En demandant une enquête sur l’islamo-gauchisme à l’université, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a suscité un tollé dans les rangs des chercheurs et des enseignants et ouvert la boîte de Pandore. Que recouvre ce néologisme polémique, tout à coup légitimé par son usage ministériel ? Un "fait social indubitable" comme l’assure le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ou un "thème complotiste" comme le disent des centaines de chercheurs et enseignants dans une tribune ?
La controverse, en tout cas, se déplie et n’en finit pas de faire réagir. Elle pose la question grave des libertés académiques et remet sur la table le sujet de la pertinence des études postcoloniales. Dans les cercles universitaires et dans l’arène politique, on s’accuse maintenant du pire : les uns feraient le lit d’un islamisme conquérant, les autres ouvriraient un boulevard à l’extrême droite.
Avec nous pour en parler, Sylvain Bourmeau, journaliste, fondateur et directeur de la revue "AOC" et Alain Policar, chercheur associé au Cevipof, auteur de “L’inquiétante familiarité de la race - Décolonialisme, intersectionnalité et universalisme” (Le bord de l’eau).