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D’un côté, il y aurait les jouisseurs de droite, défenseurs d’un certain art de vivre. Et de l’autre, de tristes sires, chantres de la décroissance… À gauche, y a plus de plaisir ? Le philosophe Michaël Fœssel se penche sur la question dans “Quartier rouge”. Entretien.
La chair est triste, hélas, et…. la gauche aussi ? L’idée que cette dernière s’est abîmée au fil des ans dans un discours politique sombre et culpabilisant est de plus en plus répandue. Surtout à droite, évidemment. Qui se targue, elle, d’incarner « une certaine idée de la France », une France qui saurait encore jouir de la vie, d’un steak saignant, des belles bagnoles et d’un art d’aimer « à la française » renvoyant #MeToo à ses chères études (de genre). Bref, la gauche serait pisse-froid, et la droite (surtout extrême) gardienne des vrais plaisirs bleu-blanc-rouge. Certains écarteront d’un revers de main ce reproche comme injuste. Pas Michaël Fœssel.
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Les États-Unis ont décidé, sans concertation avec les Européens, d’imposer un embargo sur le pétrole russe. Les européens, plus dépendants sur le plan énergétique des russes que les américains, sauront-ils prendre cette décision ? Et quelles peuvent en être les conséquences. Aurore Lalucq, économiste et députée européenne, est l’invitée de #LaMidinale. VERBATIM Sur l’embargo américain et les européens « Un embargo consiste à interdire tout achat, en l’occurrence ici côté Etats-Unis, de produits listés côté Russe. » « Les Etats-Unis et leurs entreprises n’achèteront plus de gaz, de pétrole et de charbon russe. » « En Europe, on va continuer à en acheter dans qu’il n’y aura pas d’embargo sur l’achat de ce type d’énergie fossile. » « Les Etats-Unis ne sont pas du tout dans la même situation énergétique que l’Europe. Les Etats-unis ont des réserves et ils ont aussi du gaz alternatif - qui est du très mauvais gaz, à l’instar du gaz de schiste, très polluant. » Sur notre rapport au gaz « En Europe, on s’est mis dans une situation de grande dépendance vis-à-vis du gaz russe. » « Il n’y a pas de clivage gauche/droite sur le rapport au gaz. » « Il y a des politiques de gauche qui vante le gaz contre le nucléaire. » « Il y a beaucoup d’intérêt personnel : on voit d’anciens politiques allemands notamment avoir des intérêts dans Gazprom. » « En tant que députés européens, nous avons été plusieurs à nous opposer au projet Nord Stream pour des raisons environnementales et géopolitiques. » « Certains pays de l’Est dépendent à 100% du gaz russe. L’Allemagne entre 40 et 50%. La France beaucoup moins mais se passer du gaz russe va avoir des conséquences très précises et très dures. » Sur l’hypothèse d’un embargo européen « Des annonces ont été faites hier par le commissaire européen Timmermans avec une volonté de commencer à se passer du gaz russe. Mais si c’est une sanction, ça ne se fait jamais sans peine sur celui qui l’impose aux autres. Il faut aussi montrer notre solidarité vis-à-vis des ukrainiens. Et en la matière, il faut aller jusqu’au bout. Si c’est pour se débarrasser du gaz russe sur un an et demi, ça n’est pas une sanction économique. Si on veut vraiment prendre une sanction, c’est l’embargo. Mais il faut bien avoir conscience que ça aura un coût. Ça demande de la planification énergétique. » « Je ne sais pas quelles peuvent être les conséquences d’un embargo sur Poutine mais je sais quelles seront les conséquences sur l’économie russe. Il faut imposer un rapport de force avec Poutine et négocier la paix. » « À un moment donné, l’histoire va nous regarder et nous juger sévèrement. On n’a pas le choix. J’ai toujours plaidé pour notre diminution de notre dépendance au gaz russe. » « On peut prendre la décision d’un embargo brutal, il faut quasiment le faire, mais il faut planifier derrière. On ne remplace pas le gaz russe comme ça. » « On ne parviendra pas à compenser du jour au lendemain ce que l’on importe en gaz russe. Par ailleurs, les prix vont exploser. Donc il fait mettre en place un plan massif d’investissement et à commencer par le solaire (…). Il va falloir faire de la sobriété aussi. » « On risque d’avoir des coupures et nous serons amenés à établir des priorités. » Sur l’économie russe « Poutine a annoncé que seules les obligations en devise seront remboursées. Et les pays hostiles seront remboursés en roubles et non en devisé. Je rappelle que la définition d’un défaut c’est quand on ne sait plus rembourser en devise. À partir du moment où Poutine fait ça, c’est qu’il a peur d’une fuite des capitaux. » Sur la hausse des prix en France « La situation n’est pas comparable à 1974. Elle est bien plus grave. Entre 1973, 1974 et aujourd’hui, notre consommation et notre dépendance aux énergies fossiles a explosé. » « Les impacts économiques, sociaux et environnementaux seront bien plus importants que ceux de la crise des années 70. » « Le meilleur moyen de protéger les gens, c’est d’investir. » « Il nous faut un quoi qu’il en coûte. Dire le contraire est absurde. » « On peut réfléchir à la question du blocage des prix et faire des chèques aux français pour compenser socialement. » « La situation évolue toutes les heures d’un point de vue économique. » « On ne sait pas dans quelle situation macroéconomique on va se retrouver. » « On va avoir de l’inflation (…). Et il va falloir mettre la pression sur les pays de l’OPEP. » « Nous allons avoir besoin d’une vraie réforme fiscale pour taxer ceux qui ont beaucoup. » Sur l’envoi d’armes en Ukraine « La paix, ça n’est pas refuser de se défendre. » « Ceux qui, à gauche, ont défendu le gaz pendant des années, ont aussi une responsabilité. »
La Fondation pour l’innovation politique a traduit du russe au français la version complète d’un édito de l’agence russe RIA Novosti, signé du chroniqueur Pyotr Akopov et titré « L’avènement de la Russie et du nouveau monde ». Cet article a été accidentellement mis en ligne le 26 février 2022. Initialement, la publication de ce texte devait avoir lieu après l’occupation de l’Ukraine par la Russie. L’article a été rapidement effacé, mais le service Web d’Internet Archive a réussi à le sauver.
Cet article décrit le projet impérialiste conçu par Poutine. La russification totale de l’Ukraine et de la Biélorussie est présentée comme le point de départ d’une recomposition de l’ordre mondial. Le texte a été traduit du russe par Inna Uryvskaya.
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L’opération militaire est pour l’instant un désastre pour les autorités russes. Elle rappelle une guerre d’Hiver difficile et humiliante plutôt qu’une campagne-éclair pleinement réussie. La stratégie russe prévoyait une victoire rapide pour éviter sanctions et pertes civiles comme militaires. Se basant sur de fausses hypothèses et un contre-emploi de leur doctrine militaire, le résultat s’est avéré décevant. Face à cette situation, le pouvoir russe est au pied du mur. Deux options s’offrent à lui : la première est d’accepter une désescalade lors des négociations ; la deuxième, plus probable, consiste à accroître l’intensité de l’engagement, au prix d’une massification des pertes civiles comme militaires.
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Comment analyser la stratégie militaire du président russe, Vladimir Poutine, dans la guerre menée contre l'Ukraine ? Comment la politique de défense russe a-t-elle été jusqu'ici mise en œuvre à la lumière du conflit avec l'Ukraine et précédemment de celui en Crimée et dans les régions séparatistes du Donbass ? Plus largement, comment la Russie de Vladimir Poutine conçoit-elle les rapports de force sur la scène internationale et se positionne-t-elle vis-à-vis de l'Union européenne, les États-Unis et l'OTAN ?
Renaud Bellais, co-directeur de l'Observatoire de la défense – Orion de la Fondation Jean-Jaurès, interroge Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), spécialiste des politiques de sécurité et de défense russes, pour décrypter cette guerre aux impacts humanitaires, militaires, économiques et géopolitiques sur le sol européen.