Analyses
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Fondation Jean Jaurès, François Backman - Les salariés français et l’intelligence artificielle : métro, boulot, dodo, IA ?
Si l’intelligence artificielle prend une place de plus en plus considérable dans la vie personnelle des Français, qu’en est-il de leurs usages en entreprise ? Quelles transformations l’outil amène-t-il dans le monde du travail ? François Backman, codirecteur de l’Observatoire de la tech et du numérique de la Fondation, analyse ces évolutions dans une perspective comparatiste. -
Observatoire des inégalités - Quand on veut, on peut ?
Quand on est jeune, tout semble possible. Et pourtant, atteindre notre rêve est parfois compliqué. Qu’est-ce qui détermine notre avenir ? C’est vrai que si on ne tente rien, on n’a rien, mais cela ne veut pas dire que tout soit si simple. Extrait de « C’est pas juste ! », notre ouvrage pour tout comprendre sur les inégalités à partir de 11 ans.
Dans notre société, on peut évoluer et atteindre une « meilleure » position que ses parents grâce à son travail, ses efforts, ses études : c’est ce qu’on appelle prendre « l’ascenseur social ». Mais en réalité, tout le monde n’a pas les mêmes chances d’y arriver, en particulier en raison de son milieu social [1]. Pour arriver à une « bonne » place, les enfants de familles modestes devront franchir plus d’obstacles que les autres. Quand certains jeunes prennent l’ascenseur, d’autres doivent se contenter de l’escalier. Ce n’est pas très juste. C’est pour ça que l’école, l’égalité et l’entraide sont très importantes : elles aident à réparer l’ascenseur pour que tout le monde ait sa chance.
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Fondation Jean Jaurès, Gabrielle Halpern - Et si le rural inspirait l’urbain ? Pour une nouvelle approche du développement territorial
La ville serait-elle le modèle de développement territorial par excellence, au détriment des territoires ruraux, comme s’ils étaient surannés ou inadaptés aux exigences modernes ? Pourtant, du fait de leurs spécificités, ceux-ci ont développé des manières d’entreprendre, de travailler, de penser les liens sociaux qui pourraient inspirer les acteurs urbains, voire les aider à se réinventer. C’est ce que montre, dans cette note en partenariat avec la Cité de l’économie et des métiers de demain et Adefpat, Gabrielle Halpern, soulignant la capacité des acteurs ruraux à imaginer des hybridations qui ouvrent de nouvelles opportunités.
« Les villes devraient être construites à la campagne, l’air y est tellement plus pur », écrivait Henri Monnier1. Si cette phrase prête à sourire, elle vient soulever un paradoxe profond : en quelques siècles, la ville semble s’être imposée comme le modèle de développement territorial par excellence, au point d’entraîner une forme de crise des territoires ruraux, comme s’ils étaient surannés ou inadaptés aux exigences modernes2.
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Fondation Jean Jaurès - Contre le sport business, le sport en coopération
Les dérives du sport business ne seraient-elles pas le signe d’un essoufflement du système pour les sports collectifs ? Et si cette rentrée sportive marquait la progression des clubs coopératifs pour cette nouvelle saison ? Dans cette première note de l’atelier « Vivre en coopération », Timothée Duverger, codirecteur de l’Observatoire de l’expérimentation et l’innovation locales, montre qu’une autre voie est possible, celle de la coopération dans le sport.
Face aux dérèglements profonds de nos sociétés et pour répondre positivement aux grandes urgences de l’époque, il existe un paradigme alternatif aussi civilisationnel qu’opérationnel, un geste que des millions de Français et d’habitants dans le monde pratiquent déjà au quotidien : la coopération. Pour faire le récit de cette alternative coopérative dans ses réalisations les plus concrètes comme dans ses approches les plus idéologiques, la Fondation Jean-Jaurès et de grands acteurs coopératifs ont créé l’atelier « Vivre en coopération » animé par Fatima Bellaredj, Jérôme Saddier, Thierry Germain et Timothée Duverger. Au travers de notes, entretiens et débats, l’atelier racontera dans la durée contre quoi et pour qui la coopération peut être demain l’alternative majeure face à une société de la compétition que beaucoup défendent encore, et qui épuise dangereusement autant les êtres humains que la planète.
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Fondation Jean Jaurès - Adelaïde Zulfikarpasic - De « la piste aux étoiles » aux « étoiles plein les yeux » : de la nécessité de réenchanter la politique
S’appuyant sur les résultats de la treizième vague de l’enquête Fractures françaises, menée par Ipsos-BVA pour la Fondation Jean-Jaurès, Le Monde, le Cevipof et l’Institut Montaigne, Adélaïde Zulfikarpasic analyse les réactions des Français concernant la crise politique actuelle et l’érosion du lien de confiance entre le peuple français et ses représentants.
La crise de confiance des Français envers la classe politique n’est pas nouvelle. On l’observe dans les enquêtes d’opinion depuis plus de vingt ans et elle se reflète notamment dans les urnes, à travers une progression quasi linéaire de l’abstention (à quelques exceptions près, comme les dernières élections législatives de 2024)1. Mais la séquence en cours vient indubitablement abîmer plus encore ce lien de confiance déjà ténu entre les Français et leurs dirigeants politiques nationaux, dont l’image est de plus en plus écornée. La crise politique que nous traversons pourrait bien l’anéantir de façon durable, voire irréversible, si aucune réaction à la hauteur de l’enjeu ne permet d’inverser la tendance.
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Fondation Jean Jaurès - Vers des déserts médiatiques en France. La démocratie peut-elle survivre sans médias ?
Le lien est clair entre la consommation d’information locale et la vitalité démocratique : plus un territoire dispose de médias actifs, plus la participation électorale, la confiance et l’engagement citoyen sont élevés. À l’inverse, certaines zones en voie de « désertification médiatique » voient progresser la dépendance aux réseaux sociaux et reculer les comportements civiques. C’est ce que montre l’enquête menée avec Les Relocalisateurs et coordonnée par David Medioni, codirecteur de l’Observatoire des médias de la Fondation. Experts comme responsables politiques en analysent les résulats.
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Émilie Agnoux - Décentraliser et démocratiser. Pour une nouvelle doctrine de gouvernement à gauche
La gauche s’est fixée l’immense défi de faire de l’État un instrument de transformation du monde social. Pour y parvenir, cela suppose une méthode de « bon gouvernement », c’est-à-dire une doctrine politique de mobilisation des leviers de la puissance publique (dépenses, recettes, agents et services publics, normes…). C’est ce pour quoi plaide Émilie Agnoux dans cette note : reconstituer la puissance publique – la capacité à agir et à transformer le réel des institutions – peut ainsi offrir un chemin pour reprogrammer le logiciel de la gauche, au service d’un pouvoir d’agir collectif. -
Dorian Guinard, L’arrêt « Justice pour le vivant », ou quand la justice vient pallier le manque de volonté gouvernementale de protéger la biodiversité
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Et si le « backlash écologique » en Europe était une conséquence de l’accord de Paris ? par Malo Jan Doctorant en sciences politiques, Sciences Po
C’était le grand mérite de l’accord de Paris en 2015 : transformer les déclarations d’intention diplomatiques sur le climat en engagements nationaux. Dix ans plus tard, l’ambition écologique se heurte désormais à un retour de bâton en Europe, où l’action climatique, au lieu de rassembler, polarise les débats et nourrit les divisions politiques.
La COP30 marque les dix ans de l’accord de Paris et l’heure est au bilan. En 2015, les États s’étaient engagés, lors de la COP21 à Paris, à contenir le réchauffement en dessous de 2 °C, avec l’ambition d’atteindre 1,5 °C. Dix ans plus tard, les émissions continuent d’augmenter – bien qu’à un rythme moins élevé – et l’objectif de 1,5 °C semble désormais hors de portée, révélant les limites du cadre diplomatique fixé à Paris.
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Quelle stratégie politique pour le climat ?
Pierre Charbonnier propose de passer du registre moral à une stratégie politique pour affronter la coalition fossile et traduire l’adhésion écologique en majorité capable d’agir.
On connaît l’argument, il revient souvent : nous savons, et pourtant nous n’agissons pas. Nous savons l’ampleur du dérèglement climatique, ses causes, ses ordres de grandeur, les secteurs à transformer. Alors, d’où vient le blocage ? Le philosophe Pierre Charbonnier considère que moraliser la cause environnementale ne sera d’aucune utilité. Il propose de quitter le registre des grands principes vertueux pour revenir à ce qui conditionne la vie matérielle des gens : le travail, les prix de l’énergie, les infrastructures, les services. C’est dans ces espaces concrets que se rencontrent ou s’affrontent des intérêts et que se constituent des coalitions.
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L’échelle des revenus de l’Observatoire des inégalités
Du revenu de solidarité active (RSA) aux sommets de la richesse, l’amplitude des revenus est immense en France. Notre échelle des revenus vise à donner quelques points de repère.
Tout en bas de l’échelle des revenus, les plus modestes échappent à la mesure statistique mais on sait qu’une partie de la population vit avec seulement 200 ou 300 euros par mois, voire moins. C’est le cas des sans abri, des jeunes isolés et au chômage ou des migrants sans papiers par exemple. À 568 euros par mois, on trouve le RSA [1]. Ces minima sociaux sont très inférieurs au seuil de pauvreté qui, fixé à 50 % du niveau de vie médian, est de 1 073 euros mensuels en 2023 selon l’Insee. Le smic est de 1 426 euros net par mois, montant auquel peut s’ajouter une prime d’activité versée aux salariés modestes. Jusqu’à 1 683 euros de revenus par mois pour une personne seule, après impôts et prestations sociales, on appartient aux catégories populaires, c’est-à-dire aux 30 % les plus modestes.
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