La richesse va de moins en moins à ceux qui travaillent. Pour plus d’autonomie au travail, il faut réguler l’usage des nouvelles technologies qui accroissent le contrôle exercé par les employeurs et améliorer la transparence capitalistique des entreprises. L’État doit aussi montrer l’exemple. Les propositions de l’économiste Philippe Askenazy.
La crise sanitaire a mis en lumière pendant quelques mois les travailleurs que l’on a qualifiés de « première » et « deuxième » lignes, ou encore de « nécessaires à la nation ». Dans le même temps, la grande majorité des cadres étaient éloignés des risques épidémiques, placés d’office en télétravail. Les quelques primes accordées par exemple dans la grande distribution, sont venues comme une réponse à ce qui aurait été un simple état transitoire. Mais plutôt que de se focaliser sur la crise sanitaire, il est utile de revenir sur les transformations du travail des dernières décennies. Une accumulation de travaux dans les différentes disciplines scientifiques du travail (sociologie, économie, ergonomie, etc.) mettent en évidence pour des pans entiers du monde du travail, singulièrement féminins, peu rémunérés, une intensification du travail (exigences croissantes), une densification (suppression des pauses et des temps morts), une exigence d’adaptabilité mais sous un contrôle accru, ou encore un cumul de contraintes physiques et cognitives.
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