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  • La Vie des idées - Innovations, emplois, inégalités

    Les innovations vont-elles faire disparaître le travail ? Leurs effets varient considérablement selon les travailleurs et leur niveau de qualification, se révélant généralement plus favorables aux plus qualifiés, au détriment des moins qualifiés.

    La question des effets que produisent les technologies sur le travail est ancienne.. Le développement de la machine à vapeur puis du moteur à explosion a conduit les sociétés industrielles à s’interroger sur l’émergence d’un chômage technologique. Si cette préoccupation a nourri à plusieurs reprises des luttes sociales, la plus connue étant celle des Luddites au début de l’ère industrielle anglaise, la prophétie d’une disparition à grande échelle du travail, remplacé par des machines ne s’est à ce jour jamais réalisée. Cependant, les technologies numériques portées par les avancées récentes en matière de big data et d’intelligence artificielle font craindre à certains chercheurs une disparition massive de l’emploi (Frey et Osborne, 2017 ; Mcafee et Brynjolfsson, 2017). Cette question angoissante mérite bien entendu d’être posée, mais elle ne doit pas en occulter d’autres. En effet, plusieurs études récentes montrent qu’avant même d’observer une éventuelle disparition à grande échelle du travail, nos sociétés font à l’heure actuelle face à de profondes transformations de la structure des emplois. Les transformations des besoins en compétences induites par les innovations récentes mettent en question l’évolution de la qualité des emplois et la montée de nouvelles formes d’inégalités sur le marché du travail. En s’appuyant sur un ensemble de travaux récents, cet article montre en effet que les innovations technologiques et organisationnelles ont des effets plus favorables sur l’emploi et la qualité de l’emploi des travailleurs les plus qualifiés (hausse des CDI par exemple) tandis que les travailleurs les moins qualifiés et les plus précaires voient plus fréquemment leurs emplois disparaître (suppression de CDD) ou leurs conditions de travail se dégrader (davantage de risques physiques pour les moins qualifiés) quand certaines innovations sont mises en place. L’étude des mécanismes à l’œuvre permet de réfléchir à des outils à même de contrebalancer ces effets déstabilisateurs. Sans prise en compte de ces derniers, le développement des innovations à un rythme soutenu pourrait à moyen terme contribuer à accroître davantage les inégalités sociales, qui ont déjà eu tendance à s’amplifier sur la période récente.

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  • Assurance chômage : il est encore temps d'arrêter le carnage !

     

    - Samedi 27 mars 2021

    Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

    Vincent Duchaussoy, secrétaire national en charge du travail, des nouvelles formes de travail et de l'emploi

    Une nouvelle fois, l’étude d’impact de l’Unedic sur l’inique projet de réforme de l’assurance chômage du gouvernement, révélé jeudi 25 mars par Le Monde, démontre toute la violence de cette réforme.

    C’est en particulier le nouveau système de calcul des allocations qui concentre les injustices. D’après cette dernière étude, 1,15 million de demandeurs d’emplois seraient concernés par la baisse de leurs allocations. Soit 335 000 de plus que dans l’estimation déjà accablante annoncée début mars par le gouvernement. Une paille !

    L’étude estime que la baisse des allocations s’établira à 17 % en moyenne et concernera celles et ceux ayant ouvert des droits à indemnisation entre le 1er juillet prochain et la fin juin 2022. Soit les victimes des conséquences économiques de la crise sanitaire. Le cynisme se conjugue ici à l’indignité.

    Cette réforme n’a finalement qu’un seul objectif, rappelé lui aussi par l’étude d’impact : économiser près d’1,3 milliard d’euros dans le versement des prestations. Qui va les payer ? Les chômeurs les plus précaires, et particulièrement les jeunes, dont l’entrée dans un emploi stable – déjà difficile – risque d’être encore retardée par la crise. Un véritable choix politique !

    Cette réforme déjà scandaleuse en 2019 devient proprement inadmissible au cœur de la crise que nous traversons. Le Parti socialiste appelle une fois de plus le gouvernement à y renoncer et à retrouver sans plus tarder le chemin de la démocratie sociale.

  • Jean Birnbaum : la nuance est-elle encore possible dans le débat public ?

    Jean Birnbaum publie "Le courage de la nuance", aux éditions du Seuil. Sonia Devillers : "Vous ouvrez votre livre avec Camus : La polémique consiste à considérer l’adversaire en ennemi, à le simplifier et à refuser de le voir. Devenu aux trois quarts aveugle par la grâce de la polémique nous vivons dans un monde de silhouettes… voilà qui caractériserait parfaitement le paysage médiatique comme machine à recycler les idées.

    Jean Birnbaum : "Cette phrase de Camus donne à réfléchir sur notre paysage médiatique et le rôle des Réseaux Sociaux qui composent tout un théâtre d’ombres. Chacun est rivé à un camp, je trouve cela effrayant. J’essaye de montrer que la facilité c’est l’arrogance comme disait Barthes qui a des pages magnifiques sur l’arrogance idéologique.

  • Fondation Jean Jaurès - Quand la gauche pensait la nation

    La gauche doit-elle défendre la nation ? Crise du projet européen, mises en cause des frontières, retour des nationalismes et xénophobie font chaque jour l’actualité. Le dépassement des frontières nationales, qui semblait un temps aller de soi, n’était-il pas une erreur de diagnostic ? Dans des sociétés plurielles, comment peuvent coexister des populations qui ne disposent pas, à l’origine, d’une histoire partagée ? Toutes ces interrogations furent débattues par la gauche européenne au cours de son histoire. Jean-Numa Ducange restitue ce grand débat qui occupa les têtes pensantes du socialisme, comme le quotidien des militants. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les premiers partis socialistes durent se confronter à une évidence : l’extension du marché et du capitalisme, pas plus que les luttes des travailleurs à l’échelle internationale, n’ont conduit à la disparition des nations. Le Parti social-démocrate allemand n’est à l’époque pas seul à proposer des solutions, mais nul n’a alors plus d’influence à l’étranger : de Paris à Moscou, il fascine. Surtout, lui et son alter ego autrichien sont confrontés aux problèmes posés par la coexistence de multiples nationalités, tandis que la question coloniale s’impose sur le devant de la scène.

    Cet entretien de Jean-Numa Ducange, professeur des universités (université de Rouen), auteur de Quand la gauche pensait la nation. Nationalités et socialismes à la Belle époque (Fayard, mars 2021), avec Bastien Cabot, doctorant contractuel à l’EHESS, montre la tension permanente dans l’histoire de la gauche entre nation et internationalisme. Retrouvez le livre de Jean-Numa Ducange, "Quand la gauche pensait la nation. Nationalités et socialismes à la Belle époque" sur le site de Fayard : www.fayard.fr/histoire/quand-la-gauche-pensait-la-nation-9782213711393

  • Le Monde - France-Rwanda : un pas décisif vers la vérité

    Le rapport d’une commission d’historiens remis à Emmanuel Macron confirme l’engrenage qui a conduit la France de François Mitterrand à soutenir aveuglément un régime dictatorial qui a perpétré et encouragé le génocide des Tutsi.

    Editorial du « Monde ». « Des responsabilités lourdes et accablantes. » Vingt-sept années ont été nécessaires pour que ces mots, à propos du rôle de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, soient écrits dans un rapport commandé par le président de la République.

    Deux ans après avoir chargé l’historien Vincent Duclert de faire la lumière sur l’implication française dans l’un des derniers génocides du XXe siècle qui, en cent jours, coûta la vie à près de 800 000 Tutsi, Emmanuel Macron a désormais entre les mains un document solide, établi par des chercheurs indépendants et fondé sur des archives enfin ouvertes. Après des années de déni puis d’euphémisation, c’est un pas décisif sur la voie de la vérité.

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  • Marianne - Antisémitisme, financement de mosquée… La polémique à la mairie de Strasbourg en trois actes

    La municipalité écolo de Strasbourg est dans la tourmente depuis le vote d'une subvention à la construction d'une mosquée soutenue par une fédération controversée. Le même jour, la majorité a refusé de reconnaître la définition de l'antisémitisme fournie par l'Alliance Internationale pour la mémoire de l'Holocauste.

    Deux polémiques en une seule journée. Ce lundi 22 mars, les élus du conseil municipal à majorité EELV ont pris deux décisions qui ont suscité une vive réaction politique. D'abord le rejet d'une définition possible de l’antisémitisme, ensuite le vote d'un « principe d’une subvention » de 2,5 millions d’euros à une mosquée soutenue par une fédération liée à la Turquie et qui a refusé de signer la Charte des principes de l’islam de France.

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