La pensée d’Erving Goffman connaît une actualité importante. Un ouvrage collectif et une traduction font apparaître que les interactions ordinaires qu’il a étudiées permettent les rapports de pouvoir au sein d’une société. Sans nier l’ordre social cette approche en souligne néanmoins la vulnérabilité.
Recensés : Daniel Cefaï, Sandra Laugier, Laurent Perreau, Erving Goffman et l’ordre de l’interaction, CURAPP-ESS/CEMS-IMM, 2012. 466 p., 20 €. Erving Goffman, Comment se conduire dans les lieux publics. Notes sur l’organisation sociale des rassemblements, traduit par D. Cefaï, Economica, 2013, 306 p., 29 €.
Les travaux d’Erving Goffman, rattaché à l’École de Chicago, ont notablement contribué à ouvrir un nouveau chantier de recherche pour les sciences sociales : l’observation, la description et l’analyse de l’ordre de l’interaction. L’ouvrage collectif publié aux éditions CURAPP-ESS/CEMS-IMM, Erving Goffman et l’ordre de l’interaction (abrégé EGOI), qui se propose d’explorer la pensée d’Erving Goffman en suivant ce fil directeur, ainsi que la traduction inédite chez Economica d’un des premiers ouvrages que Goffman a consacrés à l’étude de cet ordre, Comment se conduire dans les lieux publics. Notes sur l’organisation sociale des rassemblements (abrégé CCLP), manifestent la volonté d’explorer ce domaine spécifique, ses propriétés, sa singularité, mais également les ressources analytiques que l’étude de ce domaine est en mesure d’offrir. Partir de cet objet d’étude, l’ordre de l’interaction, permet en outre d’entrer de manière particulièrement heureuse dans la pensée de Goffman, et de cerner la cohérence de son entreprise. Goffman, en effet, ne cessa jamais de travailler sur cet objet. L’une des preuves en est que « L’ordre de l’interaction » était le titre de la conclusion de sa thèse soutenue en 1953 mais également le titre de sa dernière intervention écrite en 1982.
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