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Les députés PS veulent "agir vite", alors que les travaux de la Convention sont attendus pour ce week-end.
Une demande particulièrement solennelle dans sa forme. Ce mercredi 17 juin, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale va déposer dans la journée une proposition de résolution “visant à apporter une réponse ambitieuse aux aspirations des citoyens pour le climat”.
Dans ce texte, que Le HuffPost publie (en fin d’article) avant son dépôt officiel, les députés socialistes demandent à Emmanuel Macron d’organiser un référendum sur les propositions qui ressortiront de la Convention climat, dont les travaux sont attendus pour ce week-end. Une hypothèse que le chef d’État avait d’ailleurs lui-même évoquée début janvier.
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Ce matin, Olivier Faure était l'invité d'Alba Ventura dans #RTLMatin pour parler des manifestations des personnels soignants qui ont eu lieu hier partout en France ainsi que des récents rassemblements contre le racisme. Pour voir ou revoir en intégralité son interview, c'est ici !
Par Séverine Deguen, professeure à l’Ehesp , Wahida Kihal-Talantikite, chercheuse au CNRS , Maria Melchior, directrice de recherche à l'Inserm , Stéphanie Vandentorren, chercheuse à l'Inserm et Cécile Vuillermoz, post-doctorante en épidémiologie sociale (Inserm) —
Construire un environnement sain, favorable à la santé de tous et plus précisément envers les plus vulnérables, est un enjeu majeur si l’on veut agir pour une relance plus écologique et équitable.
Tribune. Le changement climatique entraîne de nombreux et profonds bouleversements partout dans le monde. Ces bouleversements peuvent conduire à des catastrophes sanitaires directement liées aux conditions météorologiques extrêmes, comme l’augmentation de la fréquence des sécheresses entraînant la raréfaction des ressources en eau dans certaines parties du monde et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des canicules. __________________
TRANSITION. Suite à la crise du coronavirus, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale remet sur la table sa proposition d'une "prime climat" pour massifier les chantiers de rénovation thermique mais aussi fournir de l'activité au secteur du bâtiment. Boris Vallaud, député PS des Landes, détaille le dispositif pour Batiactu.
Fin 2019, les députés socialistes avaient profité de leur niche parlementaire annuelle - une disposition juridique qui permet à un groupe politique de présenter une proposition de loi - pour suggérer une "prime climat" visant à lutter contre la précarité énergétique en massifiant les chantiers de rénovation thermique. Balayée par la majorité marcheuse et centriste, cette mesure revient à la charge en ce printemps 2020 : dans la foulée de la crise du coronavirus et des nombreuses prises de conscience qu'elle a suscitées, aussi bien sur le plan environnemental que sur le plan sanitaire avec des citoyens confinés pendant deux mois dans leurs logements, les parlementaires PS remettent le couvert en proposant un dispositif revu et actualisé. Boris Vallaud, député PS des Landes et l'un des porteurs de cette mesure, revient en détail pour Batiactu sur l'histoire du texte, ses objectifs, son fonctionnement et ses financements. ____________________
Au plus fort du confinement, la crise du Covid-19 aura généré une baisse ponctuelle de 17 % des émissions mondiales de CO2, nous ramenant temporairement à notre niveau d’émissions de l’année 2006. La réduction sur l’année entière est attendue autour de – 4 % à – 7 % par rapport à 2019, un chiffre absolument inédit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais pas suffisant cependant pour nous placer sur une trajectoire de neutralité carbone à l’horizon de la seconde moitié du siècle, qui nous commande de réduire nos émissions de 7,6 % chaque année. Devons-nous en conclure que la transition bas carbone est de fait irréaliste et non souhaitable, sauf à vouloir le chômage de masse, la restriction de nos libertés et des milliers de morts ? ____________________
Le nouveau virus, issu d’un contact entre l’humain et l’animal, pose la question de notre rapport au monde vivant. La philosophe Virginie Maris s’intéresse depuis longtemps à ces sujets : dans un livre passionnant, La Part sauvage du Monde (Seuil, 2018), elle interroge les voies d’une possible cohabitation entre humains et non-humains, en rappelant qu’il faut pour cela « restreindre notre territoire ». Première partie de cet entretien. _________________
Plusieurs villes dans le viseur, une union de la gauche qui ne se délite pas… Les socialistes misent sur un second tour des municipales réussi pour bien préparer la campagne présidentielle.
À trois semaines du second tour des élections municipales, le Parti socialiste reprend des couleurs après les débâcles successives de la présidentielle et des européennes, où le parti n’a pas dépassé pas la barre des 6%. Ce scrutin local redonne même des espoirs de conquête à gauche : "Non seulement on va conserver nos positions, mais on va aussi gagner des villes", affirme-t-on dans l'entourage du Premier secrétaire Olivier Faure. Après des scrutins calamiteux, les socialistes retrouvent l'esprit de conquête. __________________
Est-ce que l’économie du spectacle vivant, contrainte à un empilement de mesures sanitaires drastiques, peut oser la comparaison de sa survie à celle des transports publics ?
Tribune. Est-ce parce que le spectacle vivant, qu’il soit théâtre, musique, danse ou cirque, prend racine dans l’irrationnel que s’applique à sa réouverture des règles qui finissent par sembler tout aussi irrationnelles ?
Est-ce parce que les transports publics sont pragmatiques et rationnels qu’ils échappent à ces mêmes règles, permettant ainsi au secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, de lever en un tournemain les mesures de distanciation pour ce secteur ?
Est-ce qu’une haute autorité scientifique s’est penchée sur l’exemple du transport aérien qui dès le mois d’avril s’autorisait régulièrement à remplir la jauge complète des sièges étroits de certains de ses vols ? ___________________
Pour la politologue Virginie Martin, le rassemblement est nécessaire afin de pouvoir peser lors de l’élection présidentielle.
La gauche peut-elle reconquérir le pouvoir en passant par le bas ?
C’est sa seule chance. Emmanuel Macron se fout complètement de l’ancrage territorial. Là-dessus, LREM est un échec complet, la gauche a donc une carte à jouer. Mais pour cela, il faut qu’elle s’unisse, car aucune force ne peut prendre le leadership et entraîner derrière elle les électeurs. Comme après la guerre froide, on est passé d’un monde bipolaire à un monde multipolaire, avec Emmanuel Macron le paysage politique à gauche est devenu multipolaire… ___________________
À qui profite la crise sanitaire ? Mercredi 3 juin, les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales ont publié un rapport édifiant intitulé Lobbying : l’épidémie cachée. Il montre comment, « alors que la situation sanitaire attirait toute l’attention, les industriels et leurs lobbies ont lancé une grande offensive auprès des pouvoirs publics ». Au nom du Covid-19, ils ont ainsi attaqué plusieurs normes environnementales. Malgré le déconfinement, cette bataille est loin d’être terminée : « Ils cherchent désormais à capter la manne publique mobilisée par le gouvernement pour la sortie de crise, et à orienter le contenu des plans de relance, explique Juliette Renaud. Les lobbies veulent façonner le “monde d’après” en fonction de leurs intérêts. » Nous l’avons interviewée. ____________________
Neurologiste et artiste, Jean-François Chermann livre ici ses impressions à propos des conséquences du Covid sur son travail, son état d’esprit et notre société toute entière. Angoissé par le confinement nocturne, il a apprivoisé sa solitude en créant de nouvelles œuvres, confrontant ces dernières à sa propre expérience médicale.
Nous sommes dans le 15e arrondissement de Paris, à deux pas du Pont Mirabeau où plane le spectre de Guillaume Apollinaire, dans l’un des premiers immeubles Art déco parisiens. On entre d’emblée dans la salle d’attente du neurologiste, dont le mur de gauche est couvert de vinyles de l’époque post-punk comme dans la boutique New Rose des années 1980, rue Pierre Sarrazin près du Couvent des Cordeliers, aujourd’hui disparue. Sur le mur de droite, derrière le divan, trône une carte du monde en pâte à modeler encadrée par des masques de Papouasie. ___________________
Les dernières décennies ont fait disparaître les syndicats tels que nous les connaissions. De moteurs du progrès social, ils ne font plus office que de caution à une destruction systématique du code du travail. En conséquence la défiance s’accroît à leur égard. Sont-ils pris dans un jeu institutionnel les laissant sans leviers d’action ? Est-ce à cause de leur intégration à la construction européenne ? Ou bien est-ce la structure de l’économie qui les rend obsolètes ? Ce qui est certain, c’est que leur forme est amenée à changer. Sophie Béroud, politiste à l’Université Lyon 2, auteure avec Baptiste Giraud et Karel Yon de Sociologie politique du syndicalisme (A. Colin, 2018), nous éclaire sur le sujet. Entretien retranscrit et réalisé par Baptiste Detombe.
Le revenu universel, aberration économique et sociale, est aussi une injustice. Rares sont ceux qui comprennent qu’il serait distribué aux riches comme aux pauvres. Il est temps de sortir de ce piège. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
Quand en finira-t-on avec ce revenu « universel » ou « de base » qui pollue le débat des idées depuis plusieurs décennies [1] ? La plupart des citoyens qui se disent favorables à ce concept pensent défendre un revenu minimum pour ceux qui manquent d’argent, alors que la proposition consiste à verser un revenu universel, donc à tout le monde. Donner de l’argent aux riches comme aux pauvres, sans distinction. De l’extrême gauche aux néolibéraux, les partisans des multiples variantes du revenu universel ou de base sautent sur chaque occasion pour ressortir leurs propositions et jouent de cette confusion. Ils ont profité de la crise sanitaire pour relancer leur communication. Notre pays a vraiment mieux à faire.
Un risque de pénurie alimentaire n’est, pour le moment, pas à craindre. Mais des dizaines de millions de personnes sont menacées de ne plus pouvoir manger à leur faim, du fait de l’absence de revenus, de protections sociales et de rupture des chaînes d’approvisionnement.
C’est une donnée qui résonne comme un terrible avertissement. Le nombre de personnes au bord de la famine pourrait doubler, de 135 millions en 2019 à 265 millions d’ici la fin de l’année 2020, a prévenu l’ONU dans un rapport publié fin avril [1]. « Alors que nous affrontons une pandémie de Covid-19, nous sommes également au bord d’une pandémie de faim », déclarait alors le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial. ____________________
La densité urbaine des mégalopoles a été pointée du doigt partout à travers le monde pour son rôle dans la propagation du virus. Si Paris veut entamer une "cure d'hygiène" en pensant à agrandir les trottoirs, ces aménagements semblent insuffisants pour rassurer des habitants en mal de nature. Un défi d'autant plus complexe que la densité permet en revanche de lutter contre le réchauffement climatique en limitant l'étalement urbain. Une double injonction qui représente un vrai défi pour les villes. __________________
L'incapacité française à produire des masques et des tests à grande échelle a mis au jour notre forte dépendance industrielle vis-à-vis d’autres pays comme la Chine, et la souveraineté industrielle de la France est à nouveau questionnée. La mondialisation industrielle actuelle est le fait de la stratégie globale des multinationales financiarisées, qui pilotent et dominent de vastes systèmes productifs intégrés. Poser la question d’une autonomie industrielle doit prendre en compte l’agencement systémique de cette mondialisation.
Comment se matérialisent les liens entre segments productifs dans ces chaînes globales de production ? La partie économique de ces relations est incarnée par des relations asymétriques de sous-traitance, de franchise et de filialisation. La partie matérielle est incarnée par des flux mondiaux de marchandises dont atteste l’explosion des transports de marchandises dans le monde. Mais une partie de ces relations reste trop souvent dans l’ombre, alors qu’elle est une condition déterminante de l’extension mondiale de ces systèmes intégrés, c’est la dimension numérique. Seules les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont permis une interconnexion forte des segments productifs _________________
Le Covid-19 a mis un coup de projecteur sur les défaillances des chaînes d'approvisionnement trop éclatées. Un quart des entreprises envisagent désormais de relocaliser une partie de leurs achats en France ou en Europe pour sécuriser leur approvisionnement et limiter leur impact environnemental. Reste que les prix liés au Made In France sont un frein. Surtout, il faudrait davantage miser sur une diversification des sources d'approvisionnement plutôt que la relocalisation, plaident certains experts. ___________________
Maître de conférences à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Alors que les règles du droit social d’encadrement des conditions de travail ne sont qu’imparfaitement applicables à ceux qui œuvrent actuellement sur un bout de table de cuisine avec un ordinateur portable, plusieurs solutions théoriques sont disponibles, détaille le juriste Francis Kessler dans sa chronique.
Droit social. Le droit social est construit sur le constat d’un rassemblement en un même lieu de plusieurs personnes qui exécutent un certain nombre de tâches sous la direction d’une autre. L’apparition du salariat au XIXe siècle est le moment de dissociation du lieu de travail subordonné de celui de l’habitation. Le législateur, d’abord national puis européen, est intervenu pour réglementer ce que l’on nomme aujourd’hui le « milieu du travail ». _____________________
Alors qu’une vingtaine d’associations et syndicats publient un « plan de sortie de crise », Reporterre s’est concentré sur les mesures de reconversion sociale et écologique de la production agricole proposées : alimentation, emploi, rémunération, installation, libre-échange…
Mardi 26 mai, vingt organisations associatives et syndicales [1] ont publié un plan de sortie de crise. Dans ce document, elles défendent 34 mesures pour répondre aux enjeux sanitaires, sociaux, économiques et écologiques auxquels font face nos sociétés après la pandémie de Covid-19. Le plan vise à « faire la démonstration qu’il y a des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, et que ces alternatives sont crédibles, désirables et réalisables, à condition que les moyens politiques soient mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l’environnement ». ___________________
Passé à deux doigts de la nomination en 2016, Bernie Sanders abordait les primaires de 2020 en position de force. À quatre jours du Super Tuesday, les sondages lui promettaient une victoire décisive. Pourtant, c’est Joe Biden qui, en remportant une série d’États dans de très larges proportions, s’est rapidement constitué une avance insurmontable. Comment expliquer cet échec ? La campagne de Bernie Sanders était-elle trop « à gauche », pas assez « populiste » ou bien l’appareil démocrate est-il trop puissant pour être renversé ? Autrement dit, la défaite s’explique-t-elle par des erreurs stratégiques ou par le contexte structurel de cette élection ? __________________
Dans le "privilège blanc" évoqué par Virgine Despentes, Tania de Montaigne voit surtout le non-respect "des droits humains" pour des questions de couleur de peau, de sexe, de religion ou d'orientation sexuelles.
La lettre de Virginie Despentes pour dénoncer le racisme en France n’a pas fait l’unanimité, y compris auprès de ceux qui luttent également pour cette cause. Sur le plateau de “C Politique” dimanche 7 juin, la romancière Tania de Montaigne a expliqué en quoi le texte de l’autrice de “Vernon Subutex” lui posait problème. _________________
La nomination de Jean Tirole et de Christian Gollier à la Commission d'experts dans grands défis économiques n'est pas de nature à laisser penser que nous allons changer de trajectoire. La croyance dans le marché parfait reste la boussole de ces « experts ».
Une Commission d’experts pour les grands défis économiques ? Vraiment ?
Jean Tirole et Christian Gollier, viennent d’être nommés par Emmanuel Macron au sein de la Commission d’experts sur les grands défis économiques, le premier comme co-président, (avec Olivier Blanchard) et le second comme responsable du volet climat. Je ne pense pas risquer grand-chose en pariant que ces deux nominations ont peu de chances de déboucher sur les transformations qui seraient nécessaires pour affronter vraiment ces futurs défis économiques.
Mercredi 17 juin, des manifestations, des blocages et des occupations seront menées dans plusieurs lieux, en France, où des activités et des projets « toxiques » perdurent.
« Pendant le confinement, pour la première fois depuis le début de l’ère industrielle, la machine infernale s’est enrayée : des pans entiers du monde marchand ont été mis à l’arrêt, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué… Nous devons agir, sans plus attendre, pour qu’elle ne se relance pas de plus belle ! » tonne Benoît, habitant de la zone à défendre (Zad) de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Rassemblements, blocages, occupations… Mercredi 17 juin, une série d’actions sera menée aux quatre coins de la France pour éviter une « réintoxication du monde » dont les signes de reprise sont déjà bien visibles. Car si Emmanuel Macron s’est engagé à ce que « le monde d’après soit résolument écologique », tout est prêt pour que tout empire : comme l’a fait remarquer le Réseau Action Climat (RAC), le gouvernement a ouvert le « monde d’après » en finançant « des activités économiques à l’origine de la crise climatique sans contreparties écologiques et sociales fortes et contraignantes » et en n’apportant pas « l’argent nécessaire pour accélérer la transition écologique et baisser les émissions et les inégalités sociales ».
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La réouverture annoncée des frontières n’évitera par un été 2020 sans touristes étrangers, ou presque. C’est un énorme manque à gagner pour l’ensemble des professionnels : en 2019, hors transport, les visiteurs étrangers ont généré 57 milliards d’euros de recettes. [...]
Une exclusivité Politique Internationale : voici, en avant-première, l’article que Dominique Strauss-Kahn vient de consacrer à la crise actuelle et à ses conséquences. Article qui paraîtra dans le numéro de printemps de Politique Internationale.
La crise sanitaire que nous vivons est différente de toutes celles que les générations précédentes ont pu connaître. Les convocations de la grande peste noire de 1348 ou de la grippe espagnole de 1918-1919 sont intéressantes en ce qu’elles nous permettent de repenser les conséquences des pandémies. Mais elles ne disent rien, pour autant, de la capacité de résilience d’une société dont l’économie est mondialement intégrée, et qui avait perdu presque toute mémoire du risque infectieux.
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Dans un contexte de défiance vis-à-vis de l’UE, Claire Robert, experte des affaires publiques françaises et européennes, analyse les réponses – historiques – budgétaires et stratégiques apportées par la Commission européenne, notamment le plan de relance et la mutualistation de la dette européenne, ainsi que le Pacte vert (Green Deal).
Face à la crise engendrée par le coronavirus, l’Union européenne (UE) se devait d’apporter une réponse coordonnée et forte. Le projet européen était en danger si les États membres ne faisaient pas preuve de solidarité face à la crise du coronavirus. Certains pays, tels que l’Italie, risquent de faire faillite. Plusieurs villes italiennes – comme Turin, Florence ou Naples – ne peuvent déjà plus financer les dépenses courantes, assurer les services essentiels de leur ville et ont besoin d’aides de toute urgence. Plusieurs secteurs économiques clés pour l’Europe, notamment dans le secteur des services (par exemple le tourisme), sont durement impactés. Par ailleurs, le chômage devrait atteindre 9 % cette année dans l’UE selon la Commission européenne (alors qu’il était déjà de 7,4 % dans la zone euro en mars 2020, au début de la crise). En outre, la présidente de la Banque centrale européenne prévoit un recul de 8 % à 12 % du PIB en Europe en 2020. Or, face à cette crise économique et sociale sans précédent, les institutions européennes ont su offrir une solide réponse à travers, premièrement, l’octroi d’aides d’urgences votées par le Parlement européen et destinées au secteur de la santé dans les plays de l’UE les plus touchés et, deuxièmement, un plan de relance de 750 milliards d’euros annoncé le 27 mai dernier par la Commission européenne. L’UE se montre ainsi à la hauteur de ses responsabilités.
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Alors que l'épidémie de Covid-19 a mis à mal le système sanitaire puis la santé économique de nombreux États européens, l'Union européenne se trouve confrontée à une question fondamentale : saura-t-elle mutualiser les coûts de la crise pour accompagner le redressement des pays les plus atteints ?
Une conférence en ligne reviendra sur les leviers et les freins à la coopération communautaire pour répondre à la crise du coronavirus et évoquera les options sur la table en vue du prochain Conseil européen destiné à mobiliser une réponse économique et sociale d'ampleur au niveau européen. Elle réunira :
- Anne-Laure Delatte, économiste, chargée de recherche au CNRS, rattachée à l'université Dauphine, conseillère scientifique et responsable de l'équipe Macro au CEPII,
- Aurore Lalucq, députée européenne au sein du Groupe Socialistes et démocrates (S&D) au Parlement européen, et sera animée par Théo Verdier, vice-président du Mouvement européen-France en charge des campagnes d'opinion et expert associé à la Fondation Jean-Jaurès.
Pauvreté, présence de minorités, proportion de personnes âgées, densité... : ces facteurs ont-ils favorisé le développement de l’épidémie due au coronavirus dans certains territoires ? Pour l’historien et démographe Hervé Le Bras, l’importance de la contagion tient davantage à l’importance des clusters initiaux qu’aux facteurs économiques et sociaux « classiques ».
Des études encore rares commencent à décrire l’ampleur des inégalités devant l’épidémie. Le risque de décès est deux fois plus élevé pour les Noirs que pour les Blancs au Royaume-Uni, et une fois et demie plus élevé pour les originaires du sous-continent indien. La disproportion est encore plus importante aux États-Unis où les Noirs et les Latinos courent un risque trois plus élevé que les Blancs dans le Michigan et l’Illinois. Le virus n’est, bien sûr, pas sensible à la couleur de peau ni au pays d’origine. Des différences d’ordre génétique ne sont pas non plus prouvées. Reste que les minorités de ces deux pays et de beaucoup d’autres sont plus pauvres, moins bien assurées pour leur santé et souvent atteintes de maladies telles que le diabète ou l’obésité qui précipitent une issue fatale de la maladie. Elles travaillent aussi plus souvent dans des métiers exposés à la contagion.
Les appels gouvernementaux à la solidarité et au bénévolat ne sont pas des nouveautés historiques. S’adressant en particulier aux femmes, la gratuitisation du travail participe de la casse du service public qui a fragilisé la capacité de réponse à la pandémie.
La frontière entre les confiné.es et les autres, les caissières, aides-soignantes, infirmières, d’ordinaire « invisibles » désormais surexposé.es, au double sens du terme, à la fois sur-visibilisé.es dans l’espace public et mis.es en danger, par leur métier a relancé des débats fondamentaux sur la valeur du travail et sur son genre.
Mais alors que la crise du coronavirus met en évidence la sous-valorisation de ces activités professionnelles, en majorité exercées par des femmes, qui apparaissent pourtant dans le contexte actuel, et de façon criante, comme essentielles, et même vitales, elle met également sous le projecteur d’autres formes d’activités que les activités professionnelles, des activités que d’aucuns qualifieraient spontanément de « hors travail » et qui sont, là encore, en majorité exercées par des femmes. « Élans de solidarité » des Français.es qui s’engagent bénévolement auprès des soignant.es, jeunes volontaires en service civique inscrit.es par Martin Hirsch dans le plan de déconfinement, étudiant.es en soin infirmiers « réquisitionné.es », couturières qui font des masques bénévolement, parents qui font l’école à leurs enfants…