en 2015).

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  • Idées d'été - La Vie des idées - Y a-t-il une alternative aux pesticides ?

    Mais la focalisation du débat autour des questions technologiques masque les tensions opposant pouvoirs publics et scientifiques.

    Le 3 septembre 2020, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, présentent au Conseil des ministres un projet de loi visant à ré-autoriser sur les cultures françaises de betterave l’emploi de néonicotinoïdes. L’usage de cette classe de produits phytopharmaceutiques

    avait pourtant été proscrit via le vote de la loi biodiversité du 8 août 2016. Ce texte prévoyait la possibilité de dérogations à cette interdiction jusqu’au 1er juillet 2020. Le projet présenté par les deux ministres entend étendre cette possibilité de dérogation sur certaines cultures jusqu’au 1er juillet 2023. Cette décision est motivée par la situation préoccupante dans laquelle se trouve la filière betteravière française après deux saisons particulièrement douces, qui favorisent le développement du virus de la jaunisse de la betterave.

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