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  • Le Comptoir - Alain Policar : « Dans le “mouvement” décolonial, la différence est exaltée et l’universalité récusée »

    Alain Policar est agrégé de sciences sociales, docteur en science politique et chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Auteur de plusieurs essais, il vient de publier « L’inquiétante familiarité de la race : Décolonialisme, intersectionnalité et universalisme » (Le Bord de l’eau). Il y analyse la banalisation de la notion de “race”, en grande partie due à des militants antiracistes (décoloniaux ou intersectionnels) et plaide pour un renouvellement de l’universalisme et du républicanisme, qui intégreraient mieux la question du racisme.

    Le Comptoir : En quoi le décolonialisme pose-t-il problème ?

    Alain Policar :  Les propositions du décolonialisme – si toutefois il est fondé de réunir sous ce nom bon nombre de courants fortement distincts – reposent sur une réalité indiscutable : celle de l’existence d’injustices “épistémiques”, c’est-à-dire d’injustices qui se caractérisent par les inégalités d’accès, selon l’appartenance raciale ou de genre, aux positions académiques d’autorité. D’une façon générale, il ne fait aucun doute que la communauté scientifique a, dans le passé, largement légitimé l’idée de la supériorité des hommes sur les femmes, des Blancs sur les Noirs, des “Occidentaux” sur les autochtones, etc. Mais, à partir de ce constat, les décoloniaux refusent la possibilité d’un point de vue universaliste et objectif au profit d’une épistémologie qui aurait “une couleur et une sexualité”.

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  • L’agriculture française peut-elle gagner la bataille de la souveraineté ?

    Pandémie oblige, pas de Salon de l’agriculture cette année. Pourtant, l’agriculture, elle passionne ces temps-ci. Le gouvernement s’est rallié au principe de "souveraineté alimentaire" et la société civile elle, exige une agriculture soutenable. De jolis principes, dont les paysans rappellent qu’ils sont la clé de voûte. Et ils souffrent, les agriculteurs, les maraîchers et les éleveurs… Pourquoi ? 

    Cette situation inédite s’arrime à une tendance profonde dans la société, toujours plus exigeante dans sa consommation. Alors peut-on imaginer un cercle vertueux qui marierait préservation de l’environnement et bonne santé publique ? Oui, répondent ceux qui sont au centre de l’équation ; agriculteurs, maraîchers et éleveurs… et qui s’étonnent de devoir supporter seuls les efforts d’un virage global. Pour eux, pas de mystère : le soutien à leur profession endommagée est le point de départ.

    Pour en parler, Vincent Chatellier, ingénieur de recherche en économie agricole à l'INRA et François Purseigle, sociologue spécialiste du monde agricole, professeur à l'École Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse.

  • La Vie des idées - Les inégalités aux rythmes de la financiarisation

    À propos de : Ken-Hou Lin, Megan Tobias Neely, Divested. Inequality in the Age of Finance, Oxford University Press

    La financiarisation qui envahit aujourd’hui toutes les sphères de l’économie n’est pas un phénomène uniforme et monolithique. C’est en distinguant soigneusement les différents mécanismes par lesquels elle se déploie qu’on pourra comprendre en quoi elle produit des inégalités sociales.

    À rebours de l’analyse classique qui fait de la hausse des inégalités contemporaines avant tout le résultat d’un progrès technologique biaisé (soit un type de croissance où la demande de travail qualifié augmente plus vite que son offre), l’ouvrage Divested. Inequality in the Age of Finance propose une autre piste d’explication. L’augmentation des inégalités résulte de la financiarisation de l’économie entendue non seulement comme une croissance rapide de l’activité du secteur financier, mais aussi comme le résultat d’une transformation financière des revenus, de l’investissement, de l’endettement et de l’épargne des autres acteurs de l’économie, notamment des entreprises non-financières et des ménages. Ken-Hou Lin et Megan Tobias Neely proposent ainsi une synthèse cohérente et inspirante des travaux des quinze dernières années sur la financiarisation, tout en ajoutant aussi des perspectives nouvelles sur certaines de ses dimensions les moins étudiées comme la dette étudiante ou la crise des retraites par capitalisation.

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  • France Culture - Islamo-gauchisme : entre opportunisme politique et débat scientifique

    En demandant une enquête sur l’islamo-gauchisme à l’université, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a suscité un tollé dans les rangs des chercheurs et des enseignants et ouvert la boîte de Pandore. Que recouvre ce néologisme polémique, tout à coup légitimé par son usage ministériel ? Un "fait social indubitable" comme l’assure le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ou un "thème complotiste" comme le disent des centaines de chercheurs et enseignants dans une tribune ?  

    La controverse, en tout cas, se déplie et n’en finit pas de faire réagir. Elle pose la question grave des libertés académiques et remet sur la table le sujet de la pertinence des études postcoloniales. Dans les cercles universitaires et dans l’arène politique, on s’accuse maintenant du pire : les uns feraient le lit d’un islamisme conquérant, les autres ouvriraient un boulevard à l’extrême droite. 

    Avec nous pour en parler, Sylvain Bourmeau, journaliste, fondateur et directeur de la revue "AOC" et Alain Policar, chercheur associé au Cevipof, auteur de “L’inquiétante familiarité de la race - Décolonialisme, intersectionnalité et universalisme” (Le bord de l’eau).

  • Fondation Jean Jaurès - Régulation des plateformes numériques : prendre leur pouvoir au sérieux

    Alors que les plateformes numériques occupent une place prépondérante dans l’économie numérique et a un impact sur notre vie démocratique, la Commission européenne a présenté de nouvelles mesures pour une meilleure régulation au sein du Digital Services Act et du Digital Market Act en décembre dernier. Justin Nogarede, chargé des questions numériques à la Fondation européenne d’études progressistes (FEPS), fait le point sur le cadre juridique existant au sein de l’Union européenne et soumet des recommandations, en partenariat avec la Fondation Friedrich-Ebert, la Fondation Pablo Iglesias et la Fondation Pietro Nenni.

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  • Tribune de Lyon - Régionales. Jean-François Debat (PS) : « Les oukazes ne font pas les unions. On attendra dix jours, pas plus »

    Lilian Renard - 26 février 2021

    Face aux Verts, les socialistes de la région Auvergne Rhône-Alpes se sont visiblement répartis les rôles. À Najat Vallaud-Belkacem les rondeurs évasives, à Jean-François Debat les protestations incisives. Good cop, bad cop en somme, dans un pas-de-deux difficile avec les écologistes qui, jeudi, ont sorti des cartons une consultation citoyenne pour appeler à l’union… derrière leur candidate Fabienne Grebert. Le rassemblement à gauche face à Laurent Wauquiez semble encore loin.

    NVB a donc d’abord souhaité retenir la première partie de la proposition des Verts en faveur d’un rassemblement, saluant un «  choix qui témoigne d’un esprit de responsabilité […] pour la réussite d’une force politique commune ». Un service plutôt minimum…. Et puis Jean-François Debat s’est chargé, lui, de dézinguer la second élément de l’offre, à savoir la priorité politique revendiquée par les écologistes. 

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  • Tribune de Lyon - Lyon-Turin : la Métropole de Lyon renouvelle son adhésion au Comité pour la Transalpine

    Rodolphe Koller - 26 février 2021

    Après une entrée en matière absolument glaciale, les relations se réchauffent entre la Métropole de Lyon et le Comité pour la Transalpine.

    Sitôt élus, les Verts avaient été sommés par leur opposition de prendre position pour ou contre la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin, avant d’engager un bras de fer verbal avec le groupe de soutien à l’infrastructure qui était allé jusqu’à la menace d’un retrait de l’association.

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  • Libé - TRIBUNE N’instrumentalisez pas la cantine de nos enfants !

    Des parents d’élèves lyonnais dénoncent la polémique sur l’absence temporaire de viande dans la restauration scolaire : en serait-on arrivé là si l’on avait pris au sérieux la qualité des repas et la transition écologique, en y mettant les moyens nécessaires ?
     
    par Des parents d'élèves de la ville de Lyon
    publié le 26 février 2021 à 10h25

    Nous sommes des parents d’élèves lyonnais absolument consternés par la polémique lancée, en notre nom, par des élu·e·s locaux·les, puis largement relayée par la FNSEA et les membres du gouvernement, concernant le repas sans viande qui sera servi pendant le mois qui vient dans les cantines lyonnaises. Repas, qui, rappelons-le, avait déjà été proposé, dans le contexte de mesures sanitaires, par l’ancien maire Gérard Collomb, sans que, pour le coup, nous n’en ayons été informés, et qui n’avait pas suscité le même émoi.

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  • [Rencontre des revues #1] D'où vient et où va le Green New Deal ? le 26 février à 18h30

    Ces deux dernières années, le terme de "Green New Deal" et les différentes propositions politiques qu'il désigne ont contribué à reconfigurer le débat, plus ancien, autour des moyens de la nécessaire révolution écologique et sociale.
    Mais d'où vient le Green New Deal ?
    ❀ Pourquoi ce terme s'est-il imposé dans le débat politique, d'abord états-unien et britannique, puis européen - et quelles sont les avancées et les limites de cette proposition dans ces divers contextes politiques ? 
    ❀ Qu'en est-il en France, quelles sont les diverses versions du Green New Deal qui y sont en cours d'élaboration et de discussion, comment comprendre leurs rapports avec la perspective d'une écologie populaire et avec les mobilisations écologistes et sociales récentes ? 
    ❀ Enfin, quels problèmes le Green New Deal soulève-t-il, qu'il s'agisse des rôles respectifs de l'Etat et des mouvements sociaux, du caractère démocratique de la planification, de son financement ou du rapport aux nécessaires transformations du travail ?

    La séance débutera par trois interventions introductives, d'Esther Jeffers, Vincent Gay et Pierre Gilbert, et continuera sous la forme d'une discussion permettant la participation de toutes et tous.

    iItervenant.e.s :

  • L'arrière-cour - Régionales : l’opposition cherche une stratégie pour battre le « Grand Méchant Wauquiez »

    À entendre l’opposition, certains fonctionnaires et acteurs régionaux, sous la doudoune rouge du Petit Chaperon Laurent Wauquiez se cacherait en fait « le Grand Méchant Loup ». Ou, tout du moins, un « mini-Trump », « manipulateur », « prédateur », « roi de l’esbroufe ». Il reste pourtant le favori des élections régionales qui se tiendront les 13 et 20 juin, et pourrait bien réécrire à son profit la fin du conte de Perrault. Une enquête de Romane Guigue, illustrée par l’inspirée Sandrine Deloffre.

    Les petits pots de beurre

    Bien élevé, le Petit Chaperon porte à sa mère-grand un petit pot de beurre. De quoi faire plaisir à la vieille dame, qui ne manquera pas de rendre la pareille à sa petite-fille. Lorsqu’il s’agit de faire plaisir, le « Grand Méchant Wauquiez » sait devenir un gentil Petit Chaperon, avec à son côté Ange Sitbon et ses précieux conseils. On prête à ce dernier, surnommé le « Monsieur Élections » de l’UMP puis des Républicains, une connaissance démoniaque de la carte électorale. À la Région Auvergne-Rhône-Alpes, il occupe le poste de responsable des relations avec les élus et les territoires. En d’autres termes, c’est par lui et son équipe, constituée de militants ou sympathisants LR, que transitent les subventions.

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