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Quelle place occupe le travail dans une société capitaliste où la mécanisation progresse ? Faut-il travailler pour vivre ou vivre pour travailler ? Les questions autour du travail se réinventent face aux enjeux du monde moderne.
De l’usine jusqu’au canapé du salon, le travail prend aujourd'hui de multiples visages. Certains souhaitent un poste à l’emploi du temps bien réglé, d’scoiété capitaliste autres chérissent la flexibilité d’une profession libérale. Pour ceux qui ont fait de leur passion leur profession, il n’existe pas de coupure entre travail et temps libre. Mais pour la plupart d’entre nous, trouver un emploi qui nous ressemble reste une utopie. Quelle place occupe le travail dans une société capitaliste où la mécanisation progresse ? Comment le modèle soviétique peut-il nous faire réfléchir sur le fonctionnement de notre propre système ? Magazine (Allemagne, 2019, 27mn)
Depuis plusieurs années déjà s’élèvent des critiques d’une radicalité inouïe contre le cœur même de l’héritage des Lumières : le rationalisme, le progressisme, l’universalisme. Ces critiques se revendiquent de l’émancipation des dominés, marqueur traditionnel des différents courants de gauche. Mais s’inscrivent-elles dans le prolongement de celles qui, depuis l’émergence des mouvements socialiste, communiste ou anarchiste, avaient pour horizon un prolongement et un élargissement des combats des Lumières « bourgeoises » ? Il est malheureusement à craindre que non.
Une partie de la gauche est-elle dès lors en train de se renier elle-même ? À l’occasion de la publication de son ouvrage "La gauche contre les Lumières ?" (coll. « raison de plus » dirigée par Najat Vallaud Belkacem, Éditions Fayard, 2020), Stéphanie Roza, chargée de recherches au CNRS et spécialiste des Lumières et de la Révolution française, en débat avec Frédéric Worms, professeur de philosophie à l’ENS. Des Lumières aux critiques radicales récentes, en évoquant le passé comme le présent avec les mouvements #MeToo et Black Lives Mater, ils nous livrent leur définition de la gauche émancipatrice pour les années à venir.
Le socialiste Mathieu Hanotin, tout juste élu maire de Saint-Denis, s’est imposé sans surprise à la tête d’une des plus vieilles intercommunalités de France, jusqu’alors dirigée par des présidents PCF.
Un seul candidat, soutenu par une large majorité. L'issue ne faisait guère de doute ce jeudi en Seine-Saint-Denis. Le socialiste Mathieu Hanotin, tout juste installé dans le fauteuil de maire de Saint-Denis, a été élu par 66 voix sur 80 à la présidence du territoire de Plaine Commune – l'une des plus anciennes intercommunalités de France, avec 9 villes et 430 000 habitants*.
Ce 15 juillet 2020, le nouveau premier ministre Jean Castex exposait son discours de Politique Générale devant l'Assemblée nationale. Retrouvez en intégralité la réaction de la présidente Valérie Rabault au nom du groupe socialiste et apparentés.
Faut-il ou non des statistiques dites « ethniques » ? Le débat entre les « pour » et les « contre » est souvent très virulent. Essayons de comprendre les arguments qui s’opposent.
Mais au fait, de quoi s’agit-il ? Avant de se demander si on a besoin de ce type de statistiques, il faut bien comprendre de quoi on parle. En fait, ces statistiques n’ont rien de réellement « ethnique » ! Il ne s’agit pas de mesurer les populations selon leur « ethnie » d’appartenance, le concept d’ethnie renvoyant à des groupes de populations partageant une culture commune (notamment une même langue). Ces statistiques cherchent en fait à mesurer les populations en fonction de facteurs de discriminations, notamment la couleur de la peau.
The Shift Project partage avec vous son analyse du projet de décret relatif à la Stratégie nationale bas-carbone et aux budgets carbone (SNBC). Nous y mettons en évidence pour vous les grands défis et les points faibles de cette « SNBC », deuxième du nom. Nous avons principalement analysé sa cohérence interne. Par exemple : la SNBC est-elle résiliente à une absence de croissance économique, voire à une récession telle que celle qui semble se profiler en 2020 dans le contexte de l’épidémie de COVID-19 ?
La Stratégie nationale bas carbone (SNBC), introduite par la loi en 2015, telle que décrite par le gouvernement français, est« la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Les décideurs publics, à l’échelle nationale comme territoriale, doivent la prendre en compte. Adoptée pour la première fois en 2015, la SNBC a été révisée en 2018-2019, en visant d’atteindre la neutralité carbone en 2050 (ambition rehaussée par rapport à la première SNBC qui visait le facteur 4, soit une réduction de 75 % de ses émissions GES à l’horizon 2050 par rapport à 1990). »
L'ampleur des mutations requises par la transition écologique suppose de mettre en oeuvre une nouvelle planification afin d'assurer la cohérence des différentes politiques à mener. Et de dégager un consensus sur les nouvelles finalités assignées à l'économie.
Au lendemain de la Libération, Jean Monnet s’interrogeait : comment faire pour expliquer à une population usée, aspirant à un retour rapide de la prospérité, que l’énergie du pays devrait non pas se diriger vers la satisfaction des besoins immédiats, mais être canalisée vers la reconstruction d’équipements essentiels ? Comment faire en sorte que les conditions d’un effort durable soient réunies ? "Il faudra une volonté très ferme et beaucoup d’explications pour faire comprendre aux gens que le mal essentiel est dans l’archaïsme de notre équipement et dans nos méthodes de production (...) Je suis sûr d’une chose, c’est qu’on ne pourra pas transformer l’économie française sans que le peuple français participe à cette transformation. Quand je dis peuple, ce n’est pas une entité abstraite, ce sont les syndicats, les industriels, l’administration, tous les hommes qui seront associés à un plan d’équipement et de modernisation", expliquait-il. La planification à la française était née.
Fondation, par la voix d’Émeric Bréhier et Sébastien Roy, fait le bilan et tire les grands enseignements de ce scrutin historiquement long, qui sera peut-être le dernier avant la prochaine élection présidentielle en cas de report des élections régionale et départementale.
Enfin terminées ! C’est bien ce que doivent se dire de nombreux acteurs de la vie politique française tant ces élections municipales ressemblèrent à un véritable chemin de croix pour certains d’entre eux. Mais ce sentiment a sans doute été également partagé par nos concitoyens si l’on en juge leur entrain à se déplacer aux urnes le dernier week-end de juin 2020. Même s’il convient de suivre avec attention les troisième et quatrième tours de ces élections (l’élection du maire et des adjoints, puis la mise en place des structures intercommunales ou métropolitaines), certaines conclusions peuvent bien être tirées de ce long cycle électoral, en lien avec ce que nous avions pu indiquer lors de nos notes précédentes à l’issue du premier tour du 15 mars dernier.
Un accord a été passé entre les écologistes et le parti socialiste pour diriger la Métropole de Bordeaux. Le vote aura lieu vendredi. Le maire de Mérignac Alain Anziani devrait être désigné président et le maire de Bordeaux Pierre Hurmic vice-président. C'est la fin de la cogestion.
« Cachez cette étiquette que je ne saurais voir ». Tel semble être le mot d’ordre des élections municipales de cette année, marquées par la multiplication des listes « citoyennes ». Les partis continuent néanmoins à jouer un rôle crucial dans la structuration de l’offre politique.
Le fait partisan fait l’objet d’une disqualification marquée lors des élections municipales de 2020. Au niveau local, l’apolitisme n’est pas un phénomène nouveau mais il est particulièrement prégnant lors de ce scrutin. Tout ce qui connote un registre partisan semble banni. Les élus sortants, quelle que soit leur appartenance partisane, mettent peu en avant leur affiliation comme s’il était un stigmate. Mais on observe la même tendance du côté de leurs challengers et de l’ensemble des candidats. Les listes citoyennes font florès. Ce « citoyennisme » généralisé, qui va bien au-delà des seules listes participatives, est d’abord une manière d’occulter tout ce qui relève de la grammaire partisane. _______________
La décision d’organiser à toute force le second tour des municipales avant l’été a été une manière de piétiner la démocratie locale. La légitimité des maires en sort fragilisée alors qu’ils seront confrontés à des enjeux sensibles liés à la transition écologique.
Une bataille interprétative des municipales est lancée depuis dimanche qui nuance la vision urbano-centrée d’une vague verte ayant submergé le pays. Le sens prêté aux élections compte souvent plus que leurs résultats, surtout quand approche le scrutin qui matrice toute notre vie politique (l’élection présidentielle). Les élections municipales sont par excellence un scrutin difficile à déchiffrer tant elles additionnent des milliers de consultations locales obéissant à des logiques propres et correspondant à des strates démographiques difficiles à comparer. Mais l’exégèse électorale est cette fois-ci encore plus complexe qu’à l’accoutumée tant le scrutin apparaît hors du commun et échappe au modèle classique des élections «intermédiaires». _________________
Michèle Rubirola, nouvelle maire de Marseille, a présenté samedi les quatre dossiers prioritaires de l'été: un grand audit, le financement des écoles, l'accès aux espaces verts et aux transports, et enfin le logement.
«Je vous l’accorde, on est un peu fatigués. Dix minutes, ça vous va ? Parce qu’après on aura besoin d’aller voir les gens. Et de fêter ça», prévient, sourire aux lèvres, la nouvelle maire de Marseille Michèle Rubirola. Samedi, au terme d’une longue journée d’un conseil municipal riche en émotions, tractations et suspensions, dix minutes seulement étaient données aux médias pour qu’ils posent leurs questions dans l’hémicycle du conseil. A la droite de «madame la maire» – elle tient à la féminisation du titre – Benoît Payan, celui qui lui a cédé la place de candidate du Printemps Marseillais en janvier dernier, fraîchement élu premier adjoint. A la gauche de l’édile, sa 4e adjointe, Olivia Fortin, celle qui, le 28 juin, a ravi le 6-8, fief de droite, à la candidate LR, Martine Vassal. Michèle Rubirola ne s’en est jamais cachée, elle n’est pas à l’aise avec la presse et a besoin de se sentir entourée. _______________
Par certains aspects, la toute récente Convention citoyenne pour le climat rappelle le Grenelle de l’environnement, cet ensemble de rencontres organisées fin 2007 pour débattre et élaborer un agenda du développement durable en France.
Avec le Grenelle, le pays s’engageait pour la première fois dans un débat organisé autour de parties prenantes censées refléter la diversité de la société civile. Avec la Convention citoyenne, l’idée est de se passer des corps intermédiaires, en faisant directement dialoguer des citoyens tirés au sort, les plus représentatifs possible de la population française. _________________
La pandémie a mis l’expertise scientifique en demeure de réagir très vite à une crise qui a surpris par son ampleur. D. Benamouzig, membre du Comité scientifique Covid-19, revient sur le rôle de cet organe consultatif dans l’épidémie et sur l’aide qu’il a apportée à la décision publique.
Daniel Benamouzig, directeur de recherche au CNRS (Centre de sociologie des organisations) et directeur de la chaire santé de Sciences Po. Il est membre du Conseil Scientifique Covid-19 institué le 11 mars 2020 par le Ministre de la Santé et destiné à éclairer la décision publique dans la gestion de la crise sanitaire. __________________
Peut-on revenir sur la seule proposition que les citoyens conventionnalistes sur le climat ont finalement rejetée : diminuer la durée légale du travail à 28 heures hebdomadaires sans perte de salaire d'ici 2030 ? Appelons cette proposition : la 150e.
Si l’on en croit les informations sur le déroulé de la Convention, la 150ea suivi un long processus de discussion et ce n’est qu’à la toute fin du parcours qu’elle a été écartée. Je pense que le fait qu’elle ait été, semble-t-il, discutée longuement est positif. Le temps de travail est un élément du débat sur la construction d’un mode de développement soutenable, tant sur le plan social qu’écologique. ___________________
Michel Rocard est décédé le 2 juillet 2016. Jules Fournier, qui collabora avec lui à son ouvrage Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité (Flammarion, 2015), lance dans cette tribune un appel pour que les écrits et la pensée de Michel Rocard restent présents et qu’ils continuent à nous inspirer dans le contexte de crises sanitaire, économique et sociale qui secouent la planète.
« Tous rocardiens ! ». Au moment de sa disparition il y a tout juste quatre ans, la presse soulignait à quel point la mémoire de Michel Rocard était unanimement saluée : responsables politiques – de gauche comme de droite –, intellectuels et syndicalistes pleuraient l’ancien Premier ministre qui, pendant plus d’un demi-siècle, a mené de front combats politiques et idéologiques, action et réflexion. Le tout sans se départir d’un parler certes compliqué, mais vrai : Michel Rocard avait trop d’estime intellectuelle pour ses interlocuteurs, quels qu’ils soient, pour se laisser aller aux facilités des raccourcis ou des à-peu-près. « Dans un pays qui vit au rythme d’échéances électorales nombreuses, peut-on lire écrit de sa main dans l’éditorial du premier numéro Convaincre, le débat politique de fond est trop souvent édulcoré : chacun s’attache à séduire plus qu’il ne cherche à convaincre ». _________________
Le contexte général aux États-Unis, à quelques mois des élections présidentielle et législatives, est très fortement bouleversé. La situation sanitaire très critique et ses conséquences économiques et sociales inquiétantes, mais aussi le mouvement « Floyd » et ses différentes mobilisations, et enfin les réactions du président Trump rendent très incertain le résultat du scrutin de novembre prochain. Célia Belin, docteure en science politique et visiting fellow à la Brookings Institution, spécialiste des États-Unis et des relations transatlantiques, livre son analyse.
Célia Belin est également auteure de l’essai Des démocrates en Amérique : l’heure des choix face à Trump (Fayard, Fondation Jean-Jaurès, février 2020).
Elle répond à trois questions :
Quelle est la situation sanitaire aux États-Unis et ses conséquences économiques, sociales et politiques ?
Où en est le mouvement « Floyd » et quel est, et pourrait être, sa traduction politique ?
Dans ce climat apparemment peu favorable au candidat Trump, où en sont la campagne et les pronostics ? Et notamment ceux concernant le postulant démocrate, Joe Biden ?