L’économie dite collaborative peut-elle nous sortir de la crise ? Elle est en tout cas parée de toutes les vertus : elle serait bénéfique à la croissance et réduirait les inégalités en s’attaquant à la rente (des taxis, des hôtels…). La grève des taxis contre Uberpop, une plateforme internet de transport entre particuliers, et la décision d’interdire le site au premier janvier peut alors être interprétée comme une victoire du lobbying contre l’innovation (voir aussi cet ancien billet sur la guerre des taxis et des VTC). La bataille juridique fait également rage pour interdire Airbnb, une plateforme de location ou de sous-location courte-durée de logements entre particuliers. Que doit-on en penser d’un point de vue économique ?
Prenons l’exemple des sous-locations d’appartement. Les grandes villes touristiques comme Paris ou New-York sont caractérisées par une offre relativement faible de chambres d’hôtel, comparée au nombre de personnes qui désirent visiter la ville. L’offre, relativement peu flexible, a du mal à suivre la demande croissante, notamment liée à l’afflux de nouveaux touristes des grands pays émergents. Ceci crée une rente pour les propriétaires d’hôtels bien placés au centre de ces villes. En proposant de mettre en relation des particuliers, les plateformes de partage permettent de réduire et de partager cette rente, ce qui bénéficie à la fois aux touristes, à la plateforme et aux loueurs particuliers, au détriment des propriétaires d’hôtels[1].
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