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  • Fondation Jean Jaurès, Smaïn Laacher - L’« appel d’air » : une mécanique des fluides ?

    Dans toutes les polémiques sur l’immigration, la notion d’« appel d’air », sans être appuyée par des éléments chiffrés, permet de justifier un durcissement des politiques migratoires. Smaïn Laacher, directeur de l’Observatoire de l’asile et du fait migratoire de la Fondation, revient sur les dangers d’une croyance qui peut produire des effets concrets, notamment dans les urnes.

    Je voudrais dans le propos qui va suivre livrer quelques éléments (non exhaustifs) de réflexion sur la notion d’« appel d’air ». Cette notion est présente dans toutes les polémiques sur l’immigration. Lorsque la droite et l’extrême droite évoquent ce processus à l’aide de cette notion qui l’explicite et qui la dénonce, elle l’énonce comme un argument naturaliste, un argument de « bon sens ». Et même un argument d’atteinte à la souveraineté nationale. En soi, l’appel d’air, lorsqu’il est brandi comme l’évidence du processus d’une pression extérieure, d’une sorte de mécanique des fluides1 (plus ça pousse de l’extérieur, plus la résistance de et à l’intérieur est forte), n’est pas de l’idéologie ou une interprétation raciste du monde. On peut penser que l’aide médicale d’État (AME) crée un appel d’air, cela ne fait pas de celui qui le pense ipso facto un raciste ou un xénophobe car il peut arguer que la « concurrence » entre « eux » et « nous » est déloyale.

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  • L'article de la semaine : Fondation Jean Jaurès, Smaïn Laacher 17/07/2023 - L’importance du lien national

    Dans cette troisième note d’une série sur l’immigration, Smaïn Laacher, sociologue et directeur de l’Observatoire du fait migratoire et de l’asile de la Fondation, analyse le lien entre le départ contraint, l’appartenance à une communauté d’origine, l’identité et la question récurrente du sol comme objet de propriété.

    L’exil n’est ni une nostalgie ni une douleur, c’est inséparablement une expulsion (mettre en dehors de) et un mouvement (une série de déplacements dans le temps et dans l’espace et une modification du système de référence). Et c’est bien, à mes yeux, le clandestin qui incarne idéalement cette expulsion et ce mouvement. Ce n’est pas tant ce qu’il va trouver ailleurs, chez les autres, ou pour quelles raisons il quitte sa demeure, qui doit être soumis à l’examen et à l’analyse. Ce n’est faire injure à personne de dire que ce sont là autant de questions sans cesse posées et reposées et dont les réponses deviennent d’une banalité ennuyeuse. Ce qui mérite attention, c’est bien plutôt ce qui paraît a priori secondaire ou mineur. Partir de chez soi pour entrer par effraction dans la nation d’autrui et devenir un hôte abusif, c’est prendre la responsabilité de se défaire de ses liens et donc de se délier d’une identité totale (civile et sociale) reconnue. C’est aussi accepter, contraint et volontairement, d’être porté et de se transporter loin de sa terre.

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  • Fondation Jean Jaurès, Smaïn Laacher - Ce que « intégration » veut dire

    Alors que le projet de loi gouvernemental pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration sera présenté prochainement à l’Assemblée nationale, Smaïn Laacher, sociologue et directeur du nouvel Observatoire du fait migratoire et de l’asile de la Fondation, se livre à une analyse du terme « intégration », qui, pour lui, recouvre le fait d’être naturellement un citoyen parmi d’autres de la nation répété à l’envi dans le débat public sans qu’il ne soit jamais précisé.

    Quelques précisions conceptuelles

    Les mots ne décrivent pas seulement la lutte et les rapports de force. Ils ne disent pas seulement le monde comme il va. Les mots sont de véritables forces agissantes, des « opérateurs », pour parler comme Michel Foucault. Tel est le cas du mot « intégration » si surchargé de significations. Il est partout. Quels que soient le contexte politique et la situation sociale, il surgit spontanément dans la bouche des uns et des autres. Dans l’univers professionnel, bien entendu, mais aussi dans le domaine scolaire et, cela va de soi, dans le champ de la santé ; dans ce dernier cas, il suffit de penser aux personnes handicapées et à toutes les institutions privées et publiques spécifiquement dédiées à leur intégration sociale et scolaire.

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